jeudi 23 juin 2016 - par Samir MOUSSA

« L’extrémisme : entre l’occident et l’orient »

Depuis quelques années l’extrémisme est devenu un mot à la mode, il a pu se faire une place dans la scène internationale sans aucun souci, il a réussi à mobiliser les foules qu’il soit à l’orient ou à l’occident, mais la question qui se pose vraiment, sommes-nous face à un nouveau fardeau qui angoisse l’humanité, ou face à une problématique ancienne ?

Pour répondre à cette question, il faut bien définir les choses dans leur contexte, l’extrémisme comme on le connait de nos jours est la tendance à adopter une attitude, une opinion extrême, radicale, exagérée, poussée jusqu’à ses limites ou à ses conséquences extrêmes, mais il n’apparaît qu’accompagné de l’étiquette de la religion, principalement et bizarrement l’Islam.

Alors qu’en étymologie, il est du mot latin extremus, qui signifie le plus à l’extérieur, qui est au bout, qui est à l’extrémité, extrême superlatif de exterus, extérieur, du dehors, étranger.

Si on se fie à l’origine du mot, c’est l’acte d’être étranger ou vers l’extérieur par rapport à des normes, ou un comportement conventionnel d’une communauté, chose qui existe dans presque toutes les communautés mêmes au sein des animaux, mais ce comportement ne doit en aucune sorte mettre en danger les autres.

Revenant à l’usage moderne du terme, qui comme d’autres concepts ont vu le jour vers les années 80, quand ils ont commencé à différencier entre l’Islam et l’islamisme, et le musulman et l’islamiste, une classification qui s’inscrit dans le cadre d’une attaque contre l’Islam, ce que certains penseurs musulmans ont tôt compris, mais malheureusement, personne n’était prêt à leur comprendre, surtout qu’on parle des stratégies à long terme, notamment le professeur Mehdi Mandjra, le futurologue marocain, qui a sonné la cloche d’une guerre contre la civilisation musulmane dans son ouvrage « la première guerre civilisationnelle » au début des années 90, un travail repris par Samuel Huntington sous le titre « le choc des civilisations » parue en 1996.

Mehdi Mandjra ce grand homme qui n’a pas succombé aux tentations matérielles, et s’est consacré pour une lutte sans cesse, contre une attaque qui vise les valeurs humaines, qui sont un pilier de l’Islam.

Pour être raisonnable, l’extrémisme comme il est vu de nos jours, il est très ancien et n’a aucune relation avec l’Islam, la religion d’Ibrahim « Abraham », et tous les prophètes et messagers en arrivant au dernier messager Mohammed, l’Islam cette religion universelle et libératrice, a mis fin à l’extrémisme quand Ibrahim à lui seul, adopta un comportement et un point de vue différent des autres, sans menacer leur sécurité, il a pratiqué sa liberté de croyance, tout comme Moises, Jésus, ou Mohamed, ils ont tous participé à la transmission du message du créateur, sans forcer quelqu’un à leur suivre et y croire, c’est ainsi qu’on retrouve le terme « Islam » décrivant la croyance de leurs suiveurs, mais ce qui reste intéressant et très clair dans le message de Mohamed, c’est l’émancipation de l’être humain, et l’abolition de l’esclavage, même intellectuel, un message qui a déclenché la fureur des ennemis de la liberté, et les a toujours poussé à agir en tant qu’extrémistes, jusqu’à nos jours.

L’humanité a toujours subi cet extrémisme, notamment les communautés musulmanes - là on parle toujours de l’Islam dans sa version globale, non pas seulement la religion de Mohamed-, cette humanité privée de son droit de reconnaitre le vrai message en clair, même après 14 siècles, se fait farcir par les médias qui définissent et manipulent les gens selon leurs agendas.

Au 21ème siècle, une marque déposée nommée terrorisme s’est faite commercialisée, pour donner une légitimité aux actions purement commerciales, baptisées la guerre contre le terrorisme, un terrorisme nait du concubinage des services secrets de différents pays, et les gigantesques multinationales et compagnies d’armement et de sécurité, à commencer par El Qaeda, en arrivant à l’ISIS.

Ce nouveau concept a permis aux détenteurs du pouvoir autour du monde, de mener leurs actions par ci et par là, afin de soumettre tous ceux qui échappaient à la main en fer du capitalisme ravageur, un système qui condamne la volonté des peuples, et les fait replonger dans un esclavage modernisé, sans avoir besoin de les forcer, car la nouvelle force s’est établit grâce à un système financier qui oblige les gens à se mettre dans la peau des consommateurs soumis aux règles du marché.

Ce même capitalisme qui a promis aux peuples une vie meilleure, les a privé de leur droit de citoyenneté, surtout leur droit d’être libre, de choisir un modèle économique qui les intègre tous, en garantissant une justice et sécurité sociale, loin des parités et discriminations épouvantables, il les a privé de leur droit à la différence, à la liberté de croyance, évidemment de l’information correcte sans manipulation, ni falsification.

L’extrémisme qui heurte la sécurité de ce monde, n’est pas un religieux, il n’est pas un nationaliste, l’extrémisme provient de ceux qui ont inventé ce concept, et ne ménagent aucun effort pour l’exercer et le propager, il ne faut pas être un génie pour voir que les vraies actions extrémistes proviennent de là où nous proviennent les politiques qui dessinent la carte du monde.

Personne n’ose souligner le message radical du candidat à la présidentielle américaine Donald Trump, ou les propos clairement offensifs du Britannique David Cameron, ou bien les Français Hollande et Valls, qui ne sont en aucune sorte différentes de celle de Ben Laden, ou du président Nord-coréen, ces messages qui flottent dans le bassin de cette guerre continue contre l’Islam, avec complicité des dirigeants des pays musulmans en premier lieu, et le silence de cette minorité qui se compte à des milliards d’habitants du globe, notamment ceux qui se proclament des vrais musulmans, dans l’ignorance totale de leur religion.

Ce sont des messages orientés, et très pertinents vis-à-vis la masse qui avale tout le délire raciste et extrémiste craché devant les caméras des médias, et dans les réseaux sociaux qui s’avère bien qu’ils n’ont pas seulement la mission de regrouper les gens et leur permettre d’échanger et garder contact, mais vont plus loin, jusqu’à leur contrôler eux-mêmes, et mettre en garde à vue leur vie privée, chose qui n’était pas concevable à cet échelon pour les services de renseignement et les services secrets.

Entre l’occident et l’orient, l’extrémisme ne change que ses habits et son nom, chez les musulmans, il est terrorisme, chez l’occident légitime défense, alors que la plupart des armes ou moyens logistiques ne sont pas fabriqués dans ces pays qu’on accuse leurs ressortissants du terrorisme, mais ce sont des produits Made in USA, ou fabriqué en France, ou en Russie, par les citoyens de ces dits pays, qui ne se demandent jamais où vont toutes les armes montées.

Pourquoi se poser des questions tant qu’ils reçoivent un salaire qui leur épargne la misère du chômage ? Pourquoi se poser des questions même quand leurs confrères ou proches sont victimes de leur propre force de travail et savoir faire professionnel ?

Personnellement, j’estime que le vrai extrémisme, réside dans ce système économique qui a rendu le monde une petite poche à la possession des multinationales, et les humains des esclaves producteurs-consommateurs, grâce à la peur injectée dans leurs veines depuis des années.

Un système qui confirme l’écart entre les composantes de la société, et plonge les jeunes dans le désespoir, qui les rend une proie facile pour les manipulateurs, qui savent bien contourner les réalités pour implanter l’idéologie souhaitée, dans des cerveaux privées de méthodologie saine pour une pensée constructive, équilibrée, tout simplement, dans sa nature humaine.

Pour mieux comprendre, il suffit de voir les causes qui mènent ces personnes à adhérer à ces mouvements, suivre leurs canaux de financement, la logistique et les bénéficiaires de leurs actions, à ce moment, un enfant de dix ans sera capable de nous donner la réponse qui nous colle au bout du nez.

Ces soi-disant extrémistes, ne sont-ils pas les fruits d’un système éducatif supervisé par ces mêmes forces qui portent le drapeau des gardiens de l’humanité et du monde ?

Ne sont-ils pas les citoyens des états où la banque mondiale s’amuse à conseiller, puis réformer, avant d’alerter les responsables qui ont enchainé leurs pays avec des crédits qui représentent « leur clou dans notre mur », et leur permettent de choisir les sous-vêtements des états prononcés indépendants ?

 Rien n’est si honteux, que de voir nos pays passer la nuit dans les bras des agences de spéculation, pour se réveiller sur les chants de la pudeur et l’angélisme.

Rien n’est si honteux, que de continuer à se cacher le visage, tout en se triomphant dans une danse de vente, bien aux rythmes du désir charnel.

L’extrémisme n’est d’autre que de continuer à combattre les voix de la raison, quand ils essayent de basculer cette rame hypnotisante - où sont embarqués les populations, des peuples qu’on ne peut pas en vouloir du fait qu’ils ont appris à marcher deux par deux, et ils ont appris à dire oui, car le savoir ne leur est pas donné, des peuples conditionnés selon différents modèles, mais qui sont tous amenés à devenir au service de ceux qui leur ont programmé.

L’extrémisme, c’est de continuer à faire croire aux gens qu’ils ont le choix, qu’ils sont maîtres de leur vie, alors qu’ils ne choisissent que ce qu’on leur propose.

L’extrémisme, c’est de forcer les pauvres à enrichir les milliardaires, et coller leur malheur sur le dos du destin, pour les faire taire, comme si Dieu n’a pas été clair suffisamment quand il a parlé de justice, comme si ce passage dans la vie doit être obligatoirement plein de souffrance pour les pauvres, afin que Dieu les teste, des méthodes qui ont mis la religion dans les priorités des détenteurs du pouvoir, ainsi ils ont tout fait pour la manipuler, et pour que les gens s’éloignent de la vérité, car la vérité est apaisante, et la toucher nous réveillera du cauchemar qu’ils ont tissé tout au long du vécu des gens.

Ce que nous sommes entrain de vivre partout dans le monde, est un épisode d’un feuilleton qui ne change que le décor, et inverse le script, pour rejouer le même scénario depuis la nuit des temps, avec les mêmes acteurs, et un public qui a développé un amour à la faiblesse, et une immunité au changement.

Tellement les peuples se sont adaptés à la situation, ils ne trouvent aucun mal à interpréter leur rôle d’esclaves, tant qu’ils ne feront aucun effort, vu que c’est un rôle qu’ils jouent avec les yeux fermés, comme les travailleurs à la chaîne, juste des actions mécaniques qui ne nécessitent pas l’implication des cerveaux.



4 réactions


  • Parrhesia Parrhesia 23 juin 2016 11:56

    >>> …mais il n’apparaît qu’accompagné de l’étiquette de la religion, principalement et bizarrement l’Islam. <<<

    Une affirmation qui semble singulièrement réductrice dès lors qu’elle occulte le volet « Politique » dans lequel ses principaux utilisateurs ne se contentent pas de la faire apparaître mais où, au contraire, ils l’utilisent jusqu’à l’excès dans un but de pesante propaganda.

    Pas un bulletin d’information, pas une émission politique, pas une chronique de prétendue analyse conjoncturelle sans que l’auditeur neutre ne s’y trouve assailli par la répétitive expression « extrême droite » !!!

    Dans le meilleur des cas, cette expression nous est assenée dans le cadre d’une dérision cousue de fil blanc à l’encontre de tout opposant à toute opinion main Stream, qu’il s’agisse d’adversaires d’une loi inique sur le saccage du code du travail ou qu’il s’agisse du saccage de nos libertés elles-mêmes.

    Mais elle est le plus souvent associée à des informations ordinairement brutales, voire tragiques dont l’un des pires exemples restera sans doute l’imputation a priori de la profanation du cimetière de Carpentras à des gens qui en étaient innocents.

    L’argument de l’extrémisme politique est à ce point perfectionné et ciblé, qu’a contrario, les journalistes (?) prennent maintenant bien soin de le réserver aux tendances oppositionnelles dites « de droite ». S’agissant de la gauche, terme, qui au demeurant ne signifie plus, non plus, grand-chose de décent, le qualificatif « extrême » est désormais remplacé dans les derniers studios où l’on « cause » par l’expression plus subtile mais tout aussi déloyale de « Gôche de la gôche » !!!

    Il est vrai que parler de loyauté dans le climat actuel…

     Conclusion : Il est clair que le qualificatif « extrême » n’est pas centré sur le sujet de l’Islam !!!

    Son emploi est centré sur l’utilisation que les media orientés décident d’en faire dans le cadre de leur « propaganda pro main Stream » mondialiste !!!


  • Phalanx Phalanx 23 juin 2016 17:00

    « l’Islam cette religion universelle et libératrice » Est ce à vous qu’il faut apprendre que « Islam » signifie « Soumission » litteralement ? Non,l’Islam n’est pas du tout libérateur au niveau individuel (notez, si vous pouvez, que ce n’est pas forcemment une tare).


    « le message de Mohamed, c’est l’émancipation de l’être humain, et l’abolition de l’esclavage, même intellectuel » Vous avez mal lu le coran. 

    Enfin, en adepte de la taqiyya peut être, vous prenez soin de rappeller que quiconque n’est pas d’accord avec vous est raciste, islamophobe, xénophobe et autres sortilèges modernes (je vous suggère d’arreter, ca devient un signe de bonne santé mentale de nos jours de se faire traiter de ces noms).

    Ceci étant dit, votre critique du capitalisme est valable. Et il est vrai que l’Islam est un meilleur rampart contre ce Capitalisme que le Christianisme.
    De fait, le capitalisme moderne s’est pleinement déployé dans les sociétés Chrétiennes (protestante surtout) justement parce que c’est le Christianisme qui est individualiste et libérateur.
    Le Capitalisme est l’enfant du Christianisme ... et aujourd’hui il lui faut tuer le père. C’est pour ça que l’Islam est injecté de force dans les sociétés d’essence Chrétienne. L’invasion arabo-africaine de l’occident aujourd’hui est largement organisée par nos politiciens traitres, Valls et Hollande en tête.

    Oui, il y’aura une guerre des civilisations puisque l’Islam est totalement incompatible philosophiquement avec l’occident (encore, un fois, notez que « incompatible avec l’occident » n’est pas forcément une injure). Peut être l’Islam en sortira vainqueur (pas forcément un mal, comme décrit dans « soumission » de Houellbecq ... peut être le capitalisme triomphera et aura sa société d’individus nomades, sans Histoire, sans racines, sans identité dans une société à la forme définie par le droit et au contenu défini par l’argent. 


    • Pascal L 24 juin 2016 00:14

      @Phalanx
      « Le Capitalisme est l’enfant du Christianisme »


      Je dirai plutôt que le Capitalisme est l’enfant du Gnosticisme. Le Gnosticisme est une hérésie Judéo-Chrétienne du premier siècle où l’on considère que tout homme est Dieu à l’image du Christ. On est très loin de l’enseignement de Jésus. Cette idée de supériorité de l’individu conduit à tous les excès puisque rien ne vient limiter la toute puissance de l’homme. L’athéisme ou la Franc-Maçonnerie sont des religions gnostiques...
      L’Islam est issu de l’autre hérésie Judéo-Chrétienne du premier siècle : les Judéo-Nazaréens qui pensent que le Christ va revenir pour fonder un royaume de Dieu sur terre dont la capitale serait Jérusalem. Ces Judéo-Nazaréens doivent préparer le terrain en supprimant tout ce qui est impur, même par la guerre. Il est logique que ces deux conceptions s’opposent mais on trouve parfois des synthèses des deux hérésies.

      La violence est fille de l’Islam qui doit faire disparaître tout ce qui est impur (comprendre non Musulman), il apparaît assez logique qu’ils ne soient pas bien reçus par ceux qui ont une conception différente. 
      L’attitude qui consiste à se considérer comme une victime est tout à fait insupportable de la part de personnes qui doivent purifier le monde. Je crois que cela provient d’une construction intellectuelle idéologique autour de l’Islam. Les méthodes ne sont pas très différentes du maoïsme, du nazisme... Cette attitude victimaire est celle des fantassins, pas celle des recruteurs ou des penseurs du mouvement.

      De mon point de vue, la montée de la violence dans l’Islam n’est pas le fait du capitalisme, mais plutôt un effet secondaire d’Internet. Les origines de l’Islam ne peuvent plus être cachées, tout le monde peut savoir et pour ceux qui culturellement n’ont pas été formés à une lecture critique du Coran et des traditions, le malaise ne peut que se transformer en violence. 
      L’Islam vit sans doute son dernier siècle avant de disparaître, mais son agonie risque d’être violente, sauf si les Musulmans se centrent sur la recherche sincère de Dieu plutôt que sur la récitation du Coran.

  • Jo.Di Jo.Di 23 juin 2016 23:43

    La 4eme génération des Mohameds s’appelle toujours Mohamed,
     
    mais en plus elle porte la barbe sans moustache et la djellaba pour être sûre de ne pas être confondue avec souchien le grand remplacé, le soumis chiure finale de son Histoire ...
     
     
    « Ceux qui pensent que ce qui a trait à notre citoyenneté est uniquement lié à ce qui se passe à l’intérieur des frontières nationales se trompent. Il y a une relation très claire entre la question nationale et la question internationale. La France est une culture maintenant musulmane. L’islam est une religion française. La langue française est une langue de l’islam. Vous avez la capacité culturelle de faire que la culture française soit considérée comme une culture musulmane parmi les cultures musulmanes. » Tariq Ramadan

    http://www.lefigaro.fr/vox/politique/2016/02/09/31001-20160209ARTFIG00085-tariq-ramadan-se-reve-t-il-en-heros-de-houellebecq.php


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