L’ignorance nous informe... et autres balivernes

Un petit bilan
...très personnel, forcément.
J’ai lu beaucoup d’articles, écouté beaucoup de vidéos ces derniers temps ; sur les sujets qui nous préoccupent, nous, les Américains, les Russes, et la situation au Moyen-Orient. On ouvre un peu nos horizons, il n’y a pas si longtemps, on ne parlait que de nous.
Du plus récent au plus vieux : je viens d’écouter l’interview de Mariani ; dieu sait que ce type n’est pas dans ma veine politique, et que je n’y ai rien appris, mais quelque chose émanait de chacune de ses phrases, sans que jamais il le dise : l’ignorance nous informe. Il faut en avoir conscience : l’ignorance nous informe.
Donc, restons en Syrie : qui que ce soit connaît la situation, la décrit. Donc tous ceux qui disent le contraire de ce qui est, affabulent, et ceux qui affabulent, on ne sait pour quel but, nous envahissent.
La question que l’on peut se poser est : quelle morale peut bien nous faire croire que nous avons raison contre le réel ?
Quittons le Moyen-Orient, filons aux États-Unis. Un type de droite, dure, est élu ; avant même qu’il soit en poste, une meute l’acclame, une autre le conspue. Indépendamment de tout réel. Le réel étant les actes posés et leurs conséquences.
La question que l’on peut se poser est : qu’est-ce qui motive les gens à se poser, avant le réel ? Et pourquoi ces poses prennent-elles tellement d’espace ? Pourquoi l’imaginaire, l’illusion, le rêve , même si le sujet est très concret, prennent-ils le pas sur l’observation, la compréhension ?
Revenons chez nous.
Les primaires. On a beau jeu de dire : quel cirque ! Je le pense moi-même, mais cette réflexion a-t-elle un quelconque intérêt ? Aucun ; c’est. Plein de magouilles, plein d’entourloupes que nous ne saisissons pas et qui nous font délirer sans fin. Ce n’est pas une critique, je suis bien la première à entendre, comprendre, interpréter, et me faire une idée, inaudible pour les autres.
On connaît la vénalité des humains, on sait la capacité des manipulateurs à s’assurer que leurs manipulations passeront la rampe, mais on ne sait pas le réel ; alors on gamberge, on ose ses interprétations, on affirme ses convictions.
Quand j’affirme que le PS organise sa survie chez Macron, je dis que ses caciques veulent se placer là, sauf ceux qui savent, forcément, qu’ils en seront exclus. Qui en sera exclu : Hollande. Hollande n’espère pas un sous secrétariat dans le régime Macron, aussi, se rabattant sur le réel, soutient-il Hamon. C’est hallucinant ! Et cela nous convainc, du moins je l’espère, que rien n’est pensé, n’est senti, n’est honnête dans la tête de tous ceux-là. Valls. Sauf si énormément de choses m’échappent, lui non plus n’espère rien du régime Macron. C’est le perdant. Je ne le pleure pas. Il saura bien gagner sa croûte ailleurs. Avec qui voulez-vous que Macron gouverne ? Certes il prendrait des jeunes issus des Young Leaders ou de banques amies, mais on y retrouverait les caciques du PS ; il n’y aura pas de la place pour tous, c’est sûr, c’est sûrement pour cela que Royale se place assez tôt, histoire de finir sa carrière et jouir d’une bonne retraite.
Hamon ! Hamon sincère dans ses convictions ! Mais qui ne voit pas que les personnalités de gauche du PS, un jour en sont parties, Chevènement, Mélenchon ! Si on reste, c’est qu’on est un moins que rien, sans convictions, sans idéaux, sans sincérité ! Cela échappe à bon nombre de mes concitoyens, y compris des proches pas dépourvus d’intelligence ! Quand je vois la vision du monde de mes proches non dépourvus d’intelligence, je m’écroule dans le pessimisme le plus abouti.
La naïveté est immense, qui se conjugue assez bien avec l’ignorance qui nous informe.
Les trois trublions du PS, sur sa gauche, furent Mélenchon, Dray et Lienheman ; quel est est le pire ennemi de Mélenchon, heureusement sans pouvoir excessif ? Dray !
Vous voyez bien que la jalousie, l’envie, l’ambition mènent la plupart de ces gens-là ?
Pourquoi cela passe-t-il si bien dans les populations ? Peut-être par ignorance, mais plus probablement parce que ce schéma s’appliquent à tous. Et c’est là que tout stagne et se complique, car, le jour où le peuple, prolétaire, exclu, assisté, n’aura plus comme seul et unique espoir d’être ceux qui leur mentent, les manipulent, les exploitent, les oppressent, les choses changeront.
Rêver d’avoir l’espace de vivre sa vie sans passer par l’envie d’être ceux qui l’empêchent, sera le moteur d’une réelle révolution. Supprimer ça, et ne pas vouloir le remplacer en en changeant les rôles, est la condition sine qua non de la réussite !
Regardez le temps passé, la passion même, dévouée à l’histoire Fillon ! Bien sûr il est juste et jouissif de le dénoncer, mais enfin pourquoi s’y incruster ? Nous le savons, nous savons que ceux-là, ne déambulent guère dans les mêmes sphères que nous. Et n’ayant jamais eu le moindre fifrelin, j’arrive à comprendre comment des gens peuvent se sentir totalement innocents de penser qu’ils le valent bien, alors que c’est le sort que l’on vend à tous comme allant de soi !
On reproche à nos dirigeants de n’être pas supérieurs à nous alors que, dans le même temps, on affirme vouloir comme dirigeants des gens qui sont comme nous. Voyons, cherchons l’erreur ! l’erreur elle est en nous. Moi je veux bien m’en remettre, et pas me soumettre, à quelqu’un en qui j’ai confiance parce que je lui reconnais des capacités supérieures aux miennes ; mais en aucun cas à quelqu’un en qui je verrais une bassesse que je ne possède pas. Il semble que tout ce qui se passe soit exactement l’inverse ! Il semble donc que la bassesse fasse partie de notre patrimoine dorénavant, et tous les hauts cris les offuscations, voyons, sortent-elles toutes de gosiers intègres ? Ou bien, de gosiers jaloux ?
Il faut vous dire que j’ai des expériences, des observations,- j’en ai de très bonnes aussi mais bizarrement je peux toutes les nommer, sans y passer des heures, ce genre d’expériences qui aujourd’hui vous illuminent alors que naguère elles étaient monnaie courante-, donc, sans arrêt, heureusement pas toutes avec des effets délétères, mais toutes délétères ; les petites manipulations, mensonges ou évidences du moindre artisan qui , sans vouloir vous baiser consciemment mais qui a tellement intégré qu’une heure de travail, même pour aucun résultat, se paye, voudra votre pognon sans contre-partie ! Combien ?
L’élu qui pense l’avoir été pour ses intimes convictions et qui s’arrange pour s’entourer de serviles qu’il flatte, et qui fait ou veut faire ce que bon lui semble sans même en informer sa population. Combien ?
Qui, combien, ayant un tant soit peu de pouvoir sur les autres - et ils sont nombreux n’est-ce pas, du soin à l’aide en passant par l’administration, l’école, les services sociaux,etc-, l’utilise pour les autres ? Il y en a, qui font sans doute que la vie est encore vivable mais qui ne suffisent plus à la rendre sereine. Qui ne suffisent plus à nous mettre en conscience au point où l’on en voit, contents, faire la promo d’un incapable au pire, d’un banal au mieux.
Je crois qu’il faut se méfier de prendre comme exutoires les haut-placés affligeants si on ne redescend pas chaque fois en soi-même.
Chacun sait qui m’a lue, que je suis une insoumise de la FI, et que si j’en suis inconditionnelle à l’heure actuelle, je n’en ai pas pas moins les yeux ouverts, sachant bien que parmi eux, tous, très certainement, ne vivent pas ma précarité et ont, de celle-ci que de belles pensées. Cependant le futur enthousiaste à construire qui y est promu, cette humanité réelle qui y est représentée, réelle, pas idéale, sont pour moi la base minimum sur laquelle il faut s’appuyer ; les galères, les chagrins, les difficultés s’allègent au contact de ceux qui vont bien, qui les égayent, mais quand personne ne va bien, on n’unit pas nos peines, on s’enfonce dans les siennes. Faisons bien attention à ne pas creuser nos tombes en se contentant de la haine aléatoire pour des effets éphémères de causes fondamentales qu’il nous faut attaquer.
Nous voici, politiquement en France, à un tournant : on pourrait rêver d’une entente, donc forcément sur le moins disant ( ce qui déjà m’offusque mais peut, à la rigueur m’agréer face au plus disant de droite), entre les forces de gauche, ou qui se disent ou se croient telles, et unir, pour le meilleur bien entendu, Hamon, Jadot, Rivasi et d’autres, et Mélenchon. Il paraît que les premiers déjà se sont rencontrés, et, un de ces jours verront Mélenchon. Vous savez, ce type qui draine derrière lui ceux qui lui sont soumis ! Je n’ai pas cogité longtemps sur cette opportunité, qui en d’autres circonstances sans doute m’auraient ravie, parce que je suis tombée coup sur coup, sur la position des trois premiers, sur la Russie, sur la Syrie ! C’est quand même un monde que ce qui nous séparerait inéluctablement, se passe à mille lieues de notre pays ; et pourtant, notre regard sur la politique menée jusqu’à aujourd’hui, soutenue par ceux-là, est primordiale, pour comprendre de quoi il nous faut sortir d’urgence ! La position des uns et des autres sur notre politique internationale dépasse les clivages gauche/droite, et, j’en reviens au début de cet article ; dans cette situation mondiale, notre conscience, notre clairvoyance font une différence qui n’a rien d’anodin. Qui est fondamentale. En tout cas quand je vois Jadot, Hamon ou Hollande montrer du doigt Poutine et Assad, je me dis qu’heureusement que la Russie et la Syrie ne sont pas gouvernées par eux ! Ces petits médiocres ne sont pas bons pour nous non plus, pourtant, ils sont élus ! Et si l’on continue avec Macron… mais tout cela a une fin ; l’ignorance, l’inconscience, à ce stade, c’est délictueux. Je veux bien qu’on accuse les médias, les professeurs, les politiques, mais, quand même.
Je ne sais pas si nous pourrions faire majorité sur un thème : l’occident est pourri, sortons-en ; les politiques sont corrompus, virons-les ; l’avenir est bouché, ouvrons-le ; la pollution nous étouffe, attaquons la ; la consommation est un abrutissement létal, boudons la ; l’exploitation de l’homme par l’homme n’est pas une fatalité, agissons…
Mais ce qui est sûr, c’est que nous ne faisons pas majorité sur tous ces points.
Bizarre, tant ils sont liés.