mercredi 5 juin 2019 - par VICTOR Ayoli

L’insupportable absorption de Renault par des prédateurs italoyankees : arnaque ou complot ?

Un canard boiteux italoyankee – FCA – va-t-il bouffer Renault, entreprise emblématique du savoir-faire français ? C’est ce qui se profile à l’horizon. Et, circonstance aggravante, avec la complicité de nos gouvernants.

Derrière le terme bucolique de mariage, de fusion à égalité, c’est d’un véritable hold-up dont il s’agit. L’entreprise financiarisée à mort FCA profite du fait que l’action Renault a été fortement bousculée par ses problèmes avec son « fiancé » actuel, le nippon Nissan, pour proposer cette fusion, basée sur la seule valeur boursière de ces deux entreprises. Mais l’affaire Ghosn a fait passer l’action Renault de 85 euros à autour d’une cinquantaine d’euros. La valeur boursière de Renault n’est plus actuellement que de 14,8 milliards d’euros, celle de Fiat de 19,9 milliards d’euros. Sans l’embrouille autour de Ghosn (orchestrée par qui ?), la valeur boursière de Renault serait largement au-dessus de celle de Fiat. Odeur d’arnaque, parfum de complot ?

Fiat est un canard boiteux parce qu’elle construit des voitures d’hier (les séries Fiat 500) et se gargarise de voitures d’avant-hier (les esbroufantes mais moribondes Ferrari, Maserati, Alfa Roméo). Son seul fleuron est étasunien, c’est Jeep, encore un ridicule 4x4 du passé, de même que le boulet Dodge. Elle est notoirement hors du coup concernant les véhicules électriques. Les financiers qui la dirigent ne pensent que capitalisme pur et dur et profit our les actionnaires. Acoquinés à la famille Agnelli, ils couvent d’un œil de vautour l’avance de Renault en matière de véhicules du futur (électriques, autonomes, voire à hydrogène). Si cette opération, dans les conditions actuelles, se fait, ils vont mettre pour une poignée de figues (15 milliards) la main sur des pépites technologiques et la palanquée de brevets développés par Renault et Nissan. Les seuls actifs boursiers de Renault (ses parts de Nissan, de Daimler, sa juteuse banque de financement) dépassent largement le fric que FCA va mettre dans la corbeille trouée du mariage ! Autrement dit les financiers italoyankees vont s’approprier pour rien les brevets, le savoir-faire du personnel, les centres de recherches, la notoriété, le fonds de commerce, la clientèle, les réseaux, les usines, les équipements. Renault n'est pas qu'une entreprise, c'est un symbole de l'entreprenariat industriel à la française. Autrefois « il ne fallait pas désespérer Billancourt »… Tè, fume !

Le patron sera le petit-fils d’Agnelli, le dénommé John Elkann. Le siège sera aux Pays-Bas. Le fric ne viendra pas d’Italie mais des États-Unis. Pourtant les crétins des me (r) dias se gargarisent : « la France séduit les Américains et devient plus « attractive » que l’Allemagne. » Ben voyons ! L’ouverture totale des frontières offre aux sociétés financières, industrielles ou de services, majoritairement états-uniennes la possibilité de faire leur marché en Europe. C’est ce qu’on appelle la globalisation, la mondialisation prédatrice à la sauce dollar. Résultat : la liste des entreprises françaises qui passent sous pavillon étranger, surtout étasunien, s’allonge, s’allonge… Rachetées pour être dépouillées de leur savoir-faire, de leur clientèle, de leurs brevets, de leurs actifs, de leur trésorerie, puis fermées, laissant les salariés sur le carreau. Ford à Blanquefort, General Electric entre autres exemples…

Les dés sont pipés puisque les Étasuniens achètent avec de la monnaie de singe, le dollar, sorti de la planche à billets de l’oncle Sam. Elles n’ont pas été « achetées » mais razziées avec de la fausse monnaie.

Les entreprises étasuniennes prédatrices sont bourrées de thunes qu’elles volent doublement : - elles « optimisent » leur fiscalité, c’est-à-dire qu’elles volent le fisc en France. Mais si elles rapatriaient leurs bénéfs aux États-Unis, elles devraient payer 35 % au fisc étasunien. Ce qu’elles ne veulent pas. Elles se trouvent donc à la tête d’une montagne de pognon planqué dans des paradis fiscaux, avec lequel elles font leur marché en France et en Europe.

Ces investisseurs étasuniens n’ont qu’un dieu : le fric, qu’une exigence : le maximum de rentabilité pour les actionnaires. Au détriment du développement de l’entreprise et, bien sûr, de l’emploi. Les patrons voyous imposés par les actionnaires étasuniens n’ont dès lors pas d’états d’âme pour délocaliser les entreprises là où la main-d’œuvre coûte le moins. S’ensuivent le déplacement des sièges sociaux, des centres de recherche, la rupture avec les sous-traitants français, tuant des entreprises…

C’est ce qui est arrivé autrefois à Péchiney, à Alcatel, plus récemment à Alstom et c’est ce qui risque d’arriver à Renault.

Mais comment nos « dirigeants » d’entreprises peuvent-ils être aussi kons ? Et pourquoi nos « politiques » sont-ils complices ? Mystère…

À rapprocher peut-être du fait que Jean-Dominique Senard, l’actuel patron de Renault, ancien de Michelin, connait bien John Elkann, petit-fils et un des héritiers Agnelli, PDG prévu de la fusion FCA-Renault. Ils se sont connus… au grand raout Bilderberg qui s’est tenu l’an dernier à Turin, fief des Agnelli.

On peut comprendre cette complicité de classe entre les membres de cette maffia en costards Gucci se prétendant les maîtres du monde. Mais quid du gouvernement français qui approuve cette prédation ? Ben, devinez où est allé Lemaire, notre insipide ministre de l’économie, entre le 30 mai et le 2 juin ? À Montreux, en Suisse. Où ? Au festival de l’humour ? Non : à la session 2019 de la maffia Bilderberg qui s’est tenue cette année dans cette ville. Aurait-il reçu comme conseil (ou consigne ?) d’aider à cette fusion dont un des effets sera de quasiment éliminer l’État français de la direction de la nouvelle entité ?

Les administrateurs de Renault se sont donnés un jour de réflexion de plus.

Ouate Inde scie…

 

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21 réactions


  • Olivier Perriet Olivier Perriet 5 juin 2019 12:49

    Renault n’est-il pas déjà ce canard boiteux franco-germano-nippon ?

    Que voulez-vous dire de plus ?

    Si les entreprises sont gérées comme des multinationales hors sol, alors qu’on laisse faire.

    Si on ne veut pas ce laisser faire, alors il ne faut pas avoir d’entreprises multinationales hors sol qui rachètent tout et n’importe quoi à l’autre bout du monde.

    On est soit l’un, soit l’autre. Mais comme dans le monde occidental, l’heure n’est plus aux entreprises plus ou moins nationalisées, alors on fait dans la mondialisation.

    Elles sont toutes passées par là : Péchiney, Alstom, GDF, Elf, Arcelor,

    Qu’est ce qu’on va se marrer quand EDF ou Areva, fragilisés par des dettes, se feront racheter, sur un coup de Bourse, par un financier indien ou chinois ou US


  • Julot_Fr 5 juin 2019 14:34

    Compte tenu de la mort subite du pdg de fiat en juillet dernier. Des problemes de Gohsn avec Macron quand il etait ministre et de larrestation bidon de Gohsn. La these du complot semble obligatoire. On reconnait la signature des Bilderberger qui est le *bras multinational* de l’empire financier controlle par les macons (dont les fameux Rostshit). L ignorance et l apathie des Francais qui se font devaliser sans reaction est siderante. Quand on perd l’industrie de pointe, on perd l’avenir du pays


  • J.MAY MAIBORODA 5 juin 2019 15:32

    Et moi qui allais à mettre un cierge devant la statue de Saint Bruno pour sa grande clairvoyance en matière de prédation !

    Voilà que Victor ayoli m’en dissuade !


  • baldis30 5 juin 2019 16:43

    Simplement la vengeance bien orchestrée du pétainisme !


  • Olivier 5 juin 2019 17:16

    « Mais comment nos « dirigeants » d’entreprises peuvent-ils être aussi kons ? Et pourquoi nos « politiques » sont-ils complices ? Mystère… »

    Il n’y a aucun mystère : nos dirigeants sont intéressés financièrement dans l’affaire, et nos politiciens sont des marionnettes corrompues au main de la finance mondiale. L’affaire Macron / General Electric est emblématique à cet égard.

    En matière de connerie, celle de l’électeur moyen collé à la TV, et qui gobe tout ce qu’on veut, n’est pas mal non plus.

    D’une façon plus générale, il ne faut pas oublier que pour nos élites l’identité et la souveraineté de la France sont quelque chose à détruire comme relique du passé, au profit des élucubrations grandioses de la future société multi-culturelle mondiale.

    La liquidation de son patrimoine industriel est donc logique. Quand Macron dit qu’il lutte contre le nationalisme, il faut entendre qu’il lutte contre la nation. C’est pour cela qu’il a été mandaté de toute façon...



    • Julot_Fr 5 juin 2019 18:21

      @Olivier
      Soit il veulent detruire l’identite nationale mais dans le cas de l’industrie francaise, il s’agit d’autre chose, concentrer l’industrie mondiale pour un controle total. Quand ils ont tous les moyen de production en main, achete toutes les terre (apres avoir provoquer la faillite des agricultaeur en modifiant le temps), il ne reste plus rien au peuple. Quand on elit une pute comme Macron, on s’expose au pire


    • Aimable 5 juin 2019 20:34

      @Julot_Fr
      Je suis d’accord avec vous , Macron est bien dans la lignée de ses prédécesseurs destructeurs des fleurons de notre industrie
      Ceux qui vendent les bijoux de familles sont des perdants , ceux qui les élisent le sont également .


  • Drugar Drugar 5 juin 2019 17:42

    « L’ouverture totale des frontières offre aux sociétés financières, industrielles ou de services, majoritairement états-uniennes la possibilité de faire leur marché en Europe.  »

    En fait c’est l’article 63 du TFUE qui permet cela, en interdisant tout contrôles sur les mouvement de capitaux dans les pays membres de l’UE, quelque soit la provenance de ces capitaux : depuis un autre pays de l’UE ou un pays tiers (le reste du monde, donc).

    « Les entreprises étasuniennes prédatrices sont bourrées de thunes qu’elles volent doublement : - elles « optimisent » leur fiscalité, c’est-à-dire qu’elles volent le fisc en France. Mais si elles rapatriaient leurs bénéfs aux États-Unis, elles devraient payer 35 % au fisc étasunien. Ce qu’elles ne veulent pas. Elles se trouvent donc à la tête d’une montagne de pognon planqué dans des paradis fiscaux, avec lequel elles font leur marché en France et en Europe. »

    De même, c’es l’article 63 du TFUE qui permet à ces même capitaux qui sont entrée pour acheter tout et n’importe quoi en France, de sortir pour échapper au fisc et de se faire dorloter. Le scandale des LuxLeaks en est un exemple retentissant.


    L’UE est le bras armée en Europe de cette mondialisation financiarisée que vous dénoncez. C’est pour cela qu’il est primordiale et urgent de s’en libérer :

    UPR.fr


    • Julot_Fr 5 juin 2019 18:24

      @Drugar
      Au cas ou t’aurais pas remarquer, les USA de Trump se replie sur elle-meme. Les tarif douanier sont fait pour couper les pont. A la plus grande tristesse des architecte du systeme : les globalistes.. Bilderberg etant une de leur instances representatives, c’est de ce cote la qu’ils faudra chercher les coupable. Ce sont eux qui ont des finance d’argent (contrefait) illimite.


    • Drugar Drugar 5 juin 2019 18:39

      @Julot_Fr
      C’est quoi la rapport avec mon commentaire ?


    • Julot_Fr 5 juin 2019 19:48

      @Drugar Tu parles des entreprise etat-uniennes ce qui pointe la culpabilite sur une mauvaise cible.. soit ces entreprises font partie du systeme mais elles ne le dominent pas. Les francs macons dominent ce systeme. Et ce pas la libre circulationde capitaux en europe qui leur permet d avoir un acces infini a l’argent. Cest simplement le fait qu ils controllent les banques et ont un acces infinis a l’argent dette (argent contrefait)


    • Drugar Drugar 6 juin 2019 10:47

      @Julot_Fr
      Je ne parle pas des entreprises américaines : regardez bien, il y a des guillemets, je fait une citation du texte de VICTOR Ayoli, que je commente ensuite.

      Evidemment que ce n’est pas la libre circulation des capitaux qui donne accès à l’argent dette. En revanche, c’est bien cette libre circulation qui permet de déplacer et d’utiliser ces masses de capitaux dans un pays donné et de même c’est cette libre circulation qui permets d’extraire tous les profits générés dans un pays de l’UE pour les mettre dans un endroit leur permettant d’échapper au juste impôt du pays ou ces profits ont été générés.
      Avec un contrôle des mouvements de capitaux, peu importe la masse d’argent dette ou de monnaie PQ : si ces masse de capitaux ne peuvent pas bouger, car leur mouvement est jugé frauduleux ou hostile aux pays qui fait ce contrôle et que ce pays les bloque, alors les ces capitaux sont inutilisables en l’état.

      Ceci dit vous avez raison de pointer ces masses de capitaux et leur création, qui est une partie du problème. Mais un pays donné, ne peut pas contrôler la création de capitaux qui se fait en dehors de son territoire (typiquement, la France ne peut pas contrôler la création de dollars aux Etats-Unis). En revanche, un pays souverain, peut contrôler les capitaux qui entrent et qui sortent de sont territoire et peut les bloquer si ce sont des mouvements manifestement nuisibles à ses intérêts.


  • zygzornifle zygzornifle 5 juin 2019 18:19

    Chaque fois que Lemaire se rend dans une boite 12 mois après elle crève.....


  • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 5 juin 2019 20:56

    Bonjour Victor.Bien résumé. Il y a quelques articles sur le net qui font flipper ...le meilleur pour moi est sur Atlantico . Ce que j’en retire est que le groupe Fiat est a l’agonie et que par rachat de ses propres actions il gonfle sa valeur . Suis pas spécialiste mais ça pue.


  • zygzornifle zygzornifle 6 juin 2019 07:56

    Un canard boiteux italoyankee – FCA – va-t-il bouffer Renault

    Faudra surveiller son anus pour voir ce qu’il restera de Renault après digestion .....


  • Trelawney 6 juin 2019 08:17

    Les rapprochements de constructeurs de voitures deviennent monnaie courante dans ce secteur.

    Pour avoir une vision exact de ce qui va se passer, il faut comparer la voiture à la téléphonie d’avant le smart phone. On a des groupes industrielles qui s’évertuent à construire des voitures « ancienne génération ». Ces groupes (VAG, PSA, FIAT, Renault etc) ne sont pas prêts au bouleversement technologique. La seule solution est de se regrouper et d’être assez lourds pour faire face au tsunami qui va arriver. Ce tsunami sera lancé par des sociétés comme Tesla, Volvo, Kia, Suzuki, c’est à dire des sociétés trés en avance sur les véhicules autonomes (j’ai pas dit électriques)


  • bob de lyon 6 juin 2019 11:15

    La nationalisation de Renault fut une sanction pour sa collaboration avec le IIIie Reich mais EDF fut nationalisée pour deux raisons principales :

    - Économique : Depuis 1930 et malgré les abondantes subventions distribuées à fonds perdu par l’État aux principales entreprises privées celles-ci n’arrivaient jamais à couvrir les besoins du pays, préférant accorder de généreux dividendes à leurs actionnaires plutôt que d’investir dans les infrastructures de production et de transport. Certains endroits n’étaient même pas alimentés parce que pas rentables (Le Crédit lyonnais de l’époque fut repu).[1]

    - Technique : Chaque entreprise d’électricité avait ses propres normes techniques ; par exemple à Lyon, deux entreprises principales, l’une distribuait un réseau 4 fils 127/220 V, l’autre exploitait un réseau triangle 3 fils 220 V (donc pas de neutre). Dans le Midi, c’était les fréquences qui étaient disparates entre 50 et 25 Hz… Bref le bazar ! Corollaire, le prix de l’électricité était pifométrique sur tout le territoire.

    Les ravages de la guerre ont permis une remise à jour et personne ne peut dire que cela n’a pas fonctionné.

    Mais rassurez-vous, laudateurs du libéralisme, le paradis de l’anarchie concurrentielle et du tarif aléatoire est de retour…

    Ce qui me permet de rebondir sur les propos de Victor :

    Si Renault était vraiment resté dans le giron de l’État, il est possible de croire qu’il serait à la pointe du véhicule électrique, les sommes des dividendes auraient été culbutés dans le service R & D et prospective.

    Il est fort probable que dans quelque temps nous entendrons une annonce gouvernementale proposant que les contribuables participent au financement nécessaire au soutien du développement du véhicule électrique. L’argent sera distribué à PSA et Renault. Les actionnaires continueront d’empocher sans risque.

    En tout cas, merci Victor ! En parcourant, le Monde Fiat n’apparaît pas tout à fait comme vous le décrivez, mais je crois que c’est vous qui avez raison.


    [1] Lire Histoire(s) d’EDF ouvrage aujourd’hui introuvable


  • ZenZoe ZenZoe 6 juin 2019 14:21

    Bon c’est fini, les négos ont échoué !

    Tant meux, on l’a échappé belle pour le moment. Serait-ce que les dirigeants français commenceraient à se réveiller ?


  • Jean S 7 juin 2019 03:28

    PSA a racheté Opel proche de la faillite pour 1 300 000 000 Euros.

    Le réseau Citroen Peugeot se déglingue et ce sont les ouvriers des petits garages qui dégustent !

    Encore une stratégie de haut vol pour négocier le saccage vers l’électrique sur le dos des travailleurs du secteur.

    Bientôt des millions de travailleurs iront grossir la montagne européenne des chômeurs.

    La déglingue des USA de Trump, l’ hypocrisie allemande en matière automobile, la déliquescence italienne et française face à l’appétit des actionnaires des industries automobiles qui se cassent la gueule à cause du soit disant diesel gate sont le moteur de la mise en misère de combien de millions de travailleurs.

    L’industrie US a déjà assassiné combien de millions de femmes et d’hommes qui travaillent de l" automobile ?

    Si ce n’est pas un génocide annoncé, combien vont se suicider ?

    Quand la soit disant écologie et l’argent sale des actionnaires à l’odeur de la cadaverine humaine ça s’appelle de la restructuration.

     


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