mercredi 19 août 2020 - par Bernard Mitjavile

L’opération Barbarossa revisitée

L’histoire de la dernière guerre mondiale a été longtemps largement dominée par un certain simplisme manichéen. L’avertissement de W. Churchill « nous avons tué le mauvais cochon » (Hitler au lieu de Staline) à la fin de la guerre alors que Staline fomentait des coups d’état communistes dans un pays d’Europe de l’Est après l’autre, a été rapidement oublié et le procès de Nuremberg est censé avoir défini une fois pour toutes le camp du bien et celui du mal avec notamment l’apparition de la notion de crimes contre l’humanité commis par les allemands.

Certains historiens polonais rappellent timidement que la guerre a été déclarée contre Hitler par la France et l’Angleterre officiellement pour rétablir la souveraineté de la Pologne sur tout son territoire suite à l’attaque allemande et que le résultat final après 40 millions de morts fut l’occupation de la Pologne par l’armée rouge et l’installation d’une dictature communiste dans ce pays dont les frontières avaient été redécoupées par Staline pour en prendre un bon morceau à l’Est. Cette situation en Pologne qui venait compléter les autres conquêtes soviétiques de la période immédiatement avant la guerre que personne ne songeait à remettre en question, ceci sans que cela ne semble poser de problèmes ni à la France qui s’était engagé un peu à la légère par solidarité avec la Pologne sans tenir compte de l’accord de non agression Germano-soviétique de 1939, ni aux autres alliés occidentaux.

On peut comprendre cette attitude des occidentaux qui voulaient tourner le plus vite possible la page de la guerre : on venait de découvrir les horreurs des camps nazis et le génocide juif avant de découvrir celles du Goulag et la mort de plus de cinq millions d'Ukrainiens par une famine organisée (Holodomor) par Staline, mais pour ces dernières il faudra attendre au moins la mort de Staline pour que le grand public, en dehors de l’auteur de « Tintin chez les Soviets » qui avait tout compris avant tout le monde, en prenne conscience. Ainsi les révélations du transfuge soviétique V. Kravtchenko en 1946 ont suscité l’incrédulité et la colère de la grande majorité des « intellectuels » français (voir le livre « L’affaire Kravtchenko » de Nina Berberova), ce qui montrait leur soumission au politiquement correct stalinien de l’époque (aujourd’hui, le politiquement correct a quelque peu changé mais pas vraiment la soumission des intellectuels médiatisés).

Dans les récits d’histoire comme les films d’Hollywood, Hitler est généralement dépeint comme l’incarnation du mal sur terre, seul ou au moins principal responsable du déclenchement de la seconde guerre mondiale et du coup, les nations qui se sont opposés à l’Allemagne sont perçues comme des défenseurs de la liberté et des droits de l’homme.

Aussi, quand à la sortie du livre le Brise Glace de Victor Suvorov, un officier du GRU qui a fait défection en Grande-Bretagne en 1978, emportant avec lui des documents confidentiels passé à l’Ouest et condamné à mort par des tribunaux soviétiques, livre qui remettait en question les responsabilités d’Hitler dans le déclenchement de la guerre à l’Est, j’ai écrit le 8 Novembre 1989 un long article en anglais publié dans le New York City Tribune, un quotidien américain maintenant disparu, cet article traduit ci-dessous m’avait valu quelques compliments mais plus largement le silence, signe que personne ne voulait trop s’attaquer à ce thème.

Mais depuis, de l’eau a passé sous les ponts avec l’effondrement de l’Union Soviétique. Ainsi, entre autres aujourd’hui pratiquement tout le monde reconnaît aujourd’hui que c’est bien les soviétiques sur ordre de Staline qui ont systématiquement éliminés tous les officiers supérieurs polonais enterrés à Katyn et quelques autres emplacements après l’invasion de la partie orientale de la Pologne prévue pour les Russes dans l’accord secret germano-soviétique. C’était de qu’avait déclaré dès 1941 le Dr Goebbels avec photos et documents scientifiques à l’appui confirmé par des membres de la Croix Rouge. Mais Goebbels étant le grand responsable de la propagande du Reich, sa parole a été systématiquement discréditée bien qu’il lui arriva de temps en temps, comme dans ce cas, de dire la vérité. Tout cela m’amène à traduire ce texte en français en espérant qu’il suscitera plus d’intérêt.

 

L'une des questions les plus intrigantes de la Seconde Guerre mondiale est : pourquoi les divisions allemandes qui ont attaqué l'Union soviétique le 22 juin 1941 ont-elles pu avancer si rapidement pendant l’été 1941 ?

La Wehrmacht a conquis la majeure partie de l 'Ukraine en quelques semaines et s’est rapprochée de Moscou et de Stalingrad avant d’être arrêtée, principalement en raison du début de l’hiver russe et de la longueur des lignes de communication et d’approvisionnement de ses unités avancées.

Les réponses données jusqu'à présent n'ont pas été très convaincantes.

Les historiens procommunistes ont fait valoir que Staline était un leader épris de paix qui ne pouvait imaginer qu'Hitler violerait le pacte de non-agression soviéto-germanique de 1939, tandis que des écrivains anticommunistes tels qu'Alexander Soljenitsyne ont soutenu que Staline était un mauvais stratège et que les troupes soviétiques n'étaient pas motivées à se battre.

La réponse de Suvorov est assez différente : les défenses de l 'Union soviétique ont été facilement renversées parce que Staline avait prévu d’attaquer le premier et avait en conséquence placé ses forces armées dans une position offensive ce qui les rendait vulnérables en cas d’attaque.

La thèse du Brise-glace est que Staline avait prévu d’ouvrir les hostilités le premier contre Hitler en 1941 mais a été devancé de peu par Hitler. Suvorov en conclut que l’opération Barberousse déclenchée par Hitler était effectivement une attaque préventive.

Cette thèse va complètement à l’encontre de la vision traditionnelle d’une agression de la Wehrmacht motivée seulement par le désir d’expansion de Hitler, sa recherche d’un espace vital pour le peuple allemand mais on ne peut simplement ignorer le point de vue de Suvorov vu le nombre de documents rassemblés par lui.

Toutefois, elle correspond à celle des dirigeants de la Wehrmacht, en particulier le maréchal Wilhelm Keitel qui fut condamné à mort à Nuremberg. Selon Keitel, la raison de l’opération Barbarossa était qu'Hitler était convaincu, comme Keitel lui-même, sur la base des rapports reçu par le gouvernement allemand au printemps 1941, que l'Union soviétique se préparait à une attaque « qui placerait l'Allemagne dans une situation stratégique et économique critique ». Pour Hitler, il s’agissait simplement d’une attaque préventive comme il le répéta dans divers discours publics à cette époque.

Ainsi, au printemps 1941, comme le montrent les documents soviétiques, Staline avait massé ses forces le long des frontières, leur ordonnant de retirer les mines et les barbelés et de démanteler la « ligne Staline », un ensemble de positions défensives fortifiées tout au long de la frontière occidentale.

En juin 1941, lorsque l 'Armée rouge est touchée, « ce n'est pas comme un hérisson sur la défensive, soulevant toutes ses pointes, mais comme un crocodile qui, alors qu'il s'apprête à attaquer un animal, reçoit un coup par derrière », écrit Suvorov.

Le fait que les troupes soviétiques étaient massées à la frontière a permis aux chars allemands de renverser ou contourner cinq armées stationnées entre le sud de la Pologne et la mer Noire et de se précipiter à travers l 'Ukraine, rencontrant très peu d’obstacles à l’été 1941.

"Hitler a eu de la chance", écrit Suvorov. "S'il avait reporté son attaque contre l'Union soviétique d'un mois, il aurait été attaqué le premier et Berlin aurait été occupée par l'Armée rouge bien avant 1944." Pour Suvorov, l'invasion allemande, nommée Barbarossa, est une frappe préventive.

En étudiant le mouvement des troupes et les ordres secrets, Suvorov conclut que Staline avait prévu de lancer son attaque le 6 juillet 1941, un dimanche matin.

Sans Barbarossa, non seulement l’Europe de l’Est aurait été "libérée" en langage stalinien plus tôt mais aussi l'Europe occidentale, écrit Suvorov, rappelant que Staline avait donné comme slogan officiel en 1938 la libération de toute l'Europe du capitalisme, en d’autres termes sa communisation progressive avec le soutien de l’Armée rouge. Cette entreprise avait déjà commencé en 1940 avec l’occupation des pays baltes à partir du 14 juin 1940. Même en 44-45, Staline avait toujours l’ambition de contrôler l’Europe de l’Ouest, soutenant des soulèvements et mouvements sociaux de type révolutionnaire en France et en Italie.

Suvorov rappelle à ses lecteurs comment les dirigeants soviétiques depuis Lénine avaient parlé de l’arrivée de la Seconde Guerre mondiale comme un conflit historiquement nécessaire pour assurer la propagation du communisme à travers l’Europe et le monde.

En 1916, Lénine a écrit que la révolution mondiale n'aurait lieu qu'après une seconde guerre mondiale affaiblissant gravement les États « impérialistes ».

Selon Suvorov, dans les années 1920 et 1930, Staline a soutenu, à travers le Parti communiste allemand, la montée d'Hitler contre les sociaux-démocrates et les "pacifistes bourgeois" parce que, comme il l'a déclaré dans ses déclarations publiques, lui, comme Lénine, considérait la guerre comme nécessaire pour la venue d’un monde nouveau dans lequel l 'Union soviétique aurait la possibilité de propager le communisme.

Cela a conduit son ancien rival, Léon Trotsky, à écrire que « sans Staline, il n'y aurait pas eu de Hitler ni de Gestapo ».

La montée d'Hitler était considérée comme positive par Staline, car selon ses déclarations, la meilleure façon de conquérir l'Europe serait d'attaquer l'Allemagne alors qu'elle se battait contre la France et la Grande-Bretagne. De là que vient la qualification d'Hitler par les dirigeants soviétiques de "brise-glace de la révolution" ou « d’outil » qui ouvrirait la voie au communisme dans toute l'Europe.

 

Selon Suvorov, la Seconde Guerre mondiale a commencé le 19 août 1939, lorsque le Politburo a décidé lors d'un rassemblement secret de mettre en œuvre le plan de Staline pour la « libération de l'Europe ».

Quelques jours plus tard, le 23 août, le pacte germano-soviétique est signé à Moscou, comprenant un plan pour l'invasion et la division simultanées de la Pologne. Des semaines plus tard, Staline a intelligemment déclaré au ministre allemand des Affaires étrangères Joachim von Ribbentrop que ses troupes ne seraient pas prêtes à temps pour envahir la Pologne, laissant Hitler envahir en premier et jouer ainsi le rôle du méchant qui a commencé la guerre.

"Les troupes soviétiques envahissantes ont commis au moins autant d'exactions en Pologne que les troupes allemandes, alors pourquoi les puissances occidentales, après l'invasion de la Pologne, n'ont-elles déclaré la guerre qu'à Hitler et non à Staline ?" questionne Suvorov.

Un autre paradoxe de la guerre "Les puissances occidentales ont commencé la guerre contre Hitler afin de libérer la Pologne mais à la fin de la guerre, la Pologne a été livrée à Staline", écrit-il.

Habituellement, les historiens parlant des événements ayant mené à la guerre mentionnent la vague d'annexions de territoires par Hitler (Autriche, parties de la Tchécoslovaquie, etc.), mais Suvorov rappelle que les annexions de Staline pendant cette période étaient aussi étendues que celles d'Hitler, la seule différence étant que plus de sang a été versé par Staline, en particulier lors de la guerre contre la Finlande.

Le pacte avec Hitler a été vu comme une grande victoire par Staline. L’ancien dirigeant soviétique Nikita Khrouchtchev a écrit dans ses mémoires que juste après que le ministre allemand des Affaires étrangères ait quitté la pièce, Staline a crié de joie : "Je l’ai trompé, je l’ai trompé".

Après avoir signé le pacte, Staline prévoyait d’attaquer l’Allemagne lorsqu’Hitler serait occupé à se battre contre la France et la Grande - Bretagne.

En d’autres termes, écrivait Suvorov, « Hitler avait perdu la guerre avant même de la déclencher ». Tout ce qu'il pouvait faire était de lancer de brillantes attaques, mais l'Allemagne perdrait tôt ou tard parce que, comme lors de la Première Guerre mondiale, elle devrait combattre sur deux fronts, ce qui, comme le reconnaissaient déjà les dirigeants de la Wehrmacht, ne pouvait amener à terme qu’à une défaite comme en 14 ».

Dans son livre, Suvorov décrit Hitler comme une sorte d'apprenti sorcier qui n'était pas aussi intelligent que le maître, Staline. Toutefois, l’opération Barbarossa a pris pendant un temps Staline par surprise à son propre piège ce qui a retardé la défaite allemande. Si Staline avait attaqué en premier, il aurait pu couper les livraisons de pétrole de Roumanie vers l 'Allemagne, posant dès le début un gros problème logistique à la Wehrmacht.

Bien sûr Suvorov ne cherche pas à justifier les crimes d’Hitler et ne désirant pas que son livre ne soit utilisé par des néo-nazis, il prend ses précautions avec un humour russe. « Hitler était un vrai cannibale, mais cela ne signifie pas que nous devrions considérer Staline comme un végétarien » écrit-il ajoutant que « le travail de dénonciation des crimes nazis et de démasquage des criminels nazis doit être poursuivi, mais il doit être élargi à la condamnation de ceux qui ont encouragé ces crimes afin d'en tirer profit ».

Après avoir « libéré », selon la terminologie communiste, certaines parties de la Finlande, de l'Estonie, de la Lituanie, de la Lettonie, de la Bessarabie (une part de la Roumanie), de la Bucovine (partie de la Slovaquie) et de la moitié de la Pologne, Suvorov écrit que Staline se préparait à former de nouvelles armées à l'hiver 1941 pour la prochaine étape. Les cibles qu'il considérait comme les « libérations » les plus décisives avant la libération de toute l 'Europe du capitalisme, étaient la Roumanie et l’Allemagne.

La Roumanie était importante car ses champs pétroliers étaient alors le seul approvisionnement en pétrole de l'Allemagne. « Staline a compris l’importance décisive du pétrole dans un conflit moderne et avant l’attaque allemande, a massé son armée la plus puissante, la 9e, le long de la frontière avec la Roumanie » écrit-il.

En 1940, lorsque Hitler combattait la France et la Grande-Bretagne, au lieu de renforcer les défenses le long de la nouvelle frontière avec l'Allemagne, Staline renforça les ponts et construisit des routes et des chemins de fer qui n'étaient pas parallèles à la frontière, comme c'est généralement le cas dans une stratégie défensive, mais dirigés vers elle. Il était clair selon Suvorov, que Staline se préparait à une agression quand il a ordonné la suppression des barbelés et des mines dans les « zones de contact » potentielles avec l'ennemi, comme Hitler le faisait de son côté de la frontière. Au printemps 1941, une longue ligne de défense, la ligne Staline, allant sur plus de 1500 km de la mer Blanche au nord à la mer Noire au sud, a été complètement démantelée avec l’utilisation d’explosifs suite à un ordre de Staline. La ligne se composait de 13 zones fortifiées avec des salles souterraines reliées par un réseau de couloirs en béton comprenant des hôpitaux, des magasins de munitions, des centrales électriques et des postes de commandement.

« J'ignore comment les futurs historiens expliqueront ce crime contre le peuple », a écrit dans ses mémoires concernant le démantèlement de la ligne Staline, le général Piotr Grigorenko, un héros de la Seconde Guerre mondiale qui a fait défection à l'Ouest dans les années 1970.

Alors qu'il augmentait considérablement le nombre des armées soviétiques en 1940-1941 de 17 à 28, Staline envoya même des prisonniers du goulag sans uniformes militaires dans les dernières semaines avant l’attaque allemande pour renforcer les armées nouvellement formées près des frontières. Ces prisonniers ont été assignés aux troupes du NKVD (l’ancien KGB) avec la mission de tuer avec des mitraillettes les prisonniers battant retraite ou réticents. En conséquence, Suvorov écrit qu'en mai et juin 1941, plusieurs régions militaires du nord des montagnes du Caucase et de l'Oural se sont pratiquement retrouvées sans troupes et même Moscou n'a été protégée fin juin que par les troupes du NKVD.

Suvorov cite Staline et les principaux chefs militaires et de partis à cette époque, pour faire valoir que l 'Union soviétique s'apprêtait à attaquer, citant en particulier les mémoires de l’Amiral N.G. Kouznetsov, alors membre du Comité central du parti et celle du général G.K. Joukov.

Dans son livre, Kouznetsov a écrit : « Pour moi, une chose est certaine - non seulement J.V. Staline n'a pas exclu la possibilité d'une guerre contre Hitler, mais au contraire, il pensait qu'elle était inévitable ... Staline a préparé cette guerre dans toutes les régions selon son propre calendrier, mais Hitler a déjoué son plan » (avec l'opération Barbarossa).

En février 1941, le général G.K. Joukov a été nommé chef d'état-major interarmées. La nomination de Joukov a été suivie "d’une directive importante demandant aux chefs de la flotte et des régions militaires de voir en Allemagne l’adversaire le plus probable dans la guerre à venir", écrit Kouznetsov.

Le général d’armée Sergei P. Ivanov a écrit dans son livre « La Période initial de la guerre » que Staline s'apprêtait à attaquer le premier, ajoutant que « le commandement fasciste allemand a lancé l’attaque deux semaines avant le moment prévu pour nos troupes ». Une directive secrète de Staline, révélée par les historiens soviétiques après sa mort en 1953, directive envoyée le 5 mai 1941 à toutes les régions militaires le long de la frontière, ne comprenait pas un mot sur les mesures défensives mais demandait plutôt aux officiers de l'armée « d'être prêts à lancer des attaques dévastatrices sur un ordre du haut commandement, afin d’écraser l 'ennemi et de déplacer le théâtre des opérations militaires sur son territoire, et de s'emparer des frontières les plus stratégiques. »

Mais la position agressive de l 'Armée rouge est devenue une faiblesse quand les Allemands ont attaqué en premier. Ainsi, le général de division Vladimir Zemskov écrit à propos du deuxième échelon de combat : « Nous avons été contraints d'utiliser ces réserves pour la défense et non pour l'attaque, comme cela était leur but selon le plan. »

Ivanov explique dans son livre que « Quand le premier échelon stratégique aurait été prêt à amener la guerre en territoire ennemi ... le deuxième échelon aurait dû les soutenir ... selon le concept stratégique global ».

La stupéfaction de Staline lors de l’attaque d’Hitler, stupéfaction documenté par d’autres auteurs russes comme A. Soljenitsyne selon qui Staline est resté prostré pendant plusieurs jours avant de passer à l’action, ne provenait certainement pas de sa confiance envers le dictateur allemand, mais selon Suvorov, Staline pensait disposer encore de quelques mois car en fait Hitler n'était pas prêt à envahir l'Union soviétique. Ainsi, le responsable du GRU (renseignement militaire russe), F. Golikov, l'informa entre autres que l'Allemagne n'avait pas encore produit de pétrole pour véhicules blindés pouvant rester liquide dans les températures glaciales des hivers soviétiques, et il calcula que les Allemands devraient produire six millions de manteaux en laine d'agneau pour leurs troupes avant d'envahir.

En conclusion, les documents cités par Suvorov amèneront un lecteur relativement impartial à ne plus simplement considérer l’argumentation des dirigeants nazis de l’époque justifiant l’opération Barbarossa comme une guerre préventive comme un grossier artifice de propagande nazi.

Le livre de Sovarov qui peut être commandé sur Amazon comprend une trentaine de pages d’annexes incluant de nombreuses références à des ouvrages ou citations d’officiers supérieurs soviétiques et allemands ou de membres dirigeants du parti communiste. Il inclut aussi des cartes montrant la position de la ligne Staline et son démantèlement ainsi que le positionnement des armées soviétiques avant l’attaque allemande.

On peut bien sûr discuter, remettre en question et critiquer le point de vue de Sovarov. Ainsi, à mon humble avis, il passe un peu rapidement sur le concept d’espace vital (Lebensraum) un concept géopolitique allemand du 19ème siècle lié au darwinisme social et utilisé par Hitler notamment dans Mein Kampf dans lequel il défend « l’éternelle marche des Germains vers le sud et l’ouest de l’Europe » et en particulier la Russie. Mais on ne peut simplement balayer d’un revers de main les citations de responsables russes et allemands de l’époque et les faits qu’il rapporte sur la situation militaire au début de l’attaque allemande. Selon certains analystes, le conflit entre l’Allemagne et la Russie, qu’il soit déclenché par Staline ou Hitler, était inévitable vu les volontés hégémoniques des deux leaders et leur opposition radicale sur le plan idéologique.



150 réactions


    • CN46400 CN46400 20 août 2020 16:03

      @Bernard Mitjavile
      Le livre noir du capitalisme n’est pas mal non plus, sauf qu’on n’arrive jamais à le refermer puisque de nouveaux chapitres viennent en permanence s’ajouter....


    • flourens flourens 21 août 2020 12:20

      @Bernard Mitjavile
      réponse hors sujet, encore une fois, pour ne pas avoir à répondre sur une thèse où vous êtes en difficulté, vous renvoyez le contradicteur à des sujets qui n’ont rien à voir et aussi vous les accusez de tous les maux, en effet dire que les russes ont souffert c’est être stalinien, et indécrottable de plus, personne ne nie les crimes de guerre russes, mais il faut avouer qu’après guerre ils ont bien servis les allemands en les faisant passer pour des victimes, la guerre froide étant passée la dessus, les russes étaient des hordes bestiales et la wermacht une armée modèle, je vous le redis lisez des historiens sérieux, anthony Beevor et Jean Lopez entre autre au lieu de révisionnistes et on en reparle


    • Garibaldi2 24 août 2020 04:59

      2 @Bernard Mitjavile

      C’est pas le livre dans lequel Nicolas Werth écrit qu’il y a eu 20 millions de morts au Goulag, mais qui en 1993, après avoir consulté les archives soviétiques ouvertes en 1989, avait publié un article dans L’Histoire intitulé ’’Goulag les vrais chiffres’’ dans lequel il écrivait qu’il n’y en avait eu que 2 millions ?


  • Matlemat Matlemat 20 août 2020 04:57

    Pas vu le mot Japon pourtant Staline était il déjà assuré en 1941 que le Japon ne lancerait pas d’offensive à l’est ?


    • serge.wasterlain 20 août 2020 06:41

      @Matlemat
      Très bonne remarque. Cet assurance, il ne l’a eue qu’en novembre 1941, ce qui lui permit de rapatrier sur Moscou les forces nécessaires pour lancer la contre offensive du 5 décembre. Car, il faut le rappeler encore et encore, la politique de l’armée soviétique était de faire de grandes contre-offensives en cas d’agression !


    • serge.wasterlain 20 août 2020 06:41

      @serge.wasterlain
      cette assurance !


    • CN46400 CN46400 20 août 2020 07:57

      @serge.wasterlain
      Pacte nipo-soviétique signé suite à la victoire de l’URSS (Joukov) de Khalkhyn Gol (Mai juin 1939) qui permet de ramener les armées d’Orient sur Moscou en octobre 1941.


    • Aaltar Aaltar 20 août 2020 10:09

      @Matlemat
      Richard Sorge avait fait du bon boulot. Si Staline l’avait d’ailleurs un peu plus écouté il aurait vu Barbarossa...

      Ceci étant il finira par se rallier (tardivement) à l’idée que le Japon n’attaquera pas, ceci l’amènera à dégarnir dare-dare les frontières sibériennes pour ramener des divisions qui sauveront l’URSS lors de la bataille de Moscou.


    • Aaltar Aaltar 20 août 2020 10:13

      @CN46400
      Non.
      En septembre 1941 l’URSS masse encore un nombre très important de divisions sur la frontière avec la Mandchourie. Ce pacte n’assurait l’URSS qu’il n’y aurait pas d’attaque japonaise.


    • CN46400 CN46400 20 août 2020 11:19

      @Aaltar
      Sorge n’est pas le seul à avoir annoncé Barbarossa, Churchill aussi, a averti Staline, mais celui-ci visait, pour gagner un an, la fermeture de la fenêtre (30 juin) et donc voulait éviter toute provocation anti-nazie. Calcul pas si idiot puisque ni Leningrad, ni Moscou, ni Stalingrad ne tomberont.
      Pour les stratèges en chambre de cet article, notons que les troupes d’élite soviétiques n’entreront dans la danse qu’en décembre 41, devant Moscou, pour étriller les élites nazies exténuées parce qu’en ligne depuis le 21 juin. Dans une invasion c’est toujours les élites qui sont engagées d’abord. C’est ce qu’a fait Hitler. alors que les envahis gardent leurs élites en réserve autant que possible. C’est ce qu’a choisi Staline. Les faits sont têtus et ne corroborent aucun roman, si ma tante en avait, ce serait.....


    • Aaltar Aaltar 20 août 2020 11:43

      @CN46400
      Vu la précipitation dans laquelle les troupes de Sibérie sont revenues et envoyées au feu à Moscou c’est un peu culotté de tenter de faire croire que c’était le fruit d’une stratégie calculée et ce n’est pas d’ailleurs pas le cas.
      Il y a des faits où la stratégie russe a été pertinente et efficace mais il ne faut pas se perdre à tout vouloir convertir en réussite ingénieuse.


    • CN46400 CN46400 20 août 2020 11:48

      @Aaltar
      « Précipitation » ? Vous avez des éléments ?


    • Aaltar Aaltar 20 août 2020 12:09

      @CN46400
      Je n’ai pas sous la main le récit des 30 divisions qui ont entamées leur grande transhumance d’octobre mais c’était relativement épique de basculer autant de forces sur une telle distance. 
      Les récits relatent également comment les troupes passent de la parades sur la place rouge directement au front et sans réelle préparation particulière. D’ailleurs la plupart de troupes de Sibérie ne sont pas encore revenue au moment de la contre offensive de début décembre 41.
      L’Armée rouge ne dispose de ces forces salvatrice que parcequ’elle accepte fin septembre de considérer qu’effectivement le Japon ne les attaquera pas, sans cette certitude elles seraient restée sur la frontière avec la Mandchourie tellement Staline craignait d’être engagé sur 2 fronts.
      Autant pour l’opération Uranus il y a une vraie logique d’anticipation/préparation autant pour la bataille de Moscou c’était quand même un peu à l’arrache que la défense est parvenue à inverser la tendance.
      Soit dit en passant je ne sais pas si Moscou aurait tenu bon sans le retour urgent de forces sibérienne...

      Lire la suite ▼

    • CN46400 CN46400 20 août 2020 12:54

      @Aaltar
      La parade de la Révolution a lieu le 7/11 avec des troupes normales qui partent du Kremlin pour aller combattre dans la grande banlieue (dernière station de bus)
      Les troupes sibériennes, stationnées dans les forêts est de Moscou ne sont engagées que le 5/12 dans une vaste opération d’encerclement (sud et nord de Moscou) qui provoque un recul précipité de 200km des soldats nazis qui abandonnent le gros du matériel, mais parviennent globalement à échapper au coup de tenaille qui se referme le 15/12. Les nazis ne s’approcheront plus de Moscou et la même opération, mieux réussie, sera exécutée un an plus tard à Stalingrad.
      Le transport depuis Vladivostok se fait par train (voie large double) jusqu’à Moscou entre octobre et novembre (2 mois)


    • chantecler chantecler 22 août 2020 07:57

      @CN46400
      Ben oui, quoi .
      Les soviétiques se sont précipités tandis que les Allemands ont pris tout leur temps !
      C’est bien connu .
      Historiens du dimanche !
       smiley


  • nono le simplet 20 août 2020 07:18

    je vais être sérieux deux minutes

    Staline avait du lire Mein Kampf et avait massé des troupes de manière ostensible à l’Ouest ... démonstration de puissance dissuasive ...

    le fait qu’il n’ait pas cru que l’Allemagne allait attaquer jusqu’au dernier moment ne permet pas de pouvoir imaginer une seconde que Staline était sur le point d’attaquer, ça relève de la fantasmagorie ...


    • Opposition contrôlée Opposition contrôlée 20 août 2020 07:59

      @nono le simplet
      Staline n’y croyait pas mais Molotov en était convaincu. C’est sans doute grâce a lui que les soviétiques ont sauvé les meubles. Je pense que l’élément déterminant qui rejette l’idée d’une attaque de leur part est la récente et désastreuse expérience de la guerre d’Hiver.


    • Bernard Mitjavile Bernard Mitjavile 20 août 2020 08:17

      @nono le simplet Étudiez un peu les références de Suvorov avant de parler de fantasmagorie. Je me garderais d’un jugement trop rapide.


    • CN46400 CN46400 20 août 2020 09:36

      @nono le simplet
      « Fantasmagorie » c’est une évidence. Mais Staline était, depuis 27 persuadé que les bourgeoisies allaient attaquer l’URSS et depuis 33 que Hitler serait une pièce essentielle de cette attaque. C’est là le soubassement idéologique de son  :« socialisme dans un seul pays » et la priorité absolue à l’industrie lourde militaire avec les privations populaires adhoc
      Attention aux balivernes politiciennes kroutchéviennes qui visent, en 56, à faire porter sur Staline mort, les difficultés du moment.


    • Aristide Aristide 20 août 2020 13:32

      @CN46400

      Et une, une dose de formol pour CN46400.


  • DACH 21 août 2020 11:32

    Tous nos encouragements à l’auteur BM pour ce travail d’analyse, démonstrations à l’appui.. Cela fait fait plaisir de rester enseignable, d’apprendre ce qu’on ignorait comme jadis les travaux des historiens sur les 100 millions de morts des communismes. Les réactions mettent en évidence les interlocuteurs qui restent enfermés dans ce qu’ils ont envie de croire, et de faire croire, pour des motifs d’idéologies, et ceux qui font des analyses nourries de faits et de sources avec l’esprit de nuance et de tolérance que tout chercheur s’impose. le mal qu’ont fait le nazisme et les communismes à l’Humanité méritent rappels, analyses, et preuves à faire connaître à ceux qui aiment commencer à comprendre.


    • Bernard Mitjavile Bernard Mitjavile 21 août 2020 11:51

      @DACH Merci, je pense qu’un certain nombre de commentateurs ne se donnent pas vraiment la peine de lire l’article, ils voient que cela ne correspond pas à leur approche idéologique et se lancent dans des critiques sans vraiment discuter le texte.


    • DACH 21 août 2020 12:08

      @Bernard Mitjavile=Oui, c’est un des défauts des moyens de communication qui permettent à tout un chacun d’exprimer quelque chose, sans être capable d’appréhender le niveau auquel il s’exprime. la liberté de croire ce que l’on veut exige qu’on devienne capable de ne pas être dupe de ce que l’on aime croire. Dont la confusion entre un idéal et une idéologie, dont entre une idéologie et un raisonnement en quête de rationalité.


    • flourens flourens 21 août 2020 12:27

      @DACH
      ce livre écrit par une personne est un livre à charge, je remarque que l’invention des cent millions de mort est géniale, et tous comptés un par un, pas 99.999.999 ni 100.000.001, non, pile poil, ça marque les esprits, je remarque que vous prenez ce livre pour vérité intangible, bien bien, mais alors si vous lisez Faurisson, vous allez nous dire que c’est la stricte vérité, que les chambres à gaz n’ont jamais existé et que c’est une invention communiste, ou alors c’est dans les cent millions, soyez un peu sérieux, l’histoire c’est du sérieux, et vérifiable en plus, lisez de vrais historiens


    • DACH 21 août 2020 12:34

      @flourens=Si vous faites l’effort cognitif de savoir combien de morts ont causé les régimes communistes, vous vous inclinerez devant les preuves. Etudiez Stephane Courtois et consorts. L’histoire c’est du sérieux, ,et vous venez de nous démontrer que vous ne l’êtes pas ; prisonnier de ce que vous avez envie de faire croire, sans talent ! Commentaire donc à mettre en maternelle.


    • flourens flourens 21 août 2020 14:45

      @DACH
      réponse typique de ceux qui ont tort, ne pas polémiquer sur le fond, mais les attaquer ad hominem en les traitants de gens sans talents digne de la maternelle, de fasciste, de communiste, bref de tous les noms, je dis et je répète ce Courtois est un révisionniste, d’ailleurs il est seul et on l’encense comme le messie, le stalinisme a fait des morts, personne ne le nie, mais pour une certaine frange gênée aux entournures communisme et stalinisme c’est pareil, ce qui dénote de votre conception de l’histoire, et oui, l’histoire c’est sérieux, dommage que vous la dénaturiez


    • DACH 22 août 2020 10:20

      @flourens=Merci de nous avoir fait rire. Comme si il y avait une conception de l’histoire à avoir !!!!La fausse et la vraie !!!! Et de quoi S Courtois est-il le révisionniste ? Rigolade.... Ce qui est bien dans vos propos c’est qu’ils desservent ce que vous affirmez et prétendez démontrer, sans que vous vous en rendiez compte. Oui l’histoire est un sujet sérieux qui fonde une partie de notre culture et de nos savoirs. Vous n’avez jamais acquis de diplômes en histoires, donc vous êtes étranger au sérieux qu’exige ce sujet de connaissances. Bonne promenade dans les rues......


  • finael finael 21 août 2020 14:16

    Il faut vraiment être nul en histoire et dans le domaine militaire pour ressortir ces conneries !

    L’Armée Rouge, totalement désorganisée suite aux purges de 1937 (4 des 5 maréchaux, tous les généraux d’armée et 80% des généraux de division éliminés) avait montré son incapacité lors de la Guerre d’Hiver face à la petite Finlande.

    Elle était en pleine réorganisation qui ne sera achevée que courant 1942.

    Le matériel était désuet : l’aviation était composée de Polikarpov I-15bis (biplans) pour moitié et de I-16 pour le reste volant à 400 km/h contre 600 au Me109, les blindés essentiellement de T26 et T28 périmés avec seulement une poignée de KV1, KV2 et quelques T34 venant d’entrer en service.

    Le déficit en armement était considérable : même pas un fusil pour chaque soldat.

    La motorisation, indispensable pour une offensive ne sera efficace qu’à partir de 1944 après livraison de centaines de milliers de camions et de jeeps américains.

    L’Armée Rouge était déployée en cordon le long de la frontière ... pas terrible pour une attaque ! Aucune reconnaissance n’était autorisée à l’aviation à moins de 50 km des lignes. Les réserves se situaient autour des grandes villes : Léningrad, Moscou et Kiev à des centaines de km du front.

    Pour mémoire les troupes sibériennes qui venaient de remporter une belle victoire face aux japonais commandées par Joukov ont bel et bien défilé à Moscou au tout début décembre, il existe des documentaires d’actualités, des témoignages et des photographies.

    Cette théorie révisionniste, pro-nazis, n’a même pas été acceptée par les anglais et les américains face à l’évidence.

    Quant à Stéphane Courtois, anti-communiste primaire, les conclusions de son livre « le livre noir du communisme » ont été rejetées par une partie des auteurs dont Nicolas Werth qui lui était un témoin direct.

     smiley  smiley

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    • CN46400 CN46400 21 août 2020 15:39

      @finael
      Attention, votre post est assez loin de la réalité.
      1-L’Armée Rouge certes handicapée par la purge Toukatchevski n’était pas dans l’état que vous décrivez. Avant 42, il y a eu Moscou et le siège de Léningrad. Mais qui dit purge, dit aussi renouvellement...
      2-Qui dit matériel militaire dit déménagement de toutes les usines de l’ouest vers l’est, ce qui n’est pas un petit chantier qui permettra le dépassement de la production allemande, en quantité, et aussi en qualité.
      3-Le matériel américain que vous citez n’a pas existé, pour une raison simple : les moteurs US sont incompatibles avec le carburant soviétique (pétrole de Bakou à peine raffiné pour des moteurs diésel). Par contre les rations alimentaires US furent appréciées, Tout l’ouest agricole étant occupé, et pillé, par les nazis.
      4-les troupes sibériennes n’ont pas défilé à Moscou le 7 novembre41, elle ont été engagée le 5/12 à 100km au nord et autant au sud dans une opération tenaille victorieuse le 15/12 à 250km de Moscou. Attention aux documentaires où les images ne correspondent pas aux commentaires...

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    • finael finael 21 août 2020 19:19

      @CN46400

      Renseignez vous avant de raconter n’importe quoi, il existe d’excellents bouquins et des revues spécialisées !

      exemple :

      Wikipédia :

      409 526 véhicules, dont 43 728 jeeps, 152 000 camions Studebaker US6, 510 amphibies, 4 398 tracteurs, 12 161 véhicules de combat dont 1 239 chars légers et 4 957 chars moyens dont le célèbre Matilda IV (sur la base du Matilda britannique), 32 207 motocycles, 7 570 tracteurs spéciaux avec 3 216 moteurs de remplacement. 1,4 million de tonnes de pétrole, 1,3 million de tonnes de carburant à haut indice d’octane pour avions, 3,6 millions de pneus avec chambre à air, 325 784 t d’explosifs, 136 190 pièces d’artillerie légères et armes automatiques, 35 800 stations radio émetteurs ...

      Source US :

      Au bout du compte, l’Amérique aura envoyé à son allié russe les équipements militaires suivants :

      • 400 000 jeeps et camions
      • 14 000 avions
      • 8 000 tracteurs
      • 13 000 chars
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    • CN46400 CN46400 21 août 2020 20:10

      @finael
       Reste a expliquer comment ce matos pouvait être acheminé au front et géré en plus du matos soviètique. Quand on sait que le front coté soviétique était approvisionné, voies ferrées détruites, avec des chevaux et des chameaux (voir les Ruscoffs de Cavanna qui, comme un de mes oncles, STO, les a vu arriver en Allemagne).La multiplication des variétés d’armes, de munitions, de carburants etc... n’est guère favorable au bon fonctionnement d’une armée.
       En fait ce listing a pour objectif de réhausser le rôle des USA dans l’évaluation de la victoire sur Hitler par rapport à l’URSS. USA qui ont pas mal aidé les nazis, avant 42.
       En plus si Wikipédia est un outil pratique, il n’est pas au dessus de certaines influences, pro occidentales en particulier.


    • finael finael 21 août 2020 22:52

      @CN46400

      A part que le Mathilda IV n’a jamais existé (c’étaient des Mathilda II) il n’y a rien de propagande là dedans.

      Vous essayez de trouver des raisons « logiques » pour nier la réalité.
      En 42 ce qui a été extrêmement utile pour les russes ce sont les millions de rations K reçues alors que le grenier à blé ukrainien était aux mains des allemands. Comme je l’ai dit les camions ont donné une grande mobilité aux russes en 1944.
      Les soviétiques ne l’ont jamais nié !

      Les voies d’approvisionnement étaient  :
      Vladivostok via l’Alaska (puis le transsibérien).
       Les convois de Mourmansk (tous n’ont pas connu le sort du PQ17).
       via l’Iran.

      Allez voir l’excellent film russe « White Tiger ». Pourquoi le réalisateur aurait mis des Mathilda, des Sherman, des Jeeps s’il n’y en avais pas, pour faire plaisir aux américains ?

      De même il y avait des correspondants anglais et américains lors du défilé des sibériens. De plus Staline en a fait tourner un film, de propagande pour le coup, qu’il a envoyé aux alliés (en décembre 41) pour les rassurer car ils ne pensaient guère que Moscou tiendrait.

      Et ils ont attaqué au centre car les allemands tentaient de prendre Moscou en tenaille depuis le Nord Ouest et le Sud Est. On n’attaque pas là où l’ennemi est le plus fort.

      Enfin, je n’en avais pas parlé, mais il y a bien eu un projet d’attaque préventive (concocté par Joukov lui même) pour retarder l’attaque allemande. Il est resté au stade des idées d’Etat Major car parfaitement irréaliste et Staline n’en voulait surtout pas. Ça a été révélé au grand jour à l’ouverture des archives.

      Le genre de projet farfelu comme celui des français en 39 de bombarder les champs pétrolifères de Bakou pour soutenir la Finlande.

      Avant d’écrire des bêtises renseignez vous. Tous ces sujets ont généré des forêts de papier et des fleuves d’encre de la part d’historiens spécialisés.

      Nekulturny !

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    • CN46400 CN46400 22 août 2020 04:44

      @finael
      -Nous sommes en accord sur le fait que Staline a refusé toute action préventive car contre productive sur le plan politique
      -j’ai connu un camarade de travail qui accompagnait depuis la GB, les convois sur Mourmansk, lui n’avait vu que des rations alimentaires. Alaska, Vladivostok avec les japs dans les parages ?
      -Le film de Staline montre son discours dans une station de métro et le défilé de la place rouge (7/11) vers la grande banlieue de Moscou de troupes « neuves mais peu expérimentées » (Geo Roberts)ce qui n’étaient pas le cas des unités sibériennes qui entrent en ligne le 5/12 alors que les hitlériens sont à 30km de Moscou (toujours Geo Roberts). Ce film, et la radio, vise à rassurer la population qui devient fébrile du fait de la mobilisation militaire qui est sensible. Sur cette bataille l’URSS aligne 100 divisions dont 10 armées reconstituées à l’est de Moscou dont les sibériens. A ce moment il n’y a aucune arme autre que soviétiques, et les usines déplacées commencent à peine la production, les USA sont encore neutres....En fait les armes américaines sont surtout un moyen de faire patienter Staline quand il réclamera le second front...

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    • CN46400 CN46400 22 août 2020 10:08

      @CN46400
      Par contre, bien plus efficaces que les armes US en URSS furent les bombardements aériens, GB+US, des industries et communications du Reich. Mais, curieusement, peu vantées après 45, aussi bien du côté allemand que du côté GB-US...


    • babelouest babelouest 22 août 2020 10:17

      @CN46400
      D’ailleurs, dans la ville allemande où j’ai fait mon service militaire, une très grande partie a été détruite en raison des usines électroniques (Schaub Lorenz en particulier)


    • Opposition contrôlée Opposition contrôlée 22 août 2020 16:53

      @CN46400
      La propagande marche des deux cotés. Nier l’impact du lend-lease sur les capacités de l’armée rouge ressort de l’élucubration.

      Les arguments techniques sur le carburant sont fallacieux, les véhicules livrés aux russes étaient équipés de moteurs spécifiques.

      Pour l’anecdote, Khrouchtchev s’était irrité de voir des Studebaker défiler sur la place rouge jusque dans les années 60, et a insisté pour pousser un programme de remplacement par des camions soviétiques...

      https://naukateh.ru/oruzhie/2549-chto-sovetskie-tankisty-voevavshie-na-shermanah-dumali-ob-amerikanskom-tanke


    • Opposition contrôlée Opposition contrôlée 22 août 2020 18:49

      @CN46400

      Alaska, Vladivostok avec les japs dans les parages ?

      Oui, sous pavillon soviétique.


    • CN46400 CN46400 22 août 2020 18:54

      @CN46400
      Bien sûr, à partir du moment où les USA étaient disposés à livrer du matos, pourquoi le refuser dans la mesure où cela ne complique pas trop la vie ?
      Mais concevoir et fabriquer des moteurs spéciaux pour une partie finalement mineure du matériel US, c’est aussi des complications pour les usines US.
      Récemment il a été détecté dans un interview de Hitler une réflexion où il reconnaît être sidéré par la capacité de production de matériel militaire de l’URSS, alors...
      De nombreux récits concernant des batailles perdues existent, je n’ai rien lu concernant des déficits d’armes ou de munitions, même au début de l’invasion nazie.


    • Bernard Mitjavile Bernard Mitjavile 24 août 2020 15:09

      @finael J’ai l’impression que vous n’avez pas lu une seule ligne du livre de Suvorov et n’avez pas l’intention d’en lire une. Je vous comprends, c’est douloureux de remettre en question des préjugés bien établis. C’est tellement plus simple de traiter les autres de « révisionniste », le genre d’insulte que les communistes aimaient utiliser dans les procès staliniens. 


    • Bernard Mitjavile Bernard Mitjavile 24 août 2020 15:12

      @finael J’ai l’impression que vous n’avez pas lu et n’avez pas l’intention de lire une seule ligne de « Le Brise-Glace ». Je vous comprends, c’est douloureux de remettre en cause des préjugés bien ancrés. C’est tellement plus simple de traiter les autres de « révisionniste », le genre d’insulte que les communistes aimaient à utiliser dans les procès staliniens.


  • CN46400 CN46400 21 août 2020 15:02

    En fait les idées contenues dans cet article avaient une certaine consistance lorsqu’à Nuremberg, elles servaient aux pontes du nazisme d’échappatoire possible à la peine capitale. Mais aujourd’hui, comme ici, elles servent d’excuse pour tenter d’exonérer les pro-nazis de l’époque parce que ceux-ci avaient tellement clivé la société que nombreux ont été ceux qui ont dû choisir entre la sympathie nazie et la sympathie opposée, souvent marxiste. Entraînant du coup des situations de repentance familiale parfois douloureuses. Par exemple, pour renforcer la Milice de Darnand, les pétainistes exemptaient les recrues, du STO en Allemagne, mais ne leur parlaient pas des basses besognes qu’ils allaient avoir à exécuter en France avec le prix à payer à la Libération.... Résultat, quand les STO rentraient d’Allemagne, les ex-miliciens étaient discrètement recyclés comme missionnaires par l’Eglise en Afrique noire avec le poids politique que cela entraînait, pour longtemps, dans les familles.(je sais de quoi je parle)

    Alors, « le livre noir du communisme », dans ces situations, ne sert pas d’information sur une situation, il sert d’échappatoire. Pourquoi nous reprocher le soutien à une cause indéfendable, puisqu’à quelques jours près, c’est Staline qui aurait attaqué Hitler.... Pourquoi nous reprocher éternellement d’avoir soutenu un criminel contre un autre criminel ? Sauf qu’il n’existe aucune preuve pour étayer cette éventualité. C’est bien Hitler qui a attaqué Staline , et pas l’inverse...

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  • xenozoid Xenozoid 21 août 2020 15:44

    un docu avec burt lancaster comme narateur....

    the unknown war la guerre inconnue


  • DACH 21 août 2020 16:12


    Quand on regarde l’histoire, les résultats visibles, il s’avère que la traduction en politique de l’idée communiste est liberticide et criminogène. Fondamentalement, et irréversiblement. Ce que j’ai entendu reconnaître en réunion N W, et ce dans tous les pays. Mais il conteste que l’idée première même puisse l’être systématiquement et seulement de la Russie. Subtilité de réflexion face aux décisions à prendre. Voir pour la Chine et autres pays jusqu’à Cuba.

    Pour les chiffres, le débat est mineur, parce que les démonstrations différentes prouvent simplement que le chiffre de 100 a sa cohérence selon nombre d’historiens, mais personne ne pourra faire un décompte de chambre mortuaire. Et si c’est 90 réel, cela change quoi ? Personne pour nous démontrer que c’est moins de 60 !!!!!Et encore plus visible : les ambitions de Staline et de Hitler étaient parallèles, mais l’un vers l’ouest, l’autre vers l’est. Elles étaient génocidaires non affirmées, ! Les troupes allemandes ont été accueillies dans un premier temps comme des libérateurs des bourreaux soviétiques... Ce qui laisse rêveur quant à la suite des horreurs commises par les troupes nazies, comme soviétiques qui tuaient sur le champ qui n’avaient peur de se faire tuer sous les balles nazies. Il y a tantb de témoignages.... Et l’ambition de Staline d(’attaquer le premier se retrouve bien plus tard quand les archives post soviétiques ont montréb que par 2 fois l’attaque préventive de l’ouest européen avec armes nucléaires tactiques s’est arrêtées à J-24 !!!!! Et je ne parle pas du cynisme de la stratégie définie pour ce qui concerne les armées des pays frères...

    Quant aux ’’anti communistes primaires ’’ honneurs à eux depuis 1917 pour révéler les impostures de ce type de régime. Sans eux qui pourrait croire que Sartre et autres avaient tort !!!! Les auteurs du travail de Courtois n’ont pas rejeté en bloc son travail et ses conclusions, c’est S C qui contrairement aux soviétiques, et à tous les apprentis ’’liberticideurs’’, a voulu inclure dans son travail des points de vues différents et les faire connaître. Chose impensable pour les 2 pseudos finael et CN46400. L’ouvrage a été signé de tous ses participants, preuve s’il y en est... donc !!!!!

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    • CN46400 CN46400 21 août 2020 17:52

      @DACH
      "il s’avère que la traduction en politique de l’idée communiste est liberticide et criminogène.« 
      Donc toutes les lois qui, depuis 1789, doivent quelques chose aux partageux, communards, socialistes ou communistes, sont »liberticides et criminogènes"..... Vous pouvez nous faire une liste SVP !


    • DACH 21 août 2020 18:21

      @CN46400=L’Histoire vous l’a écrite en lettres de sangs et de morts. Faites un effort cognitif et vous vous sentirez plus libre de ce que vous aimez croire.


    • CN46400 CN46400 22 août 2020 07:43

      @DACH
      La cognitude du pétainiste attardé n’est pas mon pb...


    • DACH 22 août 2020 09:41

      @CN46400=Normal puisque l’esprit pétainiste habite vos propos.


  • Bernard Mitjavile Bernard Mitjavile 24 août 2020 15:22

    Une remarque finale. Nous avons en France des lois réprimant l’apologie du nazisme. Certains commentaires me donnent à penser qu’il est urgent d’avoir une loi réprimant l’apologie des crimes du stalinisme qui sont aussi bien documentés. Ou alors, supprimer toutes les lois contre la liberté d’expression. Sinon, on a un deux poids deux mesures qui empêche un débat équilibré. Dieu, nous dit la Bible, a en horreur la balance fausse.


  • Samson Samson 24 août 2020 22:19

    « La thèse du Brise-glace est que Staline avait prévu d’ouvrir les
    hostilités le premier contre Hitler en 1941 mais a été devancé de peu
    par Hitler. Suvorov en conclut que l’opération Barberousse déclenchée
    par Hitler était effectivement une attaque préventive. »

    La thèse de Suvorov me paraît d’autant plus douteuse que l’avantage mécanique de la Wehrmacht était alors écrasant et ses soldats bien mieux équipés que la chair à canon soviétique, que même s’il se défiait de ses propres généraux et services de renseignement, Staline ne pouvait en aucun cas l’ignorer, et qu’une fois l’opération Barbarossa déclenchée, jamais l’Armée Rouge n’aurait pu renverser la vapeur sans le soutien matériel (camions, munitions, chars, avions, chemins de fer, céréales, ...) anglo-américain aussi massif que - nonobstant l’impressionnante reconversion dans l’effort de guerre de tout l’appareil industriel soviétique et les immenses sacrifices humains consentis - décisif.

    Staline envisageait probablement une attaque ultérieure du IIIème Reich, mais elle n’aurait pu au mieux de l’effort militaro-industriel soviétique et de la réorganisation de l’Armée Rouge débuter que 2 ou 3 ans plus tard, tandis même que l’expansion vers l’Est du Lebensraum germanique était dès « Mein Kampf » programmée.

    Je reste donc extrêmement sceptique sur cette thèse qui me paraît bien plus relever de la fiction romanesque que de toute forme de vérité historique !

    Lire la suite ▼

    • Bernard Mitjavile Bernard Mitjavile 25 août 2020 08:30

      @Samson Je ne prétends pas être un expert de la seconde guerre mondiale ou du front de l’Est contrairement à tant d’autres commentateurs sur AV. Toutefois vous parlez de « fiction romanesque ». Le livre de Suvarov a été écrit il y a plus de 30 ans, il a été ignoré, critiqué et finalement lu avidement dans différents pays mais je n’ai pas vu que ses références ou citations aient été considérées comme des fictions romanesques. C’’est là le point important, dire à quelqu’un qu’il raconte des bêtises est facile mais dire que les citations du Maréchal Joukov, de l’amiral Koutnetsov, des généraux Ivanov ou Grigorenko, que les mots d’ordre de Staline etc ont été inventés, cela est plus difficile.


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