mardi 6 juin 2017 - par Gilles Mérivac

L’utilisation politique des attentats

Contrairement à la doxa qui est généralement diffusée dans les principaux médias, les attentats ne me semblent pas commis de façon aveugle par des fanatiques radicalisés, mais procèdent d'un plan stratégique destiné à influencer les choix des peuples et de leurs gouvernants.

La punition pour le Brexit

La Grande Bretagne vient de subir trois attentats en trois mois, il n'est évidemment plus possible d'affirmer qu'il s'agit d'attaques de déséquilibrés mais que cela relève d'un plan organisé. Comme pour l'assassinat de Kennedy, les auteurs ne sont que des pions sans grande importance, les vrais commanditaires restant hors de portée. Il est à noter que si l'EI a revendiqué l'acte, il n'en a pas donné les raisons, ce qui signifie qu'elles ne sont pas destinées au grand public et il faut évidemment se demander pourquoi.

La seule raison possible est de faire naître une réaction violente contre les islamistes et leur idéologie, ce qui serait le cas si les citoyens britanniques comprenaient qu'il s'agit d'un chantage exercé sur l'orientation politique pour laquelle ils ont voté, c'est-à-dire en particulier le Brexit et le choix d'un gouvernement conservateur.

Il n'a d'ailleurs pas fallu longtemps avant que l'opposition ne réclame la démission de Theresa May, ce qui était un but visé par cette opération, l'autre étant une punition pour avoir osé sortir de l'UE, tel est le message envoyé à la classe politique britannique. Il est clair qu'une circulation moins laxiste des individus à travers les frontières n'arrange pas les affaires d'une organisation subversive.

Il est à remarquer qu'il n'y a pas eu d'attentats ni même de tentatives sérieuses sur notre sol à la suite de l'élection présidentielle, ce qui montre que le choix de Macron européiste et favorable à l'immigration convient très bien aux islamistes. La conséquence est limpide, grâce à son implantation en Europe, l'EI est en mesure de faire planer un risque majeur d'attentats rendant impopulaire tout dirigeant dont les options ne leur plairaient pas.
 

Les attentats précédents

La revendication de l'attentat de Nice était plus explicite en désignant la coalition anti-Daesh dont fait partie officiellement la France comme ennemie. Le texte pouvait être diffusé publiquement, aucune forme de chantage n'apparaissant directement, il s'agissait de faire basculer l'opinion pour que notre pays retire son aviation et cesse de bombarder les positions de l'état islamique, que ce soit en Irak ou en Syrie. Et si j'en crois les opinions qui s'expriment sur les différents réseaux, l'objectif n'est pas loin d'être atteint avec des moyens humains très peu coûteux.

Un autre exemple de « sanctions » contre les pays qui combattent la république islamique est l'attentat de de Saint-Pétersbourg revendiqué par un groupe affilié à Al-Qaïda, mais tous ces mouvements sont perméables entre eux. Là encore, le but était de désolidariser la nation russe des actions de son gouvernement mais c'est apparemment plus difficile que chez nous.

Certaines actions contre les policiers semblent avoir des motivations plus obscures, comme ceux des Champs-Elysées et du Louvre sont probablement liées au travail des services de renseignements qui réussissent à prévenir les actions terroristes, ce qui doit irriter fortement les chefs de l'EI. Même en étant stratégiques, ceux-ci perdent de temps en temps leur sang-froid.

En dehors de ces motivations politiques, les sinistres actions de l'état islamique cherchent à imposer leur religion rigoriste par une terreur implacable envers les croyants des autres religions en particulier le chrétiens, ainsi que les mécréants de toutes sortes. On trouve dans cette catégorie l'attentat du Bataclan où il est question de fête de la perversité, les massacres des coptes égyptiens, l'assassinat du père Hamel dans l'église du Rouvray, et d'innombrables exemples dans les pays africains ou asiatiques.
 

Le continent européen et plus spécifiquement sa partie occidentale, est donc sous la menace simultanée de deux chantages majeurs, le premier étant l'objet de cet article, le second est celui des financiers qui peuvent décider de couper ou non les vannes du crédit à bon marché si le résultat des peuples leur déplaît. Ce que l'on appelle démocratie devient alors une coquille vide abritant une représentation théâtrale avec un scénario joué par avance.



13 réactions


  • pipiou 6 juin 2017 14:14

    Donc les islamistes sont contre le Brexit... ou le beau temps en Angleterre... ou la baisse de la livre ... ou une femme premier ministre, [ajouter votre hypothèse].

    J’adore la façon dont l’auteur veut nous imposer ses certitudes : « il n’est évidemment plus possible d’affirmer », « ce qui signifie », « La seule raison possible » ....


    • Gilles Mérivac Gilles Mérivac 7 juin 2017 13:51

      @astus
      Est-il si difficile de comprendre que les objectifs des attentats peuvent être complètement différents suivant la région où ils se produisent ?

      Les islamistes ont une stratégie et ils l’appliquent ! Les traiter de fous ne change rien.


    • Gilles Mérivac Gilles Mérivac 7 juin 2017 13:54

      @pipiou
      S’il vous plait, ne tronquez pas les citations et évitez d’ajouter une hypothèse bidon pour dévaloriser la première, c’est tout simplement malhonnête.


  • moderatus moderatus 6 juin 2017 15:59

     
    Bonjour Gilles ,

    Il est certain
     que les actes terroristes si ils sont aveugles sur les victimes ne sont surement pas aveugles dans leurs motivations.

    L’exploitation qui en est faite est elle manifeste.

    rendre responsable et demander la démission de May, sur une politique communautaire , de soumission qui dure depuis des années est absurde et c’est ce qui se passe.

    ce qui intéresse les terroristes c’est déstabiliser les pays Européens et créer le chaos, la guerre civile.

    Quand l’attitude de résilience aura disparu et sera remplacée par la colère, alors ils auront gagné.


    • Gilles Mérivac Gilles Mérivac 7 juin 2017 13:39

      Bonjour moderatus,

      Je ne pense pas que les islamistes (bientôt il faudra faire comme pour Voldemort et dire : ceux qui ne peuvent pas être nommés) cherchent la guerre civile, il me semble plutôt qu’ils veulent créer les conditions favorables à l’implantation de leur idéologie, c’est-à-dire à faire pencher la balance pour amener au pouvoir des gouvernants favorables à leurs vues.

      Vous remarquerez qu’il n’y a pas eu d’attentat majeur chez nous alors que plusieurs ont été perpétrés un peu partout. J’en déduis que le résultat de l’élection convient aux islamistes pour le moment, et que dans ce cas il n’ont pas besoin de déclencher une guerre civile.


  • Alren Alren 6 juin 2017 17:03

    On peut noter que les attentats à la voiture piégée ou la bombe sophistiquée télécommandée sont devenus rarissimes.

    Il faut pour cela se procurer des explosifs, soit sur place, soit en leur faisant traverser des frontières grâce à une chaîne de complicités.

    Puis recruter des personnes ayant la double casquette à la fois d’islamistes assassins et « en même temps » de connaisseurs de l’électronique complexe de mise à feu, ce qui suppose un bon niveau technique que le terroriste islamique « bas-de-front » n’a pas.

    J’aime à penser que dans les pays occidentaux, cela ne se trouve plus, pour différentes raisons,la première étant que les artificiers expérimentés sont repérables si on s’en donne la peine.

    Il y a, il y aura encore des attentats à la kalachnikov car cette arme est utilisée par le grand banditisme et est donc importée de l’étranger.

    Mais ces attentats seront rares aussi car le « milieu » est hostile aux islamistes, assimilés aux « bougnoules » ; également car la lutte antiterroriste permet aux États d’augmenter les contrôles ce qui n’arrange pas les affaires des trafiquants de tout acabit.

    Il restera les attentats inévitables menés à l’aide de véhicules lancés dans la foule. Les plus efficaces étant réalisés par des poids-lourds. Ce qui suppose une capacité à les conduire et la possibilité de les louer : pas évident non plus pour une fanatisé ordinaire.

    Enfin restera les micro-attentats à l’arme blanche, impossible à prévenir et qui sont commis souvent par des malades mentaux non-politisés.

    La quasi-certitude d’être tué après ces deux formes d’attentats suppose que l’individu qui les commettra a une foi exceptionnelle dans la certitude

    1) qu’il y a survie de l’âme après la mort du corps et existence d’un paradis

    2) que leurs crimes seront récompensés par un séjour éternel dans ce paradis .

    Cela fait beaucoup de conditions psychologiques pour que les attentats soient plus qu’épisodiques.

    À l’échelle d’un pays, hormis l’impact psychologique augmenté par les logorrhées des médias sensationnalistes, l’effet est nul sur l’économie, la vie quotidienne des gens.

    Seules des mesures inefficaces de sécurité mais restrictives de liberté, peuvent donner aux islamistes l’impression fausse que les attentats ont un effet réel sur une grande nation.


    • Gilles Mérivac Gilles Mérivac 7 juin 2017 14:16

      @Alren
      Vous sous-estimez très largement l’impact de ces attentats qui font relativement peu de morts, c’est vrai. Mais ils entraînent une partie de la jeunesse dans une attitude radicalisée (le nombre de français en Syrie est l’un des plus élevé d’Europe) et encouragent toute une communauté à revendiquer des droits spécifiques, ce n’est pas rien.

      Dire qu’il n’y a pas d’effet réel sur une grande nation revient à dire que la publicité n’a aucun impact sur la population.


  • MagicBuster 6 juin 2017 17:18

    Les pires ennemis des musulmans — ce sont avant tout les musulmans.

    Il y aura toujours un pire que l’autre .... à l’infini.


  • versus75 6 juin 2017 18:06

    C’est en effet une pensée politique tout à fait théorisée. Mais elle n’est en rien un secret. Cela fait longtemps que la recherche s’est penchée sur les conceptions politiques de Daech et de ses lieutenants. Ce qui est aussi marrant et que je trouve navrant - de la part de l’auteur - c’est de dire que les médias n’en parlent pas, alors que même sur C dans l’Air ca a été dit et redit 100 fois depuis 2 ans. 


    Enfin, de plus, mettre sur le même plan d’une part la menace de Daech, et d’autre part celle de la finance, sans que celles-ci n’aient de liens spécifiques, je trouve ça assez fumeux. Il faut sortir, définitivement, de la vision marxiste du monde - Marx est un intellectuel immense que je respecte infiniment - mais généralement les marxistes ou marxisants l’utilisent à toutes les sauces et n’importe comment, dommage. 

    • Gilles Mérivac Gilles Mérivac 7 juin 2017 13:31

      @versus75
      Pour être franc, je ne regarde plus C dans l’air depuis très longtemps car c’est devenu une émission de propagande. Ont-ils vraiment dit que les attentats sur le sol britannique était une réponse au Brexit ?

      Je ne mets pas sur le même plan la menace de Daech et celle de la finance, je dis seulement qu’elles sont toutes les deux une forme de chantage, ce qui est différent (et je n’ai pas non plus de vision marxiste du monde).

       


  • Le421... Refuznik !! Le421 7 juin 2017 09:04

    les sinistres actions de l’état islamique cherchent à imposer leur religion rigoriste par une terreur implacable envers les croyants des autres religions en particulier le chrétiens, ainsi que les mécréants de toutes sortes.

    Bien sûr, c’est une évidence !!

    Et les dirigeants des pays occidentaux se désolent d’être obligés d’enfermer leurs peuples dans un état d’urgence aussi permanent qu’inutile et de museler au passage toute forme d’expression dissidente sur des problèmes qui n’ont rien à voir avec le terrorisme...
    Ben voyons !!
    Il suffit d’y croire.


  • Crab2 7 juin 2017 10:59

    Terroristes : ils sont toujours des croyants dans l’au-delà, pour eux la vie n’est qu’une parenthèse sans importance

    Pour mettre fin au terrorisme islamique il faut commencer par déconstruire cette croyance dans les arrière-mondes en enseignant à l’école le Fait athée en contrepartie du fait religieux


    • Gilles Mérivac Gilles Mérivac 7 juin 2017 14:07

      @Crab2
      L’école n’est qu’une caisse de résonance des valeurs qui imprègnent la société, si celle-ci accepte la religion, l’école ne pourra pas aller contre.


Réagir