La bonne conscience
Nadia est a genoux le visage entre dans ses mains. Cacher ses pleurs, sa rage et sa honte, surtout ne pas leurs faire se plaisir. Elle tremble sous les crachats et les quolibets d’une foule injustement vengeresse. Son crime, avoir aimé un homme autre que son mari.
Pourtant, c’est un brave type son mari. Certes, elle ne l’a pas choisit, mais à douze ans en était-elle capable ? Et puis, lui de trente ans son aîné savait ce qui était bon ou ce qui était mauvais pour elle, et pour son bien il l’a corrigeait en conséquence. Elle devait être dressée comme lui avait appris son père qui savait comment faire obéir sa mère. Seulement voilà, huit années plus tard, Maurice n’a pas eu de chance, une brebis galeuse et il a fallu que ça tombe sur lui. Le simplet n’a jamais compris que les fleurs ne s’épanouissent pas dans le jardin de l’abruti qui les piétinent. Pauvre Nadia, les œufs ne doivent pas danser avec les pierres.
La foule s’étiole, justice est faite. Maurice, Robert, Jeannot, Gus et Albert s’en vont en direction du bar ou ils referont l’exécution devant un verre. Léa rentre chez elle tête baissée dans son ennui, sa solitude. La nuit sera noire pour s’identifier à leurs consciences.
62 réactions
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Alpo47
3 septembre 2010 12:27
Un autre beau texte d’éveil de Gabriel ...
Oui, notre monde est injuste et nos coreligionnaires trop souvent éduqués dans la rancune, la haine et la violence. Et nos sociétés ne changeront qu’à mesure que chacun de nous changera.
Merci d’y contribuer. -
SAMAGORA95
3 septembre 2010 12:32
Cet article me dérange sans savoir pourquoi.
Peut-être y a t-il un coté pornographie et du voyeurisme à vouloir décrire l’horreur dans tous ses détails, peut-être aussi que ce que l’on cherche dans ces détails c’est ce sentiment bizarre, mélange de curiosité d’attirance pour la souffrance (inconsciente peut-être), ce qui explique la corrida,la télé-réalité etc...En gros en lisant cet article je ne me sens aussi pervers et cruel que ceux qui jettent la pierre.Je hais ce genre d’histoire pleine de compassion, qui s’indigne uniquement sur les sujets dans l’air du temps que les médias pointent du doigt.L’humanité (nous tous compris, et même l’auteur de cet article) est capable de bien pire.. alors concentrons nous sur les actes positifs.C’est bien de dénoncer ces actes barbares qui sont d’un autre temps, mais épargnez nous les détails s’il vous plait.-
Gabriel
3 septembre 2010 12:43
@Samagora95
Quel effet cela vous fait-il de voir des photos d’enfants crevants de faims, des cadavres sur les champs de batailles, des visages de femmes tuméfiées parce que battues par leurs conjoints ? Ce n’est pas beau, hein ? Vous avez raison je trouve cela dégueulasse, mais malheureusement ça existe et nous en avons pris conscience parce qu’on nous l’a montré. Quand à savoir si je peux faire pire en acte que ce que j’ai écrit, humblement je ne le pense pas et je ne me permettrai pas de le penser pour autrui.
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dom y loulou
3 septembre 2010 13:08
en quoi s’attarder sur la face sombre de l’humanité sans en chercher les causes profondes, historiques, puisqu’elles existent, serait-il utile ?
pour nous la ramener encore avec ces horribles iraniens tueurs de femmes ?
le but monsieur gabriel, quel est-il ? Montrer votre compassion en n’offrant aucune alternative à la barbarie ? d’après le texte il faut donc l’accepter comme une fatalité puisque toute l’humanité est réduite à des hypocrites et des assassins ?
Très insidieux, convenez-en, car l’humanité n’a pas que ce côté veule et méchant de l’ignorance volontaire, très très loin de là.-
Gabriel
3 septembre 2010 13:41
@ domy loulou,
Premièrement, je ne cite aucun peuple et aucune race en clair je ne désigne personne, mais vous, vous le faites. Deuxièmement, qui vous parle de compassion ? Ai-je émis un avis quelconque en vous disant que cela est bien ou mal ? Vous en concluez ce que vous voulez, mais ne me prêtez des propos que je n’ai pas. Merci.
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Aldebaran
3 septembre 2010 13:38
Excellent article. Bravo à l’auteur.
Hélas, ceux qui dénoncent les lapidations se font aussi lapider.Preuve en est... -
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Aldebaran
3 septembre 2010 13:42
Sans vouloir vous offenser non plus.
Fermer les yeux que ce qui se passe en Iran relève de l’aveuglement, de la politique de l’autruche et de la propagande, sans vouloir offenser tous ceux qui souffrent ailleurs.Paix et Amour -
silversamourai
3 septembre 2010 13:54
Bonjour Gabriel,
dans le choix de vos personnages vous n’avez pas créer un individu capable
de tendre la main , pourquoi ?N’en existe-t-il pas ?
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Gabriel
3 septembre 2010 14:10
@silversamourai
Celui sur le monticule à la fin du texte. Mais je pense savoir ou vous voulez en venir, reprenez moi si je me trompe. Voulez vous parler d’un personnage s’opposant à l’exécution ? Si oui, en effet, j’ai hésité à ajouter un deuxième martyre.
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@distance
3 septembre 2010 13:57
Nadia mariée à douze ans
Maurice
Robert
Jeannot
Léa
Albert
pas d’erreur on est bien en FRANCE-
Gabriel
3 septembre 2010 14:12
@distanceDes noms passe partout pour éviter toute polémique, enfin je le croyais ! -
Massaliote
3 septembre 2010 14:14
Ca ne peut être qu’en France, la preuve : la lapidation n’est pas conforme aux règles : la victime est à genoux et non enterrée jusqu’aux épaules, les lapidateurs n’opérent pas dans le bon ordre : c’était au père de la condamnée de lancer la première pierre, puis à ses frères et ensuite à son mari, puis aux autres. Ensuite, la foule va au bar au lieu d’aller dans un salon de thé. Typiquement Français
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Gabriel
3 septembre 2010 14:35
Massaliote,
M’accuseriez vous de faire de racisme anti-français ? Non parce que si c’est le cas, c’est drôle tellement s’en est ridicule !
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silversamourai
3 septembre 2010 14:00
suite :
avant que l’irréparable arrive .....
c’est elle qui s’approche de lui....
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Patico
3 septembre 2010 15:29
Maurice, Robert, Jeannot, Gus et Albert ...
Il n’y a pas un problème avec les prénoms choisis ?-
Gabriel
3 septembre 2010 15:41
@Patico,
A première vue, il semblerait que certain y voit une sorte d’anti-patriotisme ! Etrange.... Aurai je du utiliser des consonnes ou des numéros pour ne froisser personne ?
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Gabriel
3 septembre 2010 16:20
@samagora95
Ci-dessous réponse extrait du texteA travers le temps, quelques soit le pays ou l’époque, cela se répète encore et encore … -
Patico
3 septembre 2010 16:52
Non, ce n’est pas de l’anti-patriotisme. Simplement, ce genre de pratique barbare a cours dans des pays où l’on ne s’appelle pas Maurice, mais c’est vrai, il ne faut surtout pas « stigmatiser ».
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Gabriel
3 septembre 2010 16:53
Salut Nestor,
Tu as compris l’essentiel. Comme tu le dis justement ce n’est pas de montrer du doigt une ethnie, une nation ou une religion, mais un acte barbare.
Ta réaction de colère et de dégoût est humaine, c’est le contraire qui serait étrange.
Cordialement.
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birdy 3 septembre 2010 20:13« Tu as compris l’essentiel. Comme tu le dis justement ce n’est pas de montrer du doigt une ethnie, une nation ou une religion, mais un acte barbare. »
Ben oui c’est sûr que Maurice, Robert, Jeannot, Gus et Albert ça ne montre aucune ethnie ou nation ou religion.C’est pas comme Mohamed, Abdel, Mahmoud, Mourad et Ali parce ce que là ça aurait été les heures les plus sombres de notre histoire. -
birdy 3 septembre 2010 23:46Effectivement Nestor,
Même Moncef c’est bien reubeu, tunisien plus exactement ! Moncef veut dire littéralement « le juste », sans doute est-ce pour ça que je suis contre ces éternelles stigmatisations unilatérales.Notez que vu mes origines, j’aurai pu choisir de me faire passer pour une victime stigmatisée par le racisme franchouillard, mais bon je n’aime guère les mensonges. Et si il est vrai que deux ou trois beauf ont bien essayé de me stigmatiser, j’ai su trouver les arguments frappants pour les dissuader de leur entreprise.
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65beve
3 septembre 2010 16:54
@Nestor
Bonjour,
C’est bien la France en effet.
A la libération, les « collaboratrices » étaient tondues et battues.
Voilà ce qui se passe quand on laisse la haine et la vengeance prendre le pas sur la Justice.J’ai eu le même élan de colère que vous à la vue de ces vidéos amateurs montrant le meurtre en direct de femmes.
Ces films sont quand même des preuves à charge, non ? . Ne peut-on retrouver un ou plusieurs salopards à partir de là ?L’humanité est bien triste !
cdlt
bv -
Hieronymus
3 septembre 2010 17:12
Gabriel
vous allez me detester mais tant pis, l’orthographe ..
texte plein de magnifiques coquilles, ainsi :
« surtout ne pas leurs faire se plaisir. » « il l’a corrigeait »
c’est peut etre phonetiquement egal mais grammaticalement totalement different
et ne plus faire la distinction revient a progressivement destructurer la langue ..
j’ecris sans accent car sur clavier QWERTY, avec mes excuses-
Gabriel
3 septembre 2010 17:28
Mon cher Hieronymus,
je ne vous déteste pas et faire quelques corrections orthographiques ne fait de mal à personne. Cependant, j’espère que ce n’est pas la seule chose que vous retenez de l’article.Cordialement -
Hieronymus
4 septembre 2010 03:13
oui quelle reflexion m’inspire votre texte ?
la lapidation, bien sur on ne peut que etre contre
c’est cruel et c’est lache, contraire au message chretien
les Chretiens des premiers siecles n’ont pas voulu rompre completement avec l’Ancien testament, certains en etaient partisans (Marcion, les Gnostiques) mais la majorite s’y est opposee, sans doute « fatal error » le resultat :
au VII siecle lors de la Genese de l’Islam, les Juifs (et encore moins les Chretiens) ne procedaient plus a la lapidation mais .. elle etait toujours presente ds les textes sacres, on sait ensuite la comprehension qu’en ont faite ceux qui se pretendent les seuls heritiers d’Abraham ..
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Harfang
3 septembre 2010 17:31
J’ai du mal a comprendre certaines critiques de ce texte : les prénoms n’ont finalement aucune importance : mettez ceux que vous voulez à la place de ceux que vous lisez. Tient, soyons fous : remplaçant Nadia par Olga, Maurice par Sven... ça ne sera pas plus antisuédois qu’antifrançais. Quand à l’époque, non spécifiée, c’est pareil : quelle importance ?
Quel que soit le lieu, quelle que soit l’époque, il y aura toujours des « lapidations » (sous une forme ou une autre) et des gens pour « lapider » (sous une forme ou une autre).-
Gabriel
3 septembre 2010 17:37
@Harfang,
Merci d’avoir lu le texte dans sa globalité et de l’avoir compris avec impartialité. -
Gabriel
3 septembre 2010 18:41
Calmos,
Je sais, je sais, ces satanés prénoms ont fait couler beaucoup d’encre. Et dire que je ne voulais agresser personne... Merci de votre sympathique remarque, venant de vous qui en général n’êtes pas tendre, cela a d’autant plus de valeur. -
65beve
3 septembre 2010 18:53
Bonjour Calmos,
et oui, Gabriel aurait pu évoquer aussi une lapidation à coup de sacs de ciment.
ça vous aurait rappelé votre jeunesse (pas la lapidation, mais le ciment).cdlt
bv
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Aldebaran
3 septembre 2010 18:19
Je suis épaté que l’auteur ait du justifier son patriotisme face à l’incompréhension de sa métaphore. Certains ont feint de lire le texte au premier degré et l’auteur a du légitimer son acte de compassion face à la barbarie.
Où va le monde ? -
Godevin
3 septembre 2010 18:50
Je suis extrêmement gêné par cet article. Pourquoi des prénoms occidentaux pour un supplice qui ne l’est pas ? Je fais mal le lien.
La dernière lapidation à laquelle j’ai assisté (en Mauritanie), il ne m’a pas semblé que les participants se nommaient Albert, Gus ou Jeannot.
Quelle est l’utilité de ce choix de prénoms ? Pourquoi un supplice qui n’a jamais eu court en occident ? Bon ca aurait été un bon vieux lynchage, pourquoi pas mais une lapidation...
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celuiquichaussedu48
4 septembre 2010 00:00
Donc les gens civilisés sont des gens qui exterminent à la chaine ?
Intéressant ...
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CLOJEA
3 septembre 2010 18:55
Salut Gabriel : Merci pour l’article très bouleversant, d’autant plus que l’on sait que cette barbarie est toujours en vigueur sur cette planète. On a du mal à croire que la haine et le sadisme existe et pourtant.... Continue à publier ce genre de billet, cela finira par porter ses fruits... A +
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Gabriel
3 septembre 2010 19:13
Bonsoir clojea,
Je crois que je vais bientôt écrire un billet sur la sérénité et le recul face aux événements car je sens beaucoup de tension sur ce site. Amicalement
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Radix
3 septembre 2010 19:37
Bonsoir
Cela commence a devenir lassant cette propagande soigneusement orientée, hier c’était l’afghane au nez coupé pour dire qu’il na faut pas quitter l’Afghanistan pour empêcher cela en oubliant de dire que cela s’est passer pendant qu’on y était !
Donc là il faut envahir l’Iran pour empêcher cela et faire combien de centaines de milliers de morts ?
Et après ? On va nous montrer une excision de fillette africaine pour justifier l’envahissement d’un pays africain, pays qui sera, bien sûr, bien pourvu en matière première !
Chaque jour dans le monde des milliers de saloperies sont faites par des hommes au nom de « traditions » où au nom de « religions d’amour », les prétextes ne manquent pas, on peut envahir qui on veut !
Et merde !
Radix
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Gabriel
3 septembre 2010 19:55
@Radix,
Ce texte décrit une horreur et son hypocrisie. Cette horreur existe dans plusieurs pays et l’hypocrisie n’a pas de frontière. Il n’est pas question d’un pointer un pays en particulier et je ne proconise en aucun cas une quelconque invasion, Dieu m’en garde. Cela n’est pas une propagande mais simplement la description d’un acte odieux et triste perpétré par une partie de la race humaine que l’on dit évoluée. Si il faut parler d’excision pour mieux la dénoncer et ainsi espérer éveiller des conscience, alors oui, il faut le faire et je le revendique !
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Radix
3 septembre 2010 20:07
Bonsoir Gabriel
Je n’ai pas besoin de description détaillée pour connaître l’horreur d’une telle mort et je n’ai pas besoin non plus de description détaillée pour savoir que mourir brulé vif par une bombe au phosphore doit-être « désagréable ».
Les bruits de bottes autour de l’Iran vous pensez sincèrement qu’ils seraient aussi bruyants s’il n’y avait pas de pétrole la-bas !
Radix
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Aldebaran
3 septembre 2010 19:46
Radix, vous pensez qu’il vaut mieux se taire et faire l’impasse ?
Préférez-vous votre tranquillité d’esprit ?Ne voyez-vous pas que ces choses sont très graves ?-
Radix
3 septembre 2010 20:02
Bonsoir Aldebaran
Il n’y a pas de lapidation au Pakistan ?
Propose-t-on de l’envahir ?
Non bien sûr !
La propagande n’utilise plus le mensonge mais l’omission !
Radix
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sonearlia
3 septembre 2010 20:17
Si, si le mensonge, la lapidation en Iran, c’est comme les ADM, ou les harem en irak, du mensonge et de la propagande.
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Radix
3 septembre 2010 21:33
Bonsoir Sonearlia
Je n’ai pas dis que c’était un mensonge, je pense même que c’est malheureusement vrai !
Mais cela se produit dans beaucoup de pays arriérés sans que ces faits déclenchent les foudres du net !
Je suis certain qu’en Somalie cela n’intéresse personne !
Radix
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Aldebaran
3 septembre 2010 20:10
Bonsoir, je crois que vous projetez, Radix.
Je n’ai jamais nié les actes barbares partout où ils se trouvent.Je n’ai jamais parlé d’envahir l’Iran ou le Pakistan.Laissez de côté les invasions et les fantasmes, prenez le temps de réfléchir. -
easy
3 septembre 2010 20:39
Le rappel du fait que des hommes sont capables de faire ça nous interpelle et provoque en nous différents sentiments qui, finalement traduisent notre honte de nous-mêmes.
Même quand on affiche une assurance anti lynchage, on est dans le rejet ou refus d’une partie de nous.
Oui c’est une partie très bien coincée tout en bas des possibilités. Oui nous avons verrouillé nos tentations vers ce genre. Oui, nous risquerions notre vie pour nous opposer à ces lynchages ou lapidations (enfin, « risquer notre vie » pas si sûr au fond). En tous cas oui nous affirmons être totalement opposés à ces méchancetés.
Mais au fond, ne servent-elles pas de repoussoir commode, de caricatures bien opportunes pour nous persuader que nous, au moins, nous ne ferions pas ça.
C’est tous les jours, dans nos quotidiens ordinaires que nous commettons des vilainies. Et pour nous purger, pour nous absoudre de nos fautes, nous trouvons automatiquement plus fautif, plus cruel, plus salaud que nous.
Et si par chance on trouve un salaud au lointain, c’est d’la balle.
Il n’est pas question de ne pas parler de ces combles qui existent ici ou là, à une époque ou à une autre (parce que Julien et Marguerite de Ravalet s’étaient aimés en un amour incestueux et parce que Marguerite avait quitté son mari, ils furent décapités à 20 ans, sous le roi Henri IV, le Vert Galant réputé pour sa tolérance. Et puis il y a aussi le supplice effrayant subit par le Chevalier de la Barre ou des Paul, des Pierre et des Fernand poussaient à la roue).
De ces combles, il faut en parler mais sur un ton plus neutre il me semble. La compassion va de soi. Pas la peine d’en rajouter entre nous, ici.
Ce genre de papier s’avèrerait contre productif que je n’en serais pas étonné. Je crois qu’il vaut mieux procéder dans l’ordre et au plus proche de nos problématiques avant d’agiter le cas de quelque diable au loin.
Il vaut mieux parler du machin méchant auquel nous sommes tous confrontés au quotidien et que nous ne savons pas forcément gérer proprement.
Ce n’est pas en nous hystérisant sur un comble de cruauté dont nous nous sentons forcément et trop heureusement étrangers, que nous allons examiner notre malin d’ici et de tous les jours.
Au contraire. -
@distance
3 septembre 2010 20:44
Tahir Imran Mian est journaliste à Islamabad. Il a monté un groupe sur Facebook et organisé une manifestation, le 25 août à Islamabad, pour demander que justice soit faite dans cette affaire.
Je me suis rendu sur les lieux, j’ai parlé à des sauveteurs locaux, des habitants et à un cousin des deux jeunes qui ont été lynchés. Il y a plusieurs versions qui circulent dans les médias et sur Internet, mais selon les témoignages que j’ai pu recueillir, voici ce qui s’est passé.
« A l’origine, une petite altercation avec des jeunes du quartier »
Les deux frères, Mughees Butt, 19 ans, et Muneeb Butt, 15 ans, vivent à Sialkot [nord-est du pays]. Ils se sont rendus, une semaine avant le lynchage, dans la banlieue de leur ville, dans un quartier appelé Buttar, pour y trouver un terrain où jouer au cricket. Mais ils sont tombés sur des jeunes de ce quartier qui n’ont pas voulu les laisser jouer. S’en est suivi une altercation.
Un de nos Observateurs dans le pays nous explique que 15 policiers étaient présents, dans la foule, lorsque cette SCENE atroce s’est déroulée. -
Vipère
3 septembre 2010 21:25
Bonsoir Gabriel
En lisant votre texte, je me remémore le terrifiant film de Yilmaz Güney « Yole » ( le mur). La scène dans la montagne soumettant cette femme adultère au supplice de l’Ordalie, une scène puissante et révoltante.
La puissance massive du patriarcat, le féodalisme en Turquie, en Afghanistan, en Iran, et ailleurs, emprisonne les femmes plus sûrement qu’une prison.
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65beve
3 septembre 2010 23:25
Bonsoir les uns et les autres,
La bêtise, la méchanceté, la cruauté sont partout.
La scène décrite ici pourrait se passer n’importe où.
Si l’homme est un loup pour l’homme, qu’est-il pour la femme ?
Je me souviens pendant la guerre en yougoslavie de témoignages décrivant de véritables scènes d’horreur.
Les responsables étaient quelques semaines avant, qui un dentiste, qui un docteur etc...c’est à dire vous et moi !
L’effet de meute est une chose terrible (ce ne sont pas les flics de nos banlieues qui diront le contraire), cependant quand on peut regarder jusqu’au bout les vidéos proposées, on se rend compte que la police est complice en n’intervenant pas.
Donc, l’état ne joue pas son rôle en cautionnant ces actes et au contraire cela semble attiser encore plus la haine des lyncheurs quand ils se savent impunis.
Il faut rester vigilants chez nous pour que celà ne se produise pas cad surveiller et dénoncer les stigmatisations d’où qu’elles viennent.
Kouchner pourrait convoquer les ambassadeurs concernés et leur passer un savon.
On peut rêver, non ?cdlt
bv -
mcgm
4 septembre 2010 08:03
Oui, Gabriel, cela peut se passer n’importe où...
peut importe les noms :
Toujours et surtout les femmes, victimes de ces pratiques, toujours la même bêtise crasse, l’ignorance, la haine et la lâcheté visqueuse ;;
Bon, j’arrête -
Gabriel
4 septembre 2010 08:08
Merci à tous ceux qui ont participer au débat. Je précise que mon texte n’était que la dénonciation d’une pratique, sans plus. Il n’a jamais été question de nommer des coupables. Si des personnes se sont senties agressées je m’en excuse car cela n’était pas le but. Maintenant chacun est libre de son interprétation mais merci de ne pas extrapoler en prêtant à l’auteur des intentions qu’il n’a pas. Il n’est pas facile d’écrire sur des sujets aussi graves sans soulever la polémique même si l’on essaye de le faire de la manière la plus consensuelle possible.
Cordialement -
robespierre55
4 septembre 2010 08:16
Non, ce texte n’est pas la dénonciation distanciée d’une pratique.
Oui le choix des prénoms « bien français » est délibéré.Vous agitez un pathos pour stigmatiser des pratiques parfaitement méprisables.
Vous avez raison (sur le fond).
Vous avez tort (sur la forme).Mort à toutes les peines de mort !
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easy
4 septembre 2010 10:13
A Robespierre,
Je ne pense pas que notre ange Gabriel ait tort sur la forme. Pas en tous cas en l’endroit où il cite des Marcel et des Jacques.
Le problème du malin n’est pas celui qui habite l’autre, mais celui qui nous habite, sous un autre déguisement.
Comme il n’est pas question de changer le malin de l’autre, il n’y a à changer que son propre malin. Et pour ça, il faut en avoir conscience car c’est un réflexe de nous le cacher. Exemple, très banal, on casse un verre, bin on efface vite les traces et on ne s’en vante pas lorsque la chose peut passer inaperçue.
Nous ne supportons pas de voir longtemps les morceaux cassés qui prouvent notre erreur et nous ne supportons pas que les autres les voient. Idem quand nous giflons notre enfant ou notre compagne.
Je disais que ce topic pouvait s’avérer contre productif en ce qu’il est un excellent prétexte pour nous d’observer la faute des autres et de nous détourner des nôtres. Mais le recours à des Paul et des Vincent, atténue un peu cette autrisation.
Un peu seulement car Gabriel ne procède pas à un examen public de son propre malin. Il braque l’index sur des autres que lui, sur des autres que nous.
Et c’est bien trop confortable. -
zadig
4 septembre 2010 10:45
Bonjour Gabriel,
Merci pour ce beau texte sur un sujet très douloureux.
Il faut lutter sans cesse contre l’ignorance et la barbarie.
Tout comme Sysiphe remontant sans cesse son rocher.
Dans le passé des actes horribles ont été commis en Europe.
C’est un passé lointain et en aucun cas une excuse à la barbarie actuelles
de certaines cultures.
Aujourd’hui les seuls à être lapidés en France ce sont les policiers.Soyons vigilants et ne permettons pas l’installation chez nous
de ces coutumes :
. -
JJ il muratore
4 septembre 2010 17:52
@ Gabriel. Merci l’auteur pour avoir écrit ce beau texte dérangeant.
Il n’est pas dérangeant pour des questions de détail (les prénoms) il l’est pour de bonnes raisons ; de la même façon que les grandes tragédies grecques l’étaient. Ce qu’il évoque est universel et effectivement plus ou moins enfoui chez chacun.
Les Grecs avaient compris que la représentation de ces ’pulsions négatives’ jouait un rôle social appelé la catharsis. Leurs ’taulars’ étaient conduits au théâtre pour y assister.
Le sentiment éprouvé, mélange d’effroi, d’horreur et de dégoût conduit à une immense compassion pour cette fille. Nous sommes en empathie avec la victime.
Seuls quelques très rares pervers en effet peurront d’identifier aux bourreaux..
Pourtant, dans la ’vraie vie’ si cette scène est possible- et nous savons qu’elle peut se produire, qu’elle se produit, ça n’est pas une particulière et hasardeuse réunion de quelques pervers qui peut l’expliquer. Non. La seule explication c’est un phénomène de groupe, une contagion de groupe où cette folie est :
1/ prévisible et souhaitable
2/ faisant partie de codes sociaux lui donnant un statut de légitimité
3/ créant un pacte de solidarité entre les bourreaux par et dans le crime « sanctifié »
Bref, le passage à l’acte IGNOBLE est rarement individuel, le plus souvent il est collectif.
Merci encore.
