Après les actions anti-Otan, Madame la Ministre Michèle Alliot-Marie avait déclaré : "Je constate qu’à l’intérieur des manifestations, il y a un certain
nombre de gens qui ne viennent pas du tout pour la manifestation mais,
profitant d’être dissimulés derrière des cagoules, pour commettre un
certain nombre d’exactions« et elle a demandé à »réfléchir dans les plus brefs délais" à la mise en œuvre de mesures
pour empêcher les actions violentes de personnes « encagoulées » pendant
les manifestations.
Michaël Youn risque donc de passer pour un pousse au crime...
Le port de "la cagoule" va-t-il être comme en Allemagne, une loi appliquée depuis 1985 interdit à tout protestataire de prendre part à une manifestation "dans un accoutrement ou avec des ustensiles destinés, ou à même d’empêcher, que soit constatée leur identité" ? Pour Olivier Tolle, directeur de la police à Berlin, son efficacité est réelle : "Grâce à l’interdiction des cagoules, nous pouvons appréhender les personnes qui se préparent à des violences […] et prendre des mesures contre elles". Même à Vesoul...
Le secrétaire général de l’UMP,
Xavier Bertrand, mardi 22 avril sur
France Info, nous informe qu’une personne manifestant sur la voie publique, si elle n’a rien à se reprocher, n’a pas besoin de cacher son visage. Un projet de décret a déjà été transmis au ministère de l’intérieur : il prévoit que
"tout participant à une manifestation publique, en dissimulant volontairement son visage dans le but de ne pas être identifié, est puni de l’amende prévue pour les contraventions de 5e classe : 1 500 euros". Les boules mon gars...
Plus instructif : pour Xavier Latour, professeur de droit, l’argument sécuritaire n’est pas le seul en jeu "Depuis une loi de 1986, l’Etat est considéré comme responsable des dégradations commises lors de manifestations. Avec ce projet de décret, il cherche un moyen dissuasif pour ne plus avoir à payer les pots cassés." Sauf à Kaboul...
Mais d’où vient cette drôle d’idée de se "voiler la face"...
Le Black Act :
Le
Black Act fut un décret du Parlement de Grande-Bretagne voté en 1723, pendant le règne de George Ier, en réplique aux braconnages de cerfs de Waltham et à un groupe de bandits connu sous le nom de “Wokingham Blacks” (déjà !). Il qualifiait de félonie (c’est-à-dire un délit passible de pendaison), l’apparition en armes, dans un parc ou un bois, la chasse ou le vol de cerf, avec le visage noirci ou déguisé. Le décret fut ensuite amendé pour s’appliquer aux contestataires dans les chasses et forêts royales, devenant un ajout brutal au Riot Act de 1715. Le Black Act fut aboli en 1827. Toutefois ils ne représentaient pas le hardcore des montagnes...
Le Schwarze Block :
Un Black Bloc (ou « bloc noir », en allemand « Schwarzer Block ») est un regroupement éphémère d’individus au cours d’une manifestation, regroupement qui donne souvent lieu à des affrontements avec les forces de l’ordre.
Les Black Blocs sont des structures informelles et décentralisées, sans appartenances formelles ni hiérarchies. Ils sont constitués principalement d’activistes des mouvances libertaires : les black blocs ne sont qu’une technique du mouvement autonome pour défiler dans la rue et qui ne sont pas venus jouer les papas poules (ou les Bisounours au Village de la Ganzau...).
Protéger ses bronches :
Quand il rejoint un cortège, Renaud emporte son foulard. A Strasbourg, lors de la manifestation anti-Otan, il l’a sorti lorsque la situation s’est tendue. « Dissimuler son visage sert d’abord de protection physique, contre les gaz par exemple. C’est aussi une manière de cacher son identité à la police », reconnaît-il. Xavier Renou, porte-parole des désobéissants, ne condamne pas les manifestants non-identifiables. Mais il préfère la protestation dans la transparence et sans violence. « La désobéissance civile repose sur un principe fondamental : assumer ses actes, avant que tu s’ras tout dur comme un surgelé Picard.
Qu’est ce qu’une "cagoule" ? :
D’après wikipédia, une
cagoule ou un
passe-montagne est un
couvre-chef descendant en dessous du
menton, masquant ainsi presque toute la
tête et une partie du
cou, à l’exception d’une ou plusieurs ouvertures reservées aux
yeux et parfois à la
bouche, voire au
visage entier. Elle peut aussi être enroulée sur le haut du
crâne, ressemblant ainsi à un
bonnet, ou encore être portée sous un
casque et en même temps toujors froid au mains...
En plus de protéger du froid, la cagoule protège de l’anonymat...de l’extrême gauche à l’extrême droite, comme Yves Montand, y r’pousse le pousse-mousse du mistral dans le vent...
Mais pourquoi avoir attendu si longtemps pour agir contre le port de "la cagoule" ?
Il n’y a même pas un mois, dans le quartier des Musiciens aux Mureaux, les policiers ont été blessés par un homme "
à cagoule", là-bas y jouent au foot et pas au hand.
Depuis combien de temps les autonomistes Corse se cachent derrière la fameuse "cagoule" ? Et pas seulement pour brûler quelque "paillotes" avec l’aide d’un préfet mais aussi pour tirer au hasard avec un
LRPC contre les gendarmeries...franchement, j’serre les dents.
Que serait donc le
sous commandant Marcos sans sa légendaire cagoule et la pipe (échangée depuis avec Bové) sans engrais ni ogm, parcequ’on a un message précis.
Alors haro sur le passe-montagne, cache-nez, foulard, chèche, écharpe, bonnet péruvien, casquette, blouson à capuche...et maman qui dit : fous ton bonnet ! fous ton bonnet ! Mais c’est moins cool...
Mais si finalement il n’y avait vraiment qu’une seule " cagoule" ?
Cette organisation française clandestine d’extrême droite qui tenta, entre 1935 et 1937, de renverser le régime parlementaire par une série d’attentats.
La Cagoule est l’une de ces organisations aux frontières du banditisme et du terrorisme politique dont les années trente connurent la multiplication. Ce Comité secret d’action révolutionnaire, fondé par Eugène Deloncle en 1935, recrutait parmi les anciens combattants et parmi les ligues fascistes françaises. Elle noyauta l’armée française, compromettant le maréchal Franchet d’Esperey appelé à exercer, une fois la république renversée, le pouvoir. Violemment anticommuniste, antiparlementaire et antisémite, la Cagoule fit assassiner entre autres les frères Rosselli, militants antifascistes italiens réfugiés en France. L’arrivée du Front populaire au pouvoir et le début de la guerre d’Espagne, qui leur fournissait l’exemple édifiant de Franco, stimulèrent les ardeurs des cagoulards : pour faire croire (selon une méthode qui avait fait ses preuves en Allemagne en février 1933) à un complot bolchevique, ils incendièrent le siège de deux organisations patronales et participèrent à la campagne calomnieuse, orchestrée par les journaux d’extrême droite Gringoire et l’Action française, contre le ministre de l’Intérieur Roger Salengro (1936) qui se suicida. Son successeur, Marx Dormoy, fit arrêter les cagoulards et démantela leur organisation.
Ceux-ci, dont Deloncle ou Darnand, surent se souvenir de lui et le firent exécuter pendant l’occupation allemande, dont ils furent des cadres dirigeants créant, par exemple, la Milice et réveillant leurs réseaux clandestins à la faveur de l’État français. La destinée posthume de la Cagoule fut à l’image de son existence effective : celle d’un groupe violent d’activistes haineux et racistes, à l’image de Pandi-panda et Pitbull de flipper.