vendredi 17 juillet 2009 - par morice

La course à la Lune (2)

Des hommes sont allés sur la Lune, et depuis on a tout oublié, en pensant peut-être que c’était facile à réaliser, tant aujourd’hui on a tendance à mépriser l’histoire ou à tout mettre en doute de nos jours. Le maître-mot de chaque journal télévisé est aujourd’hui le mot « polémique ». Non, l’histoire de la conquête lunaire, remportée haut la main par les américains, est bien l’histoire d’efforts technologiques prodigieux, de somme considérables dépensées et d’une course qui s’est étendue pendant une bonne décennie. Durant près de 12 ans, dès le lancement du premier satellite, les préparatifs pour débarquer sur la Lune sont allés bon train chez les deux superpuissances. Avant de s’attaquer à ta tâche ardue de la construction de leur gigantesque fusée respective obligatoire, la Saturn V d’un côté et la N-1 de l’autre, les deux grands états vont rivaliser d’ingéniosité pour réaliser des engins pouvant fournir les renseignements nécessaires à leur projet final. La course à la Lune est une course à étapes et non un simple sprint. En étapes bien distinctes, mais faites selon des salves croisées d’envoi, au bonheur des réussites ou au malheur des échecs, qui furent très nombreux. D’abord le plus simple, avec des satellites photographiques, qui s’évertueront à faire des clichés de plus en plus près et de plus en plus définis de la surface lunaire. Puis des engins qui s’y posent, afin de connaître la résistance du sol, où l’épaisseur exacte de la couche de cette fameuse poussière dont on soupçonne depuis des siècles l’existence. Enfin des véhicules mobiles, susceptibles de servir de modèle à des engins transportant sans encombre des cosmonautes. 

Bizaremment, ces engins arriveront après que l’homme est mis le pied sur la Lune, avec Luna XVII et son Lunakhod, la baignoire lunaire à roues. Auparavant encore, à plusieurs reprises, les russes vont griller la politesse aux américains pour ce qui est de connaître la satellite terrestre via des sondes robots. S’ils avouent ou jurent en 1968 de ne toujours pas viser la Lune pour une expédition humaine, préférant les "engins automatiques", on a un peu de mal à les croire. En fait, on les croit quand même, comme j’ai pu moi-même le croire à 17 ans, car pendant près de 20 ans on ne saura rien des préparatifs lunaires des russes. On ne saura que bien plus tard que ce fut leur échec le plus retentissant. Partis premiers de la conquête spatiale, très longtemps en tête (jusqu’au sprint final !) ils finiront derniers de la conquête lunaire. Leur économie exsangue, ruinée par les dépenses folles qu’auront nécessité les efforts pour déposer Alexeï Leonov, l’homme choisi par eux en définitive pour être le premier à poser le pied sur le satellite terrestre. L’échec de l’expédition lunaire, ce sera aussi l’arrivée plus rapide de la chute du mur de Berlin, et l’effondrement d’une économie toute dévolue en priorité à l’armement. Les dirigeants soviétiques avaient promis la Lune à leur peuple, il ne pouvaient même plus garder les pieds sur terre. L’échec lunaire après les premières victoires des débuts renverse le régime, fait de dissimulations et de promesses jamais tenues. Les soviétiques ont soif de vérité : pendant trente ans on leur a raconté ce qu’on voulait sur l’espace, aidé par de belles réalisations il est vrai. La découverte sur leur téléviseur d’images enregistrées diffusées six heures après l’exploit des américains sera un choc pour toute la nation, nourrie à la célébration des seuls héros soviétiques et à la méconnaissance des efforts de l’autre bord. Le pied d’Armstrong sera le déclencheur d’une profonde prise de conscience qui mettra encore trente années à mûrir. Le 9 novembre 1989 est en prise directe sur le 21 juillet 1969. Les américains ont remporté la Guerre Froide, et ce n’est certes pas au Viet-Nam, mais bien sur la Lune que ça s’est passé. Dans les esprits, ce sont eux qui sortent gagnants : Kennedy a réussi son pari. Il est mort assassiné depuis six ans qu’on ne célèbre sa victoire.
 
Pour revenir rapidement sur le pourquoi de l’année 1957 comme année fatidique de cette incroyable course à la Lune, il suffit de se remémorer que cette année là avait été déclarée "Année géophysique internationale", une idée promue par un américain, Lloyd Berkner, et que pour fêter dignement l’événement, les Etats-Unis avaient décidé de tenter un lancement de satellite. Leur imposant arsenal militaire leur permettait, notamment avec le missile Redstone développé par l’US Army, auquel participait l’équipe de Von Braun, d’Herman Oberth et de Ernst Stuhlinger, mort en 2008(tous rassemblés par le général Toftoy). Mais Eisenhower, soucieux de ménager en même temps ses armées et sa diplomatie, avait habilement confié le projet à la... Marine, qui proposait une fusée nouvelle, dite de "recherche" qui ne pouvait pas être accusée d’être un missile interbalistique caché. On connaît la suite "Avant Garde" (Vanguard) sera un échec cuisant et son satellite minuscule de la taille d’un pamplemousse raillé quand les russes lanceront Spoutnik : sur la balance, les américains sont doublement ridiculisés. Dans ma revue MP, cette année-là, et le mois d’octobre justement, dans le N°13, un texte étonnant (inclus ici en texte joint) annonce que pendant dix-huit mois d’affilée, des fusées Vanguard vont lancer un satellite, et que les américains doivent donc apprendre à reconnaître son "bip-bip" à l"avance. Ils sont sûrs d’eux. Le premier satellite au monde sera américain, c’est une évidence. En fait de "bip-bip", c’est le chant du Spoutnik qu’ils vont recevoir, mais à l’époque ils ne se doutent absolument pas de ce qui les attend. Des "Flopnicks". En série. Un vrai festival d’échecs.
 
Ils le seront d’autant plus ridiculisés, que les soviétiques vont balader tout le monde pendant des années en présentant un chercheur en astronautique et en astronomie comme étant le père de la fusée russe : Léonid Sedov, l’homme qui sera l’arbre qui cache la Taïga soviétique des vrais réalisateurs d’exploits spatiaux. Pendant des années, il assistera à toutes les réunions scientifiques en se faisant passer pour le père de Spoutnik. Il fera même le ravissement de Time Magazine. Le magazine "Jours de France" lui consacrera plusieurs pages le 19 octobre 1957. Les russes prendront un malin plaisir à fournir à la presse de faux schémas sur leur fusée, comme celui qui illustre cet article, et que recopieront les américains, qui ignoreront tout de la R7 jusqu’au salon du Bourget, dix ans après. 
 
Pour la course à la Lune proprement dite, sont en effet les russes qui ouvrent très tôt le bal lunaire avec un satellite baptisé obligatoirement... Lunik, premier du nom. Le 2 janvier 1959 les russes font en effet et à nouveau la une des journaux avec une boule de 361 kg et de 120 cm de diamètre, expédiée à plus de 300 000 km de la terre pour passer à seulement 6 000 de la Lune. Ce qu’on ne sait pas, c’est que cet exploit ne s’est pas fait sans douleur. Dès le 23 septembre 1958, ils avaient déjà juché un Lunik "I" en haut de leur arme fatale, cette Semyorka de génie, ce faisceau de corps de fusée capable d’arracher des poids fabuleux pour l’époque. Dans sa large coiffe supérieure, Lunik semble aussi petit que Spoutnik : les russes ont de la marge, et ils le savent, et ne s’embarrassent pas avec le poids de ce qu’ils satellisent. La lutte contre les kilos superflus, ils ne connaissent pas. Hélas, à la 92ème seconde de vol la fusée explose. Le 11 octobre, deuxième tentative et deuxième échec : à la 104ème seconde cette fois. Comme ils ont du stock avec une Semyorka produite tout de suite industriellement, en raison des besoins de l’armée dont c’est un des missiles balistiques majeurs, il remettent ça le 4 décembre, et cette fois la fusée tient... jusqu’à la 245ème seconde de l’ascension, moment où les turbopompes des moteurs du premier étage s’enrayent, détruisant la fusée une nouvelle fois. Kroutchev, qu’on a convaincu du satellite mais qui n’est pas pour lui la priorité absolue, s’impatiente, et certains au centre spatial sentent passer le vent du boulet du goulag, comme au tout début des lancements de la Semyorka et ces trois premiers échecs suivis de deux réussites consécutives qui suffisaient à la certifier bonne pour le service. Le "bon" Lunik I est donc en fait le quatrième lancé. L’aventure spatiale, russe comme américaine, travaille à perte, c’est évident. Mais on ne voir aucune images des échecs russes, propagande communiste oblige. A bord, Lunik1 comme Lunik 2 comportaient deux étranges sphères composées de pentagones en acier aux armes de l’URSS, destinées à exploser sur la Lune.. histoire de franchement marquer le territoire. La Lune vient de recevoir son premier bombardement, et en plus, il est signé.
 
Et question propagande, si les américains sont devenus la risée du monde entier avec leur Pamplemousse ridicule et sa fusée Vanguard désastreuse, c’est qu’ils ont accepté le principe de monter en direct ce qu’ils font. Ils prennent des risques. Chez les russes, en regard, c’est la chape de plomb complète. On apprend qu’un satellite est lancé quand il tourne déjà autour de la terre, ou seulement quand il est rentré sur terre. Pire encore : pour mieux brouiller les pistes les russes baptisent tout ce qu’ils envoient du même nom de "Cosmos". Ou alors, on l’apprend lorsque l’un d’entre eux hors contrôle s’écrase sur terre.... avec son plutonium... Comme le 24 janvier 1978 où Kosmos 954 s’écrase dans les Territoires du Nord-Ouest du Canada, libérant plusieurs dizaines de kilos d’uranium radioactif, l’équivalent de cinq bombes atomiques dit-on, répandus sur plus de 500 km… Ça ou les énormes morceaux de Cosmos 2267 tombés au Mexique en décembre 1994.. Ou aux Etats-Unis, où il devient alors obligatoirement une belle histoire d’Ovni, comme le 9 décembre 1965 à Kecksburg, dans le Michigan... Les autorités américaines avaient dépêché vite fait un camion plateau pour embarquer sous bâche ce qui était tombé ce jour là... certains avaient cru voir des "inscriptions" sur l’engin tombé : du cyrillique peut-être bien ! Un crayonné fait par un témoin le laissait envisager. Selon beaucoup, c’était la sonde Cosmos 96, destinée à Venus, devenue hors contrôle, qui avait atterri à Kecksburg, ou son étage de propulsion. Le hic, c’est que l’affaire, qui aurait pu être claire en 2005, est retombé dans les travers des théories fumeuses... avec la disparition de documents de la NASA sur l’affaire. Un futur Soyouz (Soyouz 7K-OK) sera lancé effectivement dès le 28 novembre 1966, lui, sous le nom de Cosmos 133... La France n’a pas été épargnée : on a retrouvé en 1998 les débris de Cosmos 1984 sur le territoire.
 
Des Cosmos, tous, mais avec un numéro différent, c’est tout. Ils en sont à 2450, aujourd’hui, ce numéro (et quel numéro !) datant du 28 avril dernier...un satellite militaire d’observation, un de plus... Si ça rate c’est un "Cosmos", si ça réussit cela peut devenir un Soyouz... ou un satellite Molnyia d’un coup de baguette magique : la solution idéale, qui va entretenir pendant des années la légende des cosmonautes morts  avant Gagarine. Une légende urbaine de plus, les ingénieurs russes tenant avant tout à la vie de leurs cosmonautes, considérés davantage comme des pilotes que les pauvres singes savants de Mercury, si bien décrits dans L’Etoffe des Héros. Ham et John Glenn sont considérés de la même façon par l’équipe de Von Braun, sortie ne n’oublions pas des galeries de Dora et Mauthausen. En forum, il est vrai, le coup du cosmonaute fantôme marche à tous les coups... le net, version désinformation.
 
L’exploit de Lunik I révèle aussi deux choses extrêmement importantes : premièrement, que les russes ont une infrastructure de lancement efficace, à plusieurs pas de tir (il y en a deux à Baïkonour en fait et une réserve avec le pas de tir purement militaire de Plessetsk), permettant en mois d’un mois d’ériger une fusée et de la lancer à l’endroit (presque) où l’une d’entre elles vient d’exploser. Ce qui frappe le monde à cette époque, c’est en effet les lancements à répétition des russes, en dehors du poids de leurs satellites. Tout autant que la formidable puissante de la Semyorka, ce monument de l’astronautique, c’est bien cela qui intrigue et fait peur aux américains. La deuxième chose, est leur étonnante capacité de calcul. Arriver à frôler l’astre lunaire n’est pas chose aisée. Les américains soupçonnent les russes d’avoir de super-ordinateurs, ce qui est complètement faux. Les russes sont très en retard dans le domaine, mais se rattrapent avec leur matière grise. On s’en apercevra quand les américains désosseront un Mig-25P échappé de l’URSS et posé par Viktor Belenko au Japon, à Hokodate, le 6 septembre 1976 : en fait d’électronique à bord, l’engin fonctionne encore avec des tubes et non des transistors. Rustique, voilà le mot, et même efficace, les tubes étant moins sensibles au brouillage ou aux conditions météo (ce sera la grande leçon de Desert Storm avec des F-16 cloués au sol en raison de leur électronique défaillante)...
 
L’anecdote est aussi connue : en 1975, lors des visites préliminaires à la rencontre Soyouz-Apollo, base du réchauffement politique de Nixon et de la fondation d’un station spatiale universelle, les cosmonautes et les officiels américains auront le droit de visiter Baïkonour. Arrivés devant le centre des opérations, ils demandent à voir les calculateurs. A leur grande surprise, on leur répond que c’est possible. On ouvre une porte, et ils se retrouvent devant une cinquantaine d’hommes et de femmes en blouse blanche, assis derrière un bureau vide, où ne figure qu’un crayon, une gomme et une règle à calcul. Hilarité des russes, et totale incrédulité des américains, qui ne sauront jamais si c’était un gag ou pas. Pour beaucoup d’observateurs, ça ne l’était pas. Les russes avaient plusieurs génies des mathématiques, dont Syatoslav Lavrov, le responsable de la balistique de Korolev, et la preuve de ce que je raconte est même... aux Etats-Unis. Les américains, désireux un temps d’arriver à satelliser un cosmonaute via un avion, le X-15 (que pilotera Neil Armstrong !), vont faire calculer toutes ses trajectoires à la main, sans aucun calculateur mécanique, à l’époque encore au stade des cartes perforées. Ils feront de même en ayant recours à un véritable génie des maths pour les calculs des premières configurations de navette spatiale, Kjen Illif, dont vous pouvez lire l’histoire complète ici. Lunik I sera tiré directement vers la Lune, et non lancé après une orbite terrestre, ce qui renforce encore la notion d’exploit de trajectoire. Les russes tirent direct ! Lunik I traverse aussi la ceinture de Van Allen, récemment découverte par les américains et enverra quelques renseignements sur la composition magnétique de l’astre lunaire. Mais en fait, Lunik I avait tout simplement raté sa cible : des années après, les russes révéleront qu’ils avaient scellé dessus les emblèmes soviétiques, pour qu’ils soient parmi les éléments visibles à rester à la surface en cas d’impact ! C’est bien une guerre froide, ou comme le dira si justement le fils de Nikita Kroutchev "spoutnik, c’est un incident de l’histoire militaire" !
 
L’impact véritable, et donc le contrôle parfait de la trajectoire avec gomme et crayon, se fera très tôt : dès le 18 juin 1959, un Lunik II est lancé, mais la fusée perd l’usage de son contrôle à inertie à la 153 ème seconde. Echec, la fusée est détruite. Le 12 septembre, un second Lunik II décolle de Baïkonour... vole 33 heures et 30 minutes et s’écrase sur la Lune près de Palus Putredinis (qu’ira visiter Apollo XV)  : c’est le premier coup au but de l’ère spatiale. Trente minutes après, le dernier étage de la fusée qui l’a amené s’écrase aussi sur l’astre lunaire : premier arrivé et déjà premier pollueur ! Le 4 octobre 1959, date symbolique pour les soviétiques, c’est un autre formidable exploit que réalisent les russes en prenant un cliché affiché le 6 octobre dans les journaux : la première photo de la face cachée de la Lune. Une seule, tout d’abord et de piètre qualité, mais un cliché qui assomme encore une fois les américains. Les russes ont le contrôle de la trajectoire lunaire et ont déjà commencé à répertorier les sites qui les intéressent (la face cachée étant un leurre destiné à marquer les esprits) : c’est sûr, ils y vont aussi.. peuvent se dire les spécialistes de la Nasa. L’engin avait pris 29 clichés de la face cachée, grâce à sa caméra et son imposant décodeur terrestre, mais ne pourra en transmettre que 17 avant de tomber en panne. Il deviendra ensuite le premier engin à se mettre en orbite autour du soleil, comme l’est la terre, en étant aussi le premier à prouver l’existence du vent solaire.
 
Les américains, pas découragés pour autant, vont pendant ce temps mettre en place patiemment leur projet de cartographie lunaire en deux temps : d’abord au plus simple avec une série d’engins, les Ranger, chargés de photographier des site en rafale, juste avant de s’écraser dessus. Au départ, les cinq premiers Rangers devaient comporter une boule protégée par du balsa (?) devant s’éjecter au dernier moment à la surface, mais ses échecs successifs la firent remplacer par une caméra supplémentaire. Ranger IV avait bien impacté la Lune dès le 26 avril 1962, mais il était hors contrôle et n’avait rien transmis du tout. Avant Ranger, les américains avaient vainement tenté pendant deux ans (1959-1960) de lancer huit sondes Pioneer consécutives chargées de se mettre en orbite lunaire dans une suite sans fin d’explosions de fusées Atlas-Able. Une seul sera mise sur orbite et se perdra dans l’espace. Le zéro pointé pour ce programme. Les russes peuvent alors légitimement pavoiser. 
 
Les appareils Ranger ne feront guère mieux au début et essuieront échec sur échec jusqu’au 7 ème du genre qui atteint et photographie (enfin !) la Mare Cognitum. Les sites futurs d’atterrissages humains sont d’emblée les "mers" lunaires, des deux côtés, en raison de leur nombre moindre de caratères. L’image transmise de la dernière prise d’un lot de 4308 au total, la 199 ème, interrompue par le crash, restera dans toutes les mémoires. Trois réussites sur 9, ce n’est pas folichon. Surtout quand on connaît l’addition : le programme Ranger coûtera 1,3 milliard de francs de l’époque au contribuable américain ! Leur programme Orbiter sera beaucoup plus ambitieux et nettement plus réussi : de 1965 à 1967, ces engins vont révolutionner la vision que l’on a du satellite terrestre. Avec des procédés assez particulier : Orbiter est muni d’un scanner, qui "lit" chaque cliché pris et l’envoie par tranche à la Terre. Il réalisera ainsi un véritable atlas de la Lune, consultable ici. Ils vont aussi mettre au point les appareils de transmission (l’image du clair de terre d’une des sondes préfigurera celle d’Apollo VIII). Mais aussi les appareils de contrôle fin de l’altitude qui seront repris sur le LEM, le vaisseau de descente vers la Lune. Le programme Orbiter sera une réussite totale qui vengera les échecs de Ranger.
 
Très satisfaits du résultat, les américains fourbissent leur dernière arme : Surveyor, le robot qui va analyser la surface lunaire, y creuser, et vérifier s’il y a de la vie ou de l’eau... en se posant en douceur. Le premier d’entre eux le faisant le 30 mai 1966. Manque de chance, ce sont les russes qui vont lui griller la priorité, encore une fois avec Luna IX, (le programme Lunik est devenu Luna) qui se pose en douceur le 3 février 1966, près de quatre mois avant. Cette fois, les russes vont utiliser un autre moyen subtil de propagande : en mettant pour la première fois leurs émetteurs d’images à bord de Luna IX au standard mondial, ils étaient certains d’être interceptés, et le seront inévitablement. Des journaux américains afficheront les premiers clichés de la surface directement sans avoir à attendre que les soviétiques les sélectionnent : psychologiquement l’impact est énorme : les russes paraissent désormais sûrs d’eux, ne craignent pas d’être surveillés et décortiqués, et l’équipe de Von Braun craint toujours se se faire griller l’herbe sous le pied avez un atterrissage (alunissage) humain russe. Ce qu’elle ne sait pas exactement (mais elle s’en doute fortement !), c’est que le programme Luna a essuyé un nombre important d’échecs. L’atterrissage lunaire a été tenté depuis le Lunik4 (-Luna4), lancé dès le 4 janvier 1963, et entre le Lunik III et Luna IX il y aura eu neuf tentatives infructueuses pour y arriver, en deux années, dont un "Cosmos". Des deux côtés on essuie des échecs, mais on ne le dit pas toujours, on s’obstine et on continue, course à la puissance militaire oblige. C’est une gabegie, tout le monde le sait, ça n’apporte que peu de choses à la science, mais ce n’est pas le problème. Le problème, c’est d’aller tagguer en premier USA ou CCCP (URSS) sur l’astre lunaire. Et pour ça, tous les moyens sont bons. Y compris la propagande : pour Luna, les russes vont sortir le mathématicien Mstislav Vsevolodovich Keldysh pour venir faire son Sedov. Devenu président de l’académie des sciences en 1961, ayant travaillé avec Glouchko, c’est lui qui présente l’exploit à la presse. Un cratère de la Lune porte même son nom !
 
Détail à noter, qui a son importance auprès de ceux dont j’ai déjà parlé ici et pour qui tout cela n’est qu’invention. Il existe une preuve supplémentaire de la présence humaine sur la Lune. C’est Surveyor III qui nous la donne. En une seule image, tout d’abord. Celle où on le voit, lui qui n’avait pas été photographié depuis avril 1967, lors de son lancement. Au loin, derrière lui, le LEM d’Apollo XII, la seconde mission sur la Lune, posé non loin du site (a 183 m exactement !) dans l’espoir de retrouver Surveyor et d’en ramener des éléments, dont la caméra verticale surmontée de son miroir orientable. Les photos prises par Conrad et Bean démontrent aussi que les techniciens de la NASA s’étaient trompés dans leurs calculs de vitesse de chute ou d’action de rétrofusée : l’engin avait très nettement rebondi, au moins deux fois ! On en avait fait rebondir sciemment un autre, Surveyor 6, le 17 Novembre 1967, en déclenchant ses fusées quelques fractions de seconde, pour le voir rebondir à 3,60m de haut, tourner sur son axe, et évaluer en même temps la dureté du sol et la faculté de la poussière lunaire à se faire éjecter au loin. Avec cette expérience, la NASA savait déjà que les tuyères, sur la Lune, ne laisseraient presque aucune trace sur le sol, ce qui en avait intrigué plus d’un.
 
Surveyor III démontre aussi avec quelle légèreté avaient agi les scientifiques de la NASA : l’appareil n’avait pas été stérilisé avant son départ ! Conrad et Bean, les deux cosmonautes chargés de démonter des éléments de Surveyor pour les examiner après un séjour de 31 mois à la surface de la Lune vont donc logiquement découvrir (enfin les spécialistes à qui ils vont rapporter les morceaux) que cette caméra contenait toujours des bactéries, un Streptococcus mitis, resté accroché au polystyrène chargé de servir de protection contre le froid. Un énorme document PDF (de 308 pages) est disponible aujourd’hui attestant des recherches de bactéries sur l’engin lunaire. Il semble aujourd’hui que la contamination n’existait pas sur la Lune mais provenait d’une erreur de manipulation terrestre au retour.... Les deux cosmonautes avaient longuement préparé l’opération ramassage de morceaux avant. Leur succès montrait aussi aux russes la qualité de leur positionnement sur le satellite terrestre : moins de 200 m d’écart avec la cible est une prouesse d’une haute teneur. Pour les coupeurs de cheveux en quatre (il y en a, hélas !), signalons que les photos du démontage de Surveyor sont en noir et blanc, car en déballant sur la Lune sa caméra couleur, Alan Bean l’avait malencontreusement dirigée vers le soleil, grillant complètement son capteur. La seconde expédition lunaire humaine n’a pas de photos couleur, c’est étonnant, mais ça s’explique. Mais les négationnistes de la présence lunaire ne vous parlent jamais de Surveyor III. De là à dire qu’ils ignorent son existence... sciemmentLa photo de la camera recupérée, criblée de micro-impacts lunaire, devrait suffire à les calmer. Mais j’en doute, à lire le flot de bêtises et d’âneries sur la question.
 
Orbiter aussi se fera doubler par Luna X : le 31 mars 1966, les russes enchaînent leur énième première avec la mise en orbite de leur satellite d’observation lunaire. France-Soir peut titrer  : "Luna X repère les terrains où se poseront les cosmonautes" : on ne saurait mieux dire. Lancé après une orbite terrestre, à partir d’une fusée R-7 de type militaire (SS-6) l’engin démontrait que trois ans avant le premier pas sur la Lune, les russes, qui cachaient encore leurs nombreux échecs, avaient résolu tout ce qu’il fallait effectuer comme étapes pour une expédition lunaire. Il ne leur manquait encore que la rentrée à 40 000 km/h au retour de l’astre lunaire : mais cela, personne ne l’avait fait, et c’est bien pourquoi d’ailleurs Apollo VIII sera si important. Tout le reste, rendez-vous spatial (très tôt dès le 23 juin 1963, avec le Vostok de Valery Bykovski et celui de Terechkova !) sortie dans l’espace et injection sur une trajectoire lunaire après orbite terrestre ils savaient le faire. Le 23 avril 1967, le lancement de Soyouz I avec Komarov à bord, qui devait être suivi de celui de Soyouz II du vétéran Bykovski, un vaisseau pouvant accueillir trois hommes à bord et prêt à effectuer au premier vol un rendez-vous spatial ravive leurs craintes. A ce moment-là, les américains s’estiment battu d’avance. Mais Soyouz I sera une catastrophe sur toute la ligne, avec son panneau solaire à demi déployé et son parachute vrillé, et Komarov y perdra la vie. Laissant deux bonnes années minimum de répit à VonBraun.
 
Le retard pris par les soviétiques pour rendre sûr le vaisseau fiche en l’air la théorie des cosmonautes fantômes : si ça avait été le cas, on n’aurait pas interrompu aussi longtemps le programme Soyouz, indispensable pour se rendre sur la Lune : ni Vostok ni Voskhod ne le permettent. C’est Sergueï Beregovoï qui, le 26 octobre 1968 signalera à bord de Soyouz III que la course à la Lune reprend de plus belle. L’engin est bien prévu pour une orbite lunaire, à peine modifié en LOK. Mieux encore : son lancement a été précédé d’un Soyouz II entièrement automatique avec lequel il devait s’amarrer. Sans y réussir en fait. Ce sont Soyouz 4 et Soyouz 5 tous deux pilotés, qui vont réussir à le faire, le 16 janvier 1969. Les américains peuvent tout craindre à partir de cette réussite. Les russes savent tout faire. Ne leur manque qu’une fusée de la veine de Saturn V.
 
Dix-huit cosmonautes s’entraînent déjà depuis deux ans, dont Gagarine et Léonov, et des lancements d’étranges Cosmos semblent confirmer que les russes ont un véhicule en test pour se poser sur la Lune. Et surtout une photo de leur satellite espion dérange les chercheurs de la NASA depuis fort longtemps déjà, dès 1963. Celle qui révèle la construction d’un gigantesque pas de tir. On répand alors des milliers de tonnes de béton, de quoi supporter un poids énorme. Des espions qui citent aussi d’étranges circuits de bateaux entre Samara et Baïkonour, avec à bord d’inquiétants morceaux des sphères aux dimensions colossales. Un hangar tout aussi colossal a été bâti dès 1963 à proximité. James "Jim" Webb, un des meilleurs administrateurs qu’ait eu la Nasa, décortique les photos en mai 1964 et annonce : "There is some evidence the Soviets are working on a larger rocket, but we cannot say yet for sure.” En septembre 1966, c’est la presse US qui l’annonce : "In September 1966, stories appeared in the Washington Post and the New York Timesstating that the United States had information that the Soviet Union was “developing a rocket booster bigger and more powerful than its own gargantuan and untried Saturn-V moon rocket.” The New York Times article estimated that the rocket’s thrust was 7.5-to-10 million pounds, compared to the Saturn V’s 7.5 million pounds. But both articles stated that U.S. intelligence analysts had not yet seen the rocket itself." Enfin, en décembre 1967, alors que Webb vient demander une rallonge budgétaire au Congrès, qui commence à rechigner à payer la note de plus en plus salée de la NASA, les satellites espions US la surprennent enfin érigée sur son pas de tir. "In December 1967 for the first time American spy satellites photographed the Soviet rocket on the launch pad. The Soviets designated this rocket the N-1. Before it had appeared, Sayre Stevens and his fellow CIA analysts initially called it “the big mother,” until their superiors were told that such a salty term was not a proper intelligence designation. Now that the rocket had made its public debut for American intelligence experts, they started calling it the “Jay bird,” or the “J-vehicle.” En septembre 1968, Webb insiste pour que les cliché de la "Jay Bird" soient montrés à Johnson : "By September 1968 Webb called the CIA to seek approval to show satellite reconnaissance photographs of Complex J to President Johnson. " Webb, en agitant adroitement la cloche N-1 va réussir à maintenir son programme lunaire au delà de ses espérances. Les choses s’accélèrent des deux côtés, bientôt ce sera la fin de la guerre froide... par KO lunaire ; c’est sûr.
 
Les russes, fin 1968, depuis 11 ans ont le parcours en tête, et ils ne sont pas décidés à laisser les américains mettre les premiers le pied sur la Lune. Ils s’activent pour y arriver avant, mais à l’époque, je le répète, on ne le sait pas. En 1968, ils avaient déjà effrayé un peu plus les américains : une sonde automatique Russe Zond-5 avait été lancée vers la Lune le 15 sept 1968 l’avait contournée, et était revenue se poser sur Terre ou plutôt avait plongé à grande vitesse dans l’Océan Indien  : les russes dominent déjà la terrible rentrée à 40 000 km/H (le véhicule rentre bien brûlé cependant) ! En réalité, il s’agit du nouveau vaisseau habitable Soyouz revu et corrigé, lancé par une puissante fusée Proton L1. Avec à bord des graines, des insectes, des tortues, des bactéries et des reptiles. Les américains se verront obligés de répondre avec Apollo VIII, qui fera la même chose le 21 décembre, mais avec trois hommes à bord. En décembre 1968, tout le monde sait que les américains sont prêts pour y aller, mais personne dans le grand public n’imagine que les russes sont eux aussi sur le point d’y arriver. 
 
Mais hélas, chez eux, c’est le décès surprise de Korolev, le véritable roi de l’astronautique soviétique qui va tout désarçonner, pour une raison médicale qui aurait pu être évitée sans l’entêtement de l’establishment russe (il sera opéré par le ministre de la santé en personne, un chirurgien incompétent !), figé par les décisions venues d’en haut. Cela, et l’échec total et catastrophique de sa monstrueuse fusée, mal conçue, pour une fois. Mais c’est déjà une autre histoire, que nous verrons demain... si vous le voulez bien.
 
 


136 réactions


    • rantanplan 18 juillet 2009 08:47

       C’est pas notre physique, c’est la physique. Les frères Bogdanov existe grâce à des gens comme toi.


    • rantanplan 18 juillet 2009 08:49

      oups, existent, même si on a du mal a différencier leurs délires.


    • rantanplan 18 juillet 2009 09:17

       Non, certainement pas. Le défi depuis plusieurs décenies est l’unification de la relavité générale et de la mécanique quantite. Mais il y a une chose de certaine, les lois sont les mêmes pour tous, que l’on soit sur terre ou à 300 millions d’années lumières : Il y a des coses inéluctables, le non franchissementde la vitesse de la lumière, le principe d’incertitude, la 2emel oi de la themodynamiqueetc...., , les renier donne accès au grade de bouffon.


    • rantanplan 18 juillet 2009 09:27

       Quantique, faudrait que je me relise.


    • rantanplan 18 juillet 2009 10:17

       Zut , mon post à été coupé :

      Notre brave pyralène nous a donné ce lien http://benzemas.zeblog.com/140921-astronautes-suite/

       

      Dans la rubriqueLa vitesse de la lumière et les voyages interstellaires

      on y trouve cette perle :Limites et faisabilité d’une chose : Dépasser la vitesse de Lumière est impossible pour l’homme d’aujourd’hui compte tenu d’un certain nombre de paramètres. Il me semble nécessaire de parler de cette « limite », que beaucoup de sceptiques avancent pour démonter toutes visites extraterrestres. Je répondrais qu’il faut *passer outre*, et ne pas se bloquer sur ce point. On rigole ou on désepère ? Lorsqu’une démonstration veut s’appuyer sur la négation d’un des deux piliers de la rélativité restreinte http://fr.wikipedia.org/wiki/Relativit%C3%A9_restreinte on tombe inecluctablement dans le charlanisme.

       

      le site par lui même s’essaye à une respectabilité en proposant un survol à vitesse presque luminique des théories scientifiques (un peu comme si pour expliquer Picasso on nous disait quil faut des pinceaux et de la peinture) pour nous amener au marronier de la science fiction, la géométrie non euclidienne, celle qui permet grace aux trous de ver de s’afranchir des réalités physiques. allez, un petit rappel des trous de ver : un trou de ver est un tunnel reliant trou noir et trou blanc, le premier aspire la lumière et le second la rejette . Le hic vient du trou noir, c’est une singularite, une singularité est un point de densité infinie, ce qui signifie qu’un astronaute, spacionaute, ou pyralonaute se retrouverait instantanement transformé en energie, que cette énergie en théorie soit expulsée par le trou blanc ne changera rien à l’état du pauvre pyralonaute . le hic du trou blanc c’es qu’il viole le second principe de la thermodynamique qui veut que dans un système fermé ou dissipatif l’entropie ne peut pas décroître

      Donc on oublie les trous de ver en tant que raccourcis

      bon je m’arrête là, sinon j’en ai au moins jusqu’à noël.

      Lire la suite ▼

    • morice morice 18 juillet 2009 11:07

      euh c’est pas une référence les deux monstres là..


    • rantanplan 18 juillet 2009 11:14

       C’est bien ce que je dis morice, tu aurais compris autre chose ?


    • Sinbuck Sinbuck 18 juillet 2009 11:47

      bien sûr rantanplan c’est ridicule d’envisager un « déplacement de matière » par un trou de ver. La géométrie non euclidienne (topologie de la relativité générale) ammène les chercheurs à trouver des situations originales dans l’univers. Ces théories relatées par des « sciences et vie » en manque de sensationnel POUSSENT les gens à croire que l’être humain finalement n’est pas fait de matière ! La pensée de l’homme (énergie de masse nulle à priori) à la rigueur, mais un corps physique ! C’est toute l’ambiguité des théories actuelles qui considèrent l’équivalence masse-énergie.


    • rantanplan 18 juillet 2009 12:08

       Même une masse nulle ne s’échappe pas d’un trou noir. Notre infortuné pyralonaute pourrait bien envoyer un signal radio, l’onde resterai piégée.

       C’est tout de même dingue de s’appuyer sur de conneries pareilles pour contourner les lois physiques.


  • Apolloman 18 juillet 2009 09:03

    Bon article, on attend la suite avec impatience...
    Et pour les gars qui (croient) connaissent la « vérité vraie absolue », laissais les dires, cela nous passe bien au dessus de la tête et comme m’a toujours dis mon grand père :

    - « On ne saurait faire boire un âne qui n’a pas soif »

    ou encore

    - « D’un âne tu en couperas les oreilles, mais tu n’en feras pas pour autant un cheval de course... »


  • Joe Liqueur 18 juillet 2009 10:01

    M. Morice

    Je suis très loin d’être un spécialiste de ces questions, mais pour autant que je sache tous les arguments pro-manipulation, des plus grossiers (souvent grotesques) aux plus convaincants a priori, trouvent une réfutation très convaincante y compris dans les strates les plus directement accessibles de Google.

    A ce titre, je veux bien, à la rigueur, que vous traitiez les sceptiques de fêlés, à condition toutefois que vous vouliez bien comprendre leurs réactions épidermiques. Personne n’apprécie d’être traité de « félé », c’est humain.

    Mais de grâce, évitez le terme de « négationniste », qui fait immanquablement référence au génocide nazi. Je trouve cela extrêmement dérangeant, voire malsain.

    Quant à moi, la question qui me hante est la suivante : pourquoi les projets de base lunaire permanente ont-ils été renvoyés aux calendes grecques ? J’avance une hypothèse de mon cru : c’est une conséquence de la victoire intellectuelle et politique du fondamentalisme capitaliste. Cette idéologie anti-humaniste, inhumaine, peut en effet se résumer ainsi : tout ce qui peut être rentable doit être et doit l’être (même la maladie et la guerre), et tout ce qui ne peut pas être rentable NE DOIT TOUT SIMPLEMENT PAS ETRE - même la conquête spatiale, qui est pourtant la suite logique et à mon avis nécessaire de l’histoire humaine. Les fondamentalistes nous ont fait sombrer dans un marécage post-prométhéen, mais je ne doute pas un seul instant que nous en sortions bientôt, quand le citoyen lambda des pays riches se sera lassé de SA maison, de SA bagnole, de SON écran plat et de SES quinze téléphones portables, et aspirera de nouveau à créer autre chose que du pognon.

    Lire la suite ▼

    • morice morice 18 juillet 2009 11:12

      Quant à moi, la question qui me hante est la suivante : pourquoi les projets de base lunaire permanente ont-ils été renvoyés aux calendes grecques ?


      c’était un projet POLITIQUE ça n’a jamais été un projet scientifique que la conquête de la Lune. Une fois planté le drapeau, circulez, y’a plus rien à voir !! ça coûte bien trop cher et effectivement, capitalistiquement, ça n’a AUCUNE rentabilité possible.. AUCUNE.

    • Joe Liqueur 18 juillet 2009 11:48

      Eh oui, la science n’est pas rentable, sauf de manière fortuite. C’est bien pour cela que je parle de fondamentalisme capitaliste. Il s’agit bien d’une forme d’obscurantisme qui s’apparente à n’importe quel type d’obscurantisme religieux. Avec ses dogmes : la « main invisible du marché » etc, ses prêcheurs infaillibles, et même son Satan : l’Etat.


    • PasRANTANPLAN 20 juillet 2009 10:00

      Si ce n’est qu’un projet politique, les photos en studio suffisent. Bien résumé Morice.


  • Halman Halman 18 juillet 2009 10:16

    Et bien, à lire vos commentaires on voit que

    même 40 ans après la phrase « Un petit pas pour

    un homme mais un bond de géant pour l’humanité »

    n’a toujours pas été comprise.

    Et personne ne semble comprendre que c’est à

    cause de ce genre de réactions que Neil

    Armstrong ait pété les plombs un jour dans une

    de ses conférences « cocote minute » au fin fond

    de la cambrousse dans un patelin de ploucs qui

    lui demandaient pour la cent millionième fois si

    aller sur la Lune ça leur servait à avoir de

    meilleures casseroles.

    Quand vous en aurez marre de lire des livres

    écrits par des historiens qui mettent tout sur

    le plan politique guerre froide et ces foutaises

    avant de regarder les dates et de voir ce qu’il

    s’est réellement passé.

    Les astronautes en ont rien à foutre de savoir

    si guerre froide, si les russes les premiers,

    etc.

    Ce qu’ils veulent c’est aller dans l’espace et

    c’est tout.

    Ils ne faisaient pas les 35 heures, il passaient

    10 à 12 heures par jour en simulateurs, cours,

    visites techniques et scientifiques, etc. Savoir

    si leur président était Nixon ou Kennedy n’était

    pas leur problème.

    Ils admiraient le cosmonaute russe Lenov, le

    premier « piéton de l’espace » selon l’expression

    débile des journalistes, et premier cosmonaute

    russe à s’entrainer pour aller sur la Lune à

    bord de la N1.

    La guerre froide qui les empéchaient de

    communiquer avec leurs copains russes ça les

    faisait chier à mort.

    « Ce que veut un pilote c’est apprendre à voler

    et non pas à marcher droit ». Neil Armstrong.

    Quand en 1957 les russes ont envoyé Spoutnick,

    le programme spatial américain pour la Lune

    était déjà lancé. Pas besoin d’attendre un

    discours de Kennedy pour envoyer un homme sur la

    Lune et le faire revenir saint et sauf.

    Les premiers avions fusées X, le X15, le X20 sur

    lequel Armstrong a travaillé étaient destinés à

    mettre au point les technologies spatiales afin

    de monter une station orbitale qui servirait de

    relais pour aller installer des stations

    lunaires.

    Le projet initial c’était ça.

    Le X15 volait avant la grande parano hystérique

    déclenchée par le Spoutnick.

    Et on a lancé Mercury, etc.

    Avec les technologies mises au point sur le X14,

    le moteur XLR99, les moteurs d’attitudes, les

    matériaux comme l’inconnel X, les commandes de

    vol, le système de stabilisation SAS, les

    combinaisons spatiales : technologies reprises

    du X15 sur Mercury.

    Et bien sur comme les projets X15 X20 faisaient

    double emploi avec Mercury, alors pour faire des

    économies et pour plaire au public, on arrête

    les projets X et on reporte les moyens

    technologiques et budgétaires sur les fusées des

    premiers 7, ceux dont on parle dans le livre et

    le film L’Etoffe des Heros qui n’est pas une

    fiction mais une fresque historique avec les

    vrais noms, les vrais lieux, les bonnes dates,

    etc.

    Et voilà ce que les historiens ne voient pas,

    c’est que même sans Spoutnick et Von Braun et la

    guerre froide, les américains seraient allés sur

    la Lune quand même, pas en 1969 mais plutôt vers

    les années 1980, 1990.

    Mais les articles à la Morice, tout le monde

    peut en écrire. Rassembler des tas de faits

    historiques et les balancer dans un article

    c’est facile mais sans le moindre interet.

    Ce livre là, écrit par Armstrong, Aldrin et

    Collins, c’est autre chose :

    http://images.google.fr/imgres?imgurl=http://g-e

    cx.images-amazon.com/images/G/08/ciu/e5/07/3339e

    10e22a05061f5f9f110.L._AA240_.jpg&imgrefurl=http

     ://www.amazon.fr/Ce-jour-juillet-1969-Premiers/d

    p/B0000DSA2L&usg=__DLz5v_I0zWQx_Sijijaty1oSj6k=&

    h=240&w=240&sz=11&hl=fr&start=19&um=1&tbnid=gr_2

    cMGYEkmmHM :&tbnh=110&tbnw=110&prev=/images%3Fq%3

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    ficial%26sa%3DN%26start%3D18%26um%3D1

    Lire la suite ▼

  • morice morice 18 juillet 2009 11:23

    Ils admiraient le cosmonaute russe Lenov, le premier « piéton de l’espace » selon l’expression débile des journalistes, et premier cosmonaute russe à s’entrainer pour aller sur la Lune à bord de la N1.

    il n’est jamais monté dedans.

    Les premiers avions fusées X, le X15, le X20 sur lequel Armstrong a travaillé étaient destinés à mettre au point les technologies spatiales afin de monter une station orbitale qui servirait de relais pour aller installer des stations lunaires.

    c’est VRAI pour le X_15, mais Armstrong n’a jamais été associé au projet X2O Dyna Soar..

     les combinaisons spatiales : technologies reprise du X15 sur Mercury 

    non, on a repris celles du SR-71...

    le film L’Etoffe des Heros qui n’est pas une fiction mais une fresque historique avec les vrais noms, les vrais lieux, les bonnes dates, etc.

    c’est un excellent film en effet ! on recommande dans cette saga !

    Mais les articles à la Morice, tout le monde peut en écrire

    bien sûr, mais vous vous ne savez pas les faire et venez dénigrer à côté de la plaque à chaque fois... permettez que je trouve le procédé facile : vous n’avez pas le 1/10 de ma doc sur la question....

    Rassembler des tas de faits historiques et les balancer dans un article c’est facile mais sans le moindre interet.

    vous avez une vision globale de la chose ? Bravo !! je vais vous faire un aveu :avant de commencer à rédiger, je ne l’avais pas. Votre mépris, Halman, est celui d’un frustré type.

    Halman, vous êtes un.. mariole.


    Lire la suite ▼

  • Claude Tourniquet Roger Merlu 18 juillet 2009 11:23

    Je ne lis jamais les « articles » du sieur « Morice », pas plus que je ne regarde le journal de TF1.
    C’est kif-kif bourricot, de la manipulation des masses.
    Bref.

    Mais savez-vous au moins quel est le but de l’exploration spatiale et pourquoi tous les pays veulent être les premiers ?

    Petit tuyau : pensez ressources naturelles !


    • Arcane 18 juillet 2009 12:48

      A Merlu,

      Ben oui c’est rempli de puits de petrole et de mines exploitees par les ricains sur la lune.

      D’ailleurs j’en ai marre des embouteillages crées par les 35tonnes US lorsque je vais en vacances sur la mer de la tranquilité. : - ) )


  • sinbad 18 juillet 2009 11:48

    la conquête spatiale a été très rentable pour les américains garce a elle ils nous ont vendu beaucoup plus de coca et de shuingum ...
    si les moyens techniques ne permettais pas a l’heure de réaliser le voyage sur la lune, par contre ils était bien rodé pour monter un mensonge de taille historique
    ils étais obligé de donner au monde« libre » ce qu’il voulais
    l’homme s’est toujours amélioré et fais a plus grand échelle tous ce qu’il faisais avant
    pourquoi lui refuser de s’améliorer dans le domaine du mensonge ?


  • sinbad 18 juillet 2009 12:32

    je n’y comprend plus rien moi
    au lieu de chercher des traces d’atterrissage qui serais toujours contestable par le premier venus pourquoi pas la preuve irréfutable
    vous vous souvenez des 4/4 lunaire et bien moi je pense qu’ils sont visible depuis la terre et puisque la NASA dis qu’ils les ont laissé sur place pour les pauvres martiens sans moyens de locomotion
    et bien qu’on les prenne en photos
    la NASA ne répond a aucune questions des scientifique qui demande juste comment elle a résolus certains problème
    Personnellement je ne fais pas de procès aux américains pour ça mais et surtout qu’ils étais oblige de mentir a des gents qui ne demandent que ça
    de toute façon sur le plant scientifique ces voyages hypothetique ont eté un gros 0
    mais apres la NASA a envoyé des sendes vers mars s’etais tous simplement hypiques et sur tous les plants mais on en parle moins car on est des ’’’’’ et on merite vraiment qu’on nous prenne pour ce qu’on est

    Lire la suite ▼

    • Arcane 18 juillet 2009 12:39

      Si c’était « hypiques » (sic) , c’est parce que leur moteur manquait de chevaux ! : - ) )

      Oui , concernant votre dernière phrase, vous le méritez manifestement...


    • rantanplan 18 juillet 2009 13:27

       Arcane, je dirais même que si l’urss a écouée c’est parce que c’était des bourrins.


  • tunkan 18 juillet 2009 12:50

    Edgar Mitchell est le cosmoschtroumpf...
    voila tout...
    ahhh peyo...clairvoyant ?
    remarquez l’autre histoire de l’album !!

    Le Cosmoschtroumpf est un album de bande dessinée publié par Dupuis en 1970. C’est le sixième album de la série Les Schtroumpfs.

    Il contient une autre histoire de Schtroumpfs, Le Schtroumpfeur de pluie.(wiki)

    ou comment schtroumpfer d’une pierre 2 coups

    voir aussi : haarp..., capricorn one...


  • tunkan 18 juillet 2009 13:16

    En 1600, Bonaventura Salimbeni (1567-1613), a peint ce tableau baptisé « La Glorification de l’Eucharistie » visible à San Pietro dans l’église de San Lorenzo

    http://images.google.com/images?client=firefox-a&rls=org.mozilla%3Afr%3Aofficial&hl=fr&q=La+Glorification+de+l%27Eucharistie&btnG=Recherche+d%27images&gbv=2&aq=f&oq=

    le saint esprit devenu le 1er satellite artificiel : spoutnik...

    internet ca pourrait bien etre une grande table ronde ou chacun apporte des pieces DU puzzle, le jeu c’est de bien les placer...

    prenons du recul...personnellement le coup de la bagnole lunaire c’est un peu gros,
    c’est deja pas facile de caser tout le petit materiel... !!!


    • Apolloman 18 juillet 2009 13:33


      « prenons du recul...personnellement le coup de la bagnole lunaire c’est un peu gros,
      c’est deja pas facile de caser tout le petit materiel... !!! »

      Et pourtant c’est vrai...

      http://www.de-la-terre-a-la-lune.com/apollo.php?page=lrv

      Attention, l’article est encore en cour de rédaction...
      Cordialement


    • tunkan 18 juillet 2009 17:22

      que penses tu alors du commentaire de michel tognini a 1h 5m 30 s a propos de john young qui faisait des derapage pour finir son plein d’essence !! ( la derniere emission de c dans l’air a voir maintenant sur le site de france 5)

      soi dit en passant juste avant tout le monde est d’accord sur le fait qu’un avion de ligne a percute le pentagone...ca moi je l’accepterai jamais...


  • imarek imarek 18 juillet 2009 14:27

    Morice, félicitations pour vos articles sur ce sujet. Je me régale en vous lisant.
    J’attends la suite avec impatience.

    A tous ceux qui émettent des doutes, rappelons simplement que la télémétrie émise par
    le vaisseau apollo était captée par des dizaines de stations de réception aux quatres
    coins du monde et pas seulement américaines. Les russes, les australiens, les chinois
    les européens ont pu suivre en direct le déplacement du vaiseau en pointant leurs
    antennes dans la bonne direction. C’est d’ailleurs grace ce système d’antennes réparties
    qu’on pouvait connaitre la position exacte du vaiseau en mesurant les effets Doppler
    (une sorte de GPS mais à l’envers).
    En plus de la télémétrie, la vidéo et l’audio ont pu etre capté en clair et en direct,
    le chiffrement n’existait pas, les ordinateurs de l’époque ne le permettaient pas.
    Un radio télescope en Angleterre (Jodrell bank je crois) a détecté
    le changement de trajectoire du LM au moment ou Amstrong a pris les commandes
    manuellement (l’ordinateur de bord ayant déconné) quelques minutes avant l’alunissage.
    On peut faire croire tout et n’importe quoi à des gens naifs. Là il s’agit de techniciens,
    d’ingénieurs et de scientifiques de haut niveau du monde entier qui ont observé de près
    l’exploit. On n’est pas dans le cadre d’une vidéo pipo bricolée par des pieds-nickelés et
    diffusée sur FoxNews ou M6.

    Saluons enfin la NASA, les centaines d’entreprises américaines et les 400000 professionnels
    en tout genre qui ont participé et travaillé très dur pendant 15 ans pour mener à bien
    ce fantastique projet.

    Lire la suite ▼

  • himmelgien 19 juillet 2009 03:56

     J’ai voté « pour » cet article , mais sans aucunement adhérer au sens du texte : affirmer la victoire US sans contestation possible, donc celle de la « liberté », du Progrès etc,etc .... Mon diagnostic est tout autre : si on assimile la conquête lunaire à un match de boxe anglaise en quinze rounds , l’URSS l’emporte aux points !... Notamment, avec les chenillettes « Lunokhod » 1 et 2 .... comment dit Morice, déjà (?) « la baignoire lunaire à roues » (!). Ben, ces « thermes » sur roulettes [ vu les températures locales !] , elles ont rassemblées une énorme quantité d’informations pendant leur période d’activité, c’est à dire plusieurs mois, et pas quelques heures et un peu de science pour donner le change : il faudra attendre la dernière mission [ annulée et réanimée in extremis !] pour qu’enfin Appolo 17 dépose un scientifique ( géologue) sur la lune !... 

     Y’a pas photo ... Tout au plus continue-t-on à débattre des motifs de leur « défaite » finale qui peut avoir de nombreux motifs : personnellement, je pense que c’est la rivalité entre Korolev et Groutchko qui a finalement provoqué la désunion dans l’équipe et les tenants de l’aventure lunaire ont manqué de cohésion face à l’Etat-Major qui, au fond, ne voyait pas d’intérêt militaire à installer une base sur la lune . En face, on trouvait L.B. Johnson, le futur président, qui avait des maux de tête rien qu’à l’idée de s’endormir sous une lune communiste !... Est-ce à une telle perversion de « Au clair de la lune » que les US doivent leur « victoire » ?... à la Pyrrhus : car, moins de 3 ans après, ils l’abandonnent , se replient sur l’orbite terrestre, subissent une déroute humiliante au Viêt-Nam, abandonnent « Skylab » à son sort puis regardent passer les stations orbitales russes [ LBJ est décédé dans l’intervalle !]. Maintenant, il leur a fallu ressortir une fusée « Delta » pour éviter que ce ne soient pas uniquement des vecteurs étrangers ( « R7 Sémiorka » et« Ariane » ) qui placent en orbite leurs satellites de télécommunications . Pour ce qui concerne les sondes envoyées dans l’espace lointain, ils conservent un avantage avec Mars, mais se font concurrencer par des pays de plus en plus nombreux . Heureusement qu’ils disposent de la « shuttle » , sinon ils devraient passer par les « soyouz » ex-soviétique, de l’ancien adversaire qui s’est « effondré »  !... 

     Cependant, imaginons un instant que les Russes finissent par envoyer un « Zond » ( soyouz) avec Leonov autour de la lune quelques mois ou quelques années plus tard, disons au printemps 73, que se serait-il passé alors ?... Surtout si le programme d’alunissage, puis d’installation d’une base s’était concrétisé, la puissante « Amérique » aurait-elle supporté ce nouvel affront ?... Et maintenant, le peut-elle encore  ???...

     

    Lire la suite ▼

  • sinbad 20 juillet 2009 11:55

    on ne met pas en doute des effort de morice et la qualité de son article mais le faite que l’homme ai marché sur la lune
    dans l’histoire il y’ a beaucoup de mensonges
    et ce mensonge est tellement de taille qu’ il est passé en convois spécial c’est a dire avec sirène et motards et tralala et tout le monde s’est mis de coté pour admirer la beauté du truc
    il faut dire au gents qui y crois encore « pour eux tous s’écroule si non » que toutes les preuves apporté par la NASA se sont avérés bidons (vidéos, photos, bande son , tous)
    et ça ce n’est pas des illumines qui le disent mais des spécialistes dans leurs disciplines
    et si on ajoute a ça le mutismes des acteurs directes encore en vie ...
    même la NASA au début elle a essaye de convaincre encore mais tous ce qu’elle a donné comme preuve supplémentaires s’est retourné contre elle et depuis elle a arrête et le sujet est clos pour elle
    pour moi l’obstination des gents qui y crois encore relève de la religion
    finalement a défaut de nous apporter des connaissance scientifiques apollo nous apporte sur l’humain .

    Lire la suite ▼

  • Space Collectibles Space Collectibles 7 juillet 2019 14:15

    Bonjour Morice. Cet article est vraiment tres bien, et moi même qui suit un passionné, je confirme que les soviétiques ont toujours été en avance. Je fais d’ailleurs la collection de photos vintage https://www.space-collectibles.com/soviet-collectibles et je serai ravi de partager avec d’autres passionés ! Merci smiley 


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