La criminalité rattrape les écoles de la Mission française au Maroc
Aux hurlements de la foule de jeunes qui a encerclé sa voiture en lui criant au visage « quel âge tu as ? », on comprend qu’elle conduisait sans permis ! Ce qui est très grave aussi, d'autant plus que pour échapper à la horde d’excités elle n’a rien trouvé de mieux à faire que d’écraser le champignon en fonçant dans le tas sans faire de victimes. Fort heureusement…
Les écoles et lycées hors de France, ceux de la mission française à Casablanca sont-ils en train de basculer dans la délinquance et la violence ? On sait déjà depuis longtemps, que le parvis du fameux lycée Lyautey de la Mission française à Casablanca et les trottoirs alentour sont jonchés de seringues douteuses, une situation dont se lave les mains la direction française de l’établissement qui se défend en déclarant n’être responsable et comptable que de ce qui se passe intra-muros ; au-delà des murs, le problème relève de la compétence des autorités locales. Ce qui n’est pas faux. Seulement ces autorités locales sont dépassées par le phénomène. Mais il n’y a pas que le fumette, la piquette et la snifette pour ternir l’image de marque des établissements scolaires de la mission française, dont les frais d’inscription élevés coûtent pourtant la peau des fesses aux parents marocains des élèves qui y sont scolarisés. Il y a pire. Lundi 9 octobre dernier est une ligne rouge qui a été franchie. À quelques mètres de l’entrée principale de ce lycée très convoités par les familles marocaines bling-bling (Porte Baulieu), des témoignages concordants et confirmés par Mme Leila Idrissi de l’ARPULL (Association pour le respect et la protection des usagers du lycée Lyautey) font état d’une tentative de kidnapping de trois jeunes filles. Sans l’intervention de l’agent de sécurité en faction devant l’établissement, l’agression se serait terminée dramatiquement. Bien que le brave vigile de l’établissement ait été violemment pris à partie et blessé par des voyous totalement ivres et armés d’un couteau et d’un tesson de bouteille, il a pu miraculeusement empêcher l’irréparable si bien que quelques heures après ce grave incident, la police annoncera trois arrestations grâce à la vigilance et la présence d’esprit du garde qui malgré le coup de tête que lui a asséné l’un des malfrats a réussi à noter le numéro d’immatriculation de la voiture à bord de laquelle les agresseurs ont pris la poudre d’escampette. Un communiqué de la direction de la police nationale parlera de « l’arrestation de trois individus pour leur implication présumée dans une affaire de coups, blessures, ivresse publique, conduite en état d’ébriété et possession de comprimés psychotropes, type ecstasy. » Certains récits de témoins évoquent quatre agresseurs. Enfin…
Quelques jours avant ce très grave incident de tentative de rapt et de viol, une vidéo qui a fait le tour des réseaux sociaux. Elle montre une scène hystérique devant un autre établissement scolaire de la Mission française. Il s’agit du Groupe scolaire Louis Massignon niché du côté de la forêt de Bouskoura à une dizaine de kilomètres au sud-est de la même ville de Casablanca. La vidéo où l’on voit une fille, apparemment âgée de 12 à 14 selon les commentaires, au volant d’une Porsche Panamera, a suscité un vif débat et émoi sur les réseaux sociaux entre défenseurs de la « fillette » et indignés de son comportement. Aux hurlements de la foule de jeunes qui a encerclé sa voiture en lui criant au visage « quel âge tu as ? », on comprend qu’elle conduisait sans permis ! Ce qui est très grave aussi, d'autant plus que pour échapper à la horde d’excités elle n’a rien trouvé de mieux à faire que d’écraser le champignon en fonçant dans le tas sans faire de victimes. Fort heureusement… Notre propos n’est pas d’égrener ici toutes les scandales et faits divers qui ont rangé l’enseignement de la Mission française au Maroc au rang d’établissements scolaires sordides. En mai 2014 le même lycée Lyautey a été secoué par scandale sexuel. Depuis plus d’une semaine, un mystérieux compte « Instagram » terrorise et scandalise les élèves du Lycée Lyautey, à Casablanca. « Chaque jour, un inconnu publie une à deux photos de lycéens ou lycéennes dans des positions compromettantes. Pour accéder à ces clichés qui flirtent avec la pornographie, l’intéressé doit envoyer une demande à l'administrateur du compte. Ce dernier est anonyme et fermé au public. Mais cela n’a pas empêché les médias marocains et la majorité des élèves du Lycée d’accéder à cette mise en scène sordide. » écrivait le 29 mai 2014 le site Yabiladi.com. Ces incidents et bien d’autres plus ou moins mineurs commencent à inquiéter sérieusement les parents d’élèves admis et scolarisés dans les établissements de la Mission française. Certains parents pensent retirer leurs enfants des écoles française pour les réinscrire ailleurs, à la Mission belge ou à l’académie américaine, par exemple. Mais est-ce un bon choix ? Peut-être. Mais une chose est sûre quelque « 13% des élèves consomment des drogues en milieu scolaire au Maroc » !