La démocratie française et son double
La démocratie française et son double
La démocratie française se présente comme un modèle de liberté, d’égalité et de souveraineté populaire. Élections, libertés d’expression, manifestations : tout semble garantir au peuple le pouvoir de décider. Mais derrière cette façade, un double plus sombre se dessine : une dictature réelle, celle d’une classe dominante qui verrouille le système pour préserver ses privilèges. Cette illusion repose sur des partis qui, sous couvert d’opposition, jouent le jeu des possesseurs de l’argent, y compris La France insoumise (LFI), qui critique les riches tout en soutenant une ligne immigrationiste alignée sur les intérêts de Macron et du MEDEF. Le référendum de 2005, la répression des résistances et l’épouvantail de la « menace fasciste » autour du Rassemblement national (RN) le confirment : la voix populaire, notamment son rejet de l’immigration, est tolérée tant qu’elle ne menace pas l’ordre établi.
La démocratie : une liberté formelle
La démocratie française offre des libertés formelles. Les citoyens votent, s’expriment, descendent dans la rue. Les syndicats mobilisent, la justice freine parfois l’exécutif, et des partis comme LFI ou le RN gagnent des voix. Ces libertés existent : on peut critiquer le pouvoir sans risquer la prison, contrairement aux dictatures fascistes d’antan (Hitler, Franco, Videla). Mais cette liberté est une cage dorée, définie par une élite économique et politique – les possesseurs de l’argent – qui fixe les limites du débat.
Les chiffres sont implacables : les 1 % les plus riches détiennent 25 % de la richesse nationale (Oxfam, 2023), tandis que les classes populaires luttent pour survivre. Les réformes – loi Travail sous Hollande, suppression de l’ISF sous Macron, retraite à 64 ans – servent les intérêts capitalistes, quel que soit le parti au pouvoir. Les médias, contrôlés par une poignée de milliardaires, façonnent l’opinion pour maintenir le consensus. Les libertés formelles (voter, manifester) sont des soupapes, pas des leviers de rupture. Comme l’écrivait Marx, l’État démocratique reste un outil de la classe dominante, et la Ve République, avec son exécutif surpuissant, en est l’incarnation.
Des partis qui « jouent le jeu »
L’illusion démocratique s’appuie sur des partis qui gesticulent dans l’opposition tout en respectant les règles des élites. Socialistes (PS), Républicains (LR), macronistes, et même des forces dites radicales comme LFI ou le RN jouent ce rôle. Ils critiquent, promettent le changement, mais restent arrimés aux dogmes du système : libéralisme économique, intégration européenne, ou politiques migratoires qui servent les possesseurs de l’argent.
Le PS, après avoir soutenu le « non » à gauche en 2005, s’est rallié au traité de Lisbonne en 2008, trahissant ses électeurs. LR dénonce Macron tout en votant ses lois pro-patronales. Le RN, malgré son discours antisystème, est un parti du système : il participe aux élections, respecte les institutions, et s’est recentré sous Marine Le Pen pour séduire, abandonnant des positions comme la sortie de l’euro. Financé par des prêts bancaires et intégré aux réseaux européens (AfD, Fratelli d’Italia), il canalise la colère populaire sans menacer les élites.
LFI, elle, cache bien son jeu. Elle dénonce les riches, prône la justice sociale, mais s’aligne sur une ligne immigrationiste qui sert les intérêts de Macron et du MEDEF. En défendant la régularisation des sans-papiers (sans travail) et en s’opposant aux lois migratoires restrictives (loi immigration 2023), LFI soutient une politique qui fournit au patronat une main-d’œuvre bon marché et divise les classes populaires, affaiblissant les luttes sociales. En 2022, son alliance tactique avec la NUPES pour contrer le RN a consolidé le système en évitant une fracture. Malgré son verbe antisystème, LFI joue dans l’équipe immigrationiste, absorbant la révolte populaire pour la rendre inoffensive.
2005 : la souveraineté populaire bafouée
Le référendum de 2005 sur le Traité constitutionnel européen est un cas d’école. Le 29 mai, 54,67 % des Français votent « non », contre l’avis des élites (PS, UMP, médias). Ce « non » exprime un rejet de la perte de souveraineté, du libéralisme débridé, d’une Europe déconnectée. Un moment où le peuple semble reprendre la main. Mais l’illusion s’effondre. En 2008, le traité de Lisbonne, quasi-identique, est adopté par le Parlement à Versailles, sans consulter les citoyens. La démocratie formelle a joué son rôle : offrir un semblant de pouvoir, pour mieux l’ignorer quand il défie les puissants.
2005 révèle le double de la démocratie : une dictature réelle, où les élites imposent leur agenda par des moyens feutrés (votes parlementaires, pressions européennes) ou, si besoin, plus durs (49.3, répression). Le peuple peut parler, mais pas gagner.
Les marges de résistance : un mirage
On pourrait croire à des marges de résistance. Les syndicats appellent à la grève, comme en 2023 contre la réforme des retraites. Le RN (33 % aux européennes 2024) et LFI progressent. La justice freine parfois l’exécutif. Mais ces marges sont un piège. Les syndicats, affaiblis (7 % de syndiqués), échouent face au 49.3. Les partis antisystème sont neutralisés par des alliances, comme en 2022, où macronistes et NUPES ont barré le RN. La justice ne touche jamais aux fondations du système : propriété privée, traités européens, pouvoir des marchés.
Les Gilets jaunes (2018-2019) en sont la preuve. Ce sursaut contre l’injustice sociale a ébranlé le pouvoir. Résultat ? Une répression féroce (22 éborgnés, 5 mains arrachées, selon Amnesty International), des concessions cosmétiques (suppression de la taxe carburant), et un retour à l’ordre. La résistance est tolérée tant qu’elle s’essouffle. Dès qu’elle menace, c’est « Halt ! ».
La « menace fasciste » : un épouvantail pour museler le peuple
L’illusion démocratique s’appuie sur des épouvantails pour discipliner la parole populaire. La « menace fasciste » attribuée au RN en est un. Comme le disait Lionel Jospin, c’est du « cinéma ». Le RN n’est pas fasciste : il ne prône ni la terreur d’État, ni la suppression des libertés, ni l’exploitation ouvrière des régimes d’Hitler ou Franco (où les syndicats étaient écrasés et les ouvriers travaillaient 16 heures par jour). C’est un parti du système, intégré et domestiqué par sa quête de respectabilité. Mais LFI, en agitant cet épouvantail, cherche à disqualifier une parole populaire qui s’exprime à 70 % contre l’immigration (IFOP, 2023). En présentant cette colère comme extrémiste, LFI la neutralise, servant les intérêts des élites qui prospèrent sur une main-d’œuvre immigrée et une société divisée.
Le fascisme historique était une dictature ouverte : syndicats dissous, opposants assassinés, économie au service des puissants. La France de 2025 n’y est pas, mais des dérives autoritaires émergent : lois sécuritaires, surveillance de masse, répression des mouvements sociaux. Ces dérives viennent du système lui-même – Macron, MEDEF, et leurs alliés objectifs comme LFI – et non du RN, bouc émissaire commode pour effrayer et contrôler.
Conclusion : briser l’illusion
D’un côté, une façade de libertés formelles, où le peuple vote et s’exprime. De l’autre, son double : une dictature réelle, où les possesseurs de l’argent dictent les règles via des institutions verrouillées et des partis qui jouent le jeu, du RN à LFI. 2005 a démasqué cette supercherie : le peuple peut parler, mais s’il défie les élites, il est réduit au silence. Les marges de résistance sont des leurres, et la « menace fasciste » est un épouvantail pour étouffer la parole populaire, notamment son rejet de l’immigration. LFI, en critiquant les riches tout en soutenant une ligne immigrationiste, révèle sa duplicité, servant Macron et le MEDEF sous un masque antisystème. La lutte des classes reste le moteur, mais seule une rupture radicale pourrait abattre ce double et rendre le pouvoir au peuple. En attendant, la démocratie française est un théâtre où les maîtres tirent les ficelles, et les partis, même les plus bruyants, jouent alternativement la même partition.