lundi 21 septembre 2015 - par yorgos delphis

La dette souveraine est actuellement utilisée contre la population grecque et le Parlement hellénique pour affaiblir la démocratie

La dette souveraine est actuellement utilisée contre la population grecque et le Parlement hellénique pour affaiblir la démocratie

Par Zoe Konstantopoulou

Mondialisation.ca, 03 septembre 2015

cadtm.org

Région : Europe

Thème : Crise économique mondiale

 

Mesdames et messieurs,

leaders des parlements du monde,

en cette occasion du 70e anniversaire de l’ONU, marquant également les 70 ans depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, en cette 4e conférence mondiale des Présidents de Parlements |1| plaçant la démocratie au service de la paix, du développement durable et de la construction d’un monde tel que les peuples le veulent, je me tiens devant vous et parmi vous, en tant que Présidente du Parlement hellénique récemment dissous pour vous adresser un appel à la solidarité envers le peuple grec et envers la Grèce, terre où la démocratie naquit, et où elle est aujourd’hui brutalement attaquée et violée. La Grèce et son peuple sont les victimes, depuis cinq ans, de politiques supposées offrir une solution durable au surendettement du pays et une voie pour sortir de la crise économique, ces politiques contenues dans des accords appelés « Memoranda - Protocoles d’accord », conclus par le gouvernement grec et un trio d’institutions internationales, à savoir le FMI, la Commission européenne et la Banque centrale européenne, connu sous le nom de Troïka, et agissant au titre de créanciers de la Grèce, ont eu pour résultat de graves violations des droits humains, et particulièrement des droits sociaux, des libertés fondamentales et de l’État de droit lui-même.

Ce qui a été présenté comme un accord de renflouement a eu pour effet la misère, le chômage à des taux jamais vus jusque-là, 72% parmi les jeunes femmes et 60% parmi les jeunes hommes, des centaines de milliers de jeunes gens poussés à l’émigration, une explosion des suicides, la marginalisation des jeunes, des vieux, des faibles, des immigrés, des réfugiés, avec la moitié des enfants du pays vivant sous le seuil de pauvreté, une situation relevant d’une crise humanitaire, documenté dans les rapports et les déclarations des experts indépendants de l’ONU sur la dette et les droits de l’homme aussi bien que dans toute une série de décisions de justice et de rapports.

Le 25 janvier 2015, il y a de cela 7 mois, le peuple grec, à travers un scrutin national, a donné au gouvernement et au parlement un mandat clair et sans équivoque : celui de se débarrasser de ces politiques assassines. Des négociations ont débuté, une commission spéciale du Parlement a été formée, baptisée Commission pour la Vérité sur la Dette Publique, avec pour mission de conduire un audit et une évaluation juridique de la Dette grecque. Cette commission a produit un rapport préliminaire en juin dernier. Le rapport a établi que la dette souveraine de l’État est illégale, illégitime, odieuse et insoutenable. Il a établi que la dette souveraine avait été contractée via des procédures qui constituent une violation flagrante du droit constitutionnel, justifiant par là même la dénonciation de la dette. Il a établi que les créanciers avaient agi de mauvaise foi en faisant délibérément peser sur la Grèce le fardeau de prêts insoutenables afin de sauver les banques privées françaises, allemandes et grecques. En dépit de ces conclusions, les créanciers de la Grèce ont exigé qu’on néglige le mandat du peuple.

Le 25 juin, un ultimatum de 48 heures fut posé au gouvernement grec, lui demandant d’accepter, contrairement au mandat populaire, une série de mesures démantelant le droit du travail, abolissant les garanties de sécurité sociale et la protection juridique pour les citoyens surendettés, et requérant, dans le même temps, le bradage des biens et entreprises publics les plus précieux, mais aussi des principaux ports, aéroports et infrastructures qui devraient être vendus ou cédés pour rembourser une dette odieuse et insoutenable.

Le Parlement hellénique a entériné la proposition du gouvernement de tenir un référendum portant sur l’ultimatum, et le peuple grec, à une large majorité de 62%, a rejeté les mesures.

Au cours de la semaine du référendum, des représentants des instances internationales et de gouvernements étrangers ont tenté d’influer sur le résultat du référendum, au moyen de déclarations visant à terroriser la population, et le référendum s’est tenu avec les banques fermées et le contrôle des capitaux imposé du fait du refus de la BCE de fournir des liquidités après l’annonce de la tenu du référendum ; et pourtant, la démocratie a prévalu, le peuple s’est prononcé clairement et a dit NON à 62% à ces mesures assassines.

Ce qui s’en est suivi est un cauchemar pour toute conscience démocratique, et une honte. Les créanciers ont refusé d’examiner le résultat du référendum. Ils ont insisté, usant de la menace d’un effondrement du système bancaire et d’un désastre humanitaire, que soient adoptées des mesures plus sévères encore que celles qui avaient été rejetées. Le gouvernement a été contraint d’accepter que le Parlement légifère sur des textes pré élaborés de centaines de pages, sans délibération, et à des dates prédéterminées, selon une procédure d’urgence, et avec les banques toujours fermées. Cette extorsion fut baptisée « pré requis pour un accord » et le Parlement fut appelé à abolir des lois qu’il avait votées durant les quatre mois précédents, et à s’abstenir de toute initiative législative sans l’accord préalable des créanciers.

Un projet de loi de cent pages, présenté comme un article unique, fut approuvé le 15 juillet en moins de 24 heures ; un autre, long d’environ 1000 pages et composé de 3 articles a été adopté en moins de 24 heures le 22 juillet ; presque 400 pages, fut adopté le 14 août en 24 heures. Le Parlement a légiféré trois fois sous la contrainte et la coercition, et cela étant fait, attestant qu’une partie importante des députés du principal parti de gouvernement, incluant la Présidente du Parlement, refusait de voter un tel texte de loi, le Parlement fut dissous de manière subite afin de garantir une majorité plus stable pour mettre en œuvre ce que le peuple a rejeté.

Mesdames et messieurs, la dette souveraine est actuellement utilisée contre la population grecque et le Parlement hellénique pour affaiblir la démocratie, mais la démocratie est une valeur suprême, et le Parlement ne peut être réduit à des sceaux, entérinant des normes dictées, rejetées par le peuple et conçues pour anéantir les sociétés et les générations futures.

J’en appelle à vous, Parlementaires du monde ; soutenez l’exigence de démocratie et de souveraineté parlementaire contre la coercition de la dette ; soutenez les initiatives de l’Assemblée Générale des Nations Unies et la commission ad hoc d’audit de la dette souveraine, ainsi que les initiatives des experts indépendants de l’ONU sur la dette et les droits de l’homme.

Ne permettez pas que la démocratie soit annihilée sur la terre où elle naquit. Ne permettez pas qu’un autre Parlement soit contraint de voter contre la volonté du peuple et contre le mandat de ses députés. Ne permettez pas que les droits de l’homme, les vies humaines, la dignité humaine, et les principes les plus précieux des Nations Unies soient foulés pour servir le système bancaire.

Le monde que les peuples veulent ne peut être construit sans les peuples du monde. Merci.

Discours prononcé le 2 septembre 2015 au siège de l’ONU à New York.

 

 

Traduit par Marie-Laure VEILHAN pour le CADTM

 

Notes

|1http://www.ipu.org/splz-f/speakers15.htm et http://www.ipu.org/splz-e/speakers1…

Auteur

Zoe Konstantopoulou avocate et femme politique grecque. Députée du parti de la gauche radicale Syriza, qui a gagné les élections législatives du 25 janvier 2015 en Grèce, a été élue le 6 février 2015 présidente du parlement. Elle est, à trente-huit ans, la plus jeune présidente de la Vouli et la deuxième femme seulement à exercer cette fonction.

Copyright © Zoe Konstantopouloucadtm.org, 2015



20 réactions


  • Gilles Mérivac Gilles Mérivac 21 septembre 2015 16:57

    Malheureusement, les peuples paient très cher les erreurs commises par le truchement de leurs dirigeants. Les grecs ont cédé aux chant des sirènes européennes qui leur ont donné des facilités de financement et une ligne de crédit presque illimitée. N’importe quel particulier un peu responsable refuse ce genre de crédit et préfère se priver plutôt que mettre le doigt dans un tel engrenage, mais de nombreux pays n’ont pas ce genre de retenue.
    Inévitablement, le moment vient où le créancier présente la note, et en général c’est lui qui a le dernier mot. Les conséquences pour la Grèce sont parfaitement décrites dans ce discours, effectivement ce pays n’a plus aucune autonomie financière, donc plus de choix démocratique non plus, ce qui était probablement le but inavoué de ses créanciers.
    La Grèce ne fait simplement que nous précéder, car nous prenons allègrement le même chemin.


    • César Castique César Castique 22 septembre 2015 10:38

      @Gilles Mérivac
      « Malheureusement, les peuples paient très cher les erreurs commises par le truchement de leurs dirigeants. »


      On dit quand même, souvent, que les peuples ont les dirigeants qu’ils méritent. Or, si cela vaut pour les Grecs, cela vaut aussi pour les Européens, puisque leurs dirigeants ont fait entrer dans l’U.E., sans le moindre garde-fou, un pays qui a déjà fait six fois faillite, depuis 1822.

      Personne ne peut donc dire qu’il ne savait pas que ce pays est, depuis sa naissance, géré d’une façon saugrenue. 

    • Aldous Aldous 22 septembre 2015 12:18

      @César Castique
      Géré par qui depuis sa « libération » en 1822 ? Une dynastie Bavaroise, puis une dynastie Danoise, une occupation Nazie, de nouveau la dynastie danoise, jusqu’au coup d’état des colonels soutenus par la CIA en 1967 qui virera les rois étrangers. 

      Depuis, la chute des colonels en 1974 la Grèce a été indépendante jusqu’à son entrée dans la CEE en 1981. 6 ans.

      Ouais... 




    • César Castique César Castique 22 septembre 2015 15:22

      @Aldous


      Ça montre bien que la Grèce est prédisposée à la faillite indépendamment de son régime politique... C’est donc une question d’ADN. sans doute... Et, quoi qu’il en soit, une raison de plus de ne pas lui avancer un seul petit lepto


      Il n’y a peut-être que les colonels qui ont fait dans la rigueur et l’efficacité. Pendant les huit ans de la dictature, le PIB/hab a augmenté de 48.45 %.


      Au cours des huit années précédentes, la hausse n’avait été que de 15.62 % et au cours des huit années suivantes, que de 21.03 %
      Source : Angus Maddison, L’économie mondiale - Statistiques historiques.


      Mais enfin, ce que j’en dis, c’est juste façon de causer en passant.

    • Rmanal 22 septembre 2015 15:44

      @César Castique
      « Ça montre bien que la Grèce est prédisposée à la faillite indépendamment de son régime politique... » Ca vaut bien un prix nobel d’économie cette petite phrase : vous m’avez fait bien rie, merci de votre ignorance


    • César Castique César Castique 22 septembre 2015 17:03

      @Rmanal

      @Rmanal

       

       "...Ca vaut bien un prix nobel d’économie cette petite phrase..."

       

      En fait, si vous-même, vous étiez instruit, vous auriez relevé qu’un pays n’est pas un organisme vivant, formé de cellules, et qu’il ne peut, par conséquent, pas avoir d’ADN. Passons...


      "...vous m’avez fait bien rie, merci de votre ignorance"

       

      Je comprends ça, mais ce que vous, vous auriez dû comprendre, c’est ce que je voulais vraiment dire, à savoir qu’à identité de règles, il y a des pays/peuples qui « marchent », toujours les mêmes, et qu’il y en a d’autres qui ne « marchent » pas, et que ce sont toujours les mêmes aussi.

       

      Et, en conclusion, cela fait que je suis à peu près certain que la Grèce ne parviendra pas à réaliser les « réformes » que la Troïka prétend lui imposer.


  • Sozenz 21 septembre 2015 20:54

    Malheureusement, les peuples paient très cher les erreurs commises par le truchement de leurs dirigeants.
    Les erreurs ? quelles erreurs ?
    l erreur est acceptable , car elle est humaine . mais pas le mensonge ....
    connaissez vous des dirigeants dans ce monde qui se trouvent ou va se trouver au pouvoir sans persécution qui ne soit pas acoquiné avec l’esprit gredin (pour ne pas dire un autre terme ) ?


    • bakerstreet bakerstreet 21 septembre 2015 23:36

      @Sozenz


       L’erreur est acceptable en effet, mais quand l’histoire bégaie, de plan de renflouement en plan de renflouement, c’est qu’il y a un problème, pour utiliser un euphémisme. 

      Lacan disait« le réel, c’est quant on se cogne la tête au plafond. »

      Je sais certains diront : « No problem. Supprimons le plafond ! »

    • Pere Plexe Pere Plexe 22 septembre 2015 17:27

      @bakerstreet
      Les erreurs/tricheries des dirigeants grecs sont peu de chose comparées à celles de la Troika.

      Les mesures imposées à la Grece n’ont aucun fondement économique.
      Tout le monde sait qu’elles ne feront qu’aggraver le problème.
      Elles ne sont qu’une punition politique imposé par l’UE...c’est à dire l’Allemagne.


  • bakerstreet bakerstreet 21 septembre 2015 23:49

    « ....Mesdames et messieurs, la dette souveraine est actuellement utilisée contre la population grecque et le Parlement hellénique pour affaiblir la démocratie, mais la démocratie est une valeur suprême, et le Parlement ne peut être réduit à des sceaux, entérinant des normes dictées, rejetées par le peuple et conçues pour anéantir les sociétés et les générations futures..... »


    Un peu fumeux tout de même....En quoi le plan d’aide, sollicité tout de même par Tsipras, est il une atteinte « à la démocratie » ? 
    La démocratie obéit-elle à une ligne comptable ?
    Il est suggérée que la démocratie est soluble dans la dette ! ...Je ne sais pas ce que Socrate et Platon auraient pensé de cette acrobatie, plaçant les deniers au panthéon du parthénon, bien au dessus des valeurs morales ? 

    N’auraient ils évoqué les sophistes ?
    Qu’en est t’il des notions de responsabilité, d’éthique, de partage là dedans, au niveau de l’état grec, qui a tout de même un pouvoir régalien sur son économie intérieur ? 
    Car il me semble que si la pauvreté touche un pays, elle ne perd rien de sa grandeur en répartissant les charges, les bénéfices, la misère. 
    Et qu’elle augmente ainsi par là son humanité. 
    Je ne sais pas ce que Diogène aurait pensé de ça, lui qui voulait à tout prix un homme libre, et qui refusa toute proposition d’Alexandre le grand, qui voulait lui donner un coup de main. 
    « Barre toi, lui dit-il ! Tu te mets entre le soleil et moi, et ça fait de l’ombre ! »

    • leypanou 22 septembre 2015 11:57

      @bakerstreet
      Ce n’est pas le plan d’aide qui est une atteinte à la démocratie mais la mise sous tutelle. Le gouvernement grec ne sert plus à grand chose sauf à légiférer sur des choses secondaires et c’est la quadriga qui a le dernier mot sur les décisions importantes.

       Pire, les décisions déjà prises par le gouvernement Tsipras de janvier 2015 et Septembre 2015 sont à être revues par la Quadriga.


    • bakerstreet bakerstreet 22 septembre 2015 15:18

      @leypanou
      C’est un fait, mais les européens sont échaudés. On en est tout de même au troisième plan d’aide, et les deux précédents, avec déjà effacement considérable de la dette, n’ont rien donné, n’’ont rien changé. 

      C’est simplement dommage que les grecs n’aient pas réagi alors. Voilà la raison pour laquelle le plan d’aide se fait maintenant sous conditions de changement de paradigme des institutions. Ce qui se fait au niveau de la grèce est similaire à ce qui arrive à certains particuliers, vivant simplement au dessus de leurs moyens. Pour mémoire, les revenus sont maintenant revenus à ce qu’ils étaient en 99, !
      Mais il faut savoir que c’est dans les dix années qui suivent que les salaires augmentent à une cadence extraordinaire, la plus importante en Europe. Le tout financé par le crédit, pas évidemment par la production. 


    • leypanou 22 septembre 2015 16:10

      @bakerstreet
      On en est tout de même au troisième plan d’aide l’aide en question a été surtout utilisée pour rembourser les créanciers. Et si çà n’a pas marché, c’est que parce cela ne pouvait pas marcher, ce n’est pas moi qui l’ai dit -je n’y connais rien en économie- mais plusieurs économistes/cercles dont P Krugman, J Stiglitz, Y Varoufakis, le FMI, etc, etc

      Et même les 86 milliards prochains vont servir en très grande partie à renflouer les banques.


    • bakerstreet bakerstreet 22 septembre 2015 17:52

      @leypanou
      Non, c’est clairement faux, même si c’est vrai qu’une partie a servi à rembourser les intérêts aux banques, mais c’est bien loin de tout expliquer. Remarquons que c’est maintenant la BCE qui a pris maintenant le relais des prêts, qui sont les même quel que soit le pays de l’UE

      . Ca n’a pas marché parce que rien n ’a été fait pour que ça marche, tout simplement, ce n’est pas non plus moi qui le dit, mais des économistes non inféodalisés aux intérets grecs. Quand au FMI, il a tout simplement été furieux d’être mis pour la première fois en défaut de paiement, et a sermonné l’Europe pour prêter de nouveau la grèce afin d’être remboursé, par effet de vases communiquants...Qu’auriez vous au fond ? Que l’on prête sans garantie sans toucher au système corrompu ?.. 
      Nikolas Bloudanis est spécialiste de la Grèce moderne et contemporaine. Dans ses ouvrages Faillites grecques, une fatalité historique ? (2010, éditions Xérolas) et Histoire de la Grèce moderne, 1828-2010 (2013, L’Harmattan), il explique que depuis son indépendance, en 1830, Athènes n’a pas réussi à construire une administration publique fonctionnelle.

      La Grèce est en crise depuis six ans. Comment en est-elle arrivée là ?

      Si l’on s’attache à l’époque contemporaine, l’origine du problème remonte à 1981, lorsque Athènes a intégré la Communauté économique européenne. Dès lors, le pays a reçu chaque année l’équivalent de 4 % de son produit intérieur brut (PIB) en fonds structurels et aides communautaires diverses. Une formidable opportunité qui n’a pas été utilisée pour construire un système productif solide. Cette manne a, au contraire, été détournée au profit d’un ensemble de catégories professionnelles diffuses. Des cabinets de conseil se sont même spécialisés sur le créneau : aider les collectivités locales et les villes à capter et répartir les subventions européennes, sans véritable préoccupation pour l’intérêt général.

      Pour quelle raison la dette publique hellène a-t-elle augmenté dans de telles proportions ?

      Entre 2002 et 2009, l’Etat grec a dépensé 830 milliards d’euros en tout, alors que ses recettes se sont élevées à 680 milliards d’euros. Autrement dit : il vivait très clairement au-dessus de ses moyens. D’où l’envolée de l’endettement


  • yorgos delphis yorgos delphis 22 septembre 2015 01:20

    Comment ne pas voir les milliards des barils d’hydrocarbures qui attendent les banksters rapaces.


    Il faut commencer par corrompre les dirigeants d’un pays afin d’obtenir ses richesses pour un plat de lentilles.

    On peut s’en prendre au peuple grec qui est abruti par la télévision et le système de consommation, symbole de l’occident. Les cartes se jouent pourtant ailleurs et elles sont jetées depuis longtemps.

    Il faut réécouter John Perkins, « ex assassin d’états », sur youtube et essayer de s’élever un peu plus haut que le niveau de la mer pour voir la réalité du jeu sinistre qui se joue. Mais d’abord il faut savoir si on veut vraiment savoir ce qui se passe, ou si on est contents comme cela.

    Agoravox est un outil destiné à cette possibilité de hauteur de vue et de discernement. Sans une bonne écoute et un esprit vif et observateur, on reste au raz du sol et il n’y a pas de mal à cela, à condition de savoir que pour les moutons il y a des tondeuses. 

    Si l’on vous dit que l’argent des fraudeurs de ce pays se trouve dans les banques des créanciers et il est bien gardé, allez vous chercher plus loin, ou le gazon que l’on vous propose, vous suffit ? 

    • Gilles Mérivac Gilles Mérivac 22 septembre 2015 13:02

      @yorgos delphis
      Supposons que le peuple n’y soit jamais pour rien dans les malheurs qui le frappent, que les allemands n’aient aucune responsabilité pour avoir porté les nazis au pouvoir, que les cambodgiens n’y sont pour rien pour les massacres perpétrés par le Khmers rouges, que les grecs et les français ne sont pour rien dans l’accroissement de la dette d’état, etc..

      La conséquence inévitable est que le peuple n’a absolument aucun libre arbitre et que la démocratie ne sert à rien. Pour que je puisse l’accepter, il faudrait avoir de sérieux arguments.


    • bakerstreet bakerstreet 22 septembre 2015 15:06

      @Gilles Mérivac

      Le peuple au fait, qu’est ce que c’est ? C’est un peu facile d’utiliser une vulgate à connotation datée, et victimaire , pour se dédouaner ! On peut faire tous les discours orientés qu’on veut en ne parlant pas de ce qui fâche, de sa propre responsabilité dans l’histoire. La Grèce est tout de même un pays démocratique depuis la chute des colonels ! Elle a tout fait et même plus pour rentrer dans l’Europe dans l’euro,maquillant ses comptes de façon outrancière.....Personne pour s’inquiéter alors de l’absence de cadastre, d’imposition : Des choses bonnes pour les autres européens, mais qu’on regardait en Grèce de loin...A quoi bon demander des comptes au clergé et aux armateurs alors que la pays tournait et que les salaires augmentaient bien plus que partout ailleurs en Europe ( c’est en Grèce que l’augmentation des salaires a été la plus forte en Europe de 99 à 2008, date où l’on se rend compte brutalement que les comptes sont trafiqués)...
      .Il y a bien une responsabilité collective en Grèce, liée à une économie moyenâgeuse de combines et d’opérations opaques, liées à « la tradition ». On ne peut se dédouaner sur ses dirigeants ( ce que les grecs ne font d’ailleurs même pas, préférant s’en prendre à l’Europe, cette ignoble troïka...)
       Je n’ai pas forcément l’Europe libérale en odeur de sainteté, mais ça me parait très fort de café de se transformer en victime en déplaçant les pions, en parlant du libéralisme dur. 
      Le libéralisme est ce qu’il est, mais là n’est pas le problème. Il est lié simplement à la probité, à la responsabilité, aux dettes que l’on a souscris, dans une belle pyramide de Ponzi....Maintenant que voulez vous, il faut bien reprendre contact avec le sol. Le deal était connu pour Tsipras qui s’est lancé dans un plan impossible, refusant l’Europe, mais refusant d’en partir. Tout en déplorant que l’Europe ne finance pas son programme dit « social »..... Sous prétexte qu’il avait été élu...Absurde,non ?....
      C’est dommage que ce peuple qui a tant crée de mythes pour dénoncer les illusions et les mensonges en soit lui même victime. 

  • Robert GIL Robert GIL 22 septembre 2015 10:32

    Devant l’offensive néolibérale (en europe, en grece mais aussi ici en france) sur la dette et la propagande des divers gouvernements successifs et du Medef, parfaitement relayée par les médias, il est indispensable d’entendre d’autres sons de cloche et de se faire une autre idée des réalités ; c’est pourquoi je vous incite à lire cette petite série d’articles ICI et aussi à cette adresse LA.  Il est important de relayer ces messages autour de vous afin que chacun s’empare du problème et ne se laisse plus berner par l’idéologie dominante et la pensée unique.
    .
    Il y a deux moyens pour asservir une nation : par la guerre ou par la dette


  • Laurent 47 22 septembre 2015 18:53

    Tant qu’Alexis Tsipras ne se résoudra pas à sortir son pays de la zone euro et de l’OTAN, il ne résoudra pas les problèmes liés à la dette abyssale amoncelée par ses prédécesseurs !

    A plusieurs reprises, la Russie a proposé son aide au gouvernement grec ( peut-être en ré-échelonnant la dette sur une plus longue période, à un taux non usuraire ), mais Tsipras ne semble pas tenir compte de cette opportunité et continue à croire à la Communauté Européenne, cette utopie inventée par Washington qui nous montre tous les jours son impuissance dans tous les domaines !
    Je crois qu’il serait temps qu’il se réveille et qu’il voit qui sont ses vrais amis !
    Après tout, où est passée la monstrueuse dette accumulée par l’Allemagne, en réparation des dommages de guerres, et notamment celle due à la Grèce ?
    Silence radio !

  • yorgos delphis yorgos delphis 24 septembre 2015 08:49

    Il ne faut pas se faire d’illusion. 


    Ce n’est pas Mr Tsipras qui décide de quoi que se soit. Il obéit aux ordres de ceux qui l’on mit là où il est. Les banksters.

    Le peuple ? Il veut du fric. Mr Papandreou a été élu premier ministre avec deux mots seulement. « lefta iparhoun » qui signifie : « de l’argent, il y en a ». Plus laconique que cela, ce n’est pas possible.
    Il a cassé la Grèce en signant l’accord pour le remboursement d’une dette, impossible. Depuis sa démission il donne des cours d’économie dans les plus prestigieuses universités des états unis. Et il souris toujours comme un benêt, sans aucun état d’âme ni scrupule. Son grand ami Tsipras a tout compris de la naïveté du peuple. Il promet de supprimer la dette, il fait pire et il est réélu haut la main par ce même peuple.

    Chers amis, c’est la fin du politique. Kennedy a payé de sa vie pour le savoir. Depuis il faut se contenter de branquignols. 

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