mardi 2 juin 2020 - par Bruno Hubacher

La fable de la liberté individuelle

La liberté individuelle du citoyen, un concept, hérité des soubresauts de la Révolution française, est un mythe, soigneusement entretenu par les tenants des divers courants du nouveau système post-révolutionnaire, le capitalisme, non sans succès.

Ah, ces valeureux sans-culottes, qui se seraient soudainement sentis investis d’une philosophie politique révolutionnaire. Ils auraient, ce 14 juillet 1789, ainsi nous le racontent les livres d’histoire, saisi les armes pour s’en prendre au symbole de l’oppression, une prison pour objecteurs de conscience, imposant à la noblesse la « Déclaration des droits de l’homme et du citoyen ». Que nenni (1)

Il s’agissait, en essence, d’un simple transfert du pouvoir politique d’une classe féodale à une classe bourgeoise, une libération du peuple toute relative. L’événement historique continue pourtant à incarner la naissance de la démocratie dans la mémoire collective.

Selon les penseurs « post-post-révolutionnaires » du 20ème siècle, le nouvel ennemi de la démocratie ne serait plus la bourgeoisie, mais « l’Etat providence », dont des chaînes auxquels celui-ci attacherait le peuple, son courant libertaire, le néolibéralisme, cherche à briser de toutes ses forces.

Ainsi, ce fut le 10 avril 1947, dans la localité cossue de Mont Pèlerin, au-dessus du Lac Léman, que se tint la première réunion du « groupe de réflexion » « The Mont-Pèlerin Society », sous la houlette de l’économiste autrichien Friedrich August von Hayek (1899-1992), en compagnie, entre autres, de ses confrères Karl Popper (1902-1994), Ludwig von Mises (1881-1973) ainsi que l’inévitable Milton Friedman (1912-2006), se donnant pour mission primordiale la croisade contre le communisme.

La toute jeune « Union des républiques socialistes soviétiques », pourtant adulée et célébrée, à une certaine époque, par l’establishment américain, comme l’ultime rempart contre l’avancée du régime fasciste allemand, tomba en disgrâce à la fin de la guerre, une fois le sale boulot accompli, 42 millions de morts tout de même. 

La liberté économique et la protection de la propriété privée, un concept déjà chéri par les « Girondins », la caste révolutionnaire des bourgeois, ardents défenseurs du suffrage censitaire par ailleurs, mènerait, par la force des choses, à la liberté et à la démocratie, par la seule magie du « ruissellement » des richesses produites. Cela coule de source.

On pouvait penser qu’avec deux crises financières et économiques majeures au compteur, rien que depuis le début de ce de ce jeune siècle, davantage de modestie et de discrétion de la part des éminents économistes et politiciens néolibéraux à la retraite aurait été de mise.

Eh bien, non. Sous l’amoncellement des nuages d’une nouvelle tempête économique et financière, infiniment plus dévastatrice que les précédentes, et, en effet, toutes celles qui s’enchaînent, en l’espace de 10 ans, depuis la « Tulipomanie » néerlandaise au 17ème siècle, la confrérie du Mont-Pèlerin se réunit une nouvelle fois, le 28 février dernier, dans les locaux de la « Hoover Institution » un « Think tank » du Parti républicain, situé sur le campus de l’Université de Stanford, sur invitation de George Shultz, ancien Secrétaire d’Etat du Président Ronald Reagan, et l’économiste John Brian Taylor, père de la « règle de Taylor ». (2)

Sous la devise « Du passé au futur, des réflexions sur les modes d’action pour une société libre » et « Pourquoi choisir la liberté économique ? » les deux protagonistes ouvrirent le feu.

John Taylor : « Je pense que ce serait une bonne idée de commencer notre discussion avec une reconnaissance de l’inestimable contribution à la liberté individuelle de la « Mont-Pèlerin Society » depuis sa fondation en 1947. Je voudrais saisir cette occasion pour relever l’importance de l’influence des travaux de notre cher collègue Milton Friedman sur la gestion du secteur public et du monde académique. »

George Shultz : « Je voudrais, entre autres, parler également de notre « Corps des Marines ». Une des raisons pour lesquelles nos soldats sont craints dans le monde entier est sans doute qu’ils n’hésitent pas à appuyer sur la gâchette. Je veux parler notamment de l’Iran qui se permet d’abattre nos drones et d’attaquer les installations pétrolières saoudiennes. »

John Taylor : « En effet, la préservation de la liberté est primordiale. Mais parlons également de la liberté économique. D’ailleurs, je vous encourage (s’adresse au public présent) de vous servir des livres qui traitent du sujet et qui sont mis sont à votre disposition. »

George Shultz : « Nous aurions dû les vendre plutôt que de les offrir, c’est cela le marché libre, vous savez. Si vous offrez, il n’y a pas de marché. »

John Taylor : « C’est tellement vrai. »

George Shultz : « Je me souviens d’un président vraiment intéressant, John F. Kennedy, bien que Démocrate. Son équipe de conseillers économiques comprenait quelques personnalités que j’appréciait tout particulièrement et je m’attendais à ce qu’ils allaient s’attaquer au mal le plus pernicieux, l’inflation. Seulement, ils ont sorti ce concept farfelu de contrôle des prix et des salaires. Alors, j’avais décidé, avec mes amis Milton et Bob, (Milton Friedman et Robert Solow, lauréats du Prix Nobel de l’économie) de passer à la contre-offensive en organisant une première conférence à l’Université de Chicago. Milton disait : « L’inflation est un phénomène monétaire, tout contrôle de prix (et de salaires ndlr) est une interférence néfaste dans l’économie. » »

John Taylor : « En tant que directeur du Budget et Secrétaire du travail dans l’administration Nixon vous étiez surtout préoccupé par les dépenses inconsidérées du gouvernement et le niveau insoutenable des impôts. »

George Shultz : « Je me souviens quand j’étais conseiller économique dans l’administration Eisenhower déjà, sous la direction de l’économiste Arthur F. Burns (1904-1987), une sommité dans son domaine à l’époque, dont le Chancelier Helmut Schmidt disait d’ailleurs qu’il était le pape des sciences économiques. J’avais découvert, à ma stupéfaction, que le même Burns avait autorisé un sauvetage public de la société « Penn Central », une compagnie, mal gérée par ses dirigeants, jusqu’à ce qu’un fonctionnaire incorruptible du nom de Bryce Harlow, pointait sur un conflit d’intérêt éclatant, car la compagnie faisait appel aux services de l’ancienne étude d’avocat dans laquelle Burns était un partenaire. Il n’y avait donc pas de sauvetage public possible. Et vous savez quoi ? Le système financier s’en est retrouvé renforcé. »

John Taylor : « Que nous prépare l’avenir ? »

George Shultz : « Cela me semble évident. Le concept du marché libre fonctionne et tout contrôle gouvernemental est voué à l’échec. Regardez la situation actuelle du Chili. Je me souviens, à l’époque, ce pays était un désastre économique, raison pour laquelle nous y avions envoyé nos meilleurs professeurs de l’Université de Chicago dans le but de débusquer les étudiants les plus prometteurs, capables de suivre un cursus universitaire en matière d’économie, spécialement préparé par nos soins. » 

« Après qu’Allende fut délogé, Pinochet ne savait pas non plus quelle politique économique adopter. C’est ainsi que nos « Chicago boys » se manifestèrent en disant : « Nous avons la solution. » Ce fut la meilleure solution de toute l’Amérique Latine. C’était sensationnel. »

Seulement il y avait un petit problème. La constitution chilienne prévoyait des élections présidentielles tous les dix ans et avec un président qui s’accrochait à son mandat cela aurait pu provoquer des émeutes. Castro envoyait bien des armes, mais nous avions su les intercepter. Regardez ce qui se passe au Chili maintenant. C’est le chaos. Ce qui m’inquiète le plus c’est qu’autour du globe les gens s’opposent à nos idées. C’est une problématique dont nous devons nous occuper. » 

John Taylor : « Absolument, d’autant plus que le Chili représente l’expérience « in vivo » par excellence du modèle de société de la « Mont-Pèlerin Society ». Mais cela concerne également les autres pays d’Amérique Latine. »

George Shultz : « C’est une préoccupation qui dépasse le continent américain. »

John Taylor : « Il faut se rappeler qu’à l’époque le courant des économistes de la « Mont-Pèlerin Society » fut minoritaire. Actuellement, on a l’impression que nous sommes appelés à lutter à nouveau. Si seulement les gens comprenaient qu’une mauvaise gestion économique aboutit à une mauvaise politique et qu’une bonne gestion économique aboutit à une bonne politique. Ce n’est pas simplement une question d’idées mais surtout le fruit d’un rassemblement de gens comme vous pour les mettre en pratique. »

En scrutant la liste des participants on tombe sur des noms de personnalités, pour le moins surprenantes. On y trouve notamment le nom d’Ayaan Hirsi Ali, femme politique et écrivaine néerlando-américaine d’origine somalienne, réfugiée politique et députée du parlement néerlandais entre 2003 et 2006, fille d’un opposant politique au régime du dictateur et général somalien Mohamed Siad Barre (1919-1959), réfugiée au Kenya avant la déposition de sa demande d’asile aux Pays-Bas.

Avocate contre la pratique de l’excision, proche du metteur en scène néerlandais, Théo Van Gogh, assassiné en 2004, elle se rendit à Paris le 10 février 2008 pour y recevoir le prix « Simone de Beauvoir » pour la liberté des femmes, en présence de la femme politique « multipolaire » Ségolène Royal, ainsi que de la Secrétaire d’état, chargée des affaires étrangères et des droits de l’homme du gouvernement Sarkozy, Rama Yade, également avocate et soutien inconditionnel de l’ancien Conseiller de Sécurité américain John Bolton et de l’ancien Maire de New York et conseiller juridique du Président Donald Trump, Rudy Giuliani, dans leur lutte pour la « libération du peuple iranien ». (3) 

Son intervention se lit comme le vadémécum du néolibéralisme. Simone de Beauvoir doit se retourner dans sa tombe.

« Comment transformer la liberté en engagement concret, quelques réflexions sur l’éducation supérieure »

« Une réforme urgente du système éducatif supérieur est requise, pas seulement dans ce pays. Les universités forment les futurs leaders, capitaines d’industrie, ainsi que la prochaine génération d’enseignants et professeurs d’université. Si, comme c’est le cas actuellement, le système de l’éducation supérieure n’enseigne pas à ses étudiants le principe fondamental de la recherche indépendante et non-biaisée, les perspectives pour la liberté individuelle seront mornes. »

On respire profondément. Voici la suite du récit d’une ancienne réfugiée somalienne, lauréate du prix « Simone de Beauvoir ».

« Un sondage, effectué en 2017 en Grande-Bretagne avait révélé que 70% des étudiants universitaires déclaraient voter pour Jeremy Corbyn, le leader du Parti travailliste, bien que Corbyn était connu comme personnage politique clivant, entretenant des liens avec des groupes extrémistes tels que le mouvement « Hamas ». Entre 2015 et 2019 « Labour » était le parti favori des étudiants, malgré son antisémitisme et son soutien à l’islamisme. »

« La popularité de candidats d’extrême gauche, tels que Jeremy Corbyn, parmi les étudiants britanniques, soulève de sérieuses questions quant à l’état de la pensée critique et de la liberté intellectuelle dans les universités britanniques. Mais, ce problème ne concerne pas uniquement les universités britanniques. »

« Les étudiants américains entre 18 et 29 ans de leur côté déclarent être favorables à un modèle de société à du type socialiste à 51% contre 45% en faveur du capitalisme seulement. »

« Afin de remédier à cet état de fait je propose quelques pistes : une profonde réforme, une mise en valeur du modèle de société occidental dans le but de contrer le nihilisme ambiant dans la jeunesse qui focalise trop sur les méfaits de celui-ci. Je cite l’essayiste français Pascal Bruckner qui appelle cela « le masochisme de l’Occident » et il a raison. »

« Il faut faire une claire distinction entre éducation et endoctrinement. Plutôt que de s’adonner à la poursuite de la vérité objective (concept philosophique de l’objectivité ndlr), la compréhension des classiques et de la beauté, il y a une espèce de mode dans les universités américaines, la poursuite de ce qu’ils appellent « la justice sociale ». Le concept de l’économie de marché est souvent accusé d’exploiter les individus or ce système leur donne les moyens de se réaliser. »

Etant donné que le corps enseignant aux Etats-Unis peut globalement être considéré comme être « de gauche », leurs idées se retrouvent forcément dans les attitudes de leurs étudiants. Une plus grande diversité doit donc être imposée. » 

Conclusion : « Je suis préoccupée par le fait que les courants progressistes à gauche du spectre politique, tels que les avocats de la « justice sociale », fassent preuve d’une rigidité stérile face à des enjeux capitaux tels que la question israélienne, l’islam, la dictature cléricale en Iran et tant d’autres. »

Ces réflexions, sans doute mûrement réfléchies, sortant de la bouche d’une ancienne réfugiée somalienne, ne sont pas sans rappeler le « Syndrome de Stockholm ».

Seulement, dans ce cas, et, en effet, dans celui de tous ces participants à ce 13ème « Special meeting » de la « Mont-Pèlerin Society », la psycho-analyse ne nous est d’aucune utilité. Cherchons plutôt un début d’explication dans l’œuvre de la politologue allemande Hannah Arendt (4) et sa théorie sur le totalitarisme, une intellectuelle dont l’œuvre se résume à cette phrase « Ich will verstehen ».

 

  1. La Révolution française, Henri Guillemin (1903-1992), historien français ayant vécu la majeure partie de sa vie en Suisse, à Neuchâtel, iconoclaste et pamphlétaire, orateur hors pair, doté d’un sens de l’humour grinçant, une qualité si rare pour un académicien, critiqué par ses pairs pour sa « méthodologie historique », bref, une sorte de professeur Raoult de la confrérie des historiens
  2. La « règle de Taylor » est une règle de politique monétaire, établie par l’économiste John B. Taylor en 1993, selon laquelle le taux d’inflation serait fonction du taux d’intérêt décidé par la Banque centrale et l’écart entre le niveau du PIB (Produit intérieur brut) et son potentiel, le potentiel du PIB étant le niveau du PIB le plus élevé, soutenable à long terme. Si le niveau de la production s’établit en dessus de la production potentielle les « facteurs de production » tournent « à plein régime » ce qui entrainera une augmentation du coût de ceux-ci, dû à la forte demande et, par conséquent, à une accélération de l’inflation. (Wikipedia) On notera, pour la petite histoire, que depuis la dernière crise financière en 2008 l’économie de certains pays tourne « à plein régime » (Chine, Etats-Unis), toujours selon les chiffres officiels, et il n’y a pas d’inflation.
  3. https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/qui-veut-la-peau-du-regime-iranien-211021
  4. Hannah Arendt (1906-1975), politologue allemande, et non philosophe comme elle n’avait de cesse de répéter, car elle se méfiait des professionnels de la pensée qui, selon elle, feraient trop facilement cause commune avec le pouvoir, connue pour son activité politique et ses écrits sur le totalitarisme et la philosophie de l’Histoire, connue également pour son concept de la « banalité du mal », concept issu d’une série d’articles, parus d’abord dans le magazine « The New Yorker » et publiés sous forme d’un livre par la suite, sur le procès du dignitaire nazi Adolf Eichmann en 1961 à Jérusalem.


21 réactions


  • Clark Kent Séraphin Lampion 2 juin 2020 09:26

    « Selon les penseurs « post-post-révolutionnaires » du 20ème siècle, le nouvel ennemi de la démocratie ne serait plus la bourgeoisie, mais « l’Etat providence » »

    L’expression « État-providence » ne date pas du vingtième siècle, mais du Second Empire, époque triomphante d’une bourgeoisie tellement fière d’avoir pris le pouvoir à l’ancien régime qu’elle a reconstitué une « noblesse d’empire ».

    Cette formulation a été employée pour la première fois par le député Émile Ollivier en 1864, pour ironiser et dévaloriser la capacité de l’état à mettre en place un système de solidarité national plus efficace que les structures de solidarité traditionnelles (charité chrétienne, etc.) en reprenant par dérision la doctrine sociale de l’église catholique dans laquelle on trouvait une légitimation explicite de la tutelle publique sur la sphère économique en se référant à la notion dogmatique de « Providence ».


    • Bruno Hubacher Bruno Hubacher 2 juin 2020 09:32

      @Séraphin Lampion
      Merci


    • Opposition contrôlée Opposition contrôlée 2 juin 2020 10:03

      @Bruno Hubacher
      D’autre part les sans culottes n’apparaissent pas en 1789 mais en 1792. C’est bien « soudainement investis d’une philosophie politique révolutionnaire » qu’il ont fait chuté la monarchie constitutionnelle de 1789, le 10 août 1792, date que l’historiographie officielle refuse de voir comme celle d’une deuxième révolution.


  • Laconique Laconique 2 juin 2020 09:46

    Simone de Beauvoir n’a rien écrit contre le néolibéralisme. Son combat contre les valeurs bourgeoises, la famille et l’Eglise, a au contraire contribué à détruire les derniers remparts contre une vision purement mercantiliste de l’existence. Bien d’autres que moi l’ont dit. Il est donc tout à fait logique que des disciples de Beauvoir promeuvent la dérégulation et l’économie de marché, c’est dans l’ordre des choses.


    • Bruno Hubacher Bruno Hubacher 2 juin 2020 10:10

      @Laconique
      Ce n’est pas spécialement à l’aspect du néolibéralisme proprement dit que je faisais allusion, mais plutôt à la libération de la femme du joug du paternalisme en général. Ce qui est proprement stupéfiant, à mes yeux, est le fait qu’actuellement le modèle sociétal du néolibéralisme est perpétuée par les femmes elles-mêmes. Les trois majeurs fabricants d’armes américains sont dirigés par des femmes. 


    • Opposition contrôlée Opposition contrôlée 2 juin 2020 10:11

      @Laconique
      et c’est pas un phénomène nouveau...

      Les déclamations bourgeoises sur la famille et l’éducation, sur les doux liens qui unissent l’enfant à ses parents deviennent de plus en plus écœurantes, à mesure que la grande industrie détruit tout lien de famille pour le prolétaire et transforme les enfants en simples articles de commerce, en simples instruments de travail.

      Karl Marx, Manifeste du parti communiste (1847)


    • Laconique Laconique 3 juin 2020 09:18

      @Bruno Hubacher

      Les liens entre féminisme et capitalisme ont souvent été faits :
      https://www.agoravox.tv/actualites/societe/article/feminisme-et-capitalisme-les-85992


    • Bruno Hubacher Bruno Hubacher 3 juin 2020 09:58

      @Laconique
      L’analyse est, à mon sens, un peu courte. Encore faut-il se mettre d’accord sur ce qu’on entend par féminisme. En réalité, il s’agit simplement d’une instrumentalisation, assez classique finalement, d’une cause par le capitalisme. La même chose vaut pour un autre phénomène du même genre, le soudain intérêt pour les droits des minorités sexuelles, or il s’agit là tout bonnement de l’exploitation d’un pouvoir d’achat intéressant d’une tranche de la population, autrement « sans intérêt ».


    • Laconique Laconique 3 juin 2020 12:24

      @Bruno Hubacher

      Je ne dirais pas que le féminisme est une cause comme une autre. L’atomisation des cellules familiales et la compétition narcissique entraîne une augmentation de la consommation. Par ailleurs donner le pouvoir aux femmes c’est augmenter la consommation, les femmes étant plus matérialistes et dépensières. La conjonction entre progressisme sur le plan des mœurs et libéralisation économique de la société a été très bien dépeinte dans les deux premiers romans de Michel Houellebecq, Extension du domaine de la lutte et Les particules élémentaires. Ce sont des pistes à creuser pour votre réflexion.


    • Sparker Sparker 3 juin 2020 14:40

      @Laconique

      « les femmes étant plus matérialistes et dépensières »

      Ce ne sont pas « les femmes » mais la condition féminine qui ne leur laisse que ces choix.
      (et pas forcément la majorité)


    • Sparker Sparker 3 juin 2020 14:40

      @Laconique

      « les femmes étant plus matérialistes et dépensières »

      Ce ne sont pas « les femmes » mais la condition féminine qui ne leur laisse que ces choix.
      (et pas forcément la majorité)


  • Yann Esteveny 2 juin 2020 09:49

    Message à Monsieur Bruno Hubacher,

    La liberté est un don de Dieu qui nous laisse choisir entre le Bien et le Mal, le Vrai et le Faux.
    La Révolution Française met en place une société gouvernée par l’argent avec comme principe le libéralisme mais présenté et vendu au peuple dans le packaging de « liberté individuelle du citoyen ». L’Angleterre avait déjà pris cette voie et les autres pays d’Europe suivront ce changement.
    Le libéralisme en France alors se dépêche de libérer le prix du pain générant famine chez les uns mais fortune pour d’autres. L’historienne Marion Sigaut explique bien cela.
    Depuis le libéralisme touche tous les domaines mais le citoyen-consommateur continue de s’illusionner à la fois sur sa liberté et le bien du « soma » qui lui est prodigué.

    Je vous invite à perdre vos illusions sur le personnage de Simone de Beauvoir.

    Respectueusement


    • Sparker Sparker 3 juin 2020 14:42

      @Yann Esteveny

      « Je vous invite à perdre vos illusions sur le personnage de Simone de Beauvoir »

      Mais encore ?


    • Yann Esteveny 3 juin 2020 16:02

      Message à avatar Sparker,

      Vous trouverez facilement cela sur Internet et même sur Agoravox.
      Le féminisme est à la défense des femmes ce que la psychanalyse est à la défense de la Psyché.

      Respectueusement


    • Sparker Sparker 3 juin 2020 19:49

      @Yann Esteveny

      Le « féminisme » c’est bien vaste et d’ailleurs je ne pense pas que tous les courants apprécient Simone de Beauvoir.
      Il me semblait quelle replaçait bien le débat sur les « conditions » féminine et masculine avec une approche qui tient plus de l’anthropologie que du sociétal mais je ne suis pas un expert loin de là.
      Si ma lecture n’est pas faussée, je trouve ça assez pertinent.
      On ne n’est pas homme ou femme, on le devient, c’est ce que j’ai compris.


  • sylvain sylvain 2 juin 2020 10:55

    article intéressant, mais j’avais pensé au vu du titre qu’on y parlerait de la liberté .

    Les adeptes du libéralisme utilisent le mot liberté comme un mantra, tout le temps répété et jamais explicité . Plus qu’une fable, la liberté individuelle est pour eux une sorte de graal, de mythe fondateur . Il serait intéressant de regarder ce qui se cache derrière ce mot, qui comme beaucoup de grand principes semble évident mais devient très problèmatique dès qu’on s’y penche . La liberté est à mes yeux avant tout un sentiment, et il semble évident que toutes ces personnes dominantes, quand elles parlent de liberté, parlent de leur pouvoir propre . Quand elles parlent de répandre la liberté, parlent d’hégémonie .

    Leur sentiment de liberté est une griserie de pouvoir ( il y en a bien d’autres possibles !), et on est peu surpris qu’ils veuillent la répandre au monde entier . Les élites de nos sociétés sont pathologiquement égocentriques et mégalomanes . Ces personnes, pour la plupart en tout cas, ne semblent absolument pas se comprendre elles mêmes et consomment l’humanité en ayant l’impression de répandre la félicité qui les saisi après chaque prise

     Ce sont des toxicomanes du pouvoir, qui utilisent le terme liberté pour ne pas se sentir coupables (comme c’est le cas pour la plupart des toxicos) et pour qu’on les laisse continuer à se fournir ou ils le veulent


  • caillou14 rita 2 juin 2020 11:13

    Le rôle d’un politicien est d’enfumé le peuple pour en faire son esclave !

     smiley


  • Le421... Refuznik !! Le421 2 juin 2020 18:26

    La liberté de chacun s’arrête... Là ou Jupiter le décide !!


  • Mohammed MADJOUR (Dit Arezki MADJOUR) Mohammed MADJOUR 2 juin 2020 19:52

    La contre-révolution française de 1789 : Je vous recommande la lecture du livre de Louis Daménie...

    https://www.agoravox.fr/culture-loisirs/extraits-d-ouvrages/article/revolution-contre-revolution-163040



  • Mohammed MADJOUR (Dit Arezki MADJOUR) Mohammed MADJOUR 2 juin 2020 19:55

    La dissertation de la mendicité des « droits de l’homme » qui a contaminé tous les pays et tous les peuples a tué l’humanité !

    Voir ma réaction d’hier à cet article :

    https://www.agoravox.fr/actualites/sante/article/le-coronavirus-c-est-plus-la-224717#forum5770758


  • JC_Lavau JC_Lavau 3 juin 2020 10:07

    A Rome, « libertas » était un terme strictement juridique : la condition juridique du romain qui n’était pas esclave.

    J’ai toujours vu les discussions sur « liberté » s’enliser dans le n’importe quoi et les affrontements passionnels.


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