mardi 17 décembre 2013 - par Claudius

La fin d’un monde

Je ne fais pas du tout référence à l’excellent ouvrage du bon Drumont au titre éponyme, ni aux nostalgies si finement exprimées dans Mon vieux Paris, quoi que .. Je sais mon papier révolutionnaire, incendiaire, libertaire, destructeur, infréquentable, je mets le feu aux poudres. Je ne vais pourtant pas demander pardon à la vieille dame Fnaim, très furibarde en ce moment, ni à messieurs les banquiers, ni à l’aéropage des notaires, ni à Monsieur l’Etat français, intéressé au premier chef par la perpétuation des illusions .. D’ailleurs, ici, il ne s’agit pas seulement de la France, mais du monde entier, dans la perspective de l’accouchement problématique du NOM. Je me contente ici de constater, de raconter, de chroniquer. Ce qui vaut ici pour Paris où New-York vaut aussi pour Bruxelles, Londres, Lille ou Lyon, Strasbourg ou Marseille.

La France, un mot en passant

Avec le prix d'un 37 m2 Metro Glaciaire à Paris, pour 500 000 ou un 50 m2, Métro Réaumur-Célapolice, pour 600 000, vous vous achèterez

  • Une vaste demeure en Bourgogne ou Périgord ou Lorraine
  • Le jardinier qui va avec pendant dix ans au moins
  • L'aide ménagère dévouée pendant dix ans également
  • Un peu d’air pur, des terrains, le privilège de garer facilement le Bazou, la clef dessus

Et en plus, vous n’aurez plus besoin de bosser, ou presque. Et en plus votre investissement sera protégé, absolument protégé (sauf forces majeures). Et en plus, la prime de qualité de vie, y'a pas photo, vous l’aurez ..

Maintenant, si vous ne vous entendez pas bien avec vous-même, si vous êtes arrivé au stade du zombi achevé, c'est à dire vidé, sans ressort ni appétit pour la vie tout simplement, restez à Paris, sa pollution, son bruit, ses coûts exorbitants, ses sombres perspectives, sa vie « culturelle ». Je vous l’avais dit, je ne vais pas me faire que des amis.

Mais, en tout premier, l’Amérique, qui donne le ton

« Le nombre d’appels est étonnant, tout comme le nombre de personnes à qui l’on fait visiter chaque jour des terres » dit Donald Busby le patron de Country Places

« Il y a seulement quelques années, je n’avais pas entendu parler de ces gens là, c’est même de tous les coins de l’Amérique qu’on nous appelle désormais, pour acheter ce nouveau type d’immobilier retiré des villes »

« La plupart du temps, au bout de quelques minutes d’entretien … ils formulent leur besoin d’endroit bien tranquille, d’espace pour produire quelques légumes, élever quelques animaux et disposer de place et d’espace conséquent »

« Certains sont très prudents poursuit Donald Busby, mais la plupart ne tournent pas autour du pot. Ils déballent assez vite leurs craintes d’une part, ce qu’ils veulent précisément d’autres part. Côté craintes, ils évoquent souvent les risques d’effondrement de l’économie, pour d’autres, c’est la peur de se voir coupés d’électricité, privés de nourriture. Quelques-uns, les mieux renseignés, nous parlent d’ENP, vous savez, ces engins capables de mettre par terre tout les réseaux, et de bien d’autres menaces encore. Presque tous ceux qui choisissent le Plateau de Cumberland au Tennessee redoutent à terme les émeutes, la défaillance des autorités … que l’état mette la clef sous la porte … »

« Mieux vaudra ne pas devoir rester en ville en cas de disette, ou en cas de panique » ajoute Busby.

Pourquoi le Plateau de Cumberland

Un nouvel ouvrage du célèbre Jo Skouzen, Strategic Relocation, nous fournit une première explication. Il constate que le Plateau de Cumberland est un endroit ideal pour acheter de l’immobilier pour tout l’Est américain : une faible population, sur les hauteurs, de grands espaces verdoyants et nourriciers, un habitat dispersé, rural, protégé par la puissante barrière naturelle que représentent les Appalaches .. Oak Ridge, une cible certaine « au cas où » est du très mauvais côté pour Big Apple. Un argument !

Quel que soit le regard qu’on porte sur le phénomène en gestation, l’immobilier de la région s’en ressent très positivement, et dés maintenant dit Busby.

« On veut habiter sur la Plateau, qu’est ce que vous avez à proposer ? ». C’est le genre de questions qu’on a toute la journée. Et il ajoute : Voyez-vous, les espaces ruraux, les endroits retirés – secluded – le calme et la tranquillité, c’est ça qui à la cote aujourd’hui.

Et comme nous l’avons fait pour Paris, il fait le calcul pour New-York : 9 millions de dollars l’appartement au 250 West Street, Tribeca .. Bon, pour ce prix on aura quand même 4 000 square feet, ft2, soit 372 m2 selon la loi Carrez. Faut quand-même être osé !

Mr. Davis and his family decided to make a strategic relocation to the Cumberland Plateau. After falling in love with the area and all it has to offer, he came in contact with Country Places Inc.. He believed so much in their business philosophy of making great land available to ordinary people who may need a second chance, that he sought to become a minority owner and went to work immediately helping others who desired to relocate to what Mr. Davis considers to be "the Safest Place in America to live and raise a family". He loves God, people and land. "Helping others have an opportunity to locate, acquire, and develop raw land into a sustainable living environment is a dream come true for me."

Quote from Country places Internet Site

Meet our family who loves rural land and want to make it available to you .. dit Don à :

http://www.countryplacesinc.com/index.php/the-country-places-family.html

Voir aussi

http://www.250weststreet.com/Availabilities



16 réactions


  • alinea Alinea 17 décembre 2013 10:56

    C’est quoi votre truc ? Envoyez tous ces connards pourrir la campagne et détruire le peu de culture locale qui y reste ? Faire flamber les prix pour que les autochtones n’aient plus que des cabanes de jardin pour dormir, à moins qu’ils ne deviennent les larbins des premiers ? Faut-il être un citadin débile pour proposer ça : ils n’ont pas besoin de vous les citadins pour pourrir le monde dans tous ses recoins !


    • Claudius Claudius 17 décembre 2013 19:38

      On comprend votre juste courroux, mais ni moi ni personne ni vous n’y peuvent rien, rien du tout

      Ce nouvel exode naissant n’en est qu’au commencement

      Vous verrez ..


    • Le Yeti Le Yeti 18 décembre 2013 08:27

      Au lieu de s’interroger sur les motivations (au demeurant sans prétention) de l’auteur, ne serait-il pas plus judicieux de se pencher sur celle(s) de ces nouveaux exilés ? ...
      D’autant plus que l’auteur ne prône rien ni n’invite à quoi que ce soit.


    • Le Yeti Le Yeti 18 décembre 2013 08:28

      Ceci dit, parodiant une vieille plaisanterie sur la Bretagne, je dirais : "La campagne ça craint ! Y’a des vaches qui chient partout, pleins de bestioles qui mordent ; le jour tous les autochtones complotent (Ils appellent sournoisement cela ’des relations de bon voisinage’) et la nuit est pleine de bruits bizarres. N’y allez surtout pas ! Non ; laissez donc la campagne aux campagnards ...« 
       smiley
      Ben quoi ? J’aime pôo la concurrence ...

       »Notre vie est entre nos mains et entre les mains de personnes d’autre."  Moi.
       


    • Claudius Claudius 18 décembre 2013 11:21

      Ben oui le Yeti, judicieuse observation à l’adresse d’Alinéa qu’on sait plus perspicace en maints endroits. Mais de temps à autres, on s’emporte, coup de sang .. coup de reins, coups de gueule ..


      Quant à ce qu’on dit en la Bretagne, j’en fait grands usages, je dis tout le temps aux vacanciers : partez, c’est trop dangereux et trop anxiogènes nos trous perdus

      Une anecdote, une histoire vraie : 

      Un couple de parisien dans l’un de nos gîtes, la nuit ..

      La femme pousse son mari, c’est passé minuit ..

      - T’arrêtes pas de bouger, tu m’empêches de dormir ! 

      La scène se répète, la femme de plus en plus enervée

      - Mais je bouge pas dit le mari soudain réveillé 

      Si ! ça bouge .. il soulève les oreillers, le polochon ..

      Une couleuvre, d’un m 20 de long

    • Le Yeti Le Yeti 18 décembre 2013 12:00

      Bonjour Claudius.

      J’aime beaucoup ton article car il n’en dit ni trop, ni pas assez. Tu présente bien un sujet en faisant le choix de t’en tenir là (du moins pour commencer, peut-être). Cela change de certaines diatribes qui partent dans tous les sens et n’arrivent au final nulle part. De plus, j’aime beaucoup ton sens du verbe ; sans parler de ChateauBriant, ton discours est construit, le langage riche et les images et tournures littéraires justes et édifiantes. Voila une prose en elle-même bien agréable à lire.
       

      Pour en revenir au contenu justement, voici une de vidéo de M. Baronnet présentant sa maison autonome et expliquant ce choix sur une chaine de grande écoute.
      Prêtez tout particulièrement attention aux réactions des invités ...
      Elles divergent tant par leur opinion (Très bien ; chacun pense ce qu’il veut) que par leur ouverture d’esprit ou faculté de remise en cause des choses ou des dogmes.


  • claude-michel claude-michel 17 décembre 2013 11:18

    On rêve un instant et puis on se pose des questions pour la suite.. ?

    Existe t il un endroit idéal pour vivre.. ?
    Je crois que cet endroit se trouve dans sa tête.. !

  • vesjem vesjem 17 décembre 2013 17:52

    @ bon article révélateur
    entendu hier sur radio propafrance : la moitié des immeubles des champs élysées appartiendraient à des émirs (#)  


  • eau-du-robinet eau-du-robinet 18 décembre 2013 02:02

    Bonjour Claudius,

    C’est bien ’’ La fin d’un monde ’’ civilisé (libre, égalitaire et fraternel) !

    Entre 6 et 10 millions de mètres carrés de bureaux en trop en Ile-de-France ! L’équivalent de 150.000 à 250.000 logements !
    source

    Les promoteurs préfèrent construire des immeubles de bureaux. Le système est vicié.

    Autre exemple :

    Les locataires de la rue Pradier dans le 19ème arrondissement étaient menacés par une opération de « vente à la découpe  » programmée par leur propriétaire, la « foncière », plutôt le spéculateur immobilier, Gécina, tristement connu le notre 15ème. source

    Gecina n’est pas une vieille société. Elle fait partie, avec Unibail ou Klépierre, de ses sociétés parasitaires, tantôt promoteurs, tantôt seulement spéculateurs immobiliers, qui se sont constitué des patrimoines gigantesques depuis la fin des années 90, grâce à des législations d’exception et à la bienveillance de collectivités locales comme la Ville de Paris. source

    Gecina obtient ce qu’elle veut : elle encaisse la vente de l’immeuble à un prix très correct (que la Ville n’ose pas divulguer !). C’est ainsi la collectivité qui paye pour un immeuble déjà habité, dont les loyers sont en dessous de la moyenne. C’est l’argent du contribuable et celui du logement social (emprunt sur le Livret A) qui sont sollicités. Espérons qu’il n’y a pas encore de compensations tacites pour Gecina ! source

    Autre exemple parlent, expliquant la hausse des prix immobiliers et de location en région parisiènne.

    ’’Mais, en tout premier, l’Amérique, qui donne le ton ’’

    L’affaire commence en 2003 lorsque le fonds d’investissement américain Westbrook Partners rachète à deux sociétés foncières françaises une centaine d’immeubles parisiens. Dans le lot se trouvent de nombreuses bâtisses hausmanniennes en pierre de taille des quartiers bourgeois. La société américaine se lance aussitôt dans une opération de « vente à la découpe », c’est-à-dire appartement par appartement. source

    Apparu dans les années 90, ce système connaît un fort développement depuis quelques années et concernerait 55 000 ventes à Paris, soit 3 000 à 3 500 logements par an. La banlieue parisienne et les métropoles de province comme Lyon et Marseille sont à leur tour touchées. Profitant de la flambée des prix de l’immobilier et avant un possible retournement de tendance, la plupart des investisseurs institutionnels (banques, compagnies d’assurances, etc.) vendent en effet leur patrimoine locatif à des fonds d’investissement ou des marchands de biens. « Les professionnels ont aujourd’hui une vision plus froide de l’immobilier, reconnaît Stéphane Imowicz, pdg d’Ad Valorem, spécialiste de ce genre d’opération. Les institutionnels vendent tout ce qui ne rapporte pas assez, quelle que soit l’habitation, aussi prestigieuse soit-elle ! » source

    Après avoir acquis l’immeuble en bloc, les marchands de biens se chargent alors de le revendre appartement par appartement. Avec à la clé une juteuse plus-value : acheté 3 200 euros par Westbrook en 2003, le mètre carré dans les logements du square du Roule (8e arrondissement) est aujourd’hui commercialisé par ses intermédiaires à... 6 500 euros. source

    Ma conclusion

    L’état français voire les gouvernements successives, avec leur politique de la libéralisation des marchés ont contribue à cette situation qui est devenue intenable. Les hommes politiues ont soutenue une politique qui privilège de plus en plus les intérêts privées bien avant l’intérêt général (voire public) !

    L’abbée Pierre c’est battu depuis plusieurs dizaines d’années pour le gens sans logements, ’’sans trop de succès’’ quand on prend en compte la situation actuelle.

    On n’écoute pas les pauvres, pire encore on les exploite de plus en plus.

    Le modèle de la libéralisation des marchés voire la mondialisation imposé par les Etats-Unis comme seul modèle viable à lamentablement échoué. Cette mondialisation est dévastateur.

    Qui dit logement, doit aussi penser à ceux sans abri.

    141 500 personnes étaient sans domicile en France métropolitaine début 2012, soit une progression de près de 50 % depuis 2001 selon les chiffres de l’INSEE

    L’UPR propose de Lancer immédiatement un grand programme de construction de logements sociaux.

    Cette relance visera à la mise en chantier de 80 000 logements sociaux par an EN PlUS de ceux prévus. Elle sera financée par la récupération des fonds versés en pure perte à l’UE, avec pour objectif de résorber en 6 ans la pénurie de logements sociaux.

    Programme de Libération Nationale - UPR


    • bert bert 18 décembre 2013 06:12

      euh & avec les tours de bureaux on fait des nuages......



    • Claudius Claudius 18 décembre 2013 07:25

      AVE H2O


      Bien apprécié votre commentaire fort bien renseigné

      J’ai bien fait d’attendre un peu avant de prévenir mes cercles de la publication de mon article : la présence de votre intervention est d’importance ( grand ) Kapital ..

      j ’ai croisé quelques fois Stéphane Imowicz d’Ad Valorem, son permanent sourire trés-aimable éclaire son visage d’une lueur éclatante de réussite .. Et encore, l’image est chétive

      Je reviendrai sur vos sources, excellentes et judicieuses pour l’affranchissement des intéressés et la mise à mal des prédateurs, qui d’ailleurs, n’ont plus besoin de personne pour être démasqués

      Bonne nuit H2O, bonne nuit Bert, à demain

    • eau-du-robinet eau-du-robinet 18 décembre 2013 09:49

      Bonjour Claudius,

      C’est avec plaisir. smiley


Réagir