mercredi 22 mai 2013 - par Le Canard républicain

La fine fleur du libéralisme économique au 11e sommet européen des Affaires

« Choisis la pilule rouge, tu restes au pays des merveilles et on descend avec le lapin blanc au fond du gouffre » Morphéus

 

L'avenir de l'industrie européenne était au centre des discussions de la 11e édition du European Business Summit (EBS), intitulé « Ouvrir des possibilités industrielles ». Comme un symbole, l’avionneur « européen » Airbus avait annoncé l’année dernière la construction d’une usine dans l’Empire américain pour y produire des A320. Le maintien de l’austérité budgétaire fut préconisé lors de ce sommet, notamment par Jürgen R. Thumann. L’EBS est une initiative conjointe de BusinessEurope et de la Fédération des Entreprises de Belgique.

D’après le programme [1] disponible sur le site de la Commission européenne, d’autres questions ont été abordées, en particulier la relation transatlantique. William E. Kennard, « l’ambassadeur de l’Empire américain auprès de l’U.E. », est intervenu sur la perspective du marché transatlantique.

Le 17 mai dernier, le site euractiv.com nous apprenait que « Des organisations d’entreprises européennes se sont associées jeudi (16 mai) à l’European Business Summit afin de demander instamment la mise en place du Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (PTCI). La décision de créer une alliance d’entreprises européennes pour le PTCI intervient à la suite d’une action similaire menée en avril par des sociétés américaines qui ont lancé la Business Coalition for Transatlantic Trade. Les négociations devraient commencer dès le mois de juin et les parties prenantes appellent à une résolution rapide des différences dans les relations commerciales les plus importantes au monde, ce qui pourrait prendre plus de deux ans. Jürgen R.Thumann, le président de BusinessEurope, a déclaré, lors du lancement de l’alliance européenne, que cette dernière s’engageait à aider les gouvernements tout au long des négociations et qu’elle ferait tout son possible pour que l’accord soit conclu. [...]. L’alliance est composée de BusinessEurope, une fédération qui représente les plus grandes entreprises d’Europe, de la Chambre américaine de commerce, du Transatlantic Business Council et du Forum des services européens ».

D’après le communiqué de presse donné par BusinessEurope [2], cette alliance est plus large : on y retrouve en particulier le Transatlantic Policy Network dont le président honoraire européen est Peter Sutherland.

Parmi les intervenants « prestigieux » lors de l’EBS, notons la présence de Bernadette Ségol, Secrétaire générale de la Confédération Européenne des Syndicats. Cette organisation avait soutenu le traité constitutionnel européen de 2005 : « Le Comité de direction de la CES soutient la Constitution européenne comme " Point de départ " de nouveaux progrès vers des valeurs sociales plus fortes dans l’Union européenne » [3].

Capture d'écran

Bernadette Ségol avait participé en 2011 à l’Université d’été du MEDEF. Le 07/09/2011, elle déclarait que « L’Europe ne doit plus hésiter. Ses dirigeants doivent franchir un cap vers davantage de solidarité et de fédéralisme avant que l’Europe ou l’euro se cassent la figure ». Le 24 janvier 2013 [4], elle a rencontré Lucio Levi, Président du Movimento Federalista Europeo. Il est vrai que le MEDEF a une priorité : le fédéralisme européen.

J.G., Tridi 3 Prairial an CCXXI

P.S. : Marché & Union transatlantique sur Radio Aligre.



2 réactions


  • Daniel D. Daniel D. 22 mai 2013 16:00

    La vassalisation effective des pays européens est en route. Le marché transatlantique acteras la dépossession totale du pouvoir des peuples sur leur vie. Bienvenu aux OGM, au viandes aux hormones et autres saletés débilitantes, sans aucune possibilité de s’y opposer.

    NON au marché transatlantique, cela ne doit pas être, et pour l’empêcher il n’y as aucune solution en restant dans l’europe. Les prosélytistes du libertarisme sont un danger pour les peuples, il ne pronent que la loi de la jungle, et veulent un mondialisme dont l’argent est l’alpha et l’omega.

    Il faut sortir de cette europe et de l’euro, virer les traitres qui ont participé a la dépossession de nos souveraineté et de nos biens, et refuser ce marché transatlantique qui ne feras que nuire encore plus a nos économies.

    Maintenant que les pacifistes, les indignés, les adeptes de manifs ont enfin comprit que le calme n’apporte rien, on vas pouvoir commencer a faire bouger les choses. Qu’est ce qui as fait reculer les bulldozers a notre dame des landes ? l’action !!

    Si les français ne veulent pas de l’esclavage pour leur enfants, il vas falloir qu’ils prennent en compte les leçons de l’histoire, et qu’ils se lèvent !


  • BA 23 mai 2013 08:42

    Des fédéralistes.


    Beaucoup de syndicalistes français sont des fédéralistes.

    Bernard Thibault avait voté « oui » au référendum sur la Constitution européenne.

    L’aveuglement d’une partie de la « gauche » est désespérant.

    Le traité de Lisbonne est libre-échangiste.

     

    L’article 206 grave dans le marbre le libre-échange mondial généralisé :

     

    « Par l’établissement d’une union douanière conformément aux articles 28 à 32, l’Union contribue, dans l’intérêt commun, au développement harmonieux du commerce mondial, à la suppression progressive des restrictions aux échanges internationaux et aux investissements étrangers directs, ainsi qu’à la réduction des barrières douanières et autres. »

     

    http://consilium.europa.eu/uedocs/cmsUpload/st06655.fr08.pdf

     

    Cet article était présent, mot pour mot, dans le Traité établissant une constitution pour l’Europe de 2005.


    Les électeurs de gauche qui votent « oui » aux traités européens ont une responsabilité écrasante : les traités européens placent l’ouvrier français en concurrence directe avec l’ouvrier du Bangladesh.


    Les ouistes de gauche ont une responsabilité écrasante dans la désindustrialisation de la France.


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