jeudi 28 octobre 2010 - par
La France et la corruption...
Le 26 Octobre 2010, à Berlin, l’ONG Transparency International a publié son rapport annuel sur l’état de la corruption dans le monde. Notés de 0 (les plus corrompus) à 10 (les plus intègres), les Etats sont triés selon leur IPC : Indice de Perception de la Corruption. Le bilan de cette année 2010 est décevant : sur les 178 pays notés, plus de 75 % de ceux-ci ont une note inférieure à 5. La corruption est donc une réalité tangible dans plus de 120 pays…. Et la France dans tout cela ? Peu brillante… 25°place avec une note de 6.8, une place en moins qu’en 2009, la France n’est pas un pays intègre aux yeux du monde…
Un rapport fondé sur une donnée aussi volatile n’a qu’une pertinence relative. Cependant, il faut comprendre que la note accordée aux pays est une tendance à la corruption, une relative facilité des dirigeants de pouvoir abuser du pouvoir qu’ils ont. Il faut donc extraire un point essentiel de cette étude internationale : la corruption au sein de la France grandit grâce à la perversion des institutions, qui ne remplissent plus leur rôle.
Les institutions doivent être les remparts contre la corruption du gouvernement, qu’il soit républicain, parlementaire ou royaliste. Par le biais de contrôles réguliers, de contraintes judiciaires et législatives, les institutions doivent être les garantes de l’intégrité du gouvernement, des élus et des dirigeants. Or, force est de constater qu’en France, les institutions ne réalisent plus ce contrôle des élus : il en résulte une inexorable multiplication des abus de pouvoir, des fraudes à gogo et autres infractions ! « Les institutions doivent être la garantie du peuple contre la corruption du gouvernement » disait Saint Just…
Les actes odieux d’abus de pouvoirs se multiplient, dénoncés par quelques médias quelque peu courageux et surtout, indépendants. Angolagate, attentat de Karachi, Affaire Woerth-Bettencourt, les cigares de Christian Blanc, les petits plaisirs d’Alain Joyandet, scandale des décorations, sans parler des hôtels de luxe de Christian Estrosi ! L’intérêt privé a-t-il fini de remplacer l’intérêt public ? L’arrivisme et l’égoïsme régissent ils la politique républicaine d’aujourd’hui ?
La justice française n’est plus indépendante aujourd’hui en France, à l’instar des médias. Le rapport de Transparency International met en avant les dérives politiques : « le projet de suppression du juge d’instruction et la nomination contestée d’un certain nombre de procureurs conduisent les observateurs internationaux à s’interroger sur l’indépendance et les moyens d’action de la justice française pour mener à bien des enquêtes dans des dossiers politico-financiers sensibles. » De même, il faut noter que la France est censé avoir mis en application depuis le 29 Septembre 2000 les recommandations anti-corruption de la Convention sur la Lutte contre la Corruption des Agents Publics. Daniel Lebègue, président de TI France dénonce : « Par ailleurs, dix ans après la ratification par la France de la Convention OCDE, la justice française n’a conduit à son terme presque aucune des procédures engagées pour corruption d’agent public étranger, ni prononcé de condamnation. ».
Arrêtons de nous voiler la face. Les institutions françaises doivent retrouver leur indépendance, redorer leur blason : la justice doit retrouver son indépendance et un véritable contrôle des dirigeants et des élus français. Les sentences rendues doivent être exemplaires ! La corruption et les abus de pouvoirs doivent être combattus avec la plus grande âpreté et condamnés avec la plus grande fermeté !