mardi 1er septembre 2015 - par Saltz

La France périphérique de Christophe Guilluy annonce une évolution des forces politiques, la disparition du PS et une autre bipolarité

La France Périphérique, Comment on a sacrifié les classes populaires Broché – 17 septembre 2014 de Christophe Guilluy.

La France Périphérique, Comment on a sacrifié les classes populaires – 2014 - de Christophe Guilluy {JPEG} Christophe Guilluy, géographe de formation, est un des experts les plus écoutés des élus et de leurs collaborateurs dans les territoires. Il travaille sur des études chiffrées de la démographie.

Dans son livre sorti l'an dernier, mais qu'à tort je n'avais pas encore lu, on y trouve plusieurs idées fortes :

  • la création de richesse se fait dans les métropoles au détriment de la périphérie.

  • En conséquence, plus on se rapproche du cœur des métropoles, plus les habitants sont riches et occupent des positions élevées dans la société.

  • A contrario, plus on s'en éloigne, plus on trouve des pauvres et des laissés pour compte. Cela représente un peu plus de 34.000 communes (sur 36.000), soit 60% de la population française, proportion dont les trois quarts appartiennent eux-mêmes aux catégories populaires. On est loin des romans de Balzac qui décrivaient les strates de la société réparties dans le même quartier, voire dans le même immeuble.

Il existe cependant des pauvres dans les logements sociaux, mais le clivage social se double d'un clivage ethnique : dans l'hexagone 50 % des habitants des zones urbaines sensibles (ZUS) sont des étrangers, et en Ile-de-France 64%.

Les deux populations, la riche et la pauvre, cohabitent sans vivre ensemble, par exemple en se jouant de la carte scolaire.

Les gens modestes, y compris les jeunes et les retraités peu pensionnés, ne peuvent profiter d'un immobilier cher et ne veulent pas des zones à forte densité d'étrangers. Ils s'éloignent des centres villes et s'exilent dans les communes lointaines en payant cet éloignement au prix fort : transports en commun rares, frais automobiles élevés, avantages culturels faibles et difficultés de changer de travail, voire d'en trouver. Quand on dit « frais automobiles élevés », cela peut signifier un tiers du revenu d'un smicard qui ne dispose pas de transport commun, ô Bobo ennemi juré de l'automobile dans ta ville.

Du point de vue politique, Christophe Guilluy affirme que les partis de gouvernement, l'UMP (devenus Les Républicains) et le PS, sont pro-européens, ce qui va dans le sens des sentiments de la partie aisée de la population et à l'encontre du ressenti des habitants de la partie périphérique.

Comme le FN s'est positionné sur le créneau délaissé, c'est lui qui engrange les voix de ce qui était avant l'électorat de gauche. Et dire que j'entends encore à la télévision, de beaux esprits s'étonner que le FN gagne des voix là où il n'y a pas d'immigrés ! Encore faudrait-il que les commentateurs patentés s'instruisent. Peut-être se réveilleront-ils le jour où le parti adverse des Républicains se rebaptisera « Les Démocrates ».

Christophe Guilluy schématise en définissant l'électorat UMP comme des cadres du privé et des retraités du privé et l'électorat du PS comme des fonctionnaires en activité ou en retraite. Pour lui, la dynamique de la baisse des emplois de la fonction publique contraint le PS à la disparition. Et comme ce sont les personnes âgées qui se mobilisent davantage pour voter, l'UMP a encore de beaux jours.

Nous allons donc sur une nouvelle bipolarisation qui ne sera plus gauche-droite mais pro et anti-européenne - ces concepts de gauche et de droite ne signifient plus rien pour les électeurs.

En l'absence d'autres choix possibles et crédibles, c'est le Front National qui récolte les voix de la France périphérique anti-européenne.

On aurait pu penser que ceux qui avaient placé leur cœur à gauche allaient se réveiller et prendre en compte la nouvelle donne démographique. Mais à entendre des noms de partis avec le mot « gauche » qui a été dévoyé, on voit qu'ils n'ont rien oublié, mais aussi rien appris et rien compris et que ce ne sont pas eux qui vont tirer les marrons du feu aux prochaines présidentielles.

Le livre est riche. Je ne l'ai abordé que sous un angle. Il a de plus le mérite de se baser sur des études sérieuses et non pas sur les habituelles élucubrations d'olibrius à science infuse.

A lire.



20 réactions


  • robert 1er septembre 2015 10:25

    "En l’absence d’autres choix possibles et crédibles, c’est le Front National qui récolte les voix de la France périphérique anti-européenne." comme quoi le mensonge et la tromperie ont de beau jours devant eux.


    • non667 1er septembre 2015 14:44

      @robert
      comme quoi le mensonge et la tromperie ont de beau jours devant eux.

      mis au parfum par les 30 ans qu’ils se le sont fait mettre par derrière eux ça ne pourra être pire !


  • eric 1er septembre 2015 12:01

    J’avais lu le premier. Vivement intéressant. Puis, rencontré l’auteur à la maison. Sentiment général, quand on a été formé à la socio, géo, and co, on est souvent quand même victime de la vulgate socialisante. Il était en train de s’en débarrasser mais il restait du boulot.

    Pas encore lu celui-ci. Mais enfin, il y a quand même des indices que la désintoxication intellectuelle n’est pas encore complète.

    Il n’y a en gros jamais eu d’électorat populaire à gauche. Les raisons sont doubles.

    L’électorat « ouvrier est historiquement caractérisé par des taux d’abstentions gigantesques. On serait descendu aux alentours de 70% depuis que les ouvriers votent FN...

    Dans les 20 à 30 de gens répertoriés comme »ouvriers« dans l’électorat potentiel et qui votaient,on ne faisait jamais la distinction fonction publique et privé. Or, une partie de la fonction publique était et est encore labellisée ouvrier. Mais ces gens par leurs modes de vie, leurs condition de travail, leur niveau de mobilisation et d’encadrement, et même de formation, sont des fonctionnaires et pas des ouvriers.

     »L’ouvrier« de gauche typique, c’est Besancenot... Bac plus pas mal et peu d’aliénation ou d’exploitation par ses patrons.

    L’image de prolos petits blancs relégués plus ou moins par choix dans des campagnes mal desservies, sous-estime le rapprochement considérable entre villes et campagne.
    En complément de Guilly, on peut lire Le Goff et sa »fin du village".

    L’interpénétration est croissante. les rurbains bobo font semblant de choisir la nature, mais fuient en réalité la bulle immobilière et la monopolisation des subventions en zone urbaines par les hiérarques socialo.

    Que les PS et ses affidés soient en train de se recroqueviller sur une sociologie ( ne votent pour eux que les gens qui y ont un intérêt matériel égoiste) est un fait établit par les résultats électoraux.

    Penser que leur capacité de nuisance va disparaitre rapidement, ou qu’ils vont par miracle devenir démocrate est une illusion.


    • Saltz Saltz 1er septembre 2015 18:29


      @eric
      L’institut d’enquêtes et de sondage publie un document à la page
      http://www.harrisinteractive.fr/news/2014/02062014.asp

      qui indique les votes pour les élections européennes 2014.

      Chez les ouvriers, 45 % ont votés FN contre 8% pour le PS,
      chez les indépendants et chefs d’entreprises c’est 28% vs 4%

      50 % des électeurs du PS sont des inactifs et 7 % sont des ouvriers.
      33 % des électeurs du FN sont des inactifs 24 % sont des ouvriers.


    • eric 1er septembre 2015 20:00

      @Saltz Oui, mais à nouveau, cela reste une illusion d’optique. La réalité est encore pire. Tant au PS que dans les autres partis de gauches, les soi disant ouvriers qui votent pour eux sont en réalité des fonctionnaires, avec notamment des taux de participation de fonctionnaires et non d’ouvriers.

      Il n’y a jamais eu réellement d’électorat « populaire » à gauche. C’est un truc de classe moyenne,largement publique et para publique.

      Le vrai populo a d’abord, peu voté, ensuite voté à droite et enfin très marginalement à gauche.
      L’avènement du front, c’est aussi l’accès de large pan d’électorat populaire à la participation démocratique. C’est pourquoi le FN EST, un progrès démocratique, mais aussi pourquoi il défrise surtout les gauches. On ne peut plus prétendre être une avant garde quand le prolétariat vote, et vote contre vous.... !


    • Captain Marlo Fifi Brind_acier 2 septembre 2015 07:50

      à l’auteur,
      Les présentations des résultats électoraux sont faussées dans la mesure où ils font référence aux % de votes exprimés, et pas aux % par rapport à l’ensemble des électeurs qui sont plus de 46 millions.


      - 22% pour le FN, avec 50% d’abstention, le poids réel du FN est de 11% par rapport aux 46 millions d’électeurs. En électeurs, cela fait 5, 5 millions d’électeurs.

      - 30 % pour l’ UMP = 15% des électeurs
      - 20% pour le PS = 10% des électeurs.


      L’auteur tombe dans le même travers que les journalistes et les Partis politiques, faire croire que le FN progresse, alors que depuis 40 ans, le FN plafonne à moins de 13 ou 14% de l’ensemble du corps électoral.


    • Saltz Saltz 2 septembre 2015 08:09

      @Fifi Brind_acier

      Je suis conscient des abstentions.

      J’attirais l’attention sur la répartition des voix chez les votants.


  • V_Parlier V_Parlier 1er septembre 2015 14:48

    Je n’ai pas lu le livre, mais si sa conclusion correspond à celle du billet il doit être de bon sens. La France a connu plusieurs phases de délocalisations successives (consenties et non fatalement subies) faisant disparaitre progressivement les emplois en dehors des métropoles, rendant ainsi ces dernières inabordables alors que les villages meurent et deviennent des dortoirs pour retraités, ou encore des villages de vacances à 60% de résidences secondaires, pour les plus jolis. Bref, plus de place pour les pauvres qui veulent travailler, à part dans des coupe-gorge de périphérie. C’est çà le « social-libéral » d’aujourd’hui !


  • COVADONGA722 COVADONGA722 1er septembre 2015 15:56

     les éduqué devrait bénir l’existence du fn dont l’unique fonction est de maintenir la colére des sous-chiens dans les urnes

    yep , le jour ou la majorité invisible de ce sol , vas décider que le vote n’est pas l’ultime épée , surgira une jacquerie populaire et identitaire qui nettoiera cette porcherie...


  • ddacoudre ddacoudre 1er septembre 2015 16:13

    bonjour salts

    cet ouvrage à l’air intéressant mais cela fait longtemps que je sais que la périphérie des villes sont les lieux de résidences des barbares. c’est en ces terme qu’en 1897 casimir Perrier ancien président de la république s’exprimer pour désigner tous les citoyens pauvres qui cernaient les centre ville. naturellement électoralement ils ne constituent pas et non jamais constitués les troupes du socialisme ayant milité toute mon existence j’en sais quelques choses, d’autres avant moi l’avaient expliqué notamment la Boétie dans son discourt sur la servitude volontaire.les troupes des socialistes se sont évaporés .La fonction publique est passé de 4 386 000 en 1998 à 5 600 000 en 2013 hors hollande à fait 10 272 705 voix au premier tour.. s’il y a un point de vue que je partage c’est l’écroulement du PS et si les républicain ne parviennent pas à tromper les citoyens pour s’imposer comme un parti neuf il y aura une recomposition au tour de la social démocratie que représentent Hollande et Huppé sachant que hollande sera remplacé par Valls .tandis que les frondeurs iront rejoindre un projet de réhabilitation de la gauche que défend Mélenchon et qui a bien du mal a voir le jour, tandis que la dérive décomplexé de la droite refondera avec le FN dédiabolise un parti « fascisant ».
    http://ddacoudre.over-blog.com/il-faut-que-l-ump-et-le-ps-implose.html.
    cordialement.






    • Saltz Saltz 1er septembre 2015 18:41

      @ddacoudre

      Je suis d’accord avec le livre : droite et gauche ne signifient plus rien.
      Ce sont des mots-clés pour personnes âgées qui se rappellent leur jeunesse.

      Mais qui est capable de donner une définition ?
      Et qui, parmi ceux qui en seraient capables, pourraient certifier que les partis dits de droite ou dits de gauche répondent aux labels ?

      En 50 ans, j’ai vu la société se transformer, dans le mode de vie, dans les moeurs, dans les moyens techniques disponibles.

      La religion a disparu.
      Les balises de l’ancienne époque aussi.

      Pour imaginer l’avenir on ne peut plus utiliser les règles du passé.


    • Saltz Saltz 2 septembre 2015 08:13

      @ddacoudre
      « périphérie des villes sont les lieux de résidences des barbares »

      Toutes les banlieues ne sont pas des coupe-gorge.

      La proximité du centre de la mégalopole renseigne sur la position sociale,
      Son éloignement ne veut pas dire délinquance.


  • Rincevent Rincevent 1er septembre 2015 22:30

    Une partie de l’explication de l’évaporation de l’électorat du PS, le point de vue intéressant de Michéa : http://www.marianne.net/Jean-Claude-Michea-Pourquoi-j-ai-rompu-avec-la-gauche_a227358.html


    • Captain Marlo Fifi Brind_acier 2 septembre 2015 08:06

      @Rincevent
      J’aime bien Michéa, mais il plane à 3000 pieds, comme tous les théoriciens de Gauche.
      Il y a le feu au lac, il serait temps de quitter la théorie pour la réalité, analyser les expériences qui se font dans la réalité, en Amérique latine par exemple, sur lesquels ils crachent tous avec mépris, incapables qu’ils sont de comprendre que la Nation en Amérique du Sud a toujours été liée à l’anti-impérialisme.« Le néocolonialisme intellectuel de la Gauche européenne ».


    • Rincevent Rincevent 2 septembre 2015 17:23

      @Fifi Brind_acier

      Mon approbation de Michéa ne portait, en l’occurrence, que sur son analyse historique de l’éloignement du PS vis à vis des classes populaires et qui vient de loin, bien avant le virage mitterandien de 1983.

      Après, la « décence commune » qu’il a emprunté à Orwell est un concept un peu flou qui mériterait d’être mis à l’épreuve du terrain, comme en Amérique du Sud effectivement.


  • BA 2 septembre 2015 08:37

    Le XXIe siècle :

    Perte de contrôle, effondrement, krach, chaos, anarchie, dislocation.

    Lisez cet article :

    Le temps des Etats impuissants, de Pékin à Paris, via Riyad.

    La Chine ne parvient plus à fabriquer la croissance comme avant. Elle ne peut pas obliger ses consommateurs à consommer. Ce n’est pas un cas isolé : partout, les Etats peinent de plus en plus à piloter l’économie.

    Pékin a perdu la main. C’est une nouveauté majeure, aux conséquences elles aussi majeures. Une nouveauté majeure, parce que le gouvernement chinois avait piloté la trajectoire de l’économie du pays avec une incroyable réussite pendant plus de trois décennies. Des conséquences majeures, car la Chine est devenue l’an dernier la première puissance mondiale, à en croire les calculs du FMI évaluant les PIB non au taux de change du marché, mais à ceux égalisant le pouvoir d’achat des monnaies. La perte de contrôle n’est toutefois pas une spécificité chinoise. Elle est évidente dans beaucoup d’autres pays. Et la révolution numérique va encore l’accentuer.

    Commençons donc par les étranges événements qui se sont déroulés à Pékin cet été. Ordres et contre-ordres, fausses pistes et louvoiements... Jamais la Chine moderne n’avait donné spectacle aussi déroutant, alors même que le pouvoir n’a jamais été aussi fort depuis Deng Xiaoping dans les années 1980. Il ne s’agit pas ici de la Bourse de Shanghai - les actions y ont perdu 40 % de leur valeur depuis juin et valent cependant 40 % de plus qu’il y a un an. Mais de la politique menée par le gouvernement pour lutter contre le ralentissement économique, qui se reflète en Bourse. Après avoir relevé les taux d’intérêt et les taux de réserves obligatoires imposées aux banques pour lutter contre la spéculation, Pékin a abaissé les uns et les autres pour soutenir l’activité. Les autorités chinoises ont aussi annoncé un nouveau mécanisme de fixation du taux de change, poursuivant ainsi la longue marche vers la convertibilité du yuan. La petite dépréciation qui s’en est suivie a été interprétée par les investisseurs comme la volonté de dévaluer la monnaie, après une appréciation pratiquement ininterrompue depuis une décennie. Pékin a dû alors soutenir le cours de sa devise. Pour rassurer les investisseurs, le gouvernement avait enfin ordonné aux institutions publiques d’acheter massivement des actions, avant d’annuler cette instruction.

    Ce qui pourrait presque passer pour un vent de panique n’a au fond rien d’étonnant. Car la Chine a un défi colossal à relever. En 1979, le gouvernement avait fixé le cap. La croissance serait tirée par l’exportation, soutenue par des salaires de misère. Il fallait donc des usines pour produire, des routes et des ports pour transporter, un gouvernement pour piloter le tout. Le pays a appliqué avec un succès éclatant le modèle suivi auparavant par le Japon et les dragons d’Asie. Ces « Trente Glorieuses » chinoises se sont achevées quelque part au milieu de la première décennie du nouveau millénaire. Il fallait alors passer à la deuxième étape du développement, celle où la consommation du pays prend le relais, stimulée par des augmentations de salaire. Mais ce passage a été bloqué pour deux raisons. D’abord, la crise violente des pays développés a pesé sur les exportations et donc la production chinoise. Ensuite, le consommateur chinois hésite à dépenser davantage alors que la protection sociale reste balbutiante. Il économise pour ses vieux parents restés à la campagne, pour sa retraite, pour sa santé, pour l’école de son enfant. Si le gouvernement peut forcer à investir, il ne peut pas contraindre à consommer. Et encore moins dicter aux entreprises ce qui plaira au consommateur.

    Pékin a donc décidé d’accélérer l’investissement pour préserver la croissance et limiter ainsi la contestation sociale et politique. Les banques ont prêté les yeux fermés aux collectivités locales et aux entreprises, qui se sont surendettées pour acquérir des équipements inutiles. Cette deuxième étape du développement chinois touche à sa fin, avec une montagne de dettes à écraser (heureusement que le pays a des réserves financières) et un immense parc de machines à détruire. Désormais, pas de croissance forte sans consommateur ! Sauf qu’il faut du temps, beaucoup de temps pour bâtir une protection sociale digne de ce nom et des canaux financiers solides attirant l’épargne…

    Il serait bien sûr facile d’ironiser sur la contradiction fondamentale d’une Chine prise entre autoritarisme politique voulu et libéralisme économique nécessaire. Mais les autres Etats ne sont guère plus puissants. Les économistes tremblent en songeant à la prochaine crise des pays développés, avec des Etats déjà surendettés et des taux d’intérêt déjà très bas. La Russie et le Brésil s’enfoncent dans une récession classique que personne ne peut enrayer, sur fond de matières premières en chute. L’Arabie saoudite, qui a longtemps cru qu’elle pourrait contrôler le marché du pétrole, découvre douloureusement qu’il n’en est rien. Malgré l’une des croissances les plus faibles des pays développés depuis un quart de siècle, la France reste incapable de changer en profondeur, avec des dirigeants qui s’obstinent à prendre des pas de souris pour des enjambées de géant. Seuls les Etats anglo-saxons et nordiques semblent mieux s’en sortir. Mais ils le font en confiant des pans entiers de la puissance publique (santé, éducation, emploi, etc.) à d’autres intervenants privés ou locaux. Partout dans le monde, la révolution numérique va encore plus miner la puissance publique, comme elle mine la puissance de tous les grands acteurs économiques. L’impôt en est un bon exemple. Avec des échanges de plus en plus numérisés, de plus en plus directs entre producteur et consommateur, les pouvoirs publics vont avoir de plus en plus de mal à prélever leur dîme. La taxe de séjour bientôt collectée à Paris par la plate-forme numérique de location de logements Airbnb ne suffira sans doute pas à financer les Etats du XXIe siècle.

    http://www.lesechos.fr/idees-debats/editos-analyses/021292532861-le-temps-des-etats-impuissants-de-pekin-a-paris-via-riyad-1149542.php


  • Rincevent Rincevent 2 septembre 2015 17:47

    Ce qui vient de se passer en Chine porte un nom : l’économie de bulle et plus particulièrement la bulle boursière : http://www.huffingtonpost.fr/2015/08/25/crise-krach-chine-bourse-retraites_n_8035790.html

    Les chinois se sont mis à jouer au casino comme nous sauf que, vu leur poids dans l’économie mondiale, les conséquences sont planétaires et nous reviennent donc en pleine face…


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