La Grande Suffocation
Considérations intempestives en pleine dictature sanitaire...
Le monde occidental suffoque. Et pas seulement des effets de la grande Pneumonie Fulminante. Le terrorisme, l’invasion migratoire, la délinquance encore et toujours protégée par un État tyrannique et dépravé, la démolition des services publics, le marasme de l’économie privée, les ricanements, les platitudes des commentateurs patentés de l’universelle anarchie et, par-dessus tout, l’élimination très probablement frauduleuse du populisme américain, voilà bien des remugles apocalyptiques à donner la nausée à tous les honnêtes gens.
Jusqu’à quand le Système abusera-t-il de notre patience ? Jusqu’à quand l’homme-masse, si désespérément majoritaire, se gaussera-t-il de nos visions lucides ? Jusqu’où nos tyrans iront-ils pour étouffer toute parole libre, forte et saine, avec la complicité lamentable de populations qui aiment leur esclavage ? Le cadavre coupé en deux du professeur Samuel Paty crie encore depuis les tréfonds de quelque sépulture que, déjà, les enseignants illettrés, incultes, lâches, font entendre leurs petits ricanements de hyène, tellement rassurés, tellement satisfaits depuis qu’un ectoplasme corrompu s’apprête à gagner la Maison Blanche. Chez ces pourfendeurs de la « haine » et des « inégalités », la hargne et l’esprit de discrimination suintent savamment à chaque parole prononcée, un peu comme un liquide puant qui s’échapperait d’une canalisation mal réparée. Ils n’ont rien compris. Ils ne comprendront jamais rien. Ils sont incapables de comprendre. Ils mourront en baignant dans la glaire ensanglantée du centrisme, dans la purulence du gauchisme.
Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes, lançait autrefois le grand Prédicateur. Ils ont peur du crime, mais vénèrent les criminels ; détestent les juges, mais soutiennent la corruption intellectuelle et politique des magistrats ; souffrent de l’indiscipline de leurs élèves, mais appellent tous les jours à des soulèvements d’opérette ; font la guerre aux stéréotypes, mais ne sont plus que des poncifs ambulants… Ils confondent culture et bien-pensance, intelligence et pédantisme, clairvoyance et râleries sans effets notables.
Il est indéniable que le professeur Paty eût été inquiété par sa hiérarchie, voire par la justice, s’il n’eût été massacré au nom d’Allah. Même les plus gauchistes de mes collègues, dans leur moment, si rares, de lucidité, même les syndicalistes l’affirment, à mots couverts, en salle des professeurs. Mais les éclairs de lucidité ne dissipent qu’un tout petit coin de la grande mascarade. On le sent bien dans les réactions des uns et des autres. « Tout ça, c’est la faute au ministère ! » disent-ils, en prenant des poses de matamores… Non, chers collègues, le ministre de l’Éducation nationale, quoi qu’on puisse penser de sa politique, n’est en rien responsable. Vous êtes, vous, les responsables et les coupables indirects de cet assassinat. L’un de nos collègues est mort de votre gigantesque bêtise, de votre servitude consentie, de votre complaisance aux fondamentaux putrides des sociétés contemporaines, où la vie d’une racaille compte infiniment davantage que celle d’un père de famille ou d’un enfant sage et appliqué.
Allez ! Festoyez ! Votre idole socialiste chevrote en piaffant au portail de la Maison Blanche. Vous ricanez tellement lorsque je loue Donald Trump d’accorder le port d’arme à son peuple ! Vos bons sentiments s’écrivent avec le sang des victimes, des vraies victimes. Jusqu’à quand abuserez-vous de notre patience ? Quo usque tandem abutere, Catilina, patientia nostra ? (Cicéron)
Illustration : scène de la « République de Gilead », dans une adaptation TV de la Servante écarlate de M. Atwood.