mercredi 16 juin 2021 - par Kamal GUERROUA.

La mascarade

    Les Algériens n'en reviennent pas : la mascarade électorale de 12 juin dernier a dépassé toutes les bornes. Le système se régénère et prend un autre visage sous les apparences de la légalité. Le fœtus du mal est toujours là, à croître et à sévir dans le corps de la pauvre Algérie. Mais la révolution de la rue menée par le peuple pour le changement a-t-elle raté le coche ?  La question semble travailler en profondeur les masses depuis que le triade FLN-RND-MSP (l'ancienne alliance de Bouteflika) est donnée pour vainqueure dans une élection largement boudée par les Algériens. Tebboune a-t-il pris la mesure de cette désaffection massive ? Sait-il que le divorce pouvoir-société est désormais consommé ? Quelle alternative propose-t-il aujourd'hui si le scénario tourne à la violence ? Le climat liberticide qui prévaut, ces dernières semaines, en Algérie n'augure rien de bon et le verrou imposé au cri du peuple jure avec ces promesses faites par les haut responsables pour une Algérie nouvelle, en rupture avec l'ancien système. 

    Comment gérer l'Après-12 juin ? Faut-il continuer à battre le pavé contre un régime qui est sourd à l'appel de détresse du peuple ? Ou faut-il changer de stratégie de lutte et aller dans la radicalisation du mouvement ? Tout change pour que rien ne change ! Voilà le constat de deux ans de mobilisation et il est affligeant. Fatiguée, la vox-populi prend les réseaux sociaux pour tribune officielle alors que la rue "bleutée" par les forces de répression lui a été interdite. "Vous savez, écrit un prof d'université sur son mur facebook, ce qui me fait le plus mal dans ces élections, c'est le gaspillage du papier qu'on ne peut plus malheureusement récupérer car déjà imprimé. J'ai lu hier, poursuit-il, que les autorités ont imprimé 1 milliard de feuilles ! Si chaque feuille est de 21x27, cela donne donc au total 2 millions de rames jetées par les fenêtres. S'ajoutent toutes ces affiches qui ont sali les murs du pays. Si, au moins, tout ce papier avait dégagé une APN crédible, légitime et pérenne, on se serait permis de fermer les yeux, mais la réalité est autre : tout cet argent puisé dans le trésor public n'a servi, finalement, qu'à recycler le même système responsable de nos malheurs. Cela fait vraiment mal au cœur. Je ne connais pas la consommation en papier des services administratifs du pays, mais je devine le soulagement que ce budget faramineux aurait apporté aux diverses administrations, en matière de logistique, du papier, du matériel. A titre d'exemple, on aurait pu faire don de ce papier à nos étudiants pour imprimer leurs mémoires ou leurs thèses, eux qui lessivent de la poche de leurs parents toutes ces dépenses. En attendant, conclut-il, on continue encore du broyer du noir et de souffrir en silence devant cette énième fuite en avant."

Kamal Guerroua. 



7 réactions


  • Clocel Clocel 16 juin 2021 15:05

    Bienvenue dans le monde de la pilule rouge !


  • Jonas 16 juin 2021 16:20

    Sans leur Press book , les pavloviens , ne sont pas capables d’ avoir un avis personnel sur la situation de l’Algérie. 

    Vivement un article sur la Palestine ! 


  • vachefolle vachefolle 17 juin 2021 07:16

    Ben ca alors, premiere fois que je vois un article sur l’Algérie ou on est pas en train d’expliquer que c’est la faute a MACRON, a la France, a la colonisation, à l’OTAN, aux US....

    Incroyable ! Est-ce un oubli ou bien enfin un eclair de lucidité ?!


    • chantecler chantecler 17 juin 2021 07:35

      @vachefolle
      On ne peut pas dire qu’une colonisation suivie d’une guerre de décolonisation , ça favorise l’émergence d’une démocratie .
      En général ce sont les militaires qui récupèrent le pouvoir .
      Cela dit pour favoriser ladite lucidité .


  • Coeur de la Beauce Jean de Beauce 17 juin 2021 13:01

    L’Algérie est colonisée par le FLN depuis 1962. C’est long la marche vers l’indépendance...


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