samedi 30 août 2014 - par Breton8329

La Mondialisation et le putsch économique

Pourquoi ceux qui produisent ne peuvent plus consommer et ceux qui consomment ne peuvent plus produire ? Plaidoyer pour que l'économie reprenne sa place de serviteur dans le fonctionnement de la société.

Ce petit article n’a d’autre ambition que de partager quelques intuitions sur l’évolution du monde à court et moyen terme. Il paraitra certainement un tantinet déstructuré. J’aurai pu le nommer le chaos mondial, ou alors la fin d’une civilisation mais je crois que le terme adéquat est celui de la mondialisation car c’est par là que tout a commencé. Il y a peu, ceux qui avaient eu la chance de naitre en occident vivaient dans une opulence dont ils n’avaient pas forcément conscience, pétri de bonne conscience et fortifié derrière des frontières relativement étanches (certaines tendances politiques critiqueront ce point et ils auront aussi raison mais là n’est pas l’objet). Entre deux publicités pour de la nourriture hypercalorique, la ménagère de moins de 50 ans pouvait contempler des images de petits africains faméliques dans un pays en guerre civile. Ça lui donnait même mauvaise conscience lorsqu’elle ne finissait pas son assiette. Et puis il y a eu cette satanée mondialisation, un mot dont tout le monde se repait mais que peux pénètrent dans toutes ses acceptions, il faut dire que le terme est vicieux. Car mondialiser, c’est avant tout lever les obstacles au partage des richesses mais aussi du travail, c’est mettre en compétition tous les habitants du monde, sur un marché du travail qui ne connait plus de frontière, c’est produire là où c’est le moins cher pour vendre là où se trouve l’argent. C’est produire avec des gens qui ne peuvent pas acheter et vendre à des gens qui ne peuvent plus produire. Bref, c’est creuser un déséquilibre qui finira par engloutir notre civilisation parce que la seule solution pour continuer à acheter sans produire, c’est d’emprunter. Emprunter en profitant de notre bonne réputation jusqu’à ce que la suspicion s’immisce dans l’esprit des prêteurs et que le crédit se tarisse. Plus de crédit, plus de production, une dette énorme, la suite est facile à imaginer : les pays endettés ne pourront pas rembourser. Les pays débiteurs cesseront alors de leur fournir les biens de consommation. Il s’en suivra alors une crise dans les pays producteurs faute de clients solvables et une autre crise dans les pays débiteurs faute de capacité de production. Cette crise, je crois qu’on y est. Ce n’est pas une crise brutale mais simplement le tarissement de la capacité d’achat de l’occident, moteur de la croissance planétaire. Et cette crise est aussi une aubaine car elle force l’humanité à se réapproprier une économie mondiale qui avait été détournée de sa fonction première par une élite insuffisamment encadrée. Les initiatives pour créer des monnaies locales sont là pour le prouver ; les citoyens veulent réinvestir la sphère économique, ils veulent échanger quelques heures de travail contre des produits de la ferme ; ils veulent valoriser leur puissance productive en dehors d’un système qui les exclus toujours d’avantage. Nous entrons dans une situation transitoire. On assiste aux soubresauts d’un système agonisant tandis qu’un nouveau monde devient possible. L’absurdité du système actuel est chaque jour plus criante mais ses bénéficiaires ne lâcheront leurs acquis que lorsque les racines avec lesquelles ils ont construit leurs fortunes colossales cesseront de les alimenter parce que les flux se seront développés d’une nouvelle façon. Certes, les défis ne manquent pas pour y arriver mais n’est-ce pas le propre des démocraties que de pouvoir sortir d’un système toxique pour la majorité ? Il est quand même paradoxal que le PIB d’un pays comme la France n’a jamais été aussi élevé (il augmente tous les ans) et que les français sont chaque jour plus pauvre et exclu de l’accès aux richesses produites. Soit ces richesses sont fictives, soit elles sont très mal partagées. Il est quand même paradoxal que le système économique ne permette pas aux personnes qui souhaitent produire et aux personnes qui souhaitent consommer davantage de créer un circuit économique vertueux. Il est quand même paradoxal que le béton soit abondant, que les ouvriers du bâtiment soient au chômage et que l’habitat dont bénéficient la majorité des français soit de mauvaise qualité. La puissance productive peut encore trouver de nombreux points où s'appliquer en France, encore faut il qu'elle dispose du carburant qui permet de l'alimenter, des commandes qui permettent de l'orienter et du pilote qui saura mettre tout cela en oeuvre. C'est peut être là l'enjeu des prochaines années, trouver ce pilote courageux qui saura créer de nouvelles commandes pour faire fonctionner une machine sclérosée.



2 réactions


  • Peretz1 Peretz1 30 août 2014 17:48

    « Il est quand même paradoxal que le PIB d’un pays comme la France n’a jamais été aussi élevé (il augmente tous les ans) » Pas au courant ? Il est à zéro, et va gaillardement vers la baisse (déflation)


  • Breton8329 rol8329 30 août 2014 20:05

    Pour l’évolution du PIB, depuis 1970, c’est ici :

    Je crois que la courbe est éloquente ; la France n’a jamais été aussi riche et le Français n’ont jamais eu l’impression d’être aussi pauvres. Sauf une minorité. Question : ou va la richesse. Evidemment, tout l’art de la politique actuelle, droite comme gauche, consiste à esquiver cette question lancinante et à occuper l’esprit des français sur autre chose pour éviter qu’elle ne devienne le point central de leur attention : OU VA LA RICHESSE ?

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