lundi 4 août 2014 - par pierre mistwood

La monnaie anti-chômage

Le problème monétaire est celui de l'intérêt. Nous allons distinguer ici la monnaie du capital emprunté et celle des intérêts. Commençons par un exemple frappant de cette différence.

Si la Grèce doit rembourser en euros l'intérêt de ses emprunts en euros, il lui faut vendre le Parthénon. Si elle doit les rembourser en drachmes, le cours de la drachme s'effondre et les visiteurs affluent au Parthénon. Pour tous les circuits économiques fermés traditionnels du pays, l'emploi de la drachme les rend indépendants des dettes du commerce extérieur. Pour l'étranger, la vie n'est pas chère en Grèce. Actuellement, la vie est chère en Grèce pour le visiteur étranger et le niveau de vie du peuple est très bas, les services publics en faillite, l'économie à la dérive parce que le capital et l'intérêt sont libellés dans la même monnaie.

La monnaie de stock sert à évaluer la valeur d'un bien durable susceptible d'être loué. Typiquement, la valeur d'un immeuble est évaluée en monnaie de stock, son loyer doit l'être en monnaie de flux. Ainsi l'immeuble peut être évalué en euros, mais le loyer est payé en francs. Le taux d'intérêt s'exprime en francs / 100 euros / an.

La monnaie de stock constitue elle-même un bien durable. Sa location coûte un taux d'intérêt évalué en monnaie de flux. La monnaie de flux est cependant elle-même un bien durable nécessaire à payer le loyer de la monnaie de stock empruntée. Ce qui caractérise ce système monétaire est que ce qui est emprunté est rendu (sinon c'est du vol) mais le prix de la location de l'emprunt n'est pas libellé dans la monnaie empruntée.

Cette idée aurait pu venir du temps du bimétalisme. L'or aurait pu être une monnaie de stock et l'argent une monnaie de flux. L'or emprunté est rendu, et un loyer de l'or emprunté aurait été versé en argent. Ainsi la quantité d'or nécessaire n'augmente pas du fait de l'activité bancaire et sa limitation ne freine pas la croissance des échanges. L'or possédé par les banques reste constant et les banques ne s'enrichissent que d'argent. Il peut cependant exister des banques qui prêtent de l'argent. L'argent emprunté leur est rendu avec un prix de location de l'argent en platine. La quantité d'argent reste constante dans les coffres des banques qui s'enrichissent en platine. Ainsi une banque ne s'enrichit jamais de la monnaie qu'elle prête mais de la monnaie de l'intérêt qu'elle encaisse pour prix de la location de la monnaie qu'elle prête. Lorsque l'or, l'argent et le platine servent dans les échanges, ce n'est que la quantité de platine qui freine la croissance des échanges, puisque les stocks d'or et d'argent restent constants.

Certains problèmes apparaissent sous un nouveau jour. Le travail n'est pas un stock, mais un flux. On peut stocker le produit du travail, mais non le travail lui-même. Une économie de plein emploi est une économie qui est freinée par le manque de flux de travail. Un économie de chômage est une économie où des gens reçoivent des allocations de chômage. Ces allocations de chômage constituent une dette à l'égard de l'économie. Une dette est un titre qui peut être cédé sur un marché entre créanciers. Ces titres de dettes créés par le chômage constituent une monnaie de flux. Cette monnaie peut servir à acheter le travail d'un bénéficiaire d'allocations de chômage. « Vous avez été payés à ne rien faire, maintenant vous allez travailler pour rien ». Les allocations de chômage créent ainsi une immense monnaie de flux qui peut être employée pour produire des biens bon marché. Or le but de l'économie est précisément de produire une grande quantité de biens bon marché. La recherche active d'emploi serait encouragée si le chômeur savait qu'on lui trouvera plus tard un emploi pour lequel il a déjà été payé. Les allocations chômage seraient versées de meilleur cœur si l'on savait qu'elles contribuent à une création monétaire. Supprimer les allocations de chômage est évidemment cruel, mais payer les gens à ne rien faire dans une économie qui n'est pas de plein emploi est évidemment anti-économique. Dans une économie de plein emploi, la production se trouve à un niveau élevé, et en distraire une petite partie pour des gens qui ne font rien n'est pas bien grave. C'est dans une économie dont la production stagne où règne le chômage que distraire en allocations de chômage une partie d'une production stagnante est anti-économique et conduit au déclin économique. Si ces allocations de chômage deviennent une production monétaire, l'économie repart.

Lorqu'une usine de véhicules doit procéder à un investissement en euro, elle rembourse le capital emprunté en euro mais paie les intérêts en véhicules qui peuvent être revendus par le créancier. Bien évidemment, ce ne sont pas les véhicules eux-mêmes qui sont livrés à la banque créancière, mais des bons pour achat de véhicules, libellés dans la monnaie demandée par l'entreprise pour les vendre.

L'euro monnaie de stock se nomme l'euror. L'intérêt de l'euror emprunté par un pays de la zone euror est libellé dans la monnaie nationale de ce pays qui se nomme une devise nationale. Il y a la devise de France (franc), de Grèce (drachme), d'Allemagne (mark), etc...

100 eurors empruntés par la France donnent lieu à un remboursement de 100 eurors augmenté d'un intérêt exprimé en francs. Le franc/100 euror/an possède une valeur fluctuante reliée à la valeur de marché du cours de l'euro en franc.

Ce système fonctionne sur un mécanisme de marché, il est donc irréprochablement libéral. La monnaie d'intérêt possède un cours par rapport à la monnaie de stock. Si 1 euro vaut 10 francs, et si la banque prête à 5% en euros, 5 euros pour 100 euros prêtés un an, elle contracte pour 50 francs pour 100 euros prêtés un an. Elle n'a aucun intérêt à ce que ces 50 francs ne valent plus que 3 euros au moment du remboursement. Elle ne va donc pas aider à des spéculations contre le franc, puisqu'elle serait moins remboursée. Le système est donc anti-spéculatif.

Au niveau d'un particulier, un prof de maths vend ses cours par exemple 25 euros de l'heure. Il a emprunté 10 000 euros qu'il doit rembourser au taux de 5%, soit 500 euros, donc 20 heures de cours. Il donne à son créancier un bon pour 20 heures de cours, bon que le créancier peut revendre à quelqu'un qui a besoin de cours de maths. Cette revente peut s'opérer à profit ou à perte, mais c'est au créancier de trouver du travail à son emprunteur. Il s'établit ainsi une coopération anti-chômage entre le créancier et l'emprunteur. La banque ne gagne rien dans une économie en chômage.

Dans le système actuel, le capital emprunté en euros par la France est remboursé depuis longtemps, des intérêts importants en euros ont été versés depuis longtemps sans pour autant diminuer la dette puisque la totalité des impôts sur le revenu sert au service de la dette. Le jour où la France ne sera plus endettée n'est pas en vue. Or les intérêts déjà payés en euros, au lieu de l'être en francs, l'ont été indûment (en raison de la monnaie unique imposée). Ces intérêts versés en euros sont à porter au crédit de la France, alors que les créanciers avaient des créances en francs (qui n'ont pas été payées en francs). La Banque de France doit donc écrire une ligne de débit en francs (non payés), et la Banque européenne écrire une ligne de débit en euros (indûment reçus) pour solder correctement la situation. Nous devrions donc avoir beaucoup d'euros dans nos caisses tandis que la Banque européenne aurait beaucoup de francs dans les siennes. La situation est la même pour l'Allemagne, mais la dette en mark est moins élevée.

La Banque européenne étant créditrice en francs a tout intérêt à ce que le franc possède un pouvoir d'achat élevé, donc à ce que la production française soit élevée.

Est-il possible de revenir en arrière ? Les francs-papiers ont été détruits (assez stupidement, l'Allemagne a conservé ses marks). Une solution hardie serait d'adopter un bitcoin émis par la Banque de France, le frenchcoin de valeur initiale 15 000 euros (une « brique »), dont la dix-millième partie se nommerait élecfranc (franc électronique). La Banque de France reconnaitrait une dette en élecfrancs auprés de la Banque européenne et exigerait que celle-ci reconnaisse une dette en euros auprés d'elle. La France n'effectuerait aucun versement en euros auprés de ses créanciers internationaux (en ce qui concerne les intérêts), mais leur ouvrirait une ligne de crédit en élecfrancs, déclarés devise nationale. La Banque de France produirait des cartes de crédit acceptées par les lecteurs de cartes de crédit en France. Le commerce aurait obligation de libeller les prix en francs et donc d'encaisser des frenchcoins déposés sur un compte ouvert à la Banque de France. L'euro des touristes serait accepté dans le commerce au cours officiel de 1 euro pour 5 francs.

L'euro conserverait le statut de monnaie de stock pour les règlements internationaux, mais l'intérêt des emprunts en euros effectués par une entreprise française serait libellé en élecfrancs. Les réactions internationales sont prévisibles : ce serait le refus de prêter à la France. Ce refus aurait pour conséquence la difficulté d'acheter à l'étranger et donc un protectionnisme de fait, qui nous serait imposé et non décidé par le gouvernement. Donc parfaitement légal vis à vis des lois européennes. Ce protectionnisme de fait serait comparable à un embargo sur nos importations. Mais l'embargo sur un pays de la taille de la France serait compensé par l'adoption d'une monnaie de plein emploi. L'élecfranc serait la monnaie de stock d'un grand nombre de monnaies de flux. Et il n'y aurait pas d'embargo sur nos exportations libellées en euros.

Cette politique causera sans aucun doute un certain désordre mais elle s'adosse à une théorie de la monnaie et de l'intérêt parfaitement libérale et justifiée. Une autre politique nous a été imposée et nous conduit à la faillite. Nous camperons sur une position solide et défendable et c'est la seule que nous pouvons adopter quand la politique imposée nous met le dos au mur. La crise qui se produira sera plus politique qu'économique et donc nous pourrons nous en sortir quand les opinions, qui sont fluctuantes, tourneront en notre faveur. 



13 réactions


  • foufouille foufouille 4 août 2014 13:29

    « Ce système fonctionne sur un mécanisme de marché, il est donc irréprochablement libéral. »

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    pas en pratique, un libéral voulant faire plein de fric

    « La monnaie d’intérêt possède un cours par rapport à la monnaie de stock. Si 1 euro vaut 10 francs, et si la banque prête à 5% en euros, 5 euros pour 100 euros prêtés un an, elle contracte pour 50 francs pour 100 euros prêtés un an. Elle n’a aucun intérêt à ce que ces 50 francs ne valent plus que 3 euros au moment du remboursement. Elle ne va donc pas aider à des spéculations contre le franc, puisqu’elle serait moins remboursée. Le système est donc anti-spéculatif. »

    -

    c’est une vision à court terme. GS souhaite achetez des plages grecques pas chère,etc. GS va donc spéculer pour faire baisser la valeur de la monnaie grecque sur le long terme. GS pourra donc obtenir son île beaucoup moins chère


  • Marc Chinal Marc Chinal 4 août 2014 14:33

    Halala, quelles analyses inexactes !
    .
    Exemple.
    « l’adoption d’une monnaie de plein emploi. »
    .
    Une monnaie, qu’elle soit locale ou trans-machinchose, doit être suffisamment rare pour avoir de la valeur (sinon, on utiliserait les feuilles des arbres).
    Or, pour être suffisamment rare, il faut que tout le monde n’en ait pas suffisamment...
    Résultat, quand un nouveau producteur de salade vient sur un marché, il est obligé de prendre un part du gâteau des autres. Et si les autres vivaient « tout juste » de leur activité, et bien avec le nouveau, chacun travaille, mais avec un salaire insuffisant pour vivre décemment.
    .
    « L’adoption d’une monnaie de plein emploi » est donc une escroquerie intellectuelle grave.
    .
    Pour vivre sereinement, nous avons (hélas ou non) l’unique choix du post-monétaire. C’est dans la logique de la suite de l’histoire de l’humanité.


  • Peretz1 Peretz1 4 août 2014 16:12

    J’étais satisfait de lire enfin quelqu’un qui distingue les deux aspects de l’argent, le fixe et le flux. Donc un monétariste. Malheureusement s’égarer dans le bitcoin me sidère. Dommage !


    • trevize trevize 4 août 2014 17:26

      Vous êtes sidéré par le bitcoin (je préfère parler de « monnaies cryptiques ») parce que vous n’avez pas compris ce que c’est.

      Pour la faire courte : c’est le moyen de redistribuer l’intégralité du pouvoir bancaire sur chaque utilisateur. Plus besoin de banquiers véreux.
      Comme toute monnaie, comme l’euro et le dollar, c’est purement virtuel, ça ne tient que parce que les gens ont confiance.
      Même l’or n’a aucune valeur intrinsèque ; en temps de famine grave, vous aurez du mal à échanger un kilo de patates contre un lingot d’or.


    • trevize trevize 4 août 2014 17:36

      J’oubliais : le bitcoin donne une odeur à l’argent. Quand vous en recevez un, vous pouvez savoir par qui il a transité depuis sa création, jusqu’à son arrivée chez vous. ça va pas plaire aux corrompus et autres magouilleurs.


    • Peretz1 Peretz1 4 août 2014 18:12

      D’accord pour revenir au troc avec comme monnaie d’échange le bitcoin. Donc à un système féodal. Pas facile d’acheter un appart, ou de faire construire. Mais si ça vous amuse, vous pourrez le faire avec le Monopoly. Moi non plus je n’aime pas les banques, mais je ne raconte pas n’importer quoi pour éliminer leur pouvoir !


    • trevize trevize 4 août 2014 18:57

      Je vois pas le rapport entre la féodalité (les seigneurs, les serfs et les vilains) et le bitcoin.
      Je ne vois pas le rapport entre le troc (échange direct et local) et le bitcoin (qu’on peut thésauriser et utiliser pour acheter quelque chose à l’autre bout de la planète)

      Soit vous ne comprenez pas de quoi il retourne, soit vous avez vu une faille dans le système, à ce moment là dites-le, mais ne commencez pas à agresser vos interlocuteurs, à les prendre pour des cons, en disant qu’ils « racontent n’importe quoi ! » ça prouve juste votre ignorance du sujet. Vous les retraités, vous voulez qu’on vous donne du respect, mais je constate souvent que vous n’avez que mépris pour ceux qui vous font vivre.

      Ouvrez les yeux : les dollars, c’est déjà des billets de Monopoly. Et pourtant, ça tient, miraculeusement, parce que le monde y croit, parce qu’il a besoin d’y croire, mais il suffirait de pas gran’chose pour que la confiance s’effondre, et le dollar avec, et l’économie mondiale à sa suite. Ce qui serait dommage, vu que ça tient sur du vent depuis déjà bien longtemps, ce qui prouve qu’on peut le faire.

      Si vous croyez qu’il y a une solution universelle à tous nos problèmes, vous vous leurrez. Les monnaies cryptiques sont une solution parmi tant d’autres, comme le SEL, le troc, et pourquoi pas une poignée de monnaies supranationales pour faciliter les échanges longue distance.

      Vous dites que le bitcoin ne vaut rien, exactement comme le premier type à qui on a proposé d’échanger sa marchandise contre un coquillage (ou une plume, ou une pièce d’or)


    • Peretz1 Peretz1 5 août 2014 10:14

      « Vous les retraités, vous voulez qu’on vous donne du respect, mais je constate souvent que vous n’avez que mépris pour ceux qui vous font vivre » Amusant ! Voilà qui confirme votre ignorance : j’ai cotisé toute ma vie pour la retraite. Dire de telles inepties me fait comprendre votre intérêt pour les monnaies locales. Je me fous du respect qu’on me devrait en tant que retraité. Mais je m’indigne chaque fois que des plus jeunes découvrent l’eau chaude.


    • trevize trevize 5 août 2014 10:50

      On voit que vous êtes bien renseigné sur le système de retraite en France !

      Vous avez cotisé toute votre vie pour payer la retraite de ceux qui y étaient, en retraite.

      Maintenant, on cotise pour la votre, et on sait très bien que personne ne cotisera pour la notre. Un peu comme une pyramide de Ponzi dont nous serions le dernier niveau.

      Par-dessus ça, vous continuez à m’insulter, et vous continuez à répondre à côté de la plaque, ce qui prouve que vous n’avez pas compris ni le système de retraites, ni le système bitcoin, et ni la politesse.

      Adieu, monsieur.


    • Pilipe 9 août 2014 22:24

      « Pas facile d’acheter un appart, ou de faire construire »
      C’est surtout dur d’acheter un appart quand la monnaie-dette permet à une génération de claquer l’argent des suivantes.


  • Pascal L 4 août 2014 23:52

    Tout à fait d’accord pour séparer la monnaie de stock de la monnaie de flux. Il viendrait pas à l’idée d’un électricien de mélanger les Volts et les Ampères. Il serait d’ailleurs bien incapable de construire la moindre régulation avec une seule unité de mesure. Je qualifierais plutôt la monnaie de stock de monnaie de potentiel car si elle n’est pas la richesse, elle permet d’en créer.

    Pouvoir mesurer la richesse est le meilleurs moyen d’en créer. Dans la confusion actuelle, nous ne savons pas si la monnaie est utilisée pour faire de la création de richesse ou faire de la prédation de richesses existantes. Or les mécanismes de création monétaires basé sur les prêts rend le coût de la création exorbitant relativement au coût de la prédation. Il devient nécessaire de disposer de capitaux permanents ou quasi-permanents pour la création et uniquement pour la création. On peut changer les règles de l’Euro ou introduire de nouvelles monnaies en concurrence de l’Euro avec des intentions économiques différentes et complémentaires. Les Suisses vivent bien depuis 80 ans avec le Franc WIR en complément du Franc Suisse (10% du PIB suisse et 70000 entreprises qui utilisent le Franc WIR).

    Le Bitcoin est un peu à l’image du dollar. Il ne vaut que par la confiance des utilisateurs. Ils n’y a de contreparties ni d’un côté ni de l’autre et l’anonymat est aussi bien préservé pour le Bitcoin que pour le billet vert qui reste encore la première monnaie du trafic de drogue. Reste tout de même que le dollar a une banque centrale qui tente d’éviter les fluctuations et le Bitcoin n’en a pas. De toutes les monnaies virtuelles (il y en a plus de 400), le Bitcoin me semble la plus intelligente, car toute son émission est faite uniquement pour financer la puissance de calcul nécessaire au suivi des transactions. Pour l’utilisateur, le Bitcoin est gratuit alors que les banques nous font payer le coût du suivi.

    La monnaie qui nous sortirait de la crise n’est pas le Bitcoin, mais reste à créer. Il faut une création monétaire permanente émise en échange du capital des projets d’investissement ou des prêts à taux 0 pour les créateurs. Cela implique un organisme de contrôle et de régulation qui vérifie le bon usage de la monnaie. On peut imaginer une monnaie fondante (une sorte de taux d’intérêts négatif) pour faire financer le système par ceux qui n’ont pas dettes et limiter l’inflation.

    • Peretz1 Peretz1 5 août 2014 10:22

      Effectivement voilà une solution qui s’approche de la vérité, la monnaie fondante : circuit interrompu. Le monnaies locales sont des circuits courts qui s’assimilent au troc, donc comme je l’ai dit à la période pré-féodale.


  • Saul 5 août 2014 10:45

    En 2010 la Grèce aurait t-elle dû sortir de l’euro ou s’entêter à y rester et comment en sortirsi elle voulait en sortir ? Un consultant londonien primé pour son petit guide pratique de sortie de l’euro (article du 18 juillet 2012) :

    http://www.letemps.ch/Page/Uuid/61c54854-d042-11e1-bf44-a414478ac49f/Un_consultant_londonien_prim%C3%A9_pour_son_petit_guide_pratique_de_sortie_de_leuro
     
    « Le manuel décrit les étapes d’une possible défaillance de la Grèce. L’entreprise britannique empoche 380 000 francs pour ses travaux. La sortie d’un pays de la zone euro est inévitable, mais cette rupture n’est pas assez préparée. Fort de cette conviction, Simon Wolfson, un riche homme d’affaires britannique, a lancé fin 2011 un concours économique, attribuant 250 000 livres (380 000 francs) à l’équipe qui proposera le meilleur « guide pratique de sortie de l’euro ». Le cabinet de consultants Capital Economics l’a remporté la semaine dernière, avec une proposition détaillée de 142 pages, dans laquelle il prévient : « Cela revient à essayer de défaire une omelette pour retrouver l’œuf qui a été cassé. »

    Pour éviter la fuite des capitaux, et un effondrement des banques grecques, il ne faut surtout pas ébruiter la décision de sortir de la monnaie unique. « Bien sûr, on parle déjà ouvertement de la sortie de la Grèce de l’euro, mais les choses seront différentes quand une date précise sera annoncée », affirme Roger Bootle. Les autorités grecques doivent donc mettre en place les préparations nécessaires et faire ensuite l’annonce pratiquement en même temps que la sortie de l’euro, peut-être trois jours avant. Pendant cette brève période, un contrôle des capitaux devra être mis en place : concrètement, les Grecs n’auraient pas le droit de sortir d’argent du pays. « Il faut réduire au maximum la période de contrôle des capitaux », explique Roger Bootle. Néanmoins, il reconnaît que le secret sera difficile à garder, particulièrement parce que la Grèce devra informer tôt ou tard les autres membres de la zone euro, multipliant les risques de fuite. En cas d’ébruitement, un contrôle des capitaux plus long serait nécessaire.

    Nouvelle monnaie latente. Toujours dans le but de ne pas ébruiter le secret, la nouvelle monnaie – la drachme – ne peut pas être fabriquée à l’avance. « Nous avons consulté le fabricant de billets De La Rue, qui nous dit qu’il faut environ six mois pour imprimer une monnaie nouvelle. » Seule solution, selon lui : pendant les premiers mois, les euros resteraient en circulation en Grèce, tels quels (sans tampon ni modification) mais deviendraient officiellement des drachmes. Au premier jour, une parité d’un euro pour une drachme serait appliquée, mais le taux de change s’écroulerait presque instantanément, sans doute de « 30% à 50% ». Qu’est-ce qui empêcherait alors les Grecs de sortir des valises d’argent liquide du pays, d’autant que les billets libellés en euros sont les mêmes dans toute la zone ? Roger Bootle écarte ce danger, rappelant que l’essentiel des transactions aujourd’hui ne se fait pas en billets, mais en monnaie électronique. De plus, sortir des valises n’est pas impossible, mais relève de la contrebande et l’organiser est difficile.

    Faillite et contrôle d’inflation. Avec la dévaluation, le coût de la dette en devises étrangères (et notamment en euros) va fortement augmenter. Le pays ne pourra plus faire face, d’autant que son poids est déjà intenable aujourd’hui. Il faut donc faire officiellement défaut, et négocier avec les créditeurs pour ramener la dette à environ 60% du PIB. Dans le même temps, la nouvelle banque centrale doit tout de suite chercher à contrôler l’inflation, pour éviter un scénario à la Zimbabwe. « Il faut interdire l’indexation des salaires sur l’inflation », note Roger Bootle. Il calcule également que la dévaluation provoquerait une hausse immédiate des prix de 10%. Concrètement, cela signifie que l’impact pour les habitants du pays serait initialement très douloureux, avec une forte baisse du pouvoir d’achat. »

    En fait ça été pire avec la dévaluation interne sous l’égide de la troïka (forte baisse des dépenses, et du pouvoir d’achat au-delà de 10%, et surtout hausse énorme du chômage) et la Grèce n’est toujours pas sortie d’affaire et il y a toujours une sous-estimation des inconvénients que rencontre un pays avec une monnaie surévaluée pour son économie et un endettement énorme.

    Quant aux problèmes de la dette dont on nous rabat les oreilles, il parait qu’il n’y a pas de solution à part les cures d’austérité sans fin. Pourtant il y a des solutions alternatives.

    1)  Le 100% monnaie :

    https://www.youtube.com/watch?v=AgxHoqCZZj0&index=5&list=PLE_-2rZv8j2ro-QgxzK9nvi9O61dgE-Hx

    2)  Une proposition surprenante de l’économiste de Natixis, Patrick Artus. Article : « La BCE ne fera pas le pas qui serait utile » :

    http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=78303

    Je résume ce qu’il dit : Lors d’une opération de Quantitative Easing classique la banque centrale achète aux banques les obligations d’Etat qu’elles ont elles-mêmes achetées sur le marché primaire de la dette. Pour l’État, à part le fait que la participation de la banque centrale fait baisser les taux d’intérêt, ça ne change pas grand-chose puisque l’emprunt doit être remboursé que ce soit à la banque commerciale ou à la banque centrale, sauf si la banque centrale fait quelque chose que ne peut faire une banque commerciale : annuler la dette pour l’État.


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