lundi 18 mai 2009 - par NICOPOL

La mort du Progrès continuel

On ne cessera pas avant longtemps d’épiloguer sur les causes et les conséquences de l’actuelle crise financière, désormais crise économique et probablement embryon d’une véritable crise civilisationnelle. Pour les uns, le coupable est tout désigné : c’est l’Amérique, et sa boulimie de consommation à crédit. Pour d’autre, c’est le « système », le capitalisme, le libéralisme, bref « les riches », qui, eux aussi aspirés dans une spirale de gains, nous entraînent à notre perte. Pour d’autre, enfin, ce sont au contraire les fantômes de l’Utopie du socialo-marxisme, de ce « Meilleur des mondes » devenu la société totalitaire de « 1984 »…

Sans doute y a-t-il un peu de vrai dans toutes ces analyses, dans toutes ces stigmatisations, dans toutes ces indignations ; de toute façon, on ne pourra véritablement analyser cette crise avec lucidité et objectivité que dans quelques décennies, voire quelques siècles, tout comme les Romains, les Mayas ou les Khmers, probablement, ont été incapables d’identifier et d’analyser les facteurs de leur déclin alors même que se profilait la fin de leur civilisation…

Mais, au-delà de ces querelles de clocher idéologiques, il semble possible, dès à présent, de remonter à la racine de cette crise systémique, vers ce « péché originel » de notre civilisation moderne qui englobe et dépasse ses reflets partiels que sont le libéralisme, le communisme et autres avatars issus des Lumières : l’Idéologie du Progrès continuel.

Avant le Progrès

Le mot « progrès », du latin progressus, signifiant « action d’avancer ». Selon la définition du Larousse, le « progrès » correspond au fait « d’avancer (…) d’aller vers un degré supérieur, de s’étendre, de s’accroître par étapes ». Philosophiquement, le « Progrès », avec un P majuscule, en est venu à désigner l’ « évolution régulière de l’humanité, de la civilisation vers un but idéal » ; plus prosaïquement, on le confond surtout aujourd’hui par l’amélioration des techniques industrielles et médicales, permettant une vie plus longue et moins pénible, consacrée pour une plus grande part aux loisirs et aux plaisirs sensuels.

Le concept de « Progrès » nous paraît tellement évident, aujourd’hui, qu’en fin de compte nous n’en réfléchissons même plus sur le sens et les implications, et, finalement, ne sommes plus en mesure d’en formuler une critique objective. Or, cette conception d’une humanité se construisant par son seul labeur un monde sans cesse meilleur est extrêmement récente dans l’Histoire, et caractéristique d’une partie seulement du monde ; c’est en fait, pourrait-on dire, le trait essentiel de notre civilisation occidentale moderne ; c’est-à-dire un phénomène circonscrit dans le temps et l’espace, un concept opératif appartenant à l’histoire des idées.

L’histoire de ce concept, son apparition dans le spectre de la pensée humaine, est aujourd’hui bien connue. Pour les Anciens, il n’y avait pas de « Progrès ». L’univers est marqué par un mouvement circulaire, à l’image du cycle des saisons et des planètes qui rythmaient la vie agricole et pastorale. Le jour succède à la nuit, la vie à la mort, la veille au sommeil ; l’univers est constamment produit et détruit par un feu cosmique selon un rythme régulier, de sorte que « commencement et fin coïncident sur le même pourtour du cercle » (Héraclite, Fragments). La métaphysique de l’existence se calque sur ce modèle circulaire, croyance en la métempsychose, ou réincarnation que l’on retrouve aussi bien dans les pensées orientales que chez les Philosophes Grecs. D’une certaine façon, ces doctrines contiennent implicitement une idée de « perfection » ; mais celle-ci n’est pas inscrite dans un « futur » vers lequel on pourrait « progresser » individuellement ou collectivement ; la perfection appartient au passé, fusion spirituelle avec le Tout Cosmique ou « Citée idéale » de Platon. Au mieux peut-on, par l’exercice de la Vertu ou de la Sagesse, y revenir, interrompant le mouvement circulaire du Samsara…

Une première rupture va apparaître avec l’émergence, quelque part dans le Croissant Fertile, de la religion Abrahamique, mère commune des 3 Religions du Livre que sont le Judaïsme, le Christianisme et l’Islam. Certes, le monde terrestre restera encore pour de nombreux siècles le domaine des phénomènes cycliques, comme l’enchaînement des messes (matines, laudes, angélus…), des saisons rythmant la vie paysanne, ou de la mécanique des astres héritée de Ptolémée ; mais l’Ancien Testament introduit pour la première fois une « flèche du temps », orientée irréversiblement du passé mythique de la Création vers le futur apocalyptique de la Fin des temps. Le temps Biblique n’est plus circulaire : c’est une ligne droite, avec un début et une fin. Plus tard, effectuant la synthèse de la pensée grecque Néo-platonicienne et du Christianisme encore un peu exalté de Saint Paul, les Pères de l’Eglise consacreront cette rupture ontologique avec le monde des Anciens : la Cité idéale de Platon, désormais « Cité de Dieu » Augustinienne, n’est plus dans le passé, mais dans le futur.

L’idéologie du Progrès continuel

Futur encore hors du temps, eschatologique. Mais il ne faudra pas longtemps pour que les progrès effectués par les diverses civilisations humaines dans les domaines agricoles (charrue, collier d’épaule, moulin à eau…), industriel (horloge, machine à vapeur, métier à tisser à cartes, …), scientifiques (astronomie, mathématique, médecine…), des communications et transports (gouvernail, imprimerie, train, automobile, téléphone, avion…), ne nous persuadent que la « Cité de dieu » peut être réalisée dans ce monde, dans ce temps, par le seul fruit de notre intelligence et de notre travail. Deuxième rupture ontologique, quelque part à la Renaissance, lorsque l’accélération du progrès le rend perceptible à l’échelle d’une vie humaine, alors que jusqu’à maintenant le monde avait toujours parut immuable ; lorsque le Savoir, symbolisé par Galilée, parvient à s’émanciper de la Tradition, incarnée par l’Eglise ; lorsque la vérité du Savant et du Philosophe remplace celle du Prêtre ; lorsque l’Homme prométhéen, finalement prend en main son Destin et se persuade qu’il lui est possible de transformer le monde à son image, puis de se transformer lui-même en un être toujours plus proche de la perfection. Accélération de l’histoire marquant un renversement spectaculaire : dans le monde des Anciens, la perfection est dans le passé ; le « bon », le « juste », le « noble », nous est transmis par l’enseignement des Ancêtres, la Tradition, la Coutume ; le « nouveau » est douteux, dangereux, menaçant… Avec l’entrée dans l’époque Moderne, la perfection est dans le futur ; désormais c’est la tradition qui devient aliénante, alors que le nouveau, l’innovation, le changement, deviennent par principe identiques au « bon », au « juste », au « beau »…

A toute révolution conceptuelle correspond le besoin d’une nouvelle « idéologie », au sens marxiste de « représentation de la réalité », destinée à combler le vide laissé par la disparition de l’ancienne, désormais ravalée au rang de superstition, d’obscurantisme, de fable destiné à justifier la domination d’une caste désormais déchue. Un nouveau « mythe fondateur » doit être forgé pour justifier l’abandon des traditions, la condamnation des Anciens, le dénigrement de ce qui était jusqu’à présent présenté comme vrai, juste et bon (ce qui faisait dire à Cioran : « Le Progrès est l’injustice que chaque génération commet à l’égard de celle qui l’a précédée. »). Bacon est le premier à en proposer un avec son Novum Organum, qui répond et s’oppose à l’Organon d’Aristote : Sa Nouvelle Atlantide n’est plus une civilisation disparue de surhommes, mais une île utopique dirigée par des scientifiques dont le but est « l’expansion de l’Empire humain jusqu’à ce que nous réalisions tout ce qui est possible. » Pascal, de sa plume magnifique, définit le nouveau Credo du Progrès continuel : « Non seulement chacun des hommes s’avance de jour en jour dans les sciences, mais tous les hommes ensemble y sont en continuels progrès à mesure que l’univers vieillit (…) de sorte que toute la suite des hommes, pendant le cours de tant de siècles, doit être considérée comme un même homme, qui subsiste toujours et apprend continuellement  ». Rousseau, finalement, cristallisera cette idéologie dans sa théorie de la « perfectibilité » de l’homme et son projet, révolutionnaire au sens premier du terme, d’un « homme nouveau ». Ainsi Buffon pouvait-il écrire au milieu du XVIIIe siècle, dans son Histoire naturelle : « Qui sait jusqu’à quel point l’homme pourrait perfectionner sa nature, soit au moral, soit au physique ? (…) L’esprit humain n’a pas de bornes, il s’étend à mesure que l’univers se déploient ».

 L’Economie du Progrès

Une fois posé le concept philosophique et humaniste du « Progrès continuel », il restait à définir de façon plus précise quel type de progrès était souhaitable, et quelles institutions politiques, sociales et économiques mettre en place pour le rendre pratiquement possible. Née sous des hospices philosophiques et scientifiques, l’idéologie du Progrès continuel va prendre sous la plume des Philosophes empiristes anglais de l’ « Enlightment » une tournure nettement plus matérialiste et, finalement, se décliner en une nouvelle théorie économique et politique qui englobe ses déclinaisons ultérieures que seront le « communisme » ou le « libéralisme ».

Réfléchissant sur la « passion élémentaire » à l’origine de toutes nos actions, Hobbes, rompant avec la tradition classique héritée de la pensée Grecque, associe désormais le « bien » à l’ « agréable », prônant un « hédonisme politique » levant toute restriction à la recherche du plaisir des sens. Le but de la société n’est plus « la vie bonne » mais « la vie agréable » ; l’objectif des gouvernants n’est plus de cultiver la « vertu » des citoyens mais de les « pourvoir abondamment […] de toutes les bonnes choses […] qui procurent la délectation ». Rompant également radicalement avec les Anciens, Locke élabore quant à lui une doctrine du Droit naturel selon laquelle le bonheur n’est pas tant dans le plaisir que dans la possession de ce qui donne le plaisir, justifiant ainsi moralement la possession illimitée de biens (ce qui lui vaudra d’être considéré comme le père du « capitalisme » et du « libéralisme ») ; Bentham développe le concept d’ « utilitarisme hédonique » qui place la recherche du « bien-être » (welfare) physique, moral et intellectuel comme fondement de la vie sociétale (religion, économie, éducation, justice…). Finalement, la recherche d’un plus grand bien-être, aspiration légitime de tout être humain à la base de l’édifice des Droits de l’Homme, se réduit dans sa version matérialiste à la recherche d’un plus grand confort, d’une plus grande jouissance, de possessions toujours plus importantes ; chaque avancée dans ce sens apparaît comme irréversible, nécessaire, répondant à nos besoins fondamentaux, et donc moralement justifié. En d’autres termes, la progression de nos « besoins » suit parallèlement l’amélioration du niveau de vie que nous procure le progrès technique : « La progression des besoins est une chose nécessaire : elle est fondée sur l’essence même de l’homme, il faut que les besoins naturels, une fois satisfaits, soient remplacés par des besoins que nous nommons imaginaires, et qui deviennent aussi essentiels à notre bonheur que les premiers », écrit ainsi peu avant la Révolution l’un des Encyclopédiste, le Baron d’Holbach, dans son Système de la nature.

Comme l’atteste notre obnubilation maladive pour l’évolution des « PIB par habitant », « pouvoir d’achat » et autres « Indices de Développement Humain », la croissance économique constitue la manifestation la plus claire de l’objectif premier de l’organisation de nos sociétés modernes : créer, sans cesse, de nouveaux besoins, au travers de la publicité et de la « culture » au sens large, afin d’alimenter une croissance économique perpétuelle. L’idéologie du Progrès marque de plein pied l’entrée de l’homme moderne dans cette « société de consommation », qui n’aura jamais été mieux décrite que par ces mots de Tyler Durden dans Fight Club (« We waste our lives working at jobs we hate to buy shit we don’t need ! »), à laquelle elle fournit une pseudo-justification morale tout autant qu’un impératif individuel et collectif : désirer plus, consommer plus, posséder plus, n’est plus immoral, c’est au contraire la condition de l’accroissement de la prospérité de la société dans son ensemble. Corollairement, la prospérité croissante d’une société permet un plus grand confort à chacun de ses membres, ce qui se traduit par l’octroi de nouveaux « droits » (sécurité sociale, chômage, retraite, congés payés…) qui seront désormais considérés par « effet cliquet » comme autant d’ « acquis sociaux » sur lesquels il serait inimaginable de revenir. Qu’il s’agisse des « capitalistes » ou du « prolétariat », tous les indicateurs doivent être orienté à la hausse : plus de profits, plus de rentabilité, plus de pouvoir d’achat, plus de protection sociale, plus de loisirs… Impératif totalitaire, absolu, de Progrès, comme ces statistiques délirantes de 1984 qui, hors de toute réalité, doivent invariablement prouver que "people today had more food, more clothes, better houses, better recreations—that they lived longer, worked shorter hours, were bigger, healthier, stronger, happier, more intelligent, better educated, than the people of fifty years ago.”

La politique du Progrès

Comme on le voit, le « progrès » tel qu’il apparaît à la sortie des Lumières est avant tout un progrès matériel et hédoniste : l’amélioration des conditions de vie et de travail des citoyens, l’augmentation des ressources et des possessions, avec pour objectif final une vie sans cesse moins « pénible », plus « agréable » et « jouissive ». Toutes les caractéristiques de notre époque moderne apparaissent ainsi déjà en germe dans ce nouveau Dogme du Progrès hérités des Lumières européennes : destruction de tous les tabous, de toutes les règles morales, de tous les freins culturels et psychologiques patiemment mis en place par nos ancêtres, et qui endiguaient jusqu’à présent nos pulsions sensuelles, notre avidité, notre égoïsme. Jouir plus, toujours plus, sans entrave (Mai 68 et la révolution sexuelle…) ; ou bien posséder plus, toujours plus, sans avoir à se préoccuper des autres (libéralisme économique, puis financier) : telles sont les deux uniques préoccupations de notre civilisation moderne, facettes opposées mais indissociables de l’ « Esprit des Lumières ».

Aux Lumières succède une période d’utopisme et de délires futuristes qui accompagne le début de la croissance économique mondiale, la mécanisation des campagnes et des usines, l’exode rural, une très forte croissance démographique ; la progression de l’espérance de vie et la diminution du temps de travail laissent imaginer pour l’Homme occidental, enfin « délivré » des superstitions religieuses et de l’aliénation du travail, un avenir radieux, entièrement consacré aux loisirs et aux plaisirs… Cette accélération de l’histoire à la Renaissance, puis à l’époque de la Révolution industrielle, se poursuivit au XXe siècle avec la progression exponentielle des capacités de nos ordinateurs, Internet, la bombe atomique, l’adoption en quelques années d’une multitude de gadgets technologiques que nos parents n’auraient même pas imaginés (téléphones portables, e-pod, vibromasseurs à mémoires programmables…). Il a fallu attendre près de 2000 ans entre le Mythe d’Icare et les machines volantes de Léonard de Vinci au XVème siècle ; 400 ans plus tard Clément Ader effectuait son premier saut de puce sur le plateau de Satory ; 80 ans plus tard l’homme marchait sur la Lune. HG Wells écrivait ainsi au début du XXème siècle : « Nous entrons dans une ère de progrès qui se poursuivra, sans cesse plus vaste, sans cesse plus confiante, à tout jamais. »

Deux systèmes politiques et économiques concurrents vont essayer de théoriser et organiser pratiquement, séculariser, pourrait-on dire, cet « avenir radieux » matérialiste et hédoniste, promis par l’idéologie du Progrès : le libéralisme et le communisme. Ces 2 systèmes se revendiquent tous deux de la Révolution Française et des Lumières : Communistes et Libéraux s’accordent ainsi sur le but à atteindre, le Progrès et la Croissance économique, ne divergeant que sur les valeurs secondaires et les méthodes à employer. Au risque d’être outrancièrement simplificateur : les uns mettront en avant la Liberté absolue, chacun étant seul responsable de sa réussite ou son échec, au risque que les inégalités naturelles ne se transforment en inégalités sociales et économiques ; les autres l’Egalité absolue, l’ « Etat » ayant le devoir de corriger les « inégalités naturelles » au risque de réduire les libertés individuelles et de « niveler par le bas ». Finalement, libéralisme et communisme ne sont que 2 expressions concurrentes de cette même idéologie du progrès : ainsi Tocqueville écrivait déjà en 1830 dans De la démocratie en Amérique : « Il y a aujourd’hui sur la terre deux grands peuples, qui partis de points différents, semblent s’avancer vers le même but : ce sont les Russes et les Anglo-Américains ». Ne fait-on pas dire à Lénine lui-même : « l’URSS, c’est les USA avec l’égalité » ? La compétition acharnée (scientifique, industrielle, militaire, sportive…) entre ces 2 systèmes à vocation universelle va rythmer toute l’histoire du XXe siècle, de la Révolution Soviétique d’Octobre 1917 à l’effondrement de l’URSS en 1991, en passant par les Jeux Olympiques d’Helsinki, la crise de Cuba, la Conquête Spatiale et les conflits post-coloniaux d’Indochine ; mais, en fait, la lutte apparente entre « capitalistes » de droite et « marxistes » de gauche ne doit pas occulter le fait que l’élément majeur du siècle dernier est la mondialisation progressive, sous ses différentes formes, de la doctrine du Progrès et des valeurs qui l’accompagnent (individualisme, matérialisme, athéisme, démocratisme…), broyeurs de traditions et de particularismes locaux. De sorte que, au final, la défaite du communisme n’a fait que renforcer la domination idéologique de son alter ego progressiste, le libéralisme, paradigme désormais dominant, si ce n’est unique, et donc totalitaire…


La rupture environnementale

La croyance en la possibilité d’une croissance illimitée que partagent nos sociétés modernes est irrationnelle, abstraite, déconnectée du réel ; elle suppose une humanité se déployant dans un espace aux dimensions, aux ressources et à la durée infinies… Le monde dans lequel nous vivons, hélas, est étroitement limité par la surface de notre planète et les ressources qu’elle peut durablement produire. Une humanité de plus en plus nombreuse et de plus en plus consommatrice de biens matériels devait tôt ou tard se heurter à ces limites, d’autant plus brutalement que sa trajectoire expansionniste s’était accélérée exponentiellement au cours du dernier siècle.

Le mécanisme de « rupture environnementale » a été particulièrement bien analysé par Jared Diamond, en particulier dans son dernier ouvrage « Effondrement » : le progrès technique permet un rapide accroissement de la population et de son niveau de vie, la conjonction de ces deux phénomènes se traduisant par une croissance exponentielle de la consommation qui, au-delà d’un certain seuil de « sustainability », comme disent les anglo-saxons, se traduit elle-même par un épuisement de plus en plus critique de l’environnement (déforestation, érosion, pollution…), jusqu’à ce « point de rupture » à partir duquel le niveau de vie ne peut plus être maintenu, les structures économiques, puis sociales, puis politiques commencent à se déliter, la caste au pouvoir perd la légitimité que lui assurait jusqu’alors la prospérité du groupe et doit recourir à la force pour ne pas être renversée, chacun essaye de défendre ses acquis au détriment des autres, la lutte pour la survie remplace la solidarité, et bientôt la société s’éteint dans une dernière braise de violence sans espoir… En ce qui concerne la société occidentale moderne, le point de rupture environnementale a sans doute été atteint. Les dommages infligés à notre environnement ne sont pas loin d’être irréversibles ; une croissance démographique incontrôlée plonge des continents entiers dans la misère, la famine et la guerre ; tôt ou tard les nations entreront en lutte pour s’accaparer les dernières ressources disponibles ; la guerre du pétrole a déjà commencé au Moyen-Orient ou autour du Golf de Guinée, demain ce sera pour les terres cultivables, le gaz naturel ou l’eau potable...

Comme le démontre brillamment ce même Jared Diamond, l’étude des civilisations qui nous ont précédé (Mayas, Angkor, Ile de Pâques…) nous enseigne que la disparition d’une société est la conjonction de deux facteurs : l’épuisement de son environnement ; et son incapacité politique et culturelle à définir et mettre en œuvre les mesures qui s’imposent pour inverser la tendance. Mais, aujourd’hui, tout indique que nous restons prisonniers d’un catastrophique blocage mental et structurel, qui nous empêche de lever la tête, de respirer un bon coup et d’accepter de faire, tous, les efforts nécessaires... Pourquoi cette incapacité à prendre les bonnes décisions ?

Le blocage mental du Progrès continuel

Depuis la Renaissance, la civilisation occidentale moderne s’est construite dans la croyance en un Progrès perpétuel. L’ensemble de nos systèmes sociaux et financiers a été conçu sur ces prémices longtemps considérés comme un Dogme absolu : croissance démographique, croissance économique, croissance du niveau de vie. C’est ainsi que l’équilibre de nos systèmes de retraite et de santé repose sur l’hypothèse que nos enfants seront plus nombreux et plus riches que nous ; le capitalisme financier suppose une amélioration constante de la productivité et de la rentabilité ; le recours à l’endettement des Etats comme des ménages repose également sur l’espoir que nous serons plus riches demain qu’aujourd’hui ; nos enfants vivront plus longtemps, mieux, travailleront moins, consommeront plus, et pourront nous payer demain ce que nous ne pourrions nous permettre aujourd’hui... Ce blocage mental sur le progrès, et son corollaire, le refus de la régression, et même de la stagnation, se retrouve à tous les niveaux de notre société, de nos comportements individuels et collectifs : dépassement de records sportifs à tout prix, jusqu’au dopage médical et technologique le plus absurde (athlétisme, cyclisme, natation…) ; hantise de la vieillesse (surenchère de chirurgie esthétique et médicaments anti-vieillissement…) et de la mort (sujet tabou, occulté, dissimulé honteusement dans les hôpitaux et les maisons de retraites), jusque dans le fantasme de l’immortalité périodiquement entretenu par telle ou telle « découverte » scientifique ; plus généralement, refus de la perte, du ralentissement, du déclin, même cyclique et provisoire, que l’on retrouve indirectement dans la judiciarisation croissante de nos sociétés, où l’on porte plainte, recherche un coupable et exige indemnisation à tout va, et qui n’est pas autre chose que le refus du « risque d’accident » inhérent à la vie elle-même.

Bien entendu ce blocage mental est en contradiction complet avec notre environnement, notre expérience et notre histoire, marqués par le cycle des saisons, la mort inéluctable des individus, et la perspective même de la disparition de notre espèce lorsque le Soleil mourant aura englouti notre bonne vieille Terre, ou que l’Univers se sera effondré sur lui-même ou dilaté jusqu’à la congélation ; la contradiction est devenue encore plus insupportable depuis qu’a été atteint, dépassé, le « point de rupture environnemental ». Ce grand écart schizophrène entre notre représentation erronée du monde et le monde « tel qu’il est » n’a cessé de s’accroître au fur et à mesure que nos prétentions et nos aspirations augmentaient ; et avec elle, bien sûr, la frustration, la déception, le mal de vivre si caractéristique de nos sociétés modernes perfusées d’anxiolytiques et d’antidépresseurs (dont les Français sont les premiers consommateurs). Car si, comme le disent les Bouddhistes, la seule forme réelle de bonheur n’est que l’absence de malheur, si par ailleurs on admet que notre sentiment de malheur est directement proportionnel à l’écart entre ce que nous avons et ce à quoi nous estimons avoir droit, on voit alors à quel point cette « idéologie du progrès » peut être génératrice de déception, de mal-être, de souffrance, finalement de violence...

Finalement, l’idéologie du Progrès s’apparente à une fuite en avant qui ne fait illusion que tant que, effectivement, la croissance nous permet de vivre au dessus de nos moyens. Mais il suffit que les limites environnementales se rapprochent, puis soient dépassées, pour que tout s’enraye, se déséquilibre, se détraque, que la croissance ralentisse, voire s’inverse, que les bulles spéculatives éclatent, que les dettes publiques et privées explosent, que les systèmes de santé et de retraites deviennent des puits de déficit, que le pouvoir d’achat se tarisse, que le moral des ménages s’effondrent, que la peur et l’insécurité se généralisent, bref que des pans entiers de notre structure économique, sociale et mentale s’effondrent en entraînant les autres comme autant de dominos…

La crise actuelle comme symptôme du blocage

La crise financière actuelle est la plus parfaite illustration des conséquences dramatiques de ce blocage mental après que le point de rupture ait été dépassé : car, derrière tous ces produits financiers toxiques aux acronymes barbares, il faut bien se rappeler que, fondamentalement, la crise financière trouve son origine dans l’acharnement des USA à soutenir artificiellement, à crédit, la croissance chancelante de leur consommation intérieure, entraînant avec eux, dès lors que la limite était atteinte, leurs créanciers, c’est-à-dire le reste du monde. C’est donc bien la rupture d’une économie artificielle reposant sur une augmentation exponentielle du crédit pour maintenir sans cette l’appétit du consommateur, comme un drogué a sans cesse besoin d’une dose plus forte (selon les données bien connues de la Banque Fédérale américaine, il fallait en 1983 1,6 dollar de dette nouvelle pour obtenir 1 dollar de croissance du PIB ; en 1997, il en fallait 3,1, et en 2007, 6,9…) ; crise qui rappelle d’ailleurs celle qu’a connu le Japon dans les années 90, lorsque, après 30 ans de croissance soutenue, l’explosion de la bulle spéculative plongea les ménages dans une situation de dramatique surendettement, l’Etat essayant de maintenir à tout prix la croissance économique par une politique d’endettement public aussi massif que vain…

La racine de la crise actuelle se trouve donc bien dans le refus d’accepter un nécessaire ralentissement de la croissance, sans même parler d’une stagnation ou d’une décroissance « vertueuse » : véritable blocage mental qui s’explique bien évidemment par cette croyance irrationnelle en la possibilité d’une croissance continuelle, et qui nous empêche aujourd’hui, individuellement et collectivement, de ralentir, de se restreindre, d’accepter de réviser à la baisse nos ambitions. Les américains ne sont pas les seuls à s’acharner envers et contre tout à maintenir un train de vie qu’ils ne peuvent plus se permettre. Les Européens aussi sont prêts à tout pour maintenir en vie des systèmes sociaux extrêmement coûteux mais insoutenables ; la Commission Européenne recommande une immigration massive pour financer les systèmes de retraite des « européens de souche » ; en réaction à la crise, au lieu de laisser pourrir comme des arbres morts les « cadavres bancaires », on les maintien en vie artificielle comme des zombies, toujours en émettant des montants astronomiques de nouveaux emprunts, c’est-à-dire en repoussant à la prochaine génération, au prochain gouvernement, au prochain président, la responsabilité d’éponger la dette, l’obligeant lui-même, plutôt que de prendre des mesures impopulaires et « anti-progressistes » d’austérité et d’économie, à emprunter pour payer la dette de plus en plus lourde (aujourd’hui en France les seuls intérêts de la dette engloutissent le produit de l’impôt sur le revenu), jusqu’à la faillite dont est aujourd’hui proche l’Angleterre.

Le principe fondamental sur lequel repose notre système social et économique n’est tout simplement plus adapté au réel. Rationnellement, nous devrions changer d’idéologie et adopter une vision du monde qui tienne compte de ces nouvelles contraintes environnementales. Rationnellement, nous devrions adapter nos systèmes et nos procédures en fonction, et si nécessaire les remplacer par d’autres, qui ne spéculent plus sur un avenir radieux mais « internalisent », comme disent les économistes, les contraintes actuelles et les coûts futurs. Mais il y a tellement d’intérêts financiers, sociaux et politiques en jeu, d’ « effets cliquets » qui sont devenus autant de blocages mentaux et structurels, que nous paraissons incapables de poser convenablement et lucidement le problème, sans même parler de mettre en œuvre des mesures appropriées… Trop de lobbys, de syndicats, de groupes de pression émanant du monde économique, social ou politique, qui sont autant de points de blocage d’un système essoufflé que ceux qui en profitent encore parviennent, au prix de plus en plus de tension, à maintenir en vie artificielle… Finalement, malgré tous les indicateurs, malgré tous les avertissements des experts, nous continuons notre fuite en avant vers un bonheur de plus en plus radieux et illusoire, comme le Coyote de Tex Avery qui continue de courir dans le vide ; rien ne change dans un système économique et social en roue libre et dont personne ne comprend plus rien, si ce n’est qu’il ne peut survivre qu’en grandissant, en enflant, en s’autoconsommant comme une géante rouge, avant de s’effondrer sur lui-même sous l’action de sa propre gravité…

Une nouvelle idéologie, de nouveaux réactionnaires ?

L’humanité est entrée dans l’ère du Progrès le jours ou les gens ont commencé à se dire que leur enfants vivraient mieux qu’eux. L’ère du Progrès s’est achevée le jour où les gens ont commencé à se dire que leurs enfants vivraient moins bien qu’eux. Ce basculement entre une ère de progrès et une ère de décadence est de plus en plus perceptible aujourd’hui : un sondage du Nouvel Observateur, réalisé lors de la campagne présidentielle de 2007 (mais il me semble que des sondages identiques commençaient à livrer des résultats similaires dès la fin des années 90), en est à mon sens particulièrement révélatrice : si 66% des Français estiment mieux vivre que leurs parents, 56% pensent que leurs enfants vivront moins bien qu’eux...

L’idéologie du Progrès s’est imposée aux croyances séculaires comme la sélection naturelle conduit des espèces mieux adaptées à s’imposer à d’autres : parce que ses adeptes, débarrassés des freins moraux de leurs contemporains, se sont montrés moins inhibés, plus entrepreneurs, plus inventifs, en un mot plus efficace, et ce sont imposés naturellement. Cette idéologie du Progrès s’est installée aussi facilement dans l’inconscient collectif parce qu’elle semble cohérente avec ce que l’homme de la rue observe autour de lui (les automobiles, les avions, le téléphone, les vaccins, autant de miracles qui prouvent l’existence du Dieu Progrès comme la multiplication des pains et la marche sur l’eau prouvait celle du Dieu d’Abraham…) ; elle s’y ancre avec d’autant plus de facilité qu’elle flatte la nature humaine en lui promettant de subvenir à ses plus bas instincts : toujours plus de nourriture et de sexe, pour tous et sans effort ; elle en sera d’autant plus difficile à expurger.

Lorsque l’Idéologie du Progrès triomphait, le Conservatisme faisait figure de résistance héroïque. Aujourd’hui, il n’est même plus question de « rester en l’état » : on parle de « « décroissance durable », certains écologistes extrémistes prônent même la disparition de l’Homme… Sans tomber dans ces extrêmes, il est certain aujourd’hui que l’idéologie du Progrès perpétuel est morte. Elle doit être remplacée par une autre idéologie, une autre représentation du monde pour accompagner ce mouvement de reflux, ce retour à l’équilibre. On peut souhaiter que cette nouvelle représentation repose sur un retour aux cycles et au respect des contraintes naturelles, une sorte de religion « chtonienne » qui ne tomberait pas dans le paganisme aux relents néo-nazis, ni dans le new age sous acide ; une acceptation sereine de nos limites, que pourraient nous inspirer la méditation des philosophies orientales comme le Bouddhisme ou le Taoïsme… Une représentation du monde radicalement différente, qui nous fasse accepter l’idée qu’être moins nombreux, vivre moins longtemps et plus péniblement n’est pas impossible, est même nécessaire, et n’est en tout cas pas incompatible avec le bien-être et la plénitude d’une existence sereine ; qui nous permette d’arrêter de croire que la science et la technologie, comme par miracle, vont nous permettre de résoudre nos problèmes sans effort (éolien, solaire, appareil pour perdre du poids en dormant…) ; qui nous fasse accepter le monde et l’humanité tels qu’ils sont, et non tels que nous voudrions qu’ils soient…

« La tradition et le progrès sont deux grands ennemis du genre humain. », disait Paul Valéry. De même que le salut ne doit plus être attendu d’un illusoire « progrès », il ne doit pas non plus être recherché dans un retour aux « vieilles croyances », une nostalgie d’un « passé idéalisé » tout aussi illusoire. Les Anciens voyaient la perfection dans le passé ; les Modernes dans le futur ; aujourd’hui, il est plus qu’essentiel de se débarrasser de ces constructions mentales, de voir le présent tel qu’il est, et de prendre les décisions qui s’imposent raisonnablement en toute lucidité. C’est bien de ces nouveaux « réactionnaires » que viendra le salut de notre espèce, car, comme l’écrit magnifiquement Nicolás Gómez Dávila dans Le réactionnaire authentique, « Si le progressiste se tourne vers l’avenir, et le conservateur vers le passé, le réactionnaire ne cherche ni dans l’histoire d’hier ni dans l’histoire de demain le paradigme de ses aspirations. Le réactionnaire n’acclame pas ce que doit apporter la prochaine aube, ni ne s’accroche aux ombres ultimes de la nuit. Sa demeure s’élève dans cet espace lumineux où les essences l’interpellent par leur présence immortelle. »

L’idéologie d’une civilisation n’est que la représentation du monde de son élite dirigeante. Un changement d’idéologie doit donc passer par un changement d’hommes. L’histoire montre que les hommes ne changent pas : ils sont simplement remplacés par d’autres, selon les lois de la sélection naturelle qui veut que les individus les mieux adaptés survivent et remplacent peu à peu, sans violence, les individus autrefois majoritaires mais désormais moins adaptés, jusqu’à former une nouvelle espèce. Espérons simplement qu’une nouvelle élite mieux adaptée à notre environnement fragilisé parviendra à prendre dans les décennies à venir la direction de notre espèce ; espérons que cela se produise avant que nous n’ayons irrémédiablement détruit notre planète



54 réactions


  • sobriquet 18 mai 2009 15:34

    Article très intéressant !

    J’espère qu’il sera beaucoup lu, mais j’en doute, vu sa longueur... Il serait peut-être possible de reprendre les idées développées et de les synthétiser dans un article plus court... ?


  • plancherDesVaches 18 mai 2009 15:51

    « L’histoire montre que les hommes ne changent pas : ils sont simplement remplacés par d’autres »
    Phrase nettement bête... Mais qui amène des réflexions sur des hommes qui ont changé le cours de l’histoire....
    Bon. Jusqu’à un passé récent car, maintenant, nous nous retrouvons avec des dirigeants asservis au pouvoir financier. Passons.

    Le progrés.
    Nous le voyons tous les jours. Car il répond à deux besoins essentiels de l’humain.
    -répondre aux questions.
    -satisfaire sa fainéantise. (traduire par « gains de productivisme » en language financier smiley )

    Encore un paquet de questions à résoudre. Mais ça avance bien, dans l’ensemble.

    Pour le fainéantise, le réveil sera dur pour les générations de fainéants que nous avons, nantis, construit de nos propres mains.


  • clostra 18 mai 2009 17:23

    Oui, l’article est un peu long ce qui n’en diminue pas la qualité.

    Il s’agit bien de définir ce qu’on entend par Progrès.

    J’ai un exemple qui me trotte dans la tête : les fameuses caisses automatiques des Supermarchés.

    Bien que le travail des caissières ait été simplifié notamment par les codes à barres, les gestes répétitifs, le soulèvement de packs entiers en font un travail pénible. L’argument développé pour freiner le nombre des caisses automatiques est que ça va supprimer des emplois. Or justement, une des sources de progrès est de rendre le travail moins pénible, pour un rendement identique voire amélioré.

    Rendement identique, gains identiques. Personne ne songe à diminuer le temps de travail tout en maintenant les rémunérations et les emplois.

    Conclusion : tout le monde n’a pas la même définition du Progrès.


  • Talion Talion 18 mai 2009 17:27

    «  » L’histoire montre que les hommes ne changent pas : ils sont simplement remplacés par d’autres, selon les lois de la sélection naturelle qui veut que les individus les mieux adaptés survivent et remplacent peu à peu, sans violence, les individus autrefois majoritaires mais désormais moins adaptés, jusqu’à former une nouvelle espèce. «  »

    Je ne suis pas d’accord sur le point surligné en gras par mes soins... En général (pour ne pas dire « à chaque fois ») les changements de société s’opèrent dans la violence : L’ordre établi une fois prouvé obsolète est un puissant frein à toute transition de la société car son objectif central devient alors sa propre survie face à l’évolution inéluctable et nécessaire du monde qui l’environne.

    Citez-moi une seule transition majeure (les évolutions de façade ne comptent pas) qui ne se soit pas accompagné de violence et je vous tire mon chapeau !

    Aujourd’hui, comme hier, l’ordre établi aura pour objectif sa propre survie et le maintien de son dogme de la croissance et du progrès perpétuel.
    La réalité ne risque d’apparaitre aux esprits sclérosés de nos dirigeants que le jour ou elle les rattrapera sous la forme d’un soulèvement dans la violence d’un peuple à bout de patience, affamé et ivre de vengeance envers ceux qui l’auront bercé des illusions stupides qui nous mènent tous droit au désastre.

    La transition de notre (nos) sociétés vers un (des) modèle(s) plus durable est ainsi condamnée à s’exprimer dans le sang et par la mort d’un système qui afin d’assurer sa propre survie adoptera nécessairement des réflexes et une logique de plus en plus autoritaire (voire totalitaire).
    Le délire sécuritaire et de surveillance absolue de la population par nos élites (dont Hadopi n’est qu’une étape au sein d’une liste condamnée à s’allonger), en est l’illustration la plus criante.

    Cependant, mis à part ce point, j’éprouve une sincère admiration vis à vis de cet article dont je partage tout à fait les idées exprimées. Mes applaudissements à son auteur.  smiley


    • NICOPOL NICOPOL 18 mai 2009 17:51

      Bonjour Talion,

      Merci pour votre aimable message !

      Pour vous répondre :

      Citez-moi une seule transition majeure (les évolutions de façade ne comptent pas) qui ne se soit pas accompagné de violence et je vous tire mon chapeau !

      Lorsque l’on reste dans l’« histoire courte », on peut effectivement penser que les changements importants se déroulent dans la violence (chute d’un empire, d’un régime, invasion...). Mais les mutations les plus fondamentales de l’histoire de l’homme se sont déroulées dans l’« histoire longue », dans la perspective de laquelle tous ces évènements violents n’apparaissent que comme des petites péripéties sans intérêt.

      Ainsi, dans l’« histoire longue », on peut mentionner comme transition majeure de notre histoire celle d’une société de chasseur cueilleur nomade à une société d’agriculteur éleveur sédentaires, par exemple. Lorsque cela s’est produit pour la première fois dans le Croissant Fertile, il ne s’agissait pas d’un groupe révolutionnaire, les « agriculteurs éleveurs », qui ont pris le pouvoir dans le feu et le sang sur les « chasseurs cueilleur » ; c’est un mode de vie qui en a remplacé un autre, parce devenu que plus « rentables » dans un environnement géoclimatique donné.

      De même, lorsque des populations d’agriculteurs migrent sur un territoire peuplé par des chasseurs cueilleurs, leur installation ne s’accompagne pas nécessairement de violence ; c’est une migration très lente, presque imperceptible, dont on ne voit les résultats qu’en « accéléré ». L’histoire fourmille de tels remplacements de populations non violent par des migrants, les 2 qui me viennent en tête : thaïs en Indochine, Banthous en Afrique subsaharienne...

      Comme le dit l’adage bien connu : « l’évolution, c’est une révolution qui n’en a pas l’air ( »r« ) ». Nous, en France, on ne conçoit le changement que sous forme de révolution ; mais l’essentiel du changement se fait par une lente te patiente évolution... C’est ce qui rend si difficile la compréhension des phénomènes contemporains...

      Cordialement,


  • Kalki Kalki 18 mai 2009 22:16

    La démocratie* n’est-elle pas la seule idéologie soutenable en démocratie ?

    *La démocratie en tant que non - idéologie : car imposant l’esprit critique, individuel, contre toute notion groupe et d’intelligence de groupe en politique en tout cas.

    Où serait la tyrannie du peuple, si la démocratie est la solution à toutes les tyrannies ? ( tyrannies de groupes présentent dans toutes les autres formes de gouvernement )

    Je sais je suis du genre à préférer le mieux pour tous ( et sans décider pour eux), depuis quand humaniste c’est une insulte ?

    Excellent article par ailleurs : et tout à fait à la bonne taille : Un article à la bonne taille c’est un n’article à sa taille. ( la facilité cela vient de l’idéologie du progrès au pas sage)

    L’histoire montre que les hommes ne changent pas : ils sont simplement remplacés par d’autres, selon les lois de la sélection naturelle qui veut que les individus les mieux adaptés survivent et remplacent peu à peu, sans violence, les individus autrefois majoritaires, mais désormais moins adaptées, jusqu’à former une nouvelle espèce.

    Oui sinon je reste un poil poli et dubitatif, je ne vends pas la peau de l’ours ...

    La bête à des ressources et elle tend à toute les utiliser : d’ici là elle nous prépare des choses inimaginables : des choses nouvelles : c’est ça le progrès  ?

    Car en même que l’idéologie du progrès perd son sens,et que les morts vivants maintiennent le statu quo (et donc la croissance et la course au progrès comme solution), ils se rapprochent de diffèrent point de déséquilibre dangereux.

    Et en y réfléchissant bien on aurait tout intérêt à ce que le système s’arrête complètement, le plus vite possible, avant de finaliser les autres crises (ou de créer une nouvelle crise avec un nouveau progrès, si ce n’est déjà fait). Et je vous le dis en quelque sorte en cet instant  : c’est peut-être de notre responsabilité ’sur l’avenir’ qu’il est question aujourd’hui.

    Nous et les générations précédentes sommes déjà coupables de notre inaction.

    De même, les mentalités (et les mentalités qu’on faconne il faut oser le dire) changent et se durcissent selon les situations dans la société comme aujourd’hui. Ce retour à des valeurs ’traditionnel’ est un retour vers le passé comme vous dites : mais d’un point de vue structurel, cela signifie que la tyrannie des classes ( dont le progrès n’étaient qu’une hypothèse mise en pratique) va continuer encore longtemps,

    Et l’enjeu ca serait également cela, stopper la machine tyrannique en générale.

    Car si ce n’est pas un retour structurel sociétal en avant : alors, c’est un retour en arrière. Et on sait tout ce que cela veut dire. Il faut du pauvre pour avoir du riche. 

    Possibilité également qu’ils mélangent ’new age’ eco friendly, avec
    tradistionnalisme ’home sweet home village papy cool’ de l’écovillage chauvin et de vache aux boostés, du porcs intoxiqué et des ogms plus forte que la moussaka qui tue.
    plus progrès technologique, greentech, mais tech quand meme ( pour garder une économie de marché ).
    Drole de Milkshake.

    Ca peut aussi fonctionner un temps : et ils gardent encore un système de classe ( ce qui est plus important que les considérations d’ordre économique, et de progrès technologique)

    Critique :

    • le petit chauvinisme avec la France qui à fait THE révolution et qui ont révolutionné le monde ( à eux tous seul et personne avant eux pour les guider ). Cette vision franco-française de l’histoire est ce qui nous vaut de paraitre aux yeux du monde.

    • le bouddhisme est à double tranchant (les petits jésus, fromage bouddha sont souvent sympathique, le sont moin ceux qui les suivent quand ils arrivent au pouvoir)

    « vivre moins longtemps et plus péniblement »

    Dans des bonnes conditions : sans avoir de pressions (capitaliste et ou d’un ordre supérieur, imposant un rythme de production plus que maximale et humain et le stress qui va avec ...) , si l’on a une bonne higienne de vie : on vit plus longtemps , et en meilleur santé.

    Le corps humain en êtant nourris pleinement s’autodétruirera consciencieusement, biologiquement : en jeunant, mangeant des quantités ( moindre que celle d’aujourd’hui et moin riche ) les mamifères vivent plus longtemps. C’est surement un compromis ? Difficile à faire pour un humain de base.


  • Iren-Nao 19 mai 2009 06:04

    @ Nicopol

    Tres excellent article, je suis moi meme un lecteur assidu de Jared Diamond.

    Dans les mentalites, deja une sorte de changement semble naitre, cependant, mais effectivement la « bete » a de la ressource et sera prete a tout pour garder sa position. Je la vois assez bien eradiquer sciemment et scientifiquement les populations en exces, ce qui serait en effet une part de la solution...(Comme le dit si bien JD, le virus est quand meme terriblement efficace...)

    N’empeche que l’idee de decroissance ne semble plus idiote a tout le monde.

    Il ne faut quand meme pas oublier que pour une enorme partie du monde, quand on coupera l’electricite, ils ne s’en apercevront meme pas.
    L’occident va peut etre voir un peu tard qu’il n’est pas seul.

    Mais en effet rien ne se fera sans une nouvelle approche (nouvelle ??) philosophique de la vie et de ses finalites, si il y en a. Il risque d’y avoir pas mal de nouvelles approches concurentes.

    Personnellement je vois plus se dessiner un univers a la Mad Max, une nouvelle feodalite apparaitre, des personnages Messianiques, enfin, rien de bien nouveau, parce que des civilisations qui disparaissent on a deja vu.

    Apres tout, on commencait a s’emmerder non ?

    Pas rigolo surement, mais interessant.

    Merci encore pour votre excellent article.

    Iren-Nao


  • Gollum Gollum 19 mai 2009 10:23

    Bravo pour ce texte libérateur ! Très bonne analyse de la situation dans laquelle nous nous trouvons et qui a abouti à la manipulation mentale de la sphère occidentale d’abord et du monde maintenant. Résultat des courses : nos contemporains n’ont plus que des intérêts matérialistes sans aucune référence verticale. Votre analyse rejoint celle de René Guénon (1886-1951), témoin impitoyable de la société occidentale. Il suffit de relire « La crise du monde moderne » et « Le règne de la Quantité » pour s’apercevoir de la justesse absolument prémonitoire de ses vues. Vous avez raison sur le changement des élites. Malheureusement, celles-ci à l’heure actuelle s’accrochent à leurs fauteuils et ne lâcheront pas si facilement le morceau. Elles préféreront accélérer la catastrophe qui nous est promise, plutôt que de laisser la place à d’autres. Bien évidemment, les véritables maîtres du pouvoir ne sont pas les politiques mais les financiers, et ils n’entendent pas laisser filer entre leurs doigts « leur » monde. Obama est clairement l’otage de Wall Street. Mais ce qui sous-tend l’idéologie de ce matérialisme à tout crin, c’est le rationalisme savamment entretenu dans la presse et à tous les niveaux. Bref, le refus de toute transcendance absolue, en un mot la haine de Dieu. La laïcité n’a été qu’une arnaque et un marché de dupe. Le résultat des courses : une société déchristianisée et violente. Où chacun lorgne avec envie sur les biens du voisin. Mais l’espoir est au bout. Tous les hommes de Tradition savent qu’il y aura un coup d’arrêt aux forces obscures, on appelle ça l’Apocalypse... En attendant bienvenue en enfer.


    • Kalki Kalki 19 mai 2009 12:08

      Gollum la tradition est ce la solution ?

      Et si il y avait une transcendance dans la sérénité, et une société équitable, donc une société qui n’est pas de classe et qui n’est pas centralisé.


    • Flo Flo 19 mai 2009 16:52

      L’apocalypse, rien que ça...
      Je préférerais encore le grand soir, si possible !


  • philoupdesbois 19 mai 2009 13:23

    Très bel article !!!


    Quand on prend la peine de le lire en entier

    mais meme ça, les gens n’en sont plus capables ...

    Ce qui fait de la peine, c’est le manque de recul et de lucidité de la plupart des gens...

    « Y’a pas de raison que ça s’arrete, on a toujours trouvé des solutions... »


    Tu as raison, le dogme du progrès éternel est très très profondément ancré dans la tête de la plupart des gens...qui n’ont aucun recul...
     

    J’avais fait un article sur naturavox début 2008, qui n’y est plus apparement, ou je parlais un peu de ces thèmes là...


    « Ça fait bizarre de commencer à réaliser et à prendre conscience qu’on risque très certainement de vivre, dans notre vie d’homme, la fin d’une ère. C’est troublant de se dire que tout ce qui nous à toujours paru être normal, évident et dans l’ordre des choses, dans notre vie quotidienne, va probablement changer dans des proportions dramatiques et difficilement concevables... »

    « 
    Or une croissance soutenue, et à plus forte raison exponentielle n’est tout simplement pas soutenable sur une planète aux capacités et aux ressources limitées !! »

    « Que la fête continue et que la machine folle tourne encore, encore, encore un peu avant le mur ! »

    "Dès lors, la terre et le monde vivant (virus et bactéries les premiers), que nous avons cru pouvoir, dans notre vanité, maîtriser, dominer, exploiter sans limite, puis trafiquer à notre guise (qui a parlé d’OGM ?), presque uniquement au moyen d’une énergie fossile que nous avons cru inépuisable, vont-ils, par la magie des facteurs limitant, reprendre le « contrôle » et nous remettre brutalement à notre place ?

     

    Cela passerait, inévitablement, nécessairement, par des réajustements des plus douloureux, en particulier sur le plan démographique ! Spécialement si l’on tient compte du caractère obscur (de la force), égoïste et belliqueux de notre nature humaine en période de crise... "



    mais en moins sociologique et en moins chiadé que ton article... vu que je suis scientifique (géologue).

    Philoupdesbois






  • Dominique Larchey-Wendling 19 mai 2009 15:05

    Voici un texte exceptionnel, probablement l’un des meilleurs que j’ai lu sur AV, et même dans l’absolu. C’est une critique en profondeur du principe fondateur de nos sociétés. Principe que nous avons hélas rendu indispensable à notre survie.

    Bien-sûr, certains points pourraient être développés un peu plus : quelles sont les principales limites concrètes au progrès (je pense à l’énergie et Peak Oil), quel serait le prix à payer pour le maintien de l’idéologie du progrès (je pense à la manipulation de peuples par la peur/terrorisme, aux guerres de ressources, à la disparition de la démocratie et au retour de la barbarie), quelle dynamique politique serait-elle en mesure de mettre à nu et détruire cette idéologie (doit-on nécessairement déclarer la guerre à nos parents qui sont plus nombreux et riches que nous ?).

    Mais le texte est déjà assez riche. Je signale toutefois l’ouvrage du Colonel Andrew Bacevich « The Limits of Power », un conservateur américain qui analyse les limites du progrès sous l’angle géopolitique et la fin de « l’exceptionalisme américain » et qui explique parfaitement comment le concept de progrès s’est peu à peu épuré pour signifier aujourd’hui « accumulation croissante des biens matériels, » au moins dans le contexte de la société américaine.

    En un mot, bravo pour cette analyse admirable.


    • Kalki Kalki 19 mai 2009 20:39

      quel serait le prix à payer pour le maintien de l’idéologie du progrès (je pense à la manipulation de peuples par la peur/terrorisme, aux guerres de ressources, à la disparition de la démocratie et au retour de la barbarie), quelle dynamique politique serait-elle en mesure de mettre à nu et détruire cette idéologie (doit-on nécessairement déclarer la guerre à nos parents qui sont plus nombreux et riches que nous ?).

      La manipulation des peuples a existé avant avec l’idéologie du progrès ne vous y trompez pas, et c’est un retour à un durcissement du rapport de force entre les classes, la classe supérieure désirant garder le pouvoir, elle serre les vis : mais la différence entre sociétés de classe prospère et une société prospère en déclin se situe ou ? Totalitarisme plus dur ? Moin fourbe ? Car on ne peut plus ’améliorer les conditions du peuple’ ( ce qui correspond à un partage minime de leur productivité ?)  ? : seulement on donné plus de miettes aux classes inférieures.

      Pour le moment dans leur lancée : ils veulent accroitre leur richesse et cela veut dire ne pas partager, et dans des conditions de déclins partager de moins en moins et faire ’travailler’ de plus en plus. Misant qu’on ne se rebellera que trop tard et que leurs acquis et la forme de société restera. C’est tellement ironique : des musca domestica qui s’agitent dans des bocaux.

      A lire :

      http://www.ebooksgratuits.com/html/orwell_1984.html

      Le monde a été divisé en trois classes. La classe supérieure, la classe moyenne, la classe inférieure. [...] Les buts de ces trois groupes sont absolument inconciliables. Le but du groupe supérieur est de rester en place. Celui du groupe moyen, de changer de place avec le groupe supérieur. Le but du groupe inférieur, quand il a un but[...] est d’abolir toute distinction et de créer une société dans laquelle tous les hommes seraient égaux.

      LA GUERRE C’EST LA PAIX
      LA LIBERTÉ C’EST L’ESCLAVAGE
      L’IGNORANCE C’EST LA FORCE

      • (en) WAR IS PEACE
        FREEDOM IS SLAVERY
        IGNORANCE IS STRENGTH

      En résumé, une société hiérarchisée n’était possible que sur la base de la pauvreté et de l’ignorance.

      L’acte essentiel de la guerre est la destruction, pas nécessairement de vies humaines, mais des produits du travail humain. La guerre est le moyen de briser [...] les matériaux qui, autrement, pourraient être employés à donner trop de confort aux masses et, partant, trop d’intelligence en fin de compte.

      Un état général de pénurie accroît [...] l’importance des petits privilèges et magnifie la distinction entre un groupe et un autre.

      La guerre […] non seulement accomplit les destructions nécessaires, mais les accomplit d’une façon psychologiquement acceptable. Il serait en principe très simple de gaspiller le surplus du travail du monde en […] creusant des trous et en les rebouchant, […]. Ceci suffirait sur le plan économique, mais la base psychologique d’une société hiérarchisée n’y gagnerait rien.

      Les masses ne se révoltent jamais de leur propre mouvement, et elles ne se révoltent jamais par le seul fait qu’elles soient opprimés. Aussi longtemps qu’elles n’ont pas d’élément de comparaison, elles ne se rendent jamais compte qu’elles sont opprimés.

      Big Brother est infaillible et tout-puissant. Tout succès, toute réalisation, toute victoire, toute découverte scientifique, toute connaissance, toute sagesse, tout bonheur, toute vertu, sont considérés comme émanant directement de sa direction et de son inspiration.

      Il y a partout la même structure pyramidale, le même culte d’un chef semi-divin, le même système économique existant par et pour une guerre continuelle.
      Les groupes directeurs des trois puissances sont, et en même temps ne sont pas au courant de ce qu’ils font. Leur vie est consacrée à la conquête du monde, mais ils savent aussi qu’il estnécessaire que la guerre continue indéfiniment et sans victoire.

      Le mot « guerre », lui-même, est devenu erroné. Il serait probablement plus exact de dire qu’en devenant continue, la guerre a cessé d’exister. […] Une paix qui serait vraiment permanente serait exactement comme une guerre permanente. [C’est] la signification profonde du slogan du parti : La guerre, c’est la Paix.

      Le commandement des anciens despotismes était : « Tu ne dois pas. » Le commandement des totalitaires était : « Tu dois. » Notre commandement est : « Tu es. »


  • décurion 19 mai 2009 17:31

    «  Mais, au-delà de ces querelles de clocher idéologiques, il semble possible, dès à présent, de remonter à la racine de cette crise systémique, vers ce « péché originel » de notre civilisation moderne qui englobe et dépasse ses reflets partiels que sont le libéralisme, le communisme et autres avatars issus des Lumières : l’Idéologie du Progrès continuel. »

    Ben, mon vieux, il fallait le faire !

    Ce n’est plus l’intervention à outrance des états qui est cause de la crise, Non, c’est l’idéologie du Progrès continuel.

    Limiter la durée de vie des objets, pour en vendre 5 au lieu d’un seul, les imprimantes qui se déclarent hs a 3000 impressions, les produits que nous sommes sommés d’acheter sous peine de poursuite, l’argent que l’on nous prend, celui que l’on nous loue, la spéculation, le poids de la finance, oubliés, envolés, disparus.Reste le progrès.

    Trop fort, Victor !

    Autant dire, qu’il n’y avait rien à faire, puisque la source de nos déboires est née avec l’humanité.

    Comment ne pas croire les évangiles de la main invisible, capables de chier des savonnettes parfumées, mais innocents démunis face au péché originel.

    Depuis que le monde est, les décideurs se sont cassés la tête pour savoir quel type de progrès était souhaitable et cela s’est traduit par l’octroi de droits nouveaux.

    Comme cela, tout simplement, sans cri, sans fureur. On en rêvait, les décideurs l’ont fait.

    Je n’ai pas lu jusqu’au bout, problème de lassitude, ça ressemble tellement à du déjà lu, que j’ai calé, et sauté à la fin.

    «  L’idéologie d’une civilisation n’est que la représentation du monde de son élite dirigeante. »

    Oui, une très bonne raison pour la remettre à sa place, en commençant par les plus nuisibles de ses inutiles : Les financiers.

    Sinon, c’est assez cocasse, de recevoir une telle leçon d’un expert financier


    • NICOPOL NICOPOL 19 mai 2009 17:51

      Bonjour,

      Merci pour votre réaction, bien qu’un peu plus de courtoisie aurait été apprécié par votre serviteur.

      "Autant dire, qu’il n’y avait rien à faire, puisque la source de nos déboires est née avec l’humanité.« 

      C’est à peu près le contraire de ce que je tente très modestement de démontrer dans l’article : la source de nos déboires actuels provient d’une idéologie particulière, spécifique au monde moderne occidental, c’est à dire limitée dans le temps et l’espace. Mais on vous excusera pour ce grossier contre sens, puisque comme vous l’avouez vous-même,

       »Je n’ai pas lu jusqu’au bout, problème de lassitude, ça ressemble tellement à du déjà lu, que j’ai calé, et sauté à la fin.« 

      Ca a le mérite de la franchise, à défaut de l’honnéteté intellectuelle. Ceci dit, je ne prétends pas avoir développé une thèse inédite et révolutionnaire, en fait ce que j’écris est largement inspiré par les écrits d’autres auteurs et commentateurs, c’est plutôt une sorte de puzzle, de synthèse. Si d’autres l’ont écrit avant moi, et mieux que moi, ce dont je ne doute pas un instant, vous seriez plus constructifs à orienter les aimables lecteurs d’Agoravox à l’aide de références, sources et liens pertinents.

       »Oui, une très bonne raison pour la remettre à sa place, en commençant par les plus nuisibles de ses inutiles : Les financiers."

      Les Financiers... Parfaitement, mon bon monsieur, les Financiers ! Avant c’était les juifs, les francs-maçons, le bouc émissaire... A quoi ça sert, j’vous jure, mon bon monsieur, d’élever le débat, de citer Eraclite, Pascal, Jared Diamond, de couvrir l’histoire de la pensée occidentale de l’Antiquité à nos jours, de raisonner dans le temps longs et pas le minuscule temps cours de l’actualité... Alors que tout est de la faute de ces salots de financiers... Qu’on les pende avec les tripes des traders et tous nos problèmes seront résolus, voilà mon bon monsieur !

      "Sinon, c’est assez cocasse, de recevoir une telle leçon d’un expert financier"

      Vous me voyez très heureux de vous avoir diverti. Mais pouvez-vous aller au fonds de votre pensée SVP ? En quoi le fait d’avoir une formation et une profession qui me permettent de parler d’un sujet que je connais donc un peu me vaut cette ironie ?

      Cordialement,

      Nicopol


    • décurion 19 mai 2009 18:54

      Puisque cela est votre souhait, je m’en viens vous donner satisfaction.

      En ce qui concerne la courtoisie, c’est une denrée qui ne vaut que lorsqu’elle est réciproque, et il se trouve que dans la finance on pratique plutôt le pragmatisme, et je n’ai pas connaissance d’un exemple ou les licenciements économiques soient conformes aux canons de la civilité.

      L’honnêteté intellectuelle, ce n’est pas d’être intellectuel mais d’être honnête, et il ne m’étonne pas que vous puissiez apprécier la franchise à défaut d’honnêteté intellectuelle.

      A peine la monnaie instaurée comme valeur intermédiaire d’échange, elle a été détournée de son objet par les financiers . Il n’est pas utile d’égrener la litanie de griefs justifiés à l’égard des financiers, car à moins d’être inconscients, ou aveugles, nul ne les ignore.

      Au lieu des Juifs et des francs-maçons, vous auriez du citer les escrocs, car c’est là une engeance, pour laquelle je n’ai aucune estime.

      Mais j’ admet une différence essentiel entre l’escroc et le Financier, le premier subit la loi, le second influe sur l’élaboration des lois.

      Les pendre ? C’est trop tard .

      Leur mettre leur nez dans leur caca, ne serait pas plus suffisant, pour les ramener à une saine modestie.

      L’idéologie du Progrès continuel, est la cause de la Crise, et Vous êtes toujours la Solution.

      Ouais, c’est marrant, vous êtes comme ces amputés qui « sentent » leur membre absent.

      J’espère que la réalité ne mettra pas trop longtemps à vous rattraper



    • NICOPOL NICOPOL 19 mai 2009 19:54

      Ouh lala Décurion, vous avez vraiment l’impétuosité et la rugosité d’un sous-officier romain !

      Vous avez du lire dans la brève présentation de votre serviteur que j’étais ’’expert financier et institutionnel dans l’aide au développement« , et voilà que tout de go vous me visualisez comme un trader cocaïnomane en costume cravate allant se faire des bonus mirobolants sur le dos de malheureux citoyens surendettés... Vous m’accusez d’être la cause de tous les maux du monde actuel, un être méprisable ne méritant pas, si je vous ai bien compris, l’usage de la courtoisie ... Jusqu’à souhaiter, je cite, me »mettre (mon) nez dans le caca".

      Mais sachez, sinistre individu, que votre vision du monde est parfaitement caricaturale et manichéenne, que vous vous rendez coupable de grossiers amalgames, que par ailleurs vous n’avez manifestement pas une seconde idée de ce que je fais dans la vie et de quelles sont mes valeurs (si vous aviez lu l’article, vous auriez quelques indices), bref vos commentaires à la limite de l’insulte sont très loin de cet esprit constructif, respectueux et tolérant qui est censé animer les membres d’AgoraVox.

      Continuez de combattre des moulins à vent, brave Décurion. C’est toujours la faute aux autres.

      (De moins en moin) cordialement,

      Nicopol


    • Kalki Kalki 19 mai 2009 20:24

       

      Décurion vous baissez déjà les bras sans les avoir levées ?

    • décurion 19 mai 2009 21:03

      Sous officier, ça me va, à peine au dessus du légionnaire, mais moins qu’un centurion.

      Evidemment, que j’ai lu votre présentation, c’est bien la moindre des choses, avant de me lancer dans un commentaire qui fasse tâche parmi les louanges.

      Pourquoi devrais je vous visualiser sous une apparence détestable ou repoussante ? Ce n’est pas utile. Vous vous réclamez d’une profession qui a un pouvoir de nuisance égal, voir supérieur aux politiques, et qui en a usé et abusé.

      Peut etre aurais je dut vous tutoyer, vous auriez put faire la différence entre le singulier et le pluriel, mais ce n’est pas plus mal, puisque cela vous conduit à vous victimiser, au lieu d’assumer ou de vous desolidariser de votre profession .

      Ma vision du monde, c’est l’oeuvre du pragmatisme économique et financier, de quoi rendre plus d’un individu sinistre et sinistré, l’ osmose parfaite post financière.

      Et vous, comment allez vous ?

      Je sais parfaitement ce que vous faites, vous vous conduisez en créateur d’Utopie, vous faites parler chaque intervenant avec votre langage, et vous associez les victimes d’un système, aux décisions antérieurs, vous réinventez un problème, sans victimes et sans prédateurs, et vous dîtes que tout est bien, mais vous vous trompez. A la Génèse de la crise, il y le malfaisant prédateur , et le moteur n’est pas le progrès mais l’appât du gain, de cette monnaie détournée de son objet.

      Pour moi, cela me suffit. Et vous avez raison d’écrire que je suis brave, puisque, impétueux, rugueux, méprisant, discourtois, sinistre, grossier et malgré tout à la limite de l’insulte.

      Bref, même pas mal, avec trois commentaires, quand d’autres, avec une seule signature..........


    • werther_original werther_original 19 mai 2009 22:12

      Decurion , puis-je vous poser une question.

      Et Ce serait vraiment prouver votre grandeur d’âme en y répondant avec justesse.

      Avez vous une assurance-vie ? ou avez vous un compte qui rapporte des intérets ?


    • décurion 19 mai 2009 22:26

      Depuis que je sais le niveau d’enculerie de notre système je n’y participe qu’au minimum légal imposé.
      Je n’ai même pas de carte bleue, ni chéquier.
      Ne vous y trompez pas, je ne cherche pas à paraitre , je suis.


    • Kalki Kalki 19 mai 2009 23:14

      La science ne saurait être rendue responsable de l’illusion des imbéciles qui prétendent, on ne sait pourquoi, qu’elle doit assurer leur bonheur. Bernanos.

      Alors, pour les imbéciles , de la lecture au sujet du progrès : (pour le fond)

      Aux imbéciles :( ils se reconnaitront ?)

      Ne vous en faites pas nous savons pour beaucoup comment fonctionne une idéologie, mais peut être que vous non ? L’illusion, l’hypocrisie, voir même pire la connerie décomplexée, la destruction assumée, le cynisme des tyrans. C’est monnaie courante dans un soumis ou un guerrier d’une idéologie.

      Bas les masques.

      Voici pour la forme.


    • werther_original werther_original 19 mai 2009 23:14

      alors parfait, vous êtes intègres à vos idées.


    • Kalki Kalki 19 mai 2009 23:15

      Lien : de la lecture au sujet du progrès

      http://eminencia.free.fr/wiki/doku.php?id=wiki:extrait-d-oeuvres:luddisme_et_neo-luddisme


    • werther_original werther_original 19 mai 2009 23:16

      Kalki , j’ai la mauvaise impression que vous parlez de moi.


    • Kalki Kalki 19 mai 2009 23:42

      On invoque toujours l’« homme des cavernes » et l’« homme de Néanderthal » pour nous rappeler ou nous en serions sans la religion, I’Etat et le travail pénible. Or, cette vision idéologique de notre passé a été radicalement bouleversée au cours des dernières dizaines d’années grâce aux travaux d’universitaires comme Richard Lee et Marshall Sahlins. On a ainsi abouti á un renversement presque complet de I’orthodoxie anthropologique, lourd de conséquences. On admet désormais que, avant la domestication - avant I’invention de l’agriculture -, l’existence humaine Se passait essentiellement en loisirs, qu’elle reposait sur une intimité avec la nature, sur une sagesse sensuelle, source d’égalité entre les sexes et de bonne santé corporelle. Telle fut notre nature humaine pendant environ deux millions d’années - avant notre asservissement par les prêtres, les rois et les patrons.

      http://eminencia.free.fr/wiki/doku.php?id=wiki:extrait-d-oeuvres:luddisme_et_neo-luddisme:futur_primitif

      Aujourd’hui sur environ 6 milliards de personnes dans le monde, on estime qu’au moins un milliard vit, dans une pauvreté abjecte, une vie cruelle, vide et heureusement courte. 2 milliards de plus vivotent avec le minimum vital, se nourrissant d’habitude d’un féculent ou un autre, la majorité sans eau potable ou toilettes. Plus de 2 milliards de plus vivents aux marges inférieures de l’économie de marché mais avec des revenus de moins de 4,000 EUR par an et sans propriété ou économies, rien de valeur à transmettre à leurs enfants. Cela laisse moins d’un milliard de gens à seulement approcher de la lutte pour une vie confortable, avec un emploi et un salaire d’une certaine régularité, et une toute petite minorité au sommet de cette échelle dont on pourrait vraiment dire qu’ils ont atteint une vie confortable ; dans le monde, on peut considérer qu’environ 350 personnes sont milliardaires (en dollar US - pour légèrement plus de 3 millions de millionnaires), et le total de leurs biens est estimé excéder celui de 45 pour cent de la population mondiale.

      C’est cela le progrès ? Une maladie qu’un si petit nombre peut attraper ? Et avec tant d’injustice, un tel déséquilibre ?

      Aux Etats-Unis, la nation la plus matériellement avancée dans le monde et depuis longtemps le champion le plus ardent de la notion de progrès, environ 40 millions de gens vivent au-dessous du seuil de pauvreté officiel et encore environ 20 millions au-dessous du niveau correspondant aux prix réels ; environ 6 millions sont en chômage, plus de 30 millions disent être trop découragés pour chercher du travail et 45 millions ont des emplois “jetables”, provisoires et à temps partiel, sans avantages ou sécurité. Les premiers 5 pour cent de la population possèdent les deux-tiers de la richesse totale ; 60 pour cent ne possèdent aucun bien matériel ou sont endettés ; en termes de revenu, les premiers 20 pour cent gagnent la moitié du revenu total, les derniers 20 pour cent en gagnent moins de 4 pour cent.

      Tout ceci a du mal à suggérer la sorte de confort matériel que le progrès est censé avoir fourni.

      http://eminencia.free.fr/wiki/doku.php?id=wiki:extrait-d-oeuvres:luddisme_et_neo-luddisme:cinq_facettes_d_un_mythe

      Le but du progrès : de la croissance : de l’accroissement des richesses n’a jamais été de partager plus.

      Il y a une différence entre « faire produire faire consommer » ( pour les humains des classes inférieur ) et rapporter toujours plus ( pour la classe supérieur).


      L’économie en croissance n’est pas pensée dans les conditions normales d’équité c’est-à-dire en économie équitable, le seuil de rentabilité , de sustanabilité dépassé et tous les remords de corruption éthique disparaissent, non pas qu’elle n’existe pas dans des conditions de pénuries, seulement avec une croissance , le fait d’avantager une partie (soi !l’élite) plutôt que l’ensemble passe ’plus inaperçu ’.
      L’exemple est que quand elle devient instable, que les gens ont faim à cause de leur pouvoir d’achat, la pénurie est là, les élites (politiques et économiques ) ouvrent les vannes.
      Vous pensez.


    • werther_original werther_original 19 mai 2009 23:58

      désolé, comparez une quinzaine de neenderthaliens qui formaient une tribu et des etats de 302 millions d’individus me semble assez peu judicieux.

      ce qui aurait été intéressant et judicieux mais impossible de comparer , c’est la vie actuelle de 302 millions de néenderthaliens organisé en une pléthore de tribus.

      Cela s’apelle l’esprit scientifique. Faire bouger un élément à la fois.


    • Kalki Kalki 20 mai 2009 00:06

      tout à fait, la vie, la société est ce qu’on en fait, c’est l’humain qui fait la société : rappelez nous votre vision tyrannique, non équitable de la société, qui j’en suis sur n’influence aucun de vos choix et paroles.


    • werther_original werther_original 20 mai 2009 00:19

      Et alors , n’êtes vous pas influencé vous-même par votre vision du monde.

      J’ai lu beaucoup de vos commentaires et rien, rien , rien.

      Tout se ramène à : « le monde il est pourri » , « vive la démocratie directe » , « c’est bien la preuve que ca tourne pas rond la logique des castes »

      Vous êtes tellement embourbés dans vos idées que même quand il n’y a plus de café, vous dites que c’est la faute au progrès et à la caste dominante.


    • NICOPOL NICOPOL 20 mai 2009 09:16

      Ah Ah Ah !

      Avé Décurion,

      Un grand éclat de rire viril m’a pris à vous lire ! On peut dire que vous êtes bien brut de décoffrage, dans vos Cohortes ! Respect à vous, même si je ne partage bien entendu pas votre vision du monde je ne peux qu’admirer votre intégrité, j’oserais dire votre jusqu’au-boutisme ! Mais je vous rassure, si vous êtes un peu rustre, vous n’êtes pas grossier, et vous lire est un plaisir !

      Bon,

      Celai dit des formules à l’emporte-pièce comme "Vous vous réclamez d’une profession qui a un pouvoir de nuisance égal, voir supérieur aux politiques, et qui en a usé et abusé.« ou »cela vous conduit à vous victimiser, au lieu d’assumer ou de vous desolidariser de votre profession« me chagrinent un peu. Vous vous acharnez à me mettre dans une petite case qui n’existe pas. Encore une fois, je pense que vous vous méprenez totalement sur mon boulot.

      Et vous semblez considérer l’ensemble du système financier comme un mal ; c’est à dire, au fond, que vous condamnez le principe même de la monnaie, de l’investissement, de l’emprunt, autant de mécanismes fondamentaux de notre économie sans lesquels nous vivrions encore dans une économie de troc, de subsistance ou d’esclavagisme. Vos gouvernants romains eux-mêmes disposaient d’un système financier très complexe, avec des banques, des prêteurs à crédits, des agents de change, des traders, des chambres de compensation inter-bancaire, c’est même eux qui ont inventé le principe de la concession pour développer de nouvelles cités en territoire conquis !

      Mais peut-être souhaitez vous vraiment revivre dans un monde »barbare« , Oh Décurion ? Mais le monde est encore grand ! Des terres inhospitalières et non civilisées vous attendent derrière les frontières de l’Empire ! Va, Décurion, et ne reviens pas !

       »Et vous, comment allez vous ?"

      On ne peut pas mieux, merci !


    • werther_original werther_original 20 mai 2009 10:55

      @ kalki

      Vous vous faites le fustigeur du progrès comme propagateur de la misère humaine et de l’asservissement d’une grande partie des humains.Soit.

      Kalki , je n’ose vous dire que le concept de démocratie directe est relativement moderne. Et donc que son géniteur est le progrès.

      Bien sur vous allez me répondre que c’est un bon progrès. Comme tuer ses opposants dans une démocratie directe n’est pas un meurtre mais une sauvegarde de la liberté.

      Bien à vous.


    • décurion 20 mai 2009 14:23

      l’ hauteur,

      Le rire est le propre de l’homme, et vous en êtes, malgré tout.

      Je serais curieux de voir en quelle couleur vous le faîtes, encore que, au fond de moi, cela m’est égal.

      La nature qui est bien faîte, m’a donné l’intelligence nécessaire à mes besoins. Ni plus, ni moins.

      La différence majeure entre vous et moi, entre mes formules à l’emporte-pièce et vos citations référencées, c’est que j’ai recours à mon intelligence, et vous à votre mémoire. Vous avez besoin de vous référer à d’autres, illustres de préférence, pour appuyer vos arguments, alors que la logique est la source de mes convictions.

      Je n’ai pas besoin de vous mettre dans une case, vous y êtes de vous mêmes, et je vous juges sur vos affirmations, fondées sur des théories créées artificiellement en fonction de résultats espérés.

      Vous êtes si peu apte à utiliser vos neurones en dehors des ornières admises, que vous êtes incapable de me lire correctement.

      Le système financier est un mal, parce que les financiers l’ont dévoyé, je ne condamne pas la monnaie, je la voudrais dans sa fonction originelle, et je condamne l’escroquerie qui consiste à décrire l’investissement, l’emprunt comme des mécanismes fondamentaux et qui consacre l’Economie comme science exacte et moyen alors qu’elle n’est qu’une conséquence annexe d’un éco système.

      L’Economie mesure l’activité nécessaire à la couverture des besoins. Point final

      Si j’ai faim, je cueille un fruit, je génère une économie. Si je vends, je m’appauvris, si je mange, je pourvois à un besoin. Quand je suis repu, je fais la sieste. La prospérité, c’est le temps de repos que je peux m’accorder avant d’avoir à nouveau faim.

      Je n’ai pas besoin d’ économiste ni de financier. Mon seul besoin, c’est manger, et en cela, ils me sont inutiles. Que la loi, ou la force me les impose, je dois les nourrir, j’y perds en prospérité.

      On peut multiplier les besoins, le principe demeure : besoin = économie. Le progrès est une conséquence raisonnée du besoin tout comme l’économie, qui devrait s’en trouver diminuer d’autant.

      La civilisation Romaine était condamnée dès l’instant ou l’intégralité de ses besoins était couverte par l’esclavage. Les barbares n’ont pas détruit Rome, ils ont dépecé un moribond.

      Contrairement aux croyances répandues, ce n’est pas le cerveau qui est indispensable, mais la main.

      Le barbare ne se juge pas sur l’apparence, ni même sur les actes, mais sur sa profession de foi.

      Sur ce, mon ambition en ce lieu, se borne à témoigner, de mon existence, de mes opinions. Vous n’êtes pas seul, et je ne suis pas seul.

      Pour le reste, que vous soyez maître ou valet dans votre confrérie, comme dit Gaston, ça me touche pas les roustons.

      la chute peut être douloureuse !


    • werther_original werther_original 20 mai 2009 17:43

      et bien je dois dire qu’il y a quand même de belles choses dites.

      Sachez simplement , et si c’est votre point de vue, alors vous êtes un homme intègre, qu’une telle application de la monnaie nous aurait fait rester à l’age de pierre. Pas d’interet , pas d’investissement , aucun développement.

      Mais je pense vu la logique implacable de votre argumentation que vous devez en être parfaitement conscient.

      Conscient aussi que participer à un forum, rendu possible par l’avancée de la connaisance technique, du perfectionnement de l’outil, bref de tout l’imbroglio qui a donné naissance à l’internet ; Et tout ça rendu possible par l’investissement financier , les interets, la science de la monnaie parallèle à la science technique, vous place dans une situation quelque peut inconfortable.


    • NICOPOL NICOPOL 20 mai 2009 18:13

      Décurion,

      Vous êtes décidément désobligeant et à la limite de la mauvaise foi.

      « La différence majeure entre vous et moi, entre mes formules à l’emporte-pièce et vos citations référencées, c’est que j’ai recours à mon intelligence, et vous à votre mémoire. etc etc. »

      C’est un peu réducteur, quand même ; mon intelligence m’a servi pour comprendre les positions, réflexions et argumentations des différents auteurs ou experts que j’ai lus, et faire le tri entre ce qui me paraissait valable et ce qui me paraissait erroné ; ce tri étant lui-même fortement influencé par ma propre expérience, éducation et plus largement personnalité. Le recours à des citations, vous ne l’ignorez pas, c’est avant tout un procédé rhétorique, une forme de communication, quoi ; et aussi une forme de modestie, la reconnaissance que d’autres, bien avant moi et bien mieux que moi, ont déjà réfléchi à ces sujets.

      Alors que vous, vous prétendez, sorti de nulle part, avoir tout compris par votre seul génie et détenir la vérité ?

      « Vous êtes si peu apte à utiliser vos neurones en dehors des ornières admises, que vous êtes incapable de me lire correctement. »

      Vous êtes insultant. Par ailleurs je n’ai pas le sentiment que vous n’ayez vous-même parfaitement compris cet article, que vous n’avez sans doute toujours pas lu en entier, votre première remarque dans votre première réaction étant l’exact opposé de la thèse de l’article.

      A part ça, en quoi vous ai-je mal compris ? Si c’est le cas je m’en excuse, merci de me réexpliquer.

      « Pour le reste, que vous soyez maître ou valet dans votre confrérie, comme dit Gaston, ça me touche pas les roustons. »

      Enfin, vous voulez vraiment que j’appartienne à cette « confrérie », cette « profession », on vous entend presque dire cette « secte » des financiers. Fort bien, je vous laisse à vos fantasmes et à vos simplifications, qui ne sont pas particulièrement révélateur d’une grande subtilité dans la compréhension du réel. Qu’’importe !

      Sur le fond, votre conception de la vie est tout à fait respectable et je n’ai pas dit que, d’une certaine façon, je n’y adhérais pas. C’est dommage que par votre ton et vos noms d’oiseaux inutiles vous découragiez le dialogue. Mais vous ne donnez vraiment pas envie de discuter avec vous.

      Tant pis !

      Over.


    • décurion 20 mai 2009 18:52

      Vous vous trompez lourdement, et pour être contre le détournement des valeurs, ne signifie nullement que je rejette les valeurs.

      Quelques questions .

      Est ce que le passage à l’Euro à été Oui ou Non, une occasion de plumer le pigeon ?

      Est ce que le fameux bogue de l’an 2000 était fondé ou pas ?

      Est ce que le passage au 3ème millénaire le 31,12,1999, était une escroquerie commerciale ou pas  ?

      Est ce que l’abandon du privilège régalien de battre la monnaie est une arnaque ou pas ?

      Peut on qualifier ces pratiques de contraires au système financier ?

      Est ce que ces pratiques ont participées à tout l’imbroglio qui a généré l’idée des prémices depuis le boulier jusqu’à l’informatique ?

      Désolé , en rendant 1 euro pour 1 euro prêté, on jugule les appétits, pas l’innovation qui est inné au genie humain.


    • décurion 20 mai 2009 18:56

      Le commentaire précédent est pour
      werther_original


    • décurion 20 mai 2009 19:25

      Nicopol,

      Je n’ai pas vraiment eut l’impression que vous etiez particulièrement obligeant avec moi.

      En tout cas, n’étant pas clown de profession, je doute que l’aveu de votre fausse hilarité soit un compliment.

      Des noms d’oiseaux ? Je vérifierais.

      Pour le reste, nos positions étant ce qu’ elles sont , il n’est pas utile d’en rajouter



    • werther_original werther_original 20 mai 2009 19:46

      Pour 1 euro prété , il y a un risque
      Pour rendre acceptable le risque , on donne des intérêts.

      Il n’y a qu’a voir les innombrables histoires de familles pour argent non rendu. Le risque est bien réel.

      Je suis d’accord pour dire que le désir d’inventer , de conception est dans l’homme. Mais il y a de ces réalisations qui , seulement sur ce primum mobile , n’aurait jamais pu être réalisées.

      Attention , je ne justifie pas les dérives de la finance. Je dis juste que pour tout progrès , il y a un revers de la médaille. Et que c’est être honnête de dire qu’il y a aussi des mérites. La question du jugement sur le rapport mérite/désavantages est une autre question pour moi.

      Le bon côté sont les grandes réalisations
      Le mauvais côté l’asservissement par la monnaie. (qu’il soit supportable ou qu’il ne le soit pas d’ailleurs)


    • décurion 20 mai 2009 21:05

      La loi, si elle n’a pas changé oblige les banques à une réserve légale de 20% de leurs avoirs. Cette contrainte fait que lorsque vous déposez votre salaire plus ou moins péniblement gagné en une moyenne de 30 jours environ , vous offrez à la banque la possibilité d’émettre en monnaie scripturale 5 fois le montant de votre dépôt, en l’espace de quelques secondes.

      Lorsque vous sollicitez un crédit pour un achat, la Loi limite le crédit à 80 % du coût de l’achat.

      Donc, lorsque vous sollicitez votre banque pour un crédit de 8000 euros, c’est votre dépôt qui crée et garanti votre emprunt, et votre achat saisisable garanti les remboursements.

      Le risque est nul.

      Que le prêt de numéraire est un coût, frais de dossiers, personnels, ne me dérangerait, mais que l’on engrange des bénéfices, en prêtant de l’argent virtuel, sous prétexte de risques inexistants, c’est le B.A BA d’une escroquerie que nous payons avec la crise.


    • werther_original werther_original 20 mai 2009 22:03

      pour les 20 % en avoir , en amerique , c’est sur. Pour la france aucune idée.

      L’argent crée 5 fois est de l’argent ex nihilo.

      Je ne suis pas expert en finance.

      Il semble etrange que le risque soit nul ou alors pourquoi un tel parcours du combattant pour obtenir un prêt ?

      Il me semble bien que pour les grandes réalisations un peu aléatoires , celles par exemple fondé sur une idée ( crée un parc d’attraction par ex). Si le parc ne ramène pas de client , alors il s’agit bien d’une perte en ce sens que le seuil de rentabilité ne sera jamais atteint. La revente ne changera rien car on vend un projet qui ne fonctionne pas (donc pas a son prix initiale).

      Et quid des capital-risqueur ?

      Mais je peux me tromper , je ne suis pas expert financier.

      Salutations.


    • décurion 20 mai 2009 23:07

      Il est évident que sans chercher bien loin, on peut contrer toutes les affirmations, car il y a toujours quelque soit le sujet l’exception qui confirme la règle.

      Disons donc, qu’en règle générale, l’économie repose sur la consommation des ménages.

      Les crédits aux entreprises, c’est l’argent du beurre, et les risques, c’est la caution qui l’assume. La règle c’est qu’un prêteur, ne prend pas de risque. Même un usurier le sait, et la batte de base ball le démontre à l’occasion.

      Capital risqueur ! Je ne sais pas ce que c’est.

      Montrez moi 10 personnes risquant leurs argent personnel dans des projets importants, et je croirais en leur existence.

      Pas donald Trump, qui accumule les revers sans perdre une thune.

      Pas Bush qui s’est enrichi en faisant faillite.

      Mais la crise est là, il n’y a qu’à démonter ses rouages pour comprendre l’astuce.

      En décortiquant les solutions, on apprécie les complicités.

      Après quoi, on est pour, on est contre, c’est personnel.



    • werther_original werther_original 21 mai 2009 00:01

      Vous avez peut-être raison.

      Je ne suis pas Borné. Et je ne voudrais surtout pas partir dans une discussion dont je ne maitrise pas le sujet.

      Si quelqu’un d’éclairé pouvait répondre sur la prise de risque réel ou supposé.

       Merci


    • NICOPOL NICOPOL 21 mai 2009 10:49

      Décurion,

      Pour vous répondre quand même sur le fonds, même si on s’écarte du thème de l’article (mais bon vous ne l’avez pas lu, alors... smiley ).

      Je partage votre constat sur les dérives de la pratique financière actuellement, mais ceci ne remet pas en cause les grands principes généraux de ce qu’on appelle « finance » : en gros, monnaie + prêts, avec éventuellement des intérêts. 

      Le principe d’appliquer un taux d’intérêt ou non sur des prêts est un vieux débat (la fameuse « usure » de l’Ancien testament), qui est lié avec celui de verser des dividendes à des actionnaires. Le paiement d’intérêt n’a pas toujours été pratiqué e cas en occident (autorisée mais contrôlé en Mésopotamie et chez les Romains mais condamnée par Aristote et interdit par l’Eglise catholique au Moyen-Age) et n’est toujours pas pratiqué dans d’autres cultures (la finance islamique, par exemple).

      L’intérêt, comme le dividende, est une rémunération du risque pris par celui qui prête ou investi sans être sûr de pouvoir se faire rembourser ou récupérer son capital. Ce mécanisme s’est installé progressivement dans le système d’échanges commerciaux internationaux et s’est avéré si utile, voire indispensable, que les Rois de France, après les avoir expulsé, ont été contraints de rappeler les Juifs qui eux n’avaient pas d’interdits. Plus tard la réforme protestante achèvera de généraliser ce mécanisme en Europe, qui contribuera pour une bonne part à l’essor économique de la Renaissance ; il fut encore davantage généralisé et libéralisé après la Révolution française, permettant notamment de financer l’industrie minière et manufacturière. Aurait-on pu faire sans ? On peut toujours spéculer ou s’essayer à l’uchronie... Il n’empêche, le principe du prêt rémunéré est aussi vieux que la civilisation. 

      Aujourd’hui le principe de l’intérêt est de nouveau remis en cause pour des raisons idéologiques (ce qui n’a pas beaucoup d’intérêt, si je puis dire) mais aussi techniques (le principe d’ « accumulation du capital », voir le fameux documentaire sur l’Argent dette dont vous reprenez les principaux arguments à votre compte en mentionnant le multiplicateur de dette). Il n’en reste pas moins que je ne connais pas grand monde qui accepterait de prêter ou d’investir de l’argent « gratuitement », ou alors on est dans le domaine du don, c’est à dire de la solidarité, et c’est un tout autre problème.

      Je suis d’accord avec vous que le grand disfonctionnement du système actuel, c’est que le risque pris par les « prêteurs / investisseurs », trop souvent, est dysymétrique, c’est à dire qu’ils peuvent effectivement gagner, mais en cas de perte, parce qu’ils sont « influents » économiquement et donc politiquement, trouvent un moyen plus ou moins borderline de retomber sur leurs pattes, que ce soit grâce à des aides publiques (c’est à dire au frais du contribuable) ou aux dépend de « petits investisseurs » moins rusés. Il est donc certainement souhaitable, et même urgent, de bien réguler ce système afin de limiter les dérives et que chaque acteur soit récompensé ou pénalisé en fonction du risque qu’il a pris. Ce qui n’implique pas qu’il faille jeter le bébé avec l’eau du bain et condamner dans son ensemble la « finance » et les « financiers », qui ne sont pas tous d’affreux spéculateurs profitant de la crédulité de la veuve et de l’orphelin pour se payer des vacances aux Seychelles, mais parfois de modestes et honnêtes techniciens qui essayent de rendre possible des projets de développement contribuant à améliorer concrêtement le niveau de vie et le bien-être des populations les plus défavorisées (sniff sniff c’est bô....). 

      Pour finir :

      "Montrez moi 10 personnes risquant leurs argent personnel dans des projets importants, et je croirais en leur existence.« 

      L’histoire regorge de grands »capitalistes« soudainement ruinés par un retournement de situation, et qui ont fini pendus ou défenestrés (cf crise de 29). Même votre serviteur a investi quelques milliers d’euros dans une petite société familiale au Mexique, mais la crise plus la grippe H1N1 ont tué le poussin dans l’oeuf et je ne reverrai sans doute jamais mes fonds... Mais vous allez me dire que ce n’est pas un »projet important"...


    • werther_original werther_original 21 mai 2009 13:02

      merci pour votre commentaire qui éclaire un peu plus la chose.

      Pour le principe du prêt sans intêret , il faut savoir que les banques islamiques font payer des couts très important en frais de dossier mensuels. Un intérêt qui n’a pas le nom d’intérêt.


    • décurion 21 mai 2009 13:48

      Faut il condamner ou innocenter 10 personnes sachant que parmi elles se cachent un coupable ?

      L’efficacité serait de les condamner, mais le respect du à Thémis impose de les innocenter.

      C’est le dilemme du « Glaive et de la Balance »

      Faut il être Juste ou juste efficace ?

      Lorsqu’une bonne bouille comme Santini déclare : « Qu’ils ne sont pas tous comme ça (pourris les élus), qu’il ne faut quand même pas généraliser « il nous révèle l’ampleur du désastre.

      L’exception, la malhonneteté est tolérée, Il connait les mauvais, et s’en accomode, il en est solidaire, il devient complice .

      CQFD : Actifs ou passifs, ils sont pourris !

      Etre juste, consisterait à trier le bon grain de l’ivraie. Je n’ai pas pas les informations nécessaires qui le permettrait, et ceux qui l’ont ne le font pas, je choisis l’efficacité, et tant pis, si réellement, quelques Candide s’y sont fourvoyés ;

      Vous partagez mon constat sur les dérives financières actuelles. J’en suis fort aise, est ce suffisant ?Mais ceci, selon vous ne remet pas en cause les grands principes généraux de la finance. Je constate que pour le démontrer, vous puisez dans le passé. Oserais je vous faire remarquer que Philippe le Bel et les Templiers ne sont plus aux leviers du tandem Politique/Finance.

      Vous vous référez à une époque ou la monnaie était encore sonnante et trébuchante. Une époque révolue. Aujourdh’ui la Finance est le fait d’ organismes qui n’ont d’humains que les pions qu’ils manipulent.

      Même un projet comme les iles palmiers, est commercialisé avant de sortir de terre. Preuve qu’on peut etre riche, mégalomane, et pas con.

      Vous m’opposez celui qui risque « son » avoir sur « son » projet, pour dédouaner celui qui vit du loyer de l’argent sans risquer le sien.

      Vous vous référez à un risque qui n’existe plus depuis longtemps, c’est d’ailleurs en partie le refus de prendre des risques qui a déclenché la crise actuelle.

      Les « Prêteurs » vous demandent une garantie, une caution, vous oblige à vous assurer, et en dernier lieu, s’assurent eux mêmes.

      Dans le pire des cas, des sociétés se sont spécialisées pour le recouvrement des dettes , et elles arrivent encore à trouver de la laine après la tonte, et en vivent bien. Si finalement les assurances sont contraintes à débourser, elles augmentent les primes de l’exercice suivant.

      Le seul qui prend un risque réel est celui qui emprunte pour un projet .

      En finançant un projet famillial, vous êtes solidaire de l’emprunteur, pas du créditeur. Même en passant par un notaire, vous financez un proche vous ne faîtes pas un placement.

      En tout cas, c’est ainsi que je le vois.




    • werther_original werther_original 21 mai 2009 14:39

      Pardonnez moi décurion, mais alors , je ne vois plus ce qui vous oppose à nicopol.

      Vous dites ici :

      être contre le détournement des valeurs, ne signifie nullement que je rejette les valeurs.

      et ici :

      je choisis l’efficacité, et tant pis, si réellement, quelques Candide s’y sont fourvoyés ;

      C’est alors que vous êtes seulement pour punir les coupables (avec quelques innocents : mais cela se discute je vous l’accorde) qui ont abusé du systeme.

      Voici ce que dit nicopol :

      Je partage votre constat sur les dérives de la pratique financière actuellement, mais ceci ne remet pas en cause les grands principes généraux de ce qu’on appelle « finance » : en gros, monnaie + prêts, avec éventuellement des intérêts.

      Et quand nicopol dit cela , je suis certain qu’il pense les interets dans un sens vertueux, comme moteur de la croissance.

      Vous êtes tous les deux déçu de la perversion du système.

      Le seul point qui pourrait encore vous désunir serait sur le taux de pourris dans le systeme.


    • décurion 21 mai 2009 15:55

      Un compromis, c’est donner indifféremment de la bière chaude a ceux qui aime le thé glacé et le café brulant.

      Le consensus, c’est louer la France de Dunkerque à Tamanrasset, alors qu’on ne veut pas de Maghrebins dans la République, et laisser perdurer 7 ans de massacre jusqu’à l’apothéose du 5 juillet 1962.

      Je n’aime ni les compromis ni le consensus.

      J’accepte le Oui et le Non, pas le Oui, mais, qui oblige à être entre deux chaises.

      Je choisis l’efficacité, non pas pour punir, mais pour empêcher de nuire encore. Ce qui compte, ce n’est pas les trois Candide (présumés innocents), mais les trois millions (au hasard, Balthazar) ou plus, présents ou a venir, victimes de ce qui dans l’esprit des lois est une association de malfaiteurs.

      Ce que écrit Nicopol, c’est que la poutre fait mal, mais que l’oeil est bon.

      Ce qui nous oppose, c’est la poutre.

      Qu’il jette ce qui fait mal , et on verra ensuite, si l’oeil est réellement encore bon.


    • NICOPOL NICOPOL 21 mai 2009 17:44

      Pardonnez moi aussi, mais j’ai moi aussi de plus en plus de mal à vous suivre... Et en tout cas je ne suis pas d’accord avec votre façon de voir tout noir ou tout blanc. C’est le propre des extrémistes.

      Cordialement,


  • Annie 19 mai 2009 18:22

    Personne n’osera, sans prendre le risque d’un suicide politique, renverser la tendance de la croissance associée à l’idéologie du progrès, mais les changements climatiques et l’adaptation, et la reconnaissance de l’épuisement des ressources naturelles peuvent créer un choc salutaire, et ramener notre soif de consommation à des niveaux initialement plus gérables pour préparer le terrain à une véritable décroissance ; mais cela ne supposerait-il pas une gouvernance mondiale ?


    • NICOPOL NICOPOL 19 mai 2009 18:28

      Ah ah ! C’est justement tout ce qui fait l’enjeu des prochaines décennies, qui seront aussi critiques que passionnantes !

      Nous vivons une époque formidable !

      Merci en tout cas pour votre commentaire auquel je souscris entièrement !

      Cordialement,

      Nicopol


    • Kalki Kalki 19 mai 2009 21:02

      La gouvernance mondiale : NOUS Y SOMMES. Elle n’a pas de nom, mais vous pouvez la voir.

      Des lois hadopi dans l’ensemble des pays monde. Des ogms autorisées sans débat démocratique dans bon nombre de pays. Des modèles sécuritaires qui fleurissent à l’identique dans les pays. La mondialisation : au niveau ’culturel’ et surtout la culture économique : la France à suivie le mur de Berlin, c’est le libéralisme qui à gagné, et cela constitue une dirigeance économique (ce n’est pas peu dans une société).

      La tentation est grande , l’élite à déjà dit oui.


      Reste , quelques peuples, quelques irréductibles gaullois.

      ( qui ont toujours du retard de ce coté quand il s’agit d’innover ).

      Pour ne citer que ca : http://www.ecovillagefindhorn.com/
      http://www.auroville.org/comingtoav/2liveinav_french.htm
      http://theecovillage.com.au/


  • werther_original werther_original 19 mai 2009 22:44

    Je souligne a l’auteur qu’il y avait de grands écrivains qui étaient contre l« idée de progrès.

    Voici un extrait de la préface de baudelaire aux »notes nouvelles d’edgar allan poe« .
    Le »il" qu’il utilise est pour nommer poe. Voici l’extrait :

    Le progrès, cette grande hérésie de la décrépitude, ne pouvait pas non plus lui échapper. Le lecteur verra, en différents passages, de quels termes il se servait pour la caractériser. On dirait vraiment, à voir l’ardeur qu’il y dépense, qu’il avait à s’en venger comme d’un embarras public, comme d’un fléau de la rue. Combien eût-il ri, de ce rire méprisant du poète qui ne grossit jamais la grappe des badauds, s’il était tombé, comme cela m’est arrivé récemment, sur cette phrase mirifique qui fait rêver aux bouffonnes et volontaires absurdités des paillasses, et que j’ai trouvée se pavanant perfidement dans un journal plus que grave : Le progrès incessant de la science a permis tout récemment de retrouver le secret perdu et si longtemps cherché de... (feu grégeois, trempe de cuivre, n’importe quoi disparu), dont les applications les plus réussies remontent à une époque barbare et très ancienne ! ! ! - Voilà une phrase qui peut s’appeler une véritable trouvaille, une éclatante découverte, même dans un siècle de progrès incessant ; mais je crois que la momie Allamistakeo n’aurait pas manqué de demander, avec le ton doux et discret de la supériorité, si c’était aussi grâce au progrès incessant - à la loi fatale, irrésistible, du progrès, - que ce fameux secret avait été perdu. - Aussi bien, pour laisser là le ton de la farce, en un sujet qui contient autant de larmes que de rire, n’est-ce pas une chose véritablement stupéfiante de voir une nation, plusieurs nations, toute l’humanité bientôt, dire à ses sages, à ses sorciers : "Je vous aimerai et je vous ferai grands, si vous me persuadez que nous progressons sans le vouloir, inévitablement, - en dormant ; débarrassez-nous de la responsabilité, voilez pour nous l’humiliation des comparaisons, sophistiquez l’histoire, et vous pourrez vous appeler les sages des sages" ? N’est-ce pas un sujet d’étonnement que cette idée si simple n’éclate pas dans tous les cerveaux : que le progrès (en tant que progrès il y ait) perfectionne la douleur à la proportion qu’il raffine la volupté, et que, si l’épiderme des peuples va se délicatisant ils ne poursuivent évidemment qu’une Italiam fugientem, une conquête à chaque minute perdue, un progrès toujours négateur de lui-même ?


    • NICOPOL NICOPOL 20 mai 2009 08:59

      Bonjour,

      Merci pour cette précision !

      J’avais déjà cité Cioran, Orwell, Paul Valery, Nicolás Gómez Dávila... Merci pour cette citation de Baudelaire : Vosu en trouverez d’autres ici.

      J’aime beaucoup celle-là :

      « Le mot progrès n’aura aucun sens tant qu’il y aura des enfants malheureux. »
      Albert Einstein - 1879-1955


  • werther_original werther_original 20 mai 2009 10:25

    Oups vous avez raison , je viens de relire. Vous aviez cité des auteurs avant moi. Je n’ai pas réagi de suite après la lecture alors je n’ai gardé que le propos principal : que le progrès était la nouvelle orthodoxie.

    Salutations.


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