lundi 4 mai 2009 - par
La New Wave a-t-elle un avenir ?
La New Wave, ce mouvement mouvement musical after punk née dans les années 80 semble décliner fortement. Cependant, Les groupes Depeche Mode et Cure défient le temps. On dirait que ces leaders de la tendance électro-pop de la New Wave ont pris leur ticket pour la postérité. Ce sont les rares survivants de la première décennie New Wave. Depeche Mode revient même en force avec un nouvel album et continue de caracoler en tête des hits et des ventes.
On a reproché beaucoup de choses aux groupes New Wave : la médiocrité de leur musique. Il est vrai que la nouvelle vogue des synthétiseurs et des boites à rythmes au début des années 80 rend accessible à tous la musique. On voit alors émerger le meilleur comme le pire. Pour cette simple raison, on est à peu près sûr que la New Wave ne marquera pas l’histoire de la musique autant que le classique, le blues, le jazz ou le rock. Autre reproche mais qui est un faux procès : leurs noms : ils évoquent la guerre : "Joy Division", "New Order", "Orchestral Manoeuvres in the Dark", "B-52’" (nom de bombardiers américains). En France : "Indochine". Mais c’est là un faux procès, les noms que se sont donnés ces groupes sont des miroirs renvoyés à la société cynique qui aime faire la guerre et le commerce des armes. Par ailleurs, on trouve aussi de la dérision dans les noms comme "Simple Minds", "Fine Youngs Cannibals", "Men at works" et bien d’autres, et le nom des Stranglers est-il à prendre au pied de la lettre ? Donc en réalité, les groupes New wave font seulement de la musique et leurs noms sont autant de provocations de mauvais goût qui ne font qu’alerter sur l’état du monde qui ferait bien de se regarder plus souvent dans un miroir. A l’époque de la Cold Wave, beaucoup dirent avoir ressenti un haut-le-coeur devant cette musique glaçante, sans âme. Les Français surtout, qui donnèrent ce nom à cette tendance, appelée "post-punk" en Grande -Bretagne. De toute façon, le débat est quasi clos puisque la New Wave décline.
Mais avant de disparaître tout-à-fait, on se souviendra de ses tubes comme ceux-ci :
Orchestral Manoeuvre in the dark : "Electricity" qui a mal vieilli. "Souvenir" qui restera plus facilement dans le nôtre de souvenir, grâce aussi à la publicité qui l’a utilisé. Sans oublier "Secret" et le célèbre tube "Enola Gay".
Tears for Fears : "Shout", "Mad world" (= monde malade, ce qui rejoint l’idée développée dans notre avant-propos), "Creep", ici en live, un merveilleux et étrange slow tiré de l’album "God’smistake " - les erreurs de Dieu-, ce qui confirme encore l’état d’esprit désabusé de ces musiciens..
The Stranglers : L’excellent Goldon Brown dont la musique répétitive et électronique n’a pourtant absolument rien d’exceptionnel ! Et : "Always the sun".
Joy Division : le très New wave "Love Will Tear Us Apart". Ce groupe est ensuite devenu New Order et a commis ce tube bien démodé aujourd’hui mais qui est bien connu : "Blue Monday". Mauvais non ? Et pourtant...
Dans le genre très froid toujours, le groupe Visage avec "Fade to grey" avec son refrain parlé "devenir : gris". Ce style est classé dans le néo-romantique du mouvement New Wave. Restons dans le français avec Taxi Girl et "Cherchez le garçon" et Partenaire particulier qui fit un tube du même nom et qui fait beaucoup penser au style d’Indochine dont les titres ne seront pas cités ici tant ils sont bien connus en Fance.
Passons à du plus solide avec INXS dont le style se démarque avec notamment : "Need you tonight", le très pêchu et plus rock que new wave " New sensation" - irréprochable !- On touche la perfection avec " Devil inside". A retenir aussi le beau morceau : " Never Tears us apart" aux sons instrumentaux et solos superbes, aux voix mélodieuses. Ou dans un style plus soul et funk : "Deliver me".
Encore du costaud, avec The Cure et, par exemple : "Juste like Heaven", le sublime "Boys don’t cry", "Inbetween days".
Il serait présomptueux de dresser une liste définitive des tubes New Wave mais l’on peut citer encore en vrac : Les - oubliables - Fine Youngs Cannibals ("She dives me crazy", "Good thing", "Johnny come home"), The B-52’s ("Love Schack", la musique mondialement connue de "Planet Claire",et "Give me back my man"), Men at work ("Down under", le tube "Who care it be now ?", "Overkill" titre peu new wave en réalité avec son son de guitare acoustique et qui veut dire "sur-tuer" et qui révèle bien les interrogations sur ce monde dangereux et cynique qui est le nôtre). Duran Duran se résigne-t-il à la fatalité de ce monde ordinaire : "Ordinary world" ? Frankies goes to Holliwood a produit quelques perles comme "The power of love", le pouvoir de l’amour qui ne semble plus en vogue aujourd’hui tant l’argent écrase, détruit, pourrit tout. Un morceau que l’on retiendra plus que le célèbre "relax" du même groupe. Une comète : Devo et son "Girl U want". Unique et comme tout ce qui est unique, à conserver comme un bien précieux. Mais à vous de voir puisque dans de monde chacun fait ce qu’il veut ou croit faire ce qu’il veut : "c’est ma vie !", "It’s my life" du groupe Talk Talk, le dit bien. Et aussi "quelle honte !", "What a shame". La honte, ce n’est pas ce qui vient à l’esprit avec le titre "Mandela day " des Simple Minds, des simples d’esprits mais qui ont su émouvoir et éveiller les consciences. Leur engagement politique a été porteur de résultats, mais le groupe n’avait-il pas promis un miracle : "Promised you a miracle" ? Don’t you forget about me" est autre tube de ce groupe et vient nous dire, peut-être, que le "Obama day" ne doit pas faire oublier aujourd’hui les grandes causes passées ou celles qu’il nous reste encore à défendre.
Aujourd’hui, la New Wave semble ressusciter avec Depeche Mode, un nom qui se moque des modes. Et pourtant, ce groupe avait bien failli disparaître dans les années 90 : drogue, carrières solos...Mais cet album est peut-être le chant du cygne de la New Wave...