vendredi 4 avril - par Pierre Mellifont

La pâle figure de Jésus dans le Coran – Partie 6/6

6. Le Coran n’est qu’un « Non » au christianisme, son but est de le détruire

Le verset du Coran (2.136) cité plus haut (cf §4.1), qui ravale Jésus au milieu d’une énumération d’acteurs secondaires de l’histoire biblique en disant « Nous n’avons de préférence pour aucun d’entre eux  » résume à lui seul l’essence de la thèse coranique : effacer la mission de Jésus. Voilà le grand-œuvre du Coran, son but inavoué et pourtant si clairement visible qu’on le retrouve dans la profession de foi que les musulmans récitent chaque jour :

«  Lâ ilâha illa Allah  », ce qui signifie :

« Non, il n’y a pas d’autre dieu qu’Allah »

Sur le plan poétique, dans la version arabe originale, il s’agit là d’une fort belle allitération. Si l’on ne retrouve pas cette même beauté poétique dans la traduction française, on y retrouve intact le sens original et, au plan théologique, c’est la seule chose qui compte. Ce qui frappe dans cette profession de foi, c’est qu’elle commence par une négation : «  », c'est-à-dire « non » en français.

Allah ne s’affirme donc pas par lui-même, mais par opposition. C’est déjà très suspect, pour le début de la sentence la plus fondamentale d’une religion, que de s’exprimer d’abord par un refus, une négation : Celui qui est au-dessus de tout ne saurait se définir par une opposition, car rien ne saurait s’opposer à Lui sinon par vanité : Ce n’est pas Dieu qui s’oppose à Satan, mais Satan qui s’oppose à Dieu : c’est Satan qui dit « non » !

En revanche, la prière chrétienne, enseignée par le Christ lui-même, commence par « Notre Père » : Ici, il s’agit d’affirmer la filiation divine de l’humanité, la procession divine de l’esprit humain, créé pour répondre à Dieu dans le respect et l’amour filial : la démarche, on le voit, est ici beaucoup plus spirituelle.

Ce « non », qui initie le credo musulman, désigne nécessairement quelque chose à quoi il s’oppose. Et cette chose, le Coran nous le montre clairement, c’est le Christ lui-même. Ce « non » signifie qu’il n’y a ni Fils, ni Saint-Esprit, qu’il n’y a pas de Trinité, c’est pourquoi tout le Coran est dirigé contre la personne du Christ, que Mahomet fait semblant d’honorer pour mieux le désavouer, tel Judas livrant Jésus en lui donnant un baiser, en usurpant sa place d’intermédiaire nécessaire entre les hommes et Dieu, ce qui est le rôle du Christ, Dieu fait homme, comme il est dit au livre des Actes :

« Jésus est la pierre rejetée par vous qui bâtissez, et qui est devenue la principale de l’angle. Il n'y a de salut en aucun autre, car il n'y a sous le ciel aucun autre nom qui ait été donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés » (Actes, 4.11-12)

Cette nécessité de la foi au Christ pour l’obtention du salut avait été affirmée par Jésus lui-même :

« Jésus lui dit : Je suis le chemin, la vérité, et la vie. Nul ne vient au Père que par moi. » (Jean, 14.6)

« Celui qui n'est pas avec moi est contre moi, et celui qui n'assemble pas avec moi disperse. » (Luc, 11.23 & Matthieu, 12.30)

La gloire que se fait Mahomet, c’est de proclamer l’unicité de Dieu. Les chrétiens ne disent pas autre chose, à la nuance près qu’ils affirment que Dieu a la possibilité de s’incarner, et qu’il l’a fait en la personne de Jésus-Christ : c’est à cela que Mahomet dit non, avec insolence et mépris :

« Les Chrétiens ont dit : « Le Messie est Fils de Dieu ! » Telle est la parole qui sort de leurs bouches ; ils répètent ce que les incrédules disaient avant eux. Qu’Allah les anéantisse ! Ils sont tellement stupides ! » (Coran, 9.30)

Ce verset du Coran est, comme tant d’autres, blasphématoire, car il dénie à Jésus la qualité de Fils de Dieu, et il constitue un vibrant appel à la haine (« Qu’Allah les anéantisse ») et à l’orgueil (« Ils sont tellement stupides »)  qui résume la nature profonde de l’Islam. On remarque ici que Mahomet fait corps avec le grand prêtre Caïphe qui a condamné Jésus pour s’être proclamé Fils de Dieu :

« Le grand prêtre l'interrogea de nouveau et lui dit : Es-tu le Christ, le Fils du Dieu béni ? Et Jésus lui dit : Je le suis ; et vous verrez le Fils de l'homme assis à la droite de la majesté de Dieu, et venant sur les nuées du ciel. Alors le grand prêtre déchirant ses vêtements, dit : Qu'avons-nous encore besoin de témoins. Vous avez entendu le blasphème : que vous en semble ? » (Marc, 14.61-64)

Or, Mahomet partage avec Caïphe le rejet du Fils de Dieu, comme l’affirme le Coran :

« Et dis : « Louange à Allah ! Il ne s'est pas donné de fils ; il n'a pas d'associé en la royauté. Il n'a pas besoin de protecteur pour le défendre contre l'humiliation ». Proclame hautement sa grandeur ! » (Coran, 17.111)

Mahomet se place donc du côté de ceux qui ont condamné Jésus, tout en faisant semblant de le reconnaitre comme prophète. Or, ce refus du Fils de Dieu est condamné dans l’Evangile, notamment par saint Jean :

« Qui est le menteur, sinon celui qui nie que Jésus soit le Christ ? Celui-là est l'Antéchrist, qui nie le Père et le Fils. Quiconque nie le Fils ne reconnaît pas le Père ; qui confesse le Fils reconnaît aussi le Père. » (Jean, 2.22-23)

…Et plus encore, par Jésus-Christ lui-même :

"Et vous, leur dit-il, qui dites-vous que je suis ? Simon Pierre répondit : Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. Jésus, reprenant la parole, lui dit : Tu es heureux, Simon, fils de Jonas ; car ce ne sont pas la chair et le sang qui t'ont révélé cela, mais c'est mon Père qui est dans les cieux." (Matthieu, 16.15-17)

Ainsi, on le voit, tout le Nouveau Testament a par avance condamné le faux prophète, dont la doctrine est en tout point contraire à celle de Jésus. La miséricorde d’Allah n’est que le blanc-seing offert à ses adeptes pour commettre tout crime ou abomination sur ceux qui refusent de le suivre : Viol, meurtre, mutilation, vol, esclavage, pillage, tout est permis au musulman dès qu’il s’en prend aux « infidèles ». Les « docteurs » d’Allah affirment son approbation de tous ces crimes commis pour sa gloire, en donnant droit de vie et de mort aux musulmans sur le reste de l’humanité  : Nulle doctrine ne saurait être plus éloignée de celle de Jésus, qui prône la fraternité universelle et le pardon des offenses.

Pourtant, tout en foulant aux pieds la doctrine de Jésus et en niant sa nature véritable, Mahomet a l’aplomb de se prétendre successeur de Jésus-Christ, mais la théologie, les faits historiques et la littérature islamique montrent de façon éclatante l’impossibilité de cette prétendue affiliation. L’historien subtil reconnaîtra en Mahomet, non un successeur de Jésus-Christ, mais plutôt un précurseur de Giuseppe Mazzini…

 

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15 réactions


  • ricoxy ricoxy 4 avril 11:40

     

    « « Non, il n’y a pas d’autre dieu qu’Allah » — Ça commence par NON ? Voilà qui tranche avec le fameux vers de Racine : « Oui, je viens en son temple adorer l’Éternel » (Athalie, Acte I, scène 1)

     


  • Rinbeau Rinbeau 4 avril 11:51

    Parodie du prêcheur à la truite

    le chien aboie, le poisson mord, jésus crie, la caravane passe. (coran 69.69)


    • JacquesDenost 7 avril 09:28

      @Rinbeau
      Tu feins l’indifférence à la religion, mais il est pourtant clair que ce qui t’anime, c’est la haine, la vindicte et la morgue. Tu ferais mieux d’aller voir ailleurs plutôt que de t’attarder sur des sujets que tu prétends mépriser, et dont tu ne connais qu’une poignée de clichés...


  • Rinbeau Rinbeau 4 avril 12:03

    En vérité je vous le dis.. Au moyen Age les mecs qui ont inventé Jésus étaient obsédés par leur vérité et ne lésinaient pas sur les mensonges.. 


  • Rinbeau Rinbeau 4 avril 12:28

    Aux archives départementales.. Les dossiers des donations en tout genre faites à l’église sont énormes jusqu’au 19ème siècle.. Contrepartie.. une messe !

    Il me semble qu’avec le nouveau testament l’église soit devenue notaire et héritière..


    • Seth 4 avril 12:46

      @Rinbeau

      En d’autre temps il y eut la simonie, commerce d’indulgences, etc...  smiley


    • SilentArrow 5 avril 12:39

      @Rinbeau

      En ce temps là, Jésus dit à ses disciples : Allez un peu voir en Galilée si j’y suis pas.
      Ils allèrent voir, et, nom de dieu ! il y était.


  • Marignan Marignan 4 avril 20:16

    En d’autres temps, l’argent du clergé aidait les pauvres, bâtissait des économies et tout un pays autour des abbayes et des hospices, structurait une société, ouvrait des écoles (plus de 500 à Paris au XVIIIème siècle) gratuites pour les pauvres et payantes pour les riches, enseignait véritablement (tous les Classiques qui produiront les chefs d’oeuvre de la culture française ont été formés dans ces écoles). Et puis, au terme d’un coup d’état et d’un populicide monstrueux, les républicains ont monopolisé le pouvoir. Ils ont aussi volé tous les biens de cette église pour les refiler, non pas aux Français, mais à leurs potes putchistes, et financer au passage une première guerre mondiale à l’échelle européenne pour achever de piller l’église partout (et imposer une autre religion moins regardante sur l’amour du prochain). Je ne vous fais pas un dessin sur ce qu’il advînt ? La France première puissance continentale et terre de savants alors n’existe plus, l’école, n’en parlons pas. Les nouveaux classiques du futur ? qui sont-ils aujourd’hui ? Conclusion, les amis, ne pas regarder la paille, mais bien la poutre lorsqu’il s’agit de critiquer les fondements même de notre civilisatiion.


  • xana 5 avril 09:29

    Qui donc nous débarrassera des « croyants » ? De ceux qui ne rêvent que de détruire les croyants d’en face ?

    Ce sont ces inbéciles qui ne rêvent que d’établir dans l’humanité une soumission à leurs propres dieux, afin de règner en leur nom.

    Evidemment aucun dieu ne s’est manifesté pour les réfuter.

    Puisqu’ils n’existent pas...

    Essayons d’imaginer ce que serait notre Terre, débarrassée de toutes ces religions inutiles et maléfiques. Débarassée des clergés et de leurs incessants articles dans nos médias. Débarrassée des principaux motifs de guerre et de conquête.

    Hélas, je crie dans le désert.


    • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 6 avril 08:25

      @xana

      Aha, quelles conneries ! Après la mise au rebut des religions par les idéologies de la libération, les dictatures athées du XXe siècle ont été les plus meurtrières de toute l’histoire humaine ! Les hommes apprendront-ils jamais l’insondable profondeur de leur bêtise et de leur violence ?


    • Rinbeau Rinbeau 6 avril 18:34

      @Luc-Laurent Salvador

      Si les romains avaient eu des canons césar.. à la place de javelots.. Ils auraient eu des dictatures aussi meurtrières que les dictatures athées !

      Si au moyen Age les rois et les papes avaient eu des drones.. à la place des trônes.. Ils auraient eu des dictatures aussi meurtrières que les dictatures athées !

       


    • Marc Messager 7 avril 09:43

      @xana
      Tu es toi-même de la croyance en ce que Dieu serait un imbécile : En effet, tu ne nies certainement pas que l’univers obéisse à des lois, car tu es assez intelligent pour t’en rendre compte, n’est-ce pas ? Ta croyance est donc que l’auteur de ces lois est un sombre crétin qui ne sait pas ce qu’il fait : C’est ce qu’on appelle l’athéisme, et c’est sans conteste la plus insensée des religions.


  • SilentArrow 5 avril 10:19

    Les moustoufs proclament qu’il n’y a de dieu qu’Allah. Je leur réplique que c’est absolument faux, que des dieux, les hommes en ont fabriqué des chiées.

    Les chrétiens proclament qu’il croient en dieu. Je ne peux pas leur répliquer que c’est absolument faux, qu’il ne croient pas en dieu.

    Les moustoufs déclarent que Jésus n’était qu’un prophète. La belle affaire ! Qu’ils pensent ce qu’ils veulent ! Qu’est-ce que ça peut bien me foutre ?

    Mais qu’ils me laissent déclarer que Mahomet était un véritable trou de balle, sans péter un plomb et tenter de m’égorger.

    Ce ne serait qu’un échange de politesse.


  • Wladimir 5 avril 15:51

    La suite des articles a le mérite de signaler quelques passages où Jésus n’est pas présenté comme il le devrait . Par ignorance ? Vraisemblablement , il y en a une bonne part . Les passages laissent plutôt supposer surtout une certaine perfidie .

    Bref , cela remet à leur place certaines idées que j’avais sur le coran ...

    Pour cela , je remercie l’auteur ... Comme je ne suis pas du tout connaisseur du coran , cela m’aide à comprendre mieux le sujet .

    Quant au reste de l’article , cela ressemble pour moi à une bouillie indigeste . 

    Jésus est un personnage très énigmatique ... et il faut se méfier des textes , même des évangiles , lesquels sont truffés de contradictions , d’oppositions ...

    Il est facile de critiquer le coran ... il faudrait en faire autant pour la bible et même pour le NT .


  • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 6 avril 08:32

    Merci à l’auteur pour cet excellent article qui m’a convaincu que... je dois avoir la puce à l’oreille.
    J’étais auparavant dans l’idée que le Coran faisait une honnête place au Christ et à Marie et qu’il y avait pour les Chrétiens et les Musulmans moyen de s’accorder pour ne plus se tirer dans les pattes en attendant ensemble son retour et son jugement sur qui avait tout bon et qui était dans l’erreur. Ce qui est impossible avec le judaïsme rabbinique dont l’opposition au Christ est totale et définitive.

    Mais je dois dire que l’opposition à la Trinité est, en effet, massive. Et qu’il convient donc de ne pas être naïf.

    Pour autant, je n’ai pas encore renoncé à mon idée de rechercher un accord.
    Mais je vais les 5 articles précédents...


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