jeudi 24 avril 2014 - par oscar fortin

La pensée sociale du Pape Jean XXIII (1/2)

NOTE : À l'occasion de la canonisation du pape Jean XXIII j'ai pensé partager avec vous la pensée sociale de ce pape dont nous avons peu entendu parler. Lors de son bref pontificat il trouva le temps de publier deux encycliques portant sur les grands problèmes sociaux, politiques et économiques du débat des années 1960. Je vous livre de larges extraits de ces deux documents qui trouvent encore toute leur actualité pour les temps que nous vivons. Je le ferai en deux parties, d'abord avec Mater et Magistra, puis avec Pacem in Terris.

MATER ET MAGISTRA (15 mai 1961)

Nous connaissons le pape Jean XXIII surtout pour sa bonté, sa jovialité et de façon toute spéciale pour sa grande initiative d’ouvrir l’Église au monde en convoquant le Concile Vatican II. Parler de Jean XXIII, c’est parler inévitablement de ce grand événement que fut ce Concile dans l’histoire contemporaine de l’Église.

Ce que nous connaissons moins ce sont les deux magnifiques encycliques au sujet desquelles ses successeurs se sont fait plutôt discrets. Elles sont pourtant l’expression de la pensée profonde de l’Église sur l’importance de l’organisation sociale des peuples et des communautés humaines pour assurer tout autant les libertés fondamentales des personnes que les exigences du bien commun. Tous les acteurs de la vie sociale, économique et politique doivent être mis à contribution dans cette socialisation inévitable de la communauté humaine.

L’intervention de l’Église répond tout autant aux impératifs évangéliques qu’aux grands problèmes politiques, économiques et sociaux que vivent les peuples et les nations. MATER ET MAGISTRA et PACEM IN TERRIS, se veulent une contribution qui permette aux hommes et aux femmes de bonne volonté d’être les artisans d’une humanité toujours plus juste, plus créative, plus libre et plus humaine.

La réflexion de Jean XXIII part de la pensée déjà exprimée par ses prédécesseurs, particulièrement celles de Léon XIII, de Pie XI et de Pie XII. Il en relève les points les plus importants, pour mieux les réactualiser pour les années 1960.

Lorsque le pape Léon XIII publia, le 15 mai 1891, son encyclique Rerum Novarum, la conception la plus répandue du monde économique d’alors reposait sur la loi de la libre concurrence illimitée. L'intérêt du capital, le prix des biens et services, le profit et le salaire étaient exclusivement et automatiquement déterminés par les lois du marchéL’État devait s’abstenir de toute intervention dans le domaine économique. (11)

Cette loi du marché ouvrait toute grande les portes aux plus forts qui arrivaient vite à s’imposer aux plus faibles et à occuper tout l’espace de cette libre concurrence, étant parvenus à en contrôler toutes les ficelles. (12)

C’est dans ce contexte, rappelle Jean XXIII, que Léon XIII a pris l’initiative d’une intervention ecclésiale importante dans les secteurs économiques et sociaux pour dénoncer cette prise de contrôle absolu de cette loi du marché et pour y promouvoir une intervention mesurée de l’État en vue d’assurer le bien commun de la société. (15)

« L'Etat, dont la raison d'être est la réalisation du bien commun dans l'ordre temporel, ne peut rester absent du monde économique ; il doit être présent pour y promouvoir avec opportunité la production d'une quantité suffisante de biens matériels, « dont l'usage est nécessaire à l'exercice de la vertu  » et pour protéger les droits de tous les citoyens, surtout des plus faibles, comme les ouvriers, les femmes et les enfants. C'est également son devoir inflexible de contribuer activement à l'amélioration des conditions de vie des ouvriers. » (20)

Pie XI, dans son encyclique Quadragésimo Anno, publié le 15 mais 1931, n’est pas sans réaliser, rappelle Jean XIII, que la libre concurrence, en vertu d'une logique interne, avait fini par se détruire elle-même ou presque ; elle avait conduit à une grande concentration de la richesse et à l'accumulation d'un pouvoir économique énorme entre les mains de quelques hommes, « qui d'ordinaire ne sont pas les propriétaires, mais les simples dépositaires et gérants d'un capital qu'ils administrent à leur gré. « (35)

Aussi, observe justement le Souverain Pontife, « à la liberté du marché a succédé une dictature économique. L’appétit du gain a fait place à une ambition effrénée de dominer. Toute la vie économique est devenue horriblement dure, implacable, cruelle » ; d’où résultent l’asservissement des pouvoirs publics aux intérêts des puissants et la dictature internationale de l’argent. (36)

Ce constat conduit au rejet absolucomme règle suprême des activités et des institutions du monde économique, soit l’intérêt individuel ou d’un groupe, soit la libre concurrence, soit l’hégémonie économique, soit le prestige ou la puissance de la nation, soit d’autres normes du même genre. (38)

 

À ce constat, le pape Pie XI propose la création d’un ordre, juridique, national et international, doté d’institutions stables, publiques et privées, qui s'inspire de la justice sociale et auquel doit se conformer l'économie  ; ainsi les facteurs économiques auront moins de difficultés à s'exercer en harmonie avec les exigences de la justice dans le cadre du bien commun. (40

Quant à Pie XII, le 1er juin 1941, en la fête de la Pentecôte, il transmet un message radiophonique dans lequel il affirme que le droit qu’a tout homme d’user des biens pour son entretien est prioritaire par rapport à tout autre droit de nature économique y incluant le droit de propriété. Si le droit de propriété des biens est également un droit naturel, il ne saurait s’imposer comme un absolu. Il est délimité de manière à ne pas mettre obstacle à « l'imprescriptible exigence que les biens, créés par Dieu pour tous les hommes, soient équitablement à la disposition de tous, selon les principes de la justice et de la charité ». (42)

C’est sur ces bases que le pape Jean XXIII poursuit le développement de la pensée sociale de l’Église.

 

Initiative personnelle et intervention des pouvoirs publics en matière économique

Pour les raisons déjà données par Nos Prédécesseurs, l’intervention du pouvoir civil est, elle aussi, nécessaire pour promouvoir un juste accroissement de la production, en vue du progrès social et au bénéfice de tous les citoyens.(52)

L’objet naturel de toute intervention en matière sociale est d’aider les membres du corps social, et non pas de les détruire et de les absorber. » (53)

C’est pourquoi l’on demande avec insistance aux pouvoirs publics, responsables du bien commun, d’exercer dans le domaine économique une action plus variée, plus vaste et mieux ordonnée qu’autrefois, et d’adapter à cette fin leurs institutions, leurs organes, leurs moyens et leurs méthodes. (54)

Du reste, l’histoire même montre toujours plus clairement que la vie sociale ne peut être prospère et bien ordonnée que si les personnes privées et les pouvoirs publics conjuguent leurs efforts. Ils doivent agir de concert ; et leurs tâches respectives doivent répondre le plus exactement possible aux exigences du bien commun, selon les circonstances particulières aux diverses époques et aux diverses coutumes. (56)

La socialisation et amplitude du phénomène.

À n’en pas douter, un tel progrès de la socialisation comporte bien des avantages et rend beaucoup de services. Elle permet de satisfaire, surtout dans le domaine économique et social, un grand nombre de droits de la personne humaine, entre autres ceux qui concernent les moyens d’existence, les soins médicaux, la diffusion et le progrès d’une culture de base, la formation professionnelle, le logement, le travail, un repos convenable et de sains loisirs. En outre, grâce à la meilleure organisation des moyens modernes de diffusion de la pensée, – presse, cinéma, radio, télévision, – il est possible, en tout lieu du monde, d’assister, pour ainsi dire en personne, aux événements mondiaux, si éloignés soient-ils. (61).

À cette fin les responsables politiques doivent avoir une claire notion du bien commun, c’est-à-dire de l’ensemble des conditions sociales permettant à la personne d’atteindre mieux et plus facilement son plein épanouissement. Nous estimons, en outre, nécessaire que les corps intermédiaires et les diverses organisations par où se réalise surtout la socialisation jouissent d’une réelle autonomie et poursuivent leurs objectifs dans la concorde et au bénéfice du bien commun. Il n’est pas moins indispensable que ces sociétés aient la forme et la nature d’authentiques communautés ; elles n’y réussiront que si elles traitent toujours leurs membres en personnes humaines et les font participer à leurs activités. (65)

Si la socialisation se réalise conformément à ces règles et à la loi morale, elle ne comportera aucun risque grave ou charge excessive pour les citoyens. On peut espérer, au contraire, qu’elle permettra l’épanouissement des qualités naturelles de l’homme et contribuera à créer une harmonieuse communauté humaine, indispensable, comme le rappelait Pie XI dans l’encyclique Quadragesimo anno, pour satisfaire pleinement aux droits et devoirs de la vie sociale. (67)

Mais c’est aussi un fait qu’en plusieurs de ces pays, face à la misère extrême de la multitude, s’étalent au grand jour, insultant au sort des pauvres, le luxe et les dépenses somptuaires d’une poignée de privilégiés ; également, en plus d’un endroit, les hommes sont astreints à des tâches humaines pour permettre à l’économie nationale d’atteindre de hauts niveaux dans des délais très brefs, incompatibles avec le respect des règles de la justice et de l’équité ; ailleurs enfin une part importante du revenu est consacrée à une politique démesurée de prestige national et des sommes énormes sont dépensées en armements. (69)

De plus, dans les pays économiquement développés, il n’est pas rare que des rétributions considérables, très élevées même, soient accordées pour des prestations de peu d’intérêt ou de valeur discutable, tandis que pour un travail assidu et productif, des catégories entières de citoyens honnêtes et laborieux ne perçoivent qu’un salaire trop faible, insuffisant pour leurs besoins, et, en tout état de cause, inférieur à la justice, eu égard à leur apport au bien commun, au niveau des bénéfices de l’entreprise où ils travaillent et à celui du revenu national. (70)

Nous estimons de Notre devoir d’affirmer, une fois de plus, que la fixation du taux de salaire ne peut être laissée à la libre concurrence ni à l’arbitraire des puissants, mais doit se faire conformément à la justice et à l’équité. Les travailleurs doivent recevoir un salaire suffisant pour mener une vie digne de l’homme et subvenir à leurs charges de famille. Mais, dans la fixation d’un juste salaire, on doit aussi considérer l’apport effectif de chacun à la production, la situation financière de l’entreprise où il travaille, les exigences qu’impose le bien du pays, en particulier celles du plein emploi ; ce que requiert, enfin, le bien commun de toutes les nations, c’est-à-dire des communautés internationales, rassemblant des États de nature et d’étendue diverses. (71)

« L’économie nationale, elle aussi, observe à bon droit Notre Prédécesseur Pie XII, de même qu’elle est le fruit de l’activité d’hommes qui travaillent unis dans la communauté politique, ne tend pas non plus à autre chose qu’à assurer sans interruption les conditions matérielles dans lesquelles pourra se développer pleinement la vie individuelle des citoyens. Là où ceci sera obtenu, et obtenu de façon durable, un peuple sera, à parler exactement, riche, parce que le bien-être général, et par conséquent le droit personnel de tous à l’usage des biens terrestres, se trouvera ainsi réalisé conformément au plan voulu par le Créateur. » La prospérité d’un peuple doit donc se mesurer moins à la somme totale des biens et richesses qu’à leur juste répartition, celle qui permet la promotion et l’épanouissement de tous les citoyens ; car l’économie tout entière n’a pas d’autre fin ni d’autre raison d’être. Le progrès social doit accompagner et rejoindre le développement économique, de telle sorte que toutes les catégories sociales aient leur part des produits accrus, Il faut donc veiller avec attention, et s'employer efficacement, à ce que les déséquilibres économiques et sociaux n'augmentent pas, mais s'atténuent dans la mesure du possible. (74)

Responsabilité des entreprises

C’est pourquoi, si les structures et le fonctionnement d’un système économique sont de nature à compromettre la dignité humaine de ceux qui s’y emploient, à émousser en eux le sens des responsabilités, à leur enlever toute initiative personnelle, Nous jugeons ce système injuste, même si les richesses produites atteignent un niveau élevé et sont réparties selon les lois de la justice et de l’équité. (83)

« La petite et moyenne propriété agricole, artisanale et professionnelle, commerciale, industrielle, doit être garantie et favorisée ; les unions coopératives devront lui assurer les avantages de la grande exploitation. Et là où la grande exploitation continue de se montrer plus heureusement productive, elle doit offrir la possibilité de tempérer le contrat de travail par un contrat de société. » (84)

Pour ces raisons, Nous invitons paternellement Nos très chers fils, les artisans et coopérateurs, dans le monde entier, à prendre conscience de leur noble rôle, car ils contribuent à éveiller parmi leurs concitoyens le sens des responsabilités et l’esprit de collaboration, non moins qu’à maintenir vivant le goût du travail original et de qualité. (90)

Mais ce n’est pas à chaque organe de production qu’il appartient de prendre les décisions qui influent sur l’état général de l’économie ; c’est l’affaire des pouvoirs publics et des institutions responsables des divers secteurs de la vie économique au plan national ou international. Il est donc opportun et même nécessaire qu’auprès des pouvoirs publics et de ces institutions, à côté des entrepreneurs ou de leurs représentants, place soit faite aux travailleurs ou à ceux qui représentent leurs droits, leurs besoins et leurs aspirations. (99)

Aujourd’hui, plus que jamais, on doit proclamer que s’impose une plus large diffusion de la propriété, puisque, Nous l’avons dit, les pays se font plus nombreux où l’économie est en croissance continue. Aussi, en recourant avec prudence aux méthodes qui ont prouvé leur efficacité, ne sera-t-il pas difficile de promouvoir une politique économique et sociale qui facilite une accession aussi large que possible à la propriété de biens tels que des biens durables, une maison, une terre, l’équipement nécessaire à un atelier artisanal ou à l’exploitation d’une ferme familiale, des actions d’entreprises grandes ou moyennes, comme l’ont fait avec succès certains pays plus avancés dans le domaine économique et social. (115)

Ce qui vient d’être exposé n’exclut évidemment pas que l’État et les établissements de droit public puissent, eux aussi, posséder des biens de production, spécialement lorsqu’il s’agit de biens qui « en viennent à conférer une puissance économique telle qu’elle ne peut, sans danger pour le bien public, être laissée entre les mains de personnes privées »(116)

Bien que, de nos jours, le rôle de l’État et des institutions publiques devienne sans cesse plus étendu, on ne saurait en conclure, comme le voudraient certains, que la fonction sociale de la propriété privée soit périmée ; car elle s’enracine dans la notion même du droit de propriété. De plus, il existe en tout temps des situations douloureuses, de profondes misères cachées, que l’intervention de l’État ne connaît pas et qu’il ne peut en rien soulager. Un vaste domaine reste donc toujours ouvert à la générosité humaine et à la charité chrétienne. Enfin, pour la satisfaction des besoins spirituels, de toute évidence l’action des particuliers et des groupements privés est préférable à celle des pouvoirs publics. (120)

Conclusion

De cette première partie, il ressort que la pensée sociale de l’Église s’oppose à toute forme de domination politique, économique et sociale sur les impératifs du bien commun. En ce sens elle s’oppose à tout impérialisme qui ramène le droit des personnes à ses propres intérêts. Elle s’oppose à tout monopole qui ne s’inscrit pas dans le cadre des exigences du bien commun des peuples et qui rendent impossible toute concurrence véritable. Elle s’oppose à toute dictature qui s’asservit les peuples et qui rampe devant l’empire.

« Aussi, observe justement le Souverain Pontife, « à la liberté du marché a succédé une dictature économique. L’appétit du gain a fait place à une ambition effrénée de dominer. Toute la vie économique est devenue horriblement dure, implacable, cruelle » ; d’où résultent l’asservissement des pouvoirs publics aux intérêts des puissants et la dictature internationale de l’argent. (36)

De quoi faire penser à certains de nos évêques et cardinaux de l’Amérique latine qui préfèrent la compagnie des grands et des puissants à celle des pauvres et des humbles.

Les droits et libertés de posséder les biens essentiels à toute subsistance honorable s’étendent non seulement à un groupe de privilégiés, mais à toutes les personnes humaines. Le droit des uns a pour frontière le droit des autres.

Le rôle de l’État est d’assurer ce bien commun et de soutenir tous les intervenants pour qu’ils oeuvrent également à ce bien commun. L’État n’est pas là pour éliminer les initiatives privées, mais pour en marquer les limites à ne pas franchir en fonction du bien commun. L’État autant que nécessaire et le Privé autant que possible.

A suivre avec l’Encyclique Pacem in Terris.

Oscar Fortin

 



28 réactions


  • Allexandre 24 avril 2014 18:57

    Vous oubliez seulement de dire que l’Eglise catholique est une entreprise capitaliste, et non des moindres, et que des milliards transitent par ses banques, argent qui n’est pas toujours propre. Si Jean XXIII semblait être un pape digne et intègre, il n’en fut pas de même de Jean-Paul II, lui aussi canonisé le même jour, de manière assez indécente.


    • oscar fortin oscar fortin 24 avril 2014 20:38

      Alexandre, je suis bien d’accord avec vous et les éléments que vous soulevez sont un motif de plus pour rappeler à cette institution les grandes contradictions qui existent entre son enseignement et son agir. Je vous dirais même plus en signalant que les pires adversaires des gouvernements qui s’appliquent à mettre en pratique ces principes sont les cardinaux et les épiscopats de ces pays. Je vous donne comme exemple le Venezuela, la Bolivie, l’Équateur, trois pays émergents de l’Amérique latine qui développent des actions qui vont tout à fait dans le sens de la pensée sociale de l’’Église : démocratie participative, constitution élaborée par et pour le peuple, politique de redistribution des richesses orientées par le bien commun etc...


      Mon objectif est de mettre l’Institution ecclésiale face à ses propres contradictions et de donner le feu vert à ceux qui luttent pour substituer les peuples à l’impérialisme et bien commun sociale aux lois du marché.

      Merci pour votre commentaire

    • Pierre Régnier Pierre Régnier 24 avril 2014 21:25

      Merci Oscar Fortin de rappeler - en un moment particulièrement bien choisi - la démarche de Jean XXIII contre l’économisme.

      Merci de la situer, aussi, dans la continuité des démarches antérieures de l’église catholique qui allaient dans la même direction.

      On voit là combien est grotesque et révoltante l’actuelle démarche des politiciens de la fausse gauche en pleine dérive, comme celle des arrivistes de la vraie droite, qui tiennent à détruire la religion catholique et à promouvoir à sa place la mortifère islamisation de la France.

      En n’hésitant pas même, pour ce faire, à saboter délibérément la précieuse laïcité républicaine.

      En n’hésitant pas même, pour ce faire, à détruire le mariage porteur de sens, et à promouvoir le lobby LGBT au rôle de conseiller de l’éducation nationale et de la famille.

      Hélas Oscar, l’église catholique détruit elle-même aujourd’hui ce qu’elle a fait de mieux durant le siècle dernier, et pas seulement de la manière rapportée par Allexandre et par vous reconnue.

      Elle canonise en même temps le pape Jean XXIII, meilleur symbole de sa grande avancée humanitaire dans la fidélité aux Evangiles, et le pape Jean-Paul II qui a approuvé la réaffirmation de la prétendue bonne criminalité de Dieu à l’époque de l’Ancien Testament.

      Et qui, dans le Nouveau Catéchisme, a transmis cette horrible croyance aux générations futures !

      http://www.blog.sami-aldeeb.com/2011/09/18/benoit-xvi-premier-responsable-de-la-violence-religieuse/



    • Pierre Régnier Pierre Régnier 24 avril 2014 21:36

      Merci aussi, Oscar, pour votre excellent texte de 2005 dont vous donnez ici le lien, et que je n’avais pas lu.


    • oscar fortin oscar fortin 24 avril 2014 21:42

      Merci Pierre Régnier pour votre commentaire. Vous rappelez à juste titre l’engagement humanitaire de toute une tranche de l’Église dans les secteurs économiques, politiques et sociaux. On n’a qu’à penser aux premières grandes luttes ouvrières qui ont ralenti l’appétit des monopoles et des puissants pour laisser un peu plus d’oxygène aux classes ouvrières. Cette solidarité avec ces milieux s’est pour ainsi dire évaporée et les alliances avec les puissants se avérées plus confortables. On a délaissé les combats de terrains pour passer à des combats moins compromettants socialement, à savoir la morale du sexe : contraceptifs, avortements, mariage de personnes du même sexe.... Pendant que l’on parle de ces choses, on ne parle pas des vrais problèmes de société.


      En ce sens je trouve votre commentaire très pertinent. J’ai comme l’impression de sortir sous une grande épaisseur de poussière des documents qui parlaient des vrais problèmes du temps de leur rédaction et dont certaines parties continuent de répondre aux temps que nous vivons.

  • Allexandre 24 avril 2014 18:57

    Le 27 avril prochain, Rome va être envahie par plus de 2 millions de fidèles pour assister à la canonisation de deux papes, Jean XXIII (1958-63) et Jean-Paul II (1978-2005). Nous sommes au xxiè siècle, et L’Eglsie catholique canonise toujours. On pouvait comprendre cela au Moyen-Âge, mais aujourd’hui, quel en est le sens. Que veut dire être « saint ». La canonisation est un reliquat totalement suranné, contraire aux préceptes mêmes du Christ. Mais le pire dans tout ça, c’est la canonisation de Jean-Paul II. Jamais ça ne sera allé aussi vite, et par conséquent, la procédure accélérée aura été biaisée. Surtout quand on connaît l’histoire de ce pape, qui est loin d’être le pape mythique, mythe qu’il a construit et entretenu tout au long de son pontificat. Son charisme et sa manipualtion des foules et des jeunes, peuvent-elles faire oublier, les milliards détournés en faveur de la Pologne par des circuits mafieux (soutien inconditionnel à Monseigneur Paul Marcinkus, mafieux parmi les mafieux), et la couverture par son autorité, de prêtres pédophiles ? Toute cette mascarade est à vomir. Et les analyses journalistiques ridicules, faisant de lui un tombeur du communisme, sont la preuve de la méconnaissance des faits historiques et de l’ hypertrophie du rôle du pape polonais. D’ailleurs, il serait bon de réfléchir sur l’élection d’un pape polonais à la tête du Saint-Siège, après 450 ans de papes italiens.... et en pleine reprise de la Guerre froide. Le Saint Esprit suit parfaitement l’actualité internationale et a pris parti pour les gentils : les Etats-Unis et l’Occident. C’est qu’avec le communisme, le Vatican n’aurait pas fait de vieux os, et que l’Eglise a toujours été du côté du plus fort et du plus riche. Si un pape devait être canonisé, ce devrait être Jean-Paul Ier, celui qui avait l’intention de virer les marchands du temple et leurs magouilles financières... Il n’en a pas eu le temps. La crédulité des catholiques est affligeante. Tant de superstition dissimulées sous le vocable de saint. JP II aurait même fait des miracles. On prend vraiment les gens pour des cons, et ils en redemandent. L’Eglise a de beaux jours devant elle avec de telles brebis égarées....

    VOIR EN LIGNE :
    Texte
    P.-S.









  • ARKORA 24 avril 2014 20:55

    DES PAROLES, ENCORE DES PAROLES ET TOUJOURS DES PAROLES.

    Les papes et l’église pondent des tonnes d’écrits - catéchismes, encycliques, bulles - en tous genres, mais elle, comme l’ensemble des médias, se gardent bien de faire des commentaires et d’attirer l’attention SUR LA PROFONDE IMMORALITE des textes
    - thora, bible, coran - sur lesquels se fondent les trois religions monothéistes.

    Vous parlez de : ’’ la pensée profonde de l’Eglise sur l’importance de l’organisation sociale des peuples et des communautés humaines, pour assurer tout autant les libertés fondamentales des personnes que les exigences du bien commun. ’’

    Il suffit d’écouter les paroles du Jésus fabriqué par l’église, au moyen de sa petite bible diabolique et trafiquée, pour voir que le vrai visage de la doctrine de la secte catholique est en réalité aux antipodes de la manière avec laquelle vous voyez les choses.

    Jésus a dit :

    - ’’ Je suis venu jeter un feu sur la terre, et comme je voudrais que déjà il fût allumé ! Je dois aussi être baptisé d’un certain baptême, et comme il me tarde qu’il soit accompli ! Pensez-vous que je sois venu apporter la paix sur la terre ? Non, vous dis-je, je suis venu apporter la division. Désormais en effet, dans une maison de cinq personnes on sera divisé : trois contre deux et deux contre trois ; le père contre le fils et le fils contre le père, la mère contre la fille et la fille contre la mère, la belle-mère contre la belle-fille et la belle-fille contre la belle-mère.’’ (la bible, Evangile de Luc, chapitre 12 versets 49 à 53)

    Effectivement, en entendant de tels propos, on voit combien ils relèvent d’un esprit très soucieux de cette fameuse ’’ organisation sociale des peuples et des communautés humaines ’’ dont vous parliez...

    Et au cas ou certains seraient lent à comprendre, Jésus enfonce le clou :

    - ’’ Ne croyez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre ; je ne suis pas venu apporter la paix mais l’épée. Car je suis venu mettre la division entre l’homme et son père, entre la fille et sa mère, entre la belle-fille et sa belle-mère ; et l’homme aura pour ennemis les gens de sa maison.                                         Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi, et celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi.’’ (la bible, Evangile de Matthieu, chapitre 10 versets 34 à 37)

    - De grandes foules faisaient route avec Jésus. Il se retourna et leur dit : ’’ Si quelqu’un vient à moi sans haïr son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères, ses soeurs, et même sa propre vie, il ne peut pas être mon disciple. De même, celui qui ne porte pas sa croix et ne me suit pas ne peut pas être mon disciple.’’ (la bible, Evangile de Luc, chapitre 14 versets 25 à 27)

    Jésus dit bien qu’il faut éprouver de la HAINE envers toute sa famille, car le but principal d’une secte dont la doctrine est particulièrement sectaire c’est de couper tous les liens familiaux, et ce, afin d’obtenir le maximum d’efficacité dans le conditionnement et l’endoctrinement de ses adeptes.

    On s’en aperçoit encore dans les propos tenus par l’apôtre Paul dans sa seconde épître (lettre) qu’il adresse aux communautés de sa secte, et qui sont situées dans la ville de Thessalonique :

    - ’’ (...) le Seigneur Jésus apparaîtra du haut du ciel avec les anges de sa puissance, au milieu d’une flamme d’un feu brûlant, et il punira et tirera vengeance de ceux qui ne connaissent pas Dieu, et de ceux qui n’obéissent pas à l’Evangile de notre Seigneur Jésus. Ceux-là seront châtiés par une ruine et une perte éternelles, et éloignés à tout jamais de la face du Seigneur et de la gloire de sa force.’’ ( la bible - nouveau testament - 2 Thessaloniciens, chapitre 1 versets 7 à 9 )

    On est bien loin de ces fameuses ’’ libertés fondamentales des personnes ’’ auxquelles vous faisiez allusion dans votre article...

    Voici d’ailleurs ce que pense l’église, via son catéchisme officiel intitulé : Catéchisme de l’Eglise Catholique - publié le 7/12/1992 et consultable gratuitement sur internet - de sa petite bible mais aussi de son dieu. Un ’’ dieu ’’, précisons-le, que les Gnostiques et les Chrétiens Gnostiques appelaient le Démiurge, et qu’ils qualifiaient de Satan...

    Extraits du catéchisme officiel de l’église catholique :

    ARTICLE 106 : Dieu a inspiré les auteurs humains des livres sacrés (ceux qui constituent la bible). En vue de composer ces livres sacrés, Dieu a choisi des hommes auxquels il eut recours dans le plein usage de leurs facultés et de leurs moyens, pour que, Lui-même agissant en eux et par eux, ils missent par écrit, en vrais auteurs, tout ce qui était conforme à son désir, et cela seulement.

    Ainsi, tout ce qu’a dit Jésus ou Paul - ou n’importe quel autre personnage biblique - de même que TOUT ce qui est écrit dans la bible VIENT DIRECTEMENT de leur dieu.
    Et tout ce qui est écrit dans la bible est : ’’ CONFORME A SON DESIR ’’
    Donc, le Jésus fabriqué par l’église exige la HAINE de la famille (c’est à dire de tous ceux qui au sein de la famille ’’ n’obéissent pas à l’Evangile de notre Seigneur Jésus ’’ pour reprendre les propos de l’apôtre Paul ).

    ARTICLE 136 : Dieu est l’Auteur de l’Ecriture Sainte (la bible) en inspirant ses auteurs humains ; il agit en eux et par eux. Il donne ainsi l’assurance que leurs écrits enseignent sans erreur la vérité salutaire.

    Au moins c’est clair !

    Conseil de lectures :

    - LA FACE CACHEE DE DIEU ( auteur : Vincent Ramos )
     
     - La bible démasquée (auteur : Normand Rousseau)

    - MORTELLE RELIGION : Du caractère pathogène de la doctrine chrétienne.
    (auteur : Professeur Wendell Watters )

    - LES CHRISTIANISMES DISPARUS : La bataille pour les Ecritures, apocryphes, faux et censures (auteur : Bart Erhman)

    - LA CONSTRUCTION DE JESUS (auteur : Bart Ehrman )

    Du côté de la spiritualité :

    - L’EVEIL DE L’INTELLIGENCE (auteur : Krishnamurti )

    - L’AVENTURE DE LA CONSCIENCE (auteur : Satprem )     


    • oscar fortin oscar fortin 24 avril 2014 21:18

      ARKORA : Tous ceux et celles qui s’engagent pour changer profondément les régimes faits sur mesure pour les privilégiés de nos sociétés seront à la source de la colère et de la violence de ceux et celles dont les privilèges sont remis en cause. En ce sens, Jésus, par sa seule présence, ses gestes les plus simples avec les pauvres, les malades, les laissés pour compte, mais aussi par ses paroles sur la montagne, ses remontrances aux docteurs de la loi et aux pharisiens, par la mise à la porte des vendeurs du temple et surtout par l’annonce d’un nouveau royaume fondé sur des paradigmes complètement différents de ces pouvoirs impériaux, mettaient le feu au poudre de ces derniers. Ce n’est pas pour rien qu’il est mort comme un bandit. Regardons ce qui se passe au Venezuela où Washington et les oligarchies nationales n’acceptent pas de passer au second rang et de laisser le premier rang au peuple. Ils font la guerre, ils mentent sur le gouvernement etc....


      Ceci dit, il n’est pas mauvais de rappeler aux responsables d’Église que leur doctrine va tout à fait dans le sens opposé des valeurs qu’ils défendent et d’autre part de soutenir les révolutionnaires démocratiques dans leur lutte pour changer l’ordre des choses. En rappelant certains extraits de cette doctrine sociale de l’Église, oubliée quelque part dans des archives, nous encourageons ces chrétiens et non chrétiens à poursuivre leur lutte en sachant qu’elle est la bonne. C’est comme l’arroseur arrosée. La cupule ecclésiale prise en flagrant délit de sa doctrine sociale.

      Merci pour votre commentaire

  • ARKORA 24 avril 2014 22:26

    Réponse au post de @oscar fortin du 24/04/2014 de 21h 18

    Vous dites : ’’ leur doctrine va tout à fait dans le sens opposé des valeurs
    qu’ils défendent ’’
    Vous oubliez que leur doctrine - qui a des siècles d’existence - est ce qu’elle est PARCE QUE elle est issue des textes de la bible.
    Quand vous avez un livre aussi immoral que la bible, qui de plus fait l’apologie de l’esclavage y compris dans le nouveau testament, de même qu’un Jésus qui tient des propos tels que ceux que j’ai recopiés dans mon post ci-dessus - et je ne les ai pas tous cités - il ne faut plus s’étonner de la doctrine !

    De plus comme la démocratie a gagné la partie, ’’ les valeurs qu’ils défendent ’’ sont désormais les valeurs démocratiques.
    Rajoutons que l’apôtre Pierre dit aux esclaves qu’ils font plaisir à Yahvé (le dieu de la bible) lorsqu’ils reçoivent des coups de leurs maîtres sans protester. Et Jésus n’a jamais condamné l’esclavage et même il prend cette pratique en exemple dans l’une de ses paraboles en mentionnant un maître parti en voyage, et ayant momentanément confié sa maison à ses serviteurs-esclaves. Rappelons que c’est à Pierre que Jésus a dit : ’’ Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon église.’’
    Le Jésus fabriqué par l’église non seulement bâtit son église sur un esclavagiste, mais en plus il s’accommode très bien de cette pratique. Par contre, il s’oppose fermement au divorce !

    Il n’y a pas que leur doctrine qui est à changer, c’est une grande purge de leur bible qui devrait être mise en oeuvre afin de la débarrasser de sa xénophobie, de son ultra sectarisme, de son intolérance forcenée envers les autres religions, c’est à dire ’’ tous ceux qui vénèrent d’autres dieux que l’Eternel ton dieu ’’ comme le dit la bible, ainsi que leur homophobie, leur sexisme, auquel on peut ajouter le mépris absolu des enfants.
    Pas étonnant d’ailleurs en ce qui concerne l’enfance, que la pédophilie n’ait jamais beaucoup empêché une grande partie de toute cette clique de faussaires du spirituel de dormir sur leurs deux oreilles...

    Sur ce, je vous souhaite une bonne soirée.

    P.S : J’ai remarqué qu’Agoravox est l’un des derniers sites où l’on peut s’exprimer de la sorte sur les perversions et l’immoralité des écritures des 3 religions monothéistes, afin de mettre en évidence l’impact très négatif qu’ont eu ces 3 religions dans le psychisme de nombreux individus. Il y a un an par exemple, je pouvais écrire sur le site du journal Libération ce genre de commentaire, mais ils ont profité de la restructuration de leur forum pour se mettre eux aussi à pratiquer la censure sur ces sujets.


    • Pierre Régnier Pierre Régnier 25 avril 2014 04:21

      ARKORA

      Oui la pensée actuelle de l’église est ce qu’elle est parce qu’elle est issue des textes de la Bible. Mais pas seulement. Elle est aussi le fruit des qualités et des défauts de ceux qui la représentent et la dirigent.

      L’admirable démarche de Jean XXIII et la mise à jour du Concile Vatican II font bien partie de la doctrine de l’église et nous devons chercher à comprendre pourquoi cette belle clarification a été, dans une large mesure, effacée par le comportement ecclésial de ces dernières décennies.

      Oscar Fortin vous répond bien, ci-dessous, sur la réalité du message évangélique et sur vos interprétations sans nuances et approfondissements.

      Mais je crois que c’est surtout parce qu’elle s’entête à préférer sa vieille démarche dogmatisante au message évangélique que l’église détruit le meilleur de sa doctrine.

      Elle ne veut absolument pas voir ce que la dogmatisation a de destructeur pour elle et pour le meilleur de ce qu’elle porte.

      Voici ce que j’en disais dans Benoît XVI, premier responsable de la violence religieuse  :

       »Des analystes d’aujourd’hui réfutent pourtant cette idée d’une volonté, chez Jésus, radicalement différente de celle du Dieu de l’AT. Pour moi cette différence ne fait aucun doute même si subsistent, effectivement, des ambiguïtés dans certains de ses prêches, des acceptations de fortes violences dans certaines de ses paraboles. Je crois que Jésus était réellement un modèle – humain, profondément humain – de pacifisme, d’amour et d’abnégation. Mais il est tout aussi stupide de chercher des « bonnes explications divinement inspirées » à ses faiblesses, bien réelles, que d’en chercher aux pires massacres « commandés par » le Dieu de l’AT. Il voulait une profonde réforme pacifiante de sa religion, dont il restait malgré tout fortement imprégné, marqué, « encombré ». Il la voulut en donnant l’exemple d’un total don de soi, jusqu’à l’acceptation de sa propre mort dans le martyre. C’est admirable, et je crois qu’on ne se trompe pas quand on voit Jésus comme un des principaux précurseurs des Droits de la Personne Humaine."

      http://www.blog.sami-aldeeb.com/2011/09/18/benoit-xvi-premier-responsable-de-la-violence-religieuse/


    • Pierre Régnier Pierre Régnier 25 avril 2014 04:33

      @ ARKORA

      Autre extrait (complémentaire du précédent) :

      Étant Dieu, Jésus était donc parfait. Il ne pouvait pas avoir eu des limites, s’être trompé, être resté ambigu, fut-ce sur des points secondaires parfaitement explicables dans le contexte. Il ne pouvait pas avoir accepté plus ou moins consciemment, confirmé et retransmis, certaines croyances délétères des prophètes antérieurs. Il ne pouvait pas avoir laissé son enseignement inachevé, sa réforme perfectible.

      Et l’église, imprégnée de cette conception, se mit à refuser tout appel à la raison pour continuer son œuvre. Elle s’opposa délibérément à la libre philosophie en prétendant en avoir reçu une autre de Dieu, de beaucoup supérieure et – plus grave que tout – elle prétendit échapper à la responsabilité et à la justice humaines. Elle mit un frein brutal au « jésuïsme », elle lui tourna le dos en mettant en place – à sa place – le christianisme.

      Et elle se mit à fabriquer des croyants schizophrènes, dont beaucoup se mirent à maltraiter, tuer, massacrer massivement au nom du Dieu d’amour."


  • oscar fortin oscar fortin 24 avril 2014 23:56

    Arkora vous me permettrez de clarifier certaines choses qui s’imposent. Ce n’est pas moi qui vais vous apprendre que l’on peut faire dire n’importe quoi à la bible alors que nous savons qu’elle ne dit pas n’importe quoi. La science de l’exégèse des textes anciens permet de clarifier l’intelligence de nombreux passages qui autrement entreraient en contradiction avec d’autres passages de la même bible. On ne lit pas la bible comme on lirait un roman Gabriel Garcia Marques. Il y a un point central c’est celui de Jésus, son vécu, sa prédication, son témoignage qui renferme l’authentique intelligence de tout ce qui est écrit avant et après lui. Encore là il faut lire les évangiles à travers la lecture qu’en font les exégètes et les historiens. Pour le croyant, il est le personnage central qui transcende tout ce qui s’est écrit. S’il nous faut juger c’est à la lumière de ce personnage et évidemment de l’humanité qui nous entoure. Votre jugement radical et sans nuance me laisse songeur sur les bases qui l’inspire. Lorsque vous parlez de la perversion et de l’immoralité des écritures des 3 religions monothéistes, je pense que vous sautez bien des chapitres et bien des paragraphes de ces écritures. Je vous dirai qu’Agoravox n’est pas le seul site à publier des réflexions, des témoignages qui honorent amplement l’humanité qui en ressort. 


    De tout votre commentaire il n’y a aucune référence directe au texte qui est mis sous vos yeux. J’aurais aimé que vous me disiez les points de cette doctrine qui vous chicote ou qui vous emballe. Parce que ce texte parle de société, d’organisations d’État, de bien commun, de la loi du marché, de la concurrence, etc. De cela vous ne dites rien. Moi j’aimerais, qu’une fois qu’on s’est bien entendu sur le fait que l’institution ecclésiale ne répond pas toujours à ce qu’elle enseigne, que nous parlions justement de cette enseignement qui nous vient de Jean XXIII. C’est sur ce dernier point que je voudrais que les lecteurs et lectrices expriment leur accord ou désaccord.

    Avec tout mon respect.

    • Pierre Régnier Pierre Régnier 25 avril 2014 09:24

      Sur »ce dernier point", Oscar, je peux résumer ainsi mon opinion de lecteur comme vous le demandez :

      Après l’épouvantable première partie du XXe siècle, Jean XXIII a magnifiquement remis l’église sur la bonne voie, celle du message de Jésus contenu dans les Evangiles. Il a parfaitement compris ce qu’était le rôle du pape et de l’église de son époque.

      Paul VI a partiellement préparé ce qui serait le rôle des papes à venir, par exemple en faisant disparaître des bréviaires les pires passages de la Bible que les prêtres (se) répétaient chaque jour comme des croyances à perpétuer, puisque dogmatisées.

      Le rôle de Jean-Paul II et de Benoît XVI était, selon moi, d’annoncer solennellement que l’église, en entrant dans le troisième millénaire se débarrassait, débarrassait de son enseignement, et donc de la tête des croyants du présent et du futur, la pire des croyances dogmatisées, issues de ce qu’il faut bien nommer la théologie criminogène.

      Or ils firent le contraire. S’ils ont bien répété, dans leur Nouveau Catéchisme, le meilleur acquis du Concile Vatican II, ils y ont réaffirmé aussi la validité de la croyance dans la bonne criminalité ancienne de Dieu, cette « bonne » criminalité qui l’a conduit jusqu’à commander très explicitement un très explicite génocide au moins, celui des Cananéens.

      C’est désormais au pape François qu’il revient, après la gigantesque opération de diversion préparée par ses deux prédécesseurs immédiats - le « cinoche » très médiatisé de la canonisation - de redresser la barre et de remplir vraiment le rôle des papes de ce début de XXIe siècle : en finir avec la théologie criminogène.

      En finir avec l’épouvantable trilogie : divinisation - sacralisation - dogmatisation d’erreurs gravissimes, mais parfaitement compréhensibles si elles sont regardées et enseignées pour ce qu’elles sont : de simples erreurs humaines. 

      http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/le-nouveau-pape-devra-supprimer-la-130677


  • Grandloup74 25 avril 2014 00:07

     
     Jean XXIII était un homme bon et intelligent, conscient que le droit au bonheur appartient à tous, et que l’économie libérale est cause d’injustices et de souffrances indignes de l’humain.
     Il en est tout autrement de Jean Paul II, pape au service d’une oligarchie financière et d’un classe politique située à mille lieues des valeurs sensées représenter la religion catholique. Il s’opposait à ses évêques sud Américains, preuve que la justice sociale était son ennemie et que le dogme de la supériorité d’une classe « élite » l’habitait.
     Comme quoi, les hommes peuvent être bons ou mauvais indépendamment de leur foi et de leur religion. Je dirait qu’un pape qui ne soutient pas les valeurs de justice sociale est un non croyant, car dans le cas contraire, la crainte de son Dieu devrait le pousser à défendre les valeurs qu’il est sensé enseigner et répandre.
     Canoniser J P II est aussi inique que les choix de lauréats de maint prix Nobel, surtout celui de la Paix !!! Une imposture manipulée par les politiques occidentaux pour faire croire à une approbation universelle (et si possible divine) de leurs valeurs pourries.
      Dans ce contexte, il était impossible de ne pas canoniser Jean XXIII qui lui est vraiment le digne défenseur d’un justice humaine.
     Mais la canonisation est certainement pas le but recherché par ce brave homme, les hochets de ces pitreries hors d’âge n’était pas son but. Simplement la justice lui était chère. Laissons les dorures à JPII et donnons un immense respect à Jean XXIII.


  • Pierre Régnier Pierre Régnier 25 avril 2014 04:48

    Oui Grandloup, la double canonisation de ce dimanche exprime bien la duplicité doctrinale de l’église.

    Les catholiques devront l’oublier, et revenir à la démarche du seul Jean XXIII, des évangiles et de Jésus.

    La pensée actuelle de l’église est aussi le résultat de la capacité de ceux qui la représentent à résister aux tentations délétères de la société où ils expriment cette pensée.

    Sur les dangers de la société contemporaine, sur ses pièges techniques, sur la néfaste séduction dont ils sont porteurs - à la télévision, par exemple - Jean-Paul II et Benoît XVI auraient été bien inspirés en lisant un peu plus de penseurs profanes très croyants comme Jacques Ellul et Michel Henry, et un peu moins de textes cultivant la dogmatisation des pires acquis doctrinaux (voire simplement des habitudes dogmatisantes de ce qui n’est pas dans les dogmes officiels).

    Le possible redressement est maintenant entre les mains du pape François. On le dit bon et intentionné comme l’était Jean XXIII. Force est de constater que, concernant le plus important - le plus grave - il s’est jusqu’à présent mis dans les pas mortifères de ses deux derniers prédécesseurs.

    Mais tout peut toujours changer... si les chrétiens se mobilisent pour le changement.

    http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/le-nouveau-pape-devra-supprimer-la-130677


  • claude-michel claude-michel 25 avril 2014 10:00

    L’église si riche...qui crie misère..Le but final est de trouver de nouveaux adhérents qui donnent leur dîme pour augmenter le magot...Si y en a qui sont contents comme ça.. ?


  • julius 1ER 25 avril 2014 12:55

    « Aussi, observe justement le Souverain Pontife, « à la liberté du marché a succédé une dictature économique. L’appétit du gain a fait place à une ambition effrénée de dominer. Toute la vie économique est devenue horriblement dure, implacable, cruelle » ; d’où résultent l’asservissement des pouvoirs publics aux intérêts des puissants et la dictature internationale de l’argent. (3

    Texte de 1931 ........
    il serait écrit aujourdhui que l’on enlèverait pas même une virgule, on progresse, on progresse, on progresse.....

  • soi même 25 avril 2014 14:44

    bof avec François, il y a plus que les jésuites comment véritables chrétiens romain ?


  • laertes laertes 25 avril 2014 16:31

    Je n’ai rien à ajouter à ce qui vient d’être dit.
    Pour moi Jean XXIII restera le plus grand pape du XXème siècle. A son avènement on sentait que quelque chose allait enfin changer dans cette église. hélas sa mort prématurée et les résistances ont eu raison de cette dernière chance qui était donnée au catholicisme. Il y eu Paul VI qui était mou et surtout Wojtyla, l’un des pires papes de l’histoire du XX ème siècle avec Pie XII. Ce pape a renoué avec les habitudes criminelles anciennes de la Papauté : se mêler de politique en prenant toujours le parti du status quo, c’est à dire de l’échelle de domination. Wojtyla et ses admirateurs s’imaginent que la chute du communisme a été pour l’église une bénédiction..................... En fait cela a été une malédiction car le positionnement de l’Eglise alors aux côtés des démocraties occidentales capitalistes s’est révélé catastrophique quant à la perception du message chrétien (enseignements du Christ)
    Bergoglio dont les sympathies ont, comme Wojtyla, toujours été du côté des dominants argentés d’Argentine ( ) avec une position peu claire vis à vis de la junte proaméricaine ne changeront rien.
    Cette église est, à plus ou moins brève échéance condamnée si elle veut survivre à entrer en conflit avec les puissances mercantiles et on peut être sûr qu’elle aura le dessous ....


    • oscar fortin oscar fortin 25 avril 2014 17:23

      Laertes : je suis bien d’accord avec vous en ce qui concerne Jean XXIII et JP2. Quant au pape François j’attends toujours l’étincelle qui va le conduire à couper le cordon ombilical d’avec l’empire. Pour le moment , avec l’entourage qu’il s’est donné, Maradiaga au G8 et Pietro Parolin comme Secrétaire d’État, l’espoir se fait faible. Il va falloir un véritable choc existentiel pour que l’Église retrouve sa liberté et l’Évangile qui va avec.


      Merci pour votre commentaire

  • franc 25 avril 2014 16:32

    Si la canonisation de Jean XXIII est naturelle et bienfaitrice ,la canonisation de J.Paul II est un scandale ,celui-ci n’est qu’un pape réactionnaire médiatique dont le vedettariat a été promu à qui mieux mieux par les médias capitalistes .

    il n’ ya qu’à voir comment s’est comporté J.Paul II devant la mort et qui s’accroche désespérément à la vie et au pouvoir d e manière honteuse et indigne de la part d’un homme d’Eglise , chrétien qui plus est avec le rang de sainteté dévolu à un pape qui devrait donner l’exemple .Or l’exemple de dignité et de courage a été donné par un ouvrier athée quej’ai vu dans un reportage ;celui-ci était atteint d’un cancer au cerveau ,et plutôt que de se voir réduit dans la déchéance du corps et de l’esprit et avant qu’il ne tombe dans l’inconscience l’inconscience par a maladie ,il a préféré en tout conscience se donner la mrt lui-m^me par l’euthénnasie dans u suicide volontaire en Suisse .,avant d’accomplir lui-m^me l’acte euthanasiant tout calme et serein,il a pris un pot avec ses amis et le personnel accompagnant .Un ouvrier athée qui accomplit sa vie à mon avis humablet obéisssant à la volonté divine ,et se comporte ainsi comme un saint ,bien plus saint que beaucoup de saints canonisés par l’Eglise ,en tout cas bien plus saint et plus proche de Dieu que Jean paul II .

     

    les deux encycliques Mater et Magistra ,et Pacem in Terris, de Jean XXIII sont splendides ,surtout Pacem in Terris dont je n’hésite pas à parler de plus grand texte de la philosophie politique du 20 siècle voire aussi de quelques siècles précédents et à venir .

    Il est à noter que l’encyclique Pacem in Terris a été couronnée par le Prix Lénine l’équivalent du Prix Nobel dans le monde communiste soviétique et international ;comme quoi les vrais communistes , les communistes marxistes savent aller au delà des étiquettes et du sectarisme idéologique pour reconnaitre les vrais valeurs des choses et des personnes . 

     

     


    • laertes laertes 25 avril 2014 16:56

      @Franc : ce que vous dites concernant la récompense de l’encyclique Pacem donnée à l’Institut Lénine est troublant et confirme ce que je subodorais depuis le début : la chute du communisme dont le soi disant grand stratège Wojtyla se félicitait n’a en fait qu’été le prélude d’une autre chute ..... suivez mon regard


    • oscar fortin oscar fortin 25 avril 2014 17:33

      Franc : je suis bien d’accord avec vous à l’effet que les deux encycliques sociales du pape Jean XXIII constituent une avancée importante dans la doctrine sociale de l’Église. Ce n’est pas pour rien qu’elles furent vite boudées par ses successeurs et leurs alliés et vite envoyées aux archives de manière à les ignorer. Je prépare présentement un texte qui va porter le titre Jean XXIII précurseur du Socialisme du XXIe s. Cette affirmation trouve son fondement dans les extraits de ses deux encycliques que je viens de sortir de la poussière où ils étaient retenus.


      Merci pour votre commentaire

  • franc 25 avril 2014 17:27

    je voudrais aussi intervenir sur la critique de l’Eglise et de la Bible de ARKORA qui est juste sur beaucoup de points mais néanmoins erronnée à mon avis sur deux interprétations de la parole de Jésus concernant la division de la famille et l’utilisation de l’épée à cause de Jésus dans Luc et Mathieu :

    ’’ Je suis venu jeter un feu sur la terre, et comme je voudrais que déjà il fût allumé ! Je dois aussi être baptisé d’un certain baptême, et comme il me tarde qu’il soit accompli ! Pensez-vous que je sois venu apporter la paix sur la terre ? Non, vous dis-je, je suis venu apporter la division. Désormais en effet, dans une maison de cinq personnes on sera divisé : trois contre deux et deux contre trois ; le père contre le fils et le fils contre le père, la mère contre la fille et la fille contre la mère, la belle-mère contre la belle-fille et la belle-fille contre la belle-mère.’’ (la bible, Evangile de Luc, chapitre 12 versets 49 à 53)

     ’’ Ne croyez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre ; je ne suis pas venu apporter la paix mais l’épée. Car je suis venu mettre la division entre l’homme et son père, entre la fille et sa mère, entre la belle-fille et sa belle-mère ; et l’homme aura pour ennemis les gens de sa maison. Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi, et celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi.’’ (la bible, Evangile de Matthieu, chapitre 10 versets 34 à 37)

     

    par ces paroles de Jésus n’appelle pas à la guerre ou fait l’éloge de la guerre par l’épée et le feu ou encore prône la divison et les querelles dans les familles ,mais seulement expriment ce qui en résulterait si certains obéissent et mettent en actes sa paroles,car les paroles de Jésus sont profondément révolutionnaires et expriment la Vérité transcendantale qui transforme et bouleverse concrètement et profondément la réalité des choses et des êtres, la réalité historique de la société humaine ,un progrès décisif et révolutionaire qui heurte et détruit les statu quo et les conservatisme ,et les habitudes bien pensantes dans toutes les familles et dans toutes les consciences individuelles ,ce qui provoque l’incompréhension ,la tension ,la haine ,la colère de tous les conservateurs et les intégristes prisonniers de leur étroitesse d’esprit, de leur bêtise et de leur égocentrisme ,d’où les conflits dans toutes les couches d ela société et dans toutes les familles et dans les individus avec une telle intensité qui provoque la guerre jusqu’à à l’intérieur m^me des familles . On peut imaginer que si Jésus vivrait aujourdhuis il défendrait le mariage gay et l’homoparentalité ce qui provoquerait la division et la haine entre les membres d’une m^me famille catholique ou pas . 

    Ainsi quand Jésus proclamait l’amour de tous les hommes y compris les païens ,les athées ,les marginaux sexuels ou autres condamnés par les grands prêtres et les docteurs d e la Loi à la peine m^me de mort , les préférant et festoyant avec eux disant m^me qu’ils devanceront ceux-ci dans le royaume de Dieu et qu’au contraire il prenait le fouet pour chasser les marchands du temple et insultaient les pharisiens ,les grands pr^tres et les docteurs d ela Loi ,d’hypocrites et de sépulcre blanchi,« qui en dehors est tout propre et tout mais au dedans sont plein de pourritures et d’ossement de mort »,de telles paroles et de tels comportement ne peut provoquer que haines et colères ,division et guerre entre tous et toutes .

    du coup l’humanité est divisée en deux camps ,ceux qui sont pour Jésus et ceux qui sont contre ,et les deux camps se feront la guerre

     


  • oscar fortin oscar fortin 25 avril 2014 17:42

    Bien d’accord avec votre analyse Franc. Nous n’avons qu’à regarder ce qui se passe aujourd’hui dans l’Église et le monde. On dit que le style de vie du pape François commence à en énerver plusieurs au sein de la Curie romaine qui s’étaient habituées aux bienfaits des hautes fonctions ecclésiastiques avec limousine et chauffeurs ou autres commodités. Regardons la situation de l’Église en Amérique latine où les cupules ecclésiales sont de plus en plus remises en questions par le peuple des croyants ainsi que par de nombreux pasteurs. Nombreux sont les missionnaires qui ont été renvoyés à leur pays d’origine par des évêques qui agissaient de mèche avec les autorités politiques. Ils étaient dérangeants pour les uns comme pour les autres.


    Il y a des choix fondamentaux qui s’imposent et qui divisent les membres d’une même famille, d’une même société , d’une même Église.

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