La réponse du berger à la bergère ?
La réponse du berger à la bergère ?
Les manifestations se suivent et se ressemblent. Comme la semaine dernière j’y ai rencontré moins de retraités et toujours pas les Français issus de l’immigration.
On a l’impression que le gouvernement dans sa gestion des positionnements des CRS cherche à exciter les manifestants qui ne sont qu’à un mètre, parfois, des « cuirassés » armés de pied en cape. Ca chauffe souvent à cause de cette proximité. On devine les policiers mal à l’aise (je lis une certaine angoisse sur leurs visages) à la perspective de se frotter à la masse et leurs opposants exaspérés de se sentir traités comme des délinquants en puissance.
J’ai dû intervenir à l’angle du boulevard Saint Germain et de la rue Saint Jacques vers 15h lorsque quelques manifestants non porteurs de gilets étaient devenus hystériques, hurlant qu’un des leurs avait reçu un coup de bouclier sans raison. Il me fut très difficile de les ramener au calme en leur faisant prendre conscience que les TV n’attendent que des heurts pour discréditer le mouvement revendicatif.
Chez une poignée de gilets jaunes et quelques manifestants qui s’invitent pour les soutenir par leur présence, je perçois un fort désir de vengeance des brutalités policières passées qui motive leur hargne, et le désir fantasmé d’en découdre avec les forces de l’ordre.
Pour moi, acteur très investi dans les événements de mai 68, je me rends compte que comme l’écrit le poète : « l’expérience est une lampe sourde qui n’éclaire que celui qui la porte ». Car c’est assez désespérant de se dire que la nôtre n’a pas été transmise aux deux générations qui nous ont succédé. Pas de service d’ordre, mots d’ordre disparates peu mis en valeur, pas de calendrier fixant des objectifs précis ; stratégie et tactiques raisonnées absentes, coordination nationale nulle..
Friandes de feux de poubelles de vitres brisées et de lacrymogènes plutôt en moins grand nombre que les fois précédentes, les TV privées de ces spectacles destinés à effrayer les gens fragiles, ont dû se rabattre sur l’affaire des injures soi-disant antisémites.
Mais pour condamnables qu’elles soient les insultes ( clairement anti-sionistes et non antisémites, dixit la cible elle-même), proférées à l’égard de Finkelkraut, il est juste, par souci d’équilibre, de rappeler les propos haineux, vis-à-vis des Français de cet ancien militant maoïste libertaire devenu un idéologue néocon, qui sont autant de crachats au visage du pays qui l’a accueilli , protégé, et fait de lui un professeur à l’école polytechnique.
Florilège des « dérapages » de Finkelkraut
« “Oui” à Masstricht contre la nuisance française »
« Si mon fils épousait une non juive je ne sauterais pas de joie ! »
Et parce que ses parents ont été déportés : « Ce pays mérite notre haine ».
Un peu la réponse du berger à la bergère non !