lundi 15 avril 2019 - par CHALOT

La révolution kurde

« La Révolution Kurde »

Le PKK et la fabrique d'une utopie

d'Olivier Grojean

éditions La Découverte

septembre 2017

206 pages et 256 avec les notes

 

Une étude rigoureuse et accessible

 

La question Kurde est revenue sur le devant de la scène internationale lors des combats militaires menés héroïquement par les kurdes contre Daech.

 

L'auteur revient sur l'histoire du principal parti le PKK qui, d'origine marxiste léniniste, ancré à gauche, apparaît avec les nombreuses organisations de masse qu'il a créées ? le catalyseur et organisateur de la lutte d'indépendance du peuple kurde.

 

Si le PKK garde des références « marxistes », à caratère stalinien, il a sur évoluer sous la direction de son chef Abdullah Ocalan, qui , bien qu'emprisonné par les autorités turques depuis 1999 joue un rôle éminent.

 

A l'épreuve du pouvoir local lors des élections municipales du début des années 2000 en Turquie, les municipalités que dirigent de fait le PKK par l'intermédiairte de sa branche légale mènent une politique environnementale originale en luttant, entre autres, contre l'engloutissement de sites historiques.

 

Le parti se convertit au féminisme, d'une manière « radicale » , c'est ainsi qu'en 2004, Ocalan affirmait :

«  Il ne vous faut plus être un homme. Vous devez penser comme une femme, car les femmes, elles, aiment la nature, les arbres, les montagnes...C'est ainsi qu'on devient un vrai patriote. »

 

Adepte du Confédéralisme démocratique qui rejette ainsi le nationalisme et l'Etat-nation, le PKK apparaît comme une organisation postmarxiste voire libertaire.

Ce changement semble réel, ce qui n'empêche pas ce parti d'être très centralisé, fidèle en cela avec ses racines.

 

Si le PKK est et reste un parti influent et actif dans les quatre pays où la minorité kurde est importante : la Turquie, l'Iran, l'Irak et la Syrie, Erdoğan cherche à liquider physiquement ce parti.

 

« le PKK-PYD pourrait voir tous ses soutiens internationaux ou nationaux disparaître une fois l'Etat islamique éradiqué : l'incertitude pèse donc fortement sur les projets politiques futurs du mouvement. »

 

Jean-François Chalot



3 réactions


  • Christian Labrune Christian Labrune 15 avril 2019 18:39

    Je n’ai pas encore lu ce bouquin. On ne saurait trop conseiller aussi les ouvrages de Gérard Chaliand, qui est un des meilleurs spécialistes de l’histoire des Kurdes. Je pense en particulier à celui-ci : Le malheur kurde, paru au Seuil en 92. C’est un titre un peu déprimant mais que les événement les plus récents ne risquent pas, hélas, d’invalider.


  • soi même 15 avril 2019 20:33

    Intéressant la collusion entre le marxisme Léninisme Stalinien et Woodrow-Wilson : ( autodétermination des peuples, liberté et paix. Le discours des 14 points est diffusé dans les colonies où il suscite des espoirs de libération ) et la nouvelle lèpre mondialiste.


  • tuxuhikewi 16 avril 2019 15:30

    L’auteur,

    Je t’apprécie beaucoup mais la je panique... Il n’y a que les traîtres qui parlent des kurdes. Les traites a l’Empire, ennemis des peuples et des nations.

    Dans trois pays ou ils étais traités exceptionnellement bien et en totale égalité avec les autres ethnies du pays, ils se sont rebellés avec les armes des étrangers.

    Des millers de loyaux irakiens, syriens et turcs, se sont retrouvés pris en otage ou suspecté de déloyauté, par la faute de fanatiques de la reconquête historique.

    Je n’ai pas de mot plus durs pour l’AKP que ceux que j’emploie contre le Likoud. Pour moi les « nationaliste kurdes », c’est extradition directe sans formalités inutiles.

    ++


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