mercredi 14 septembre 2005 - par Michel Monette

La route vers le développement est remplie d’obstacles iniques

Le PNUD accuse les pays riches de nuire volontairement aux pays pauvres.

A quelques jours du Sommet mondial 2005 de l’ONU sur les Objectifs du millénaire, le rapport annuel du Programme des Nations Unies pour le développement

(PNUD) est clair : les pays développés trichent. Dans l’ensemble, les barrières tarifaires sont trois fois plus élevées entre les pays en voie de et les que pour ces derniers entre eux. Cela vous étonne ?

Les pays du Technorati doivent s’adonner à une véritable course d’obstacles pour pouvoir pénétrer les marchés des pays riches.

«  Les barrières commerciales les plus difficiles à surmonter sont érigées devant certains des pays les plus pauvres : en moyenne, les entraves au commerce rencontrées par les pays en voie de développement exportant vers les pays riches sont trois à quatre fois plus importantes que celles auxquelles les pays riches doivent faire face quand ils commercent entre eux. »

Rapport Mondial sur le Développement Humain 2005, page 10.

Prompts à prôner les vertus du marché et du libre-échange, les pays développés « maintiennent un gigantesque réseau de barrières protectionnistes à l’égard [des] pays en voie de développement », écrit un peu plus loin (page 121) le PNUD.

En clair, les règles du jeu de la mondialisation faites d’hypocrisie et de discrimination

(ces deux caractérisations ne sont pas de moi, mais bel et bien du PNUD) en détournent les bénéfices vers les pays riches au détriment des pays moins avancés.

Avec moins d’un tiers de leurs importations, les Technorati procurent aux pays riches les deux tiers de leurs recettes douanières, rapporte Abdelkrim Ghezali de La Tribune d’Alger (un article repris sur AllAfrica).

Faut le faire !

Le PNUD ne mâche pas ses mots, accusant les pays riches de maintenir des «  inégalités obscènes » par ses pratiques tarifaires et ses politiques commerciales inéquitables.

Vous pensez que ces paroles dures ne s’adressent qu’aux ministres du commerce des pays de l’OCDE ? Détrompez-vous.

C’est d’abord aux populations vivant dans les pays riches qu’elles s’adressent.

Quand il est question d’augmenter l’aide aux pays en développement, une belle unanimité nous anime.

Cela se gâte lorsque nos emplois sont directement menacés par l’abolition des barrières tarifaires et non tarifaires.

Vous étiez pourtant persuadés qu’il n’y avait pratiquement plus d’obstacles au commerce en provenance des pays en voie de développement ?

Non seulement les droits de douane pénalisent davantage ces pays, mais pire, selon une analyse du Centre du commerce international (CCI), « les obstacles non tarifaires (normes de sécurité alimentaire, certification environnementale, etc.) sont en augmentation » et ils touchent plus durement les pays les moins avancés (PMA).

Il est stupéfiant de constater que 40% des exportations des PMA sont sujettes à des obstacles non tarifaires. Pour les économies en développement et en transition et les pays industrialisés, ce chiffre ne s’élève qu’à 15%.

Forum du CCI. Les obstacles à l’accès aux marchés : la situation s’aggrave-t-elle pour les pays en développement ?

Le protectionnisme est plus subtil que l’Hydre aux cent têtes de la légende, prêt à renaître sous une autre forme chaque fois que l’on croit l’avoir éliminé.

Un véritable pavé dans la mare le rapport 2005 du PNUD.




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