La Russie face au problème du SIDA
De nombreux analystes ont d’une manière un peu déraisonnable décrit l’inévitable explosion de la mortalité en Russie due au sida. En 2002, Vadim Pokrovki prédisait dans le NY Times que le nombre de personnes infectées serait de plus de 1,5 millions de personnes en 2009 alors que dans ce même article les « spécialistes étrangers » prédisaient eux que ce nombre pourrait atteindre 7 millions de personnes.
Le premier cas de VIH a été découvert en 1987, la maladie est restée relativement en sommeil pendant la première décennie. Puis vers la fin des années
Le gouvernement a considérablement augmenté son budget d’aide à la protection contre le sida. De 33 millions de dollars en 2005, à 254 millions en 2006 et à 445 millions en 2007 et à 1200 millions d’euros pour la période 2008-2010. En 2008, 82% des écoles offraient une éducation VIH / SIDA rendant caduque la "méconnaissance" de la société Russe sur le sujet. L’UNAID relevait en 2009 les progrès de
En 2007 donc, 83% des infections étaient dus à l’injection de drogues par intraveineuses, 6% des personnes infectées étaient les "travailleurs sexuels" et 5% les prisonniers. Ces chiffres ne devraient que peu changer puisque un sondage fait en 2007 montre que 7% des moins de 15 ans ont déjà eu des relations sexuelles, et que 15% des 15-49 ans ont eu au moins deux partenaires l’année précédente. Idem, dans ce même sondage, 92% des "travailleurs sexuels", 60% des mâles homosexuels et seulement 37% des utilisateurs de drogues par intraveineuses ont utilisé un préservatif lors de leur dernière relation sexuelle (schéma 3).
Chaque année, depuis la découverte du premier cas de sida en 1987 en Russie, entre 20 et 25 millions de personnes sont testées, ce qui est un des taux les plus élevés au monde de "contrôle" de la population. La hausse du nombre de personnes contaminées a augmenté rapidement et atteint vers 2002 un plateau, pour lentement depuis, décliner, aidé par la généralisation de l’aide aux soins. Le graphique ci-dessous qui met en parallèle le nombre de décès et de nouveaux cas de SIDA est en ce sens plutôt rassurant (schéma 4).
Plus symbolique, le lien entre femmes enceintes testées et infectées, schématisé ci-dessous et qui démontre bien ce plateau en 2002 atteint et la baisse qui a suivie depuis et se prolonge actuellement à l’orée 2010. Il est également possible d’observer sur ce schéma la baisse de la natalité des années 90 (post effondrement soviétique) et la hausse de la natalité des années 2000 (schéma 5).
Evidemment, ces résultat ne signifient pas que la situation est réglée (loin de la). La hausse sensible du nombre de personnes potentiellement contaminées en 2009 par rapport à 2008 est la pour nous le rappeler mais cette hausse devrait être nuancée par le fait qu’elle traduit une augmentation de contamination chez les catégories à risques,notamment les toxicomanes.
Par conséquent, il est aujourd’hui possible d’affirmer que l’épidémie semble sous contrôle et ne créera pas l’effondrement démographique que l’on pouvait craindre il y a 2 ans. Tout comme pour la démographie et la reprise de la natalité, les mesures énergiques du gouvernement y sont « sans doute » pour beaucoup.
Enfin, 3 centres de recherche Russe unissent leurs efforts en vue de créer un vaccin pour les années 2020.
Sources annexes
Rapport de lutte contre le sida en Russie (université libre de Londres)
Rapport 2008 du gouvernement Russe sur la question