mardi 15 octobre 2019 - par Redistribuer

La sentence du « procès catalan »

Une dizaine d'indépendantistes catalans étaient jugés lors d'un procès qui dure depuis trois mois pour l'organisation d'un référendum sur l'indépendance de leur communauté autonome, le 1 er Octobre 2017.

Il avaient organisé cette consultation contraire a la contitution espagnole mise en place après la fin du franquisme en Espagne en 1978 et celà malgré les aversissements du tribunal constitutionnel espagnol qui avait jugé l'action illégale.

Parmi les acteurs de cette tentative de sécession on trouve outre l'ancienne présidente du parlement catalan, des conseillers membres de la Generalitat de Catalogne (le gouvernement de la communauté autonome organisé par la constitution de 1978) et enfin un certain nombre de personnalités politiques indépendantistes dont l'ancien président de la Generalitat de Catalunya Carles Puigdemont, tous réfugiés en Europe (Suisse, Allemagne, Belgique).

Malgré ses efforts le gouvernement espagnol n'a jamais réussi à obtenir l'extradition des accusés en fuite à l'étranger !

Donc seul ceux qui avaient décidé de se présenter volontairement devant la justice espagnole sont aujourd'hui jugés.

A la question : Les accusés sont-ils coupables ? La réponse est OUI

Puisqu'ils ont violé la constitution qui est la loi fondamentale dans leurs pays en organisant un référendum illégal interdit par cette même constitution, malgré les avertissements du tribunal constitutionnel et qu'ils ont proclamé unilatéralement l'indépendance à l'issue de ce référendum sans valeur juridique puisqu'en contradiction avec la constitution voté en 1978 par 70 pour cent des espagnols et 80 pour cent des catalans !

A la question : La peine prononcée par leurs juges est-elle juste et proportionnée ? La réponse est NON

D'abord ceux qui se sont exilés échappent à la justice !

Le délit n'est constaté ni par la Belgique, ni par la Suisse, ni par l'Allemagne puisque ces états ont refusé l'extradition des personnes présentes sur leur territoire, la juridiction espagnole est donc une juridiction d'exception puisqu'elle est en contradiction avec ce qui se pratique dans l'union européenne dont elle fait par ailleurs partie.

Ensuite si on se penche sur les peines prononcées, on s'aperçoit immédiatement de l'horreur de la disproportion par rapport aux faits reprochés (entre 9 et 13 ans de prison)

Le plus lourdement condamné à 13 ans de réclusion est Oriol Junqueras l'ancien vice-président de la Generalitat.

Cela saute aux yeux que les peines prononcées le sont en fonction de raisons politiques, celà d'autant plus que contrairement à ce qui est en général le cas dans de pareilles circonstances, il n'y a pas eu de processus de violence lors du procès catalan, le tribunal suprême espagnol l'a d'ailleurs reconnu en écartant la Rébellion qui implique "Violence" parmi les chefs d'accusations présentés par certains procureurs.

Il est vrai que les indépendantistes catalans notamment ceux élus lors des élections de décembre 2017 et qui sont à la direction du gouvernement de Barcelone ne facilitent pas le dialogue en restant fermes sur leur convictions :

Autodétermination interdite par la constitution

Entêtement à appliquer tôt ou tard le résultat du référendum illégal au uel d'ailleurs une minorité des catalans a participé

Refus d'entrer dans des coalitions avec le PSOE et Podemos au niveau du gouvernement central alors que ces forces politiques sont moins intransigentes sur la question territoriale que le sont la droite et l'extrême-droite nostalgiques de l'état centralisé de l'époque du Général Franco !



8 réactions


  • McGurk McGurk 15 octobre 2019 20:12

    "la juridiction espagnole est donc une juridiction d’exception puisqu’elle est en contradiction avec ce qui se pratique dans l’union européenne dont elle fait par ailleurs partie."

    Ce qui se pratique dans l’UE, c’est la lâcheté et le laxisme.

    On a pas le droit de laisser libre un traite à la nation qui a failli couper un peuple/territoire en deux. Les pays comme le nôtre d’ailleurs vu qu’on l’a laissé transiter plusieurs fois via nos aéroports ayant tourné le dos à la loi sont aussi coupables que ce gros minable.

    Les peines auraient dû être bien plus lourdes afin que ces éléments indésirables et nuisibles ne puissent pas recommencer ce qu’ils feront une fois ressortis, glorifiés par leurs partisans.


    • keiser keiser 16 octobre 2019 14:52

      @McGurk

      « Les peines auraient dû être bien plus lourdes afin que ces éléments indésirables et nuisibles ne puissent pas recommencer — ce qu’ils feront une fois ressortis, glorifiés par leurs partisans. »

      Tu as raison, on devrait fonder une armée nationaliste et envahir Barcelone.
      On pourrait aussi faire la chasse aux éléments indésirables (comme tu dis).
      Et après, les fusiller sans procès.
      C’est assez étrange car tes propos me rappellent quelque chose.
      viva la muerte ! ...

      Apparemment :
      Certains on tendance à oublier la différence entre prisonnier politique.
      Ce qui ne devrait plus exister en Europe.
      Et prisonnier de droit commun.

      Alors et avant de répendre ta haine.
      Essayes de réfléchir à cela. smiley


  • beo111 beo111 15 octobre 2019 22:15

    Cet été j’ai vu que les castillans semblent soutenir leur gouvernement dans cette affaire.

    C’était à un concert en Finlande, le chanteur occitan s’est risqué à dédier une chanson aux gens qui risquent la prison pour avoir organisé un référendum.

    De nombreux castillans ont quitté la salle.


  • dr.jambon-beurre dr.jambon-beurre 16 octobre 2019 03:50

    La peine prononcée par leurs juges est-elle juste et proportionnée ? La réponse est NON

    Ah bon ? Sédition, intelligence avec l’ennemi, non respect de la loi la plus fondamentale de l’état. Je leur aurais mis perpette avec déchéance de nationalité et confiscation de tous les biens personnels.

    Ca fera peut être passer l’envie de nos collaborateurs régionalistes de tous poils grassement subventionnés par l’UE.

    C’est dingue quand on y réfléchi. La FR paye pour l’UE qui en retour finance des partis régionalistes indépendantistes dont le but et l’éclatement de la France.

    Mais où sont les opposants JLM et MLP pour dénoncer ce grave manquement à l’intégrité territoriale ? Poser la question c’est y répondre !


  • Redistribuer 16 octobre 2019 12:34

    La suite des évènements confirme que ce procès fut une erreur.

    Depuis les incidents du 1 er Octobre 2017, la proclamation de l’indépendance, la réplique du gouvernement central dirigé à l’époque par le parti populaire, par l’application de l’article 155 de la constitution de 1978 qui suspends l’autonomie de la communautéa autonome et la prise encharge de sa direction par le gouvenement central, les élections de décembre 2007 ou les indépendantistes avaient vu leur majorité au parlement régional confirmé, les perturbations en Catalogne semblaient se calmer peu à peu, surtout depuis l’accès au pouvoir du socialiste Pedro Sanchez.

    Pour la première fois un début de dialogue avait meme été initié entre Madrid et Barcelone. Le maintien des revendications d’indépendance de la part des indépendantistes au pouvoir à Barcelone semblaient de plus en plus de pures formes.

    Des divergences apparaissaient de plus en plus clairement dans le camp indépendantiste entre les républicains socio-démocrates de l’ERC et les autres, les jusqu’au boutistes d’extrème-gauche anti-européens de la CUP et les héritiers du centre-droit indépendantiste catalan de l’ancienne CIU, dont est issu Carles Puigdemont qui a fui en Belgique et que les belges refusent de livrer à la justice espagnole.

    Ce qui s’est passé cette nuit à Barcelone et ce qui s’est passé à l’aeroport la veille prouve que la provocation de la condamnation disproportionnée des dirigeants du proces a déclenché pour la première fois un risque de changement d’orientation du mouvement indépendantiste catalan.

    De largement pacifique qu’il était au début, le mouvement pourrait devenir ce que fut le mouvement basque pendant des années : une lutte violente génératrice de drames pour la population quel que soit son opinion sur le devenir de la Catalogne.

    Malheureusement ce pays n’a pas tourné la page du franquisme, les héritiers des bourreaux de la guerre civile espagnole que sont le Parti populaire et le mouvement ouvertement franquiste Vox ont empeché que cette recherche de la concorde par l’offre d’une amnistie générale, l’emporte, le parti socialiste qui est arrivé brillament en tete aux dernières élections n’as pas eu le courage de l’imposer !

    Il s’est contenté de se retrancher derrière la séparation des pouvoirs alors qu’il fallait faire voter l’amnistie pour la quelle il aurait trouvé largement, une majorité au congrès des députés, alors qu’il fallait modifier le code pénal pour le mettre en adéquation avec ce qui se pratique ailleurs en Europe et empecher des juges de prononcer des verdicts hors du temps !

    Sans doute les boute-feux d’extrème-droite qui revent de l’Espagne d’Isabelle la catholique ou de Carlos quinto se réjouissent de la violence, des barricades, des incendies d’hier soir parcequ’ils justifient leur appel à la haine, mais pour tous les gens de bonne volonté les incidents d’hier soir à Barcelone ne sont pas une bonne nouvelle et ceux qui s’en réjouissent par calcul ou par adhésion ne sont pas très malins !


  • Ruut Ruut 16 octobre 2019 15:50

    Décidément l’Europe a du mal avec les référendums ....


  • Ruut Ruut 16 octobre 2019 15:53

    Au lieu d’un procès proposer un référendum National aurait eu plus de poids et de légitimité.
    Suivi d’un débat dans les zones à forte dissidence pour comprendre les problèmes et tender de les résoudre.

    A la place, les dissidents vont se cacher et devenir invisible des radars tout en grossissants et les problèmes vont empirer.


  • Redistribuer 17 octobre 2019 10:28

    Mon article aurait pu avoir pour titre « Quand les juges espagnols jettent de l’huile sur le feu »

    C’est effectivement, le cas, cette sentence a rallumé l’incendie, c’est indéniable rejoignant les obscurs desseins de l’extrème-gauche catalane pour qui le référendum de 2017 a scellé dans le marbre, l’indépendance et la proclamation de la république à Barcelone.

    Ce sont les comités de défense de la république animés majoritairement par les militants de la CUP après le 1er Octobre 2017 qui sont actuellement à la manoeuvre au travers d’une organisation quasi clandestine « Tsunami democratic » qui toutes les nuits allume les feux et élèvent des barricades à Barcelone.

    Cette intrusion des magistrats dans la vie politique ne date pas de 2019, elle a été une constante dans l’histoire du proces catalan. Déja en 2017, ce sont eux qui avaient interdit le référendum et envoyé la police pour perquisitionner le ministere local de l’économie catalan.

    Dans une période encore plus éloignée en 2010, ce sont les magistrats du tribunal constitutionnel qui avait annulé à la demande du parti populaire le nouveau statut de la communauté autonome de Catalogne.

    Ce statut avait obtenu l’aprobation du congrès des députés de Madrid, ainsi que celle de la majorité du parlement autonome catalan.

    Il était l’oeuvre du gouvernement socialiste de Jose Luis Rodriguez Zapatero.

    A l’époque les regionalistes catalans dont la majorité ne réclamait pas encore l’indépendance représentait environ 15 pour cent de l’électorat en Catalogne.

    Sept ans plus tard tous étaient devenus indépendantistes et leur influence en Catalogne dépassait les 40 pour cent !

    Cherchez les causes profondes du problème catalan, vous avez trouvé !

    La vérité est que comme je l’ai déja dit, ce pays n’a pas tourné la page du franquisme, les nostalgiques ce cette époque se sont réfugiés dans les tribunaux et la magistrature et de leus positions ils empechent l’espagne de devenir un pays démocratique moderne !


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