La solution finale au « problème palestinien » ?
Le représentant du colonialisme sioniste en Palestine est en visite aux USA pour quelques jours.
Nullement impressionné semble-t-il par la décision de la Cour Internationale de Justice en date du 19 juillet 2024, décrétant que l'occupation depuis 57 ans du territoire palestinien est illégal au regard du droit international ni même par l'accusation de génocide portée par l'Afrique du Sud devant la même cour (en cours d'instruction), pas plus par la décision de la Cour Criminelle Internationale d'émettre un mandat international d'arrêt contre lui même et son ministre de la défense Yoav Gallant. Il arrive aux USA alors que deux estimations récentes, l'une du journal de l'enclave sioniste « Haaretz », la seconde parue dans le « Lancet » disent explicitement que pour la première, l'armée sioniste a probablement tué autant sinon plus de civils le 7 octobre 2023 que les combattants du Hamas, la seconde qu'on peut s'attendre à un chiffre de victimes (hyper majoritairement civiles) de l'ordre de 190 000) à la mi juillet 2024 dans la bande de Gaza.
Représentant d'un gouvernement démocratiquement élu et soutenu par sa population il incarne tous les vieux démons que les « élites » occidentales ont elles-mêmes incarnées, ce qui peut expliquer la grande mansuétude envers une entité qui est en guerre avec les autochtones et son environnement depuis sa création en 1948. Le projet à l'époque d'un Etat juif impliquait nécessairement la conquête d''un territoire occupé par une population et un nettoyage ethnique massif réalisé en grande partie par la guerre .
Ce projet colonialiste, impliquant une immigration massive sur des territoires occupés par des populations majoritairement non juives est un mauvais copier/coller de ce que les élites occidentales ont fait sur la planète entière durant plusieurs siècles.
Déjà le projet de l'ONU de 1947 de partage de la Palestine était délibérément spoliateur pour les palestiniens en donnant la quasi totalité de la façade maritime à l'entité sioniste et en cautionnant une immigration massive qui n'avait nul projet de s'intégrer aux populations locales. La force faisant le droit, on sait ce qui est advenu du projet intial sans consultation des populations locales (dont on connaissait au demeurant l'opînion sur le « grand remplacement » qu'il impliquait nécessairement), à savoir la conquête militaire du territoire, le nettoyage ethnique sous couvert de la défense du territoire, puis le mitage sur plusieurs décennies du territoire qui n'avait jamais été envisagé pour l'entité sioniste.
A écouter les déclarations des représentants de cette entité, eux défendent leur territoire et les palestiniens jamais (ce sont des terroristes, nuance...) et les palestiniens ont élu le Hamas dans la bande de Gaza donc ils sont tous coupables et comptables de l'attaque du Hamas du 7 octobre 2023.
Ils sont mêmes des cibles « légitimes » selon les déclarations du président Herzog comme de son premier ministre.
Mais alors, comment se fait-il que les habitants de l'entité sioniste, qui ont élu leurs représentants ne soient pas symétriquement tenus pour responsables des massacres, spoliations, meurtres , brimades quotidiennes infligés par la puissance sioniste contre les palestiniens sur le territoire qui leur est internationalement reconnu ?
La raison est simple et là encore un copier/coller de la pensée occidentale sur plusieurs siècles, à savoir qu'une mort juive dans cette région est sans prix quand une mort palestinienne est une anecdote insignifiante...
Il faudrait une bonne dose de mauvaise foi pour ne pas voir du suprémacisme et du racisme dans l'idéologie sioniste.
C'est la même posture qui a mené l'européen aux quatres coins du monde, lui a fait pratiquer la déportation massive, l'épuration ethnique, la spoliation de territoires, l'esclavage, les massacres de masse, culminant en deux guerres mondiales.
En 1947, les « maîtres du Monde » ont simplement déchargé sur les habitants de Palestine le soin d'éponger les conséquences de leur racisme depuis le début du siècle et en particulier leur antisémitisme. La facture aurait dû échoir aux européens, mais ils n'ont jamais payé les factures alors la force faisant le droit, ils ont fait sortir du néant un Etat qui n'avait aucune légitimité à être. Le plus étonnant est que des juifs de la diaspora le disent explicitement aujourd'hui.
Il n'y a jamais eu de projet de cohabitation sur le même territoire, ce qui aurait en pratique interdit un Etat « confessionnel juif » Le nettoyage ethnique était donc consubstantiel à l'autorisation donné au mouvement sioniste de créer un Etat en Palestine. Dès 1948 , le grand déplacement de population a eu lieu et la bande de Gaza a souvent été décrite comme un camp de réfugiés (dans leur propre pays) ainsi que leurs descendants.
Il est bien sûr totalement hors de question que les palestiniens reviennent chez eux et donc à l'intérieur des frontières actuelles de l'entité sioniste. Donc la solution à un Etat faisant cohabiter deux peuples n'a jamais été réellement envisagée.
Les sionistes eux-mêmes ont prouvé que la solution à deux Etats ne les intéresse nullement. Au contraire leur technique de mitage du territoire palestinien rend la possibilité d'une continuité territoriale palestinienne impossible. Des confettis de territoire en plein désert ne saurait faire un Etat et ils le savent.
Il leur reste donc la solution à un seul Etat sans cohabitation avec les occupants d'origine, soit le projet actuel qui consiste à se débarrasser d'une façon ou d'une autre des palestiniens survivants dans la bande de Gaza. Il envisage manifestement "après la défaite du Hamas" de superviser le retour des palestiniens dans un champ de ruine sous leur contrôle, en omettant dans ce cas de prévenir le contribuable américain qu'il y aura un coût à supporter.
C'est donc tout cela qu'incarne Benjamin Netanyahou aux USA. Il est en terre conquise, puisque les élites du pays se reconnaissent parfaitement dans le projet sioniste pour en partager l'essentiel des valeurs.
Il est déconcertant de voir des centaines de parlementaires faire un accueil triomphal à un personnage qui restera dans l'Histoire comme un psychopathe meurtrier. Tout indique en effet qu'après avoir tué ses propres citoyens autant que l'intervention du Hamas le 7 octobre, IDF va laisser des centaines de milliers de cadavres, « derrière elle » si elle repart, car quoi de plus attirant pour « un peuple sans terre », qu'une « terre sans peuple », un champ de ruines où tout est à reconstruire, clin d'oeil à l'origine de leur présence ?
Un but majeur est déjà atteint, car la bande de Gaza est devenu inhabitable et jamais aucune facture ne sera présenté à l'agresseur. Hôpitaux, écoles, universités, cimetières, tout a été rasé et donc les habitants, sous tutelle sioniste, de Gaza sont condamnés à mourir sur place ou à évacuer la zone.
L'essentiel du monde observe ça en ayant d'autres chats à fouetter et l'occident entier se contrefiche de ce qui arrive là bas.
Pas un seul de ces pays n'a rompu les relations diplomatiques, pas un n'a envisagé des sanctions économiques, pas un n'a songé à assister militairement un peuple en danger de mort, pas un ne présentera la facture de reconstruction au sionistes.
Le 4ième discours du premier ministre de l'enclave sioniste en Palestine à la tribune du Congrès américain sonne donc le glas de la Palestine sous les applaudissements de centaines de membres du Congrès saluant un héraut du « combat entre la civilisation et la barbarie » (il ne dit pas néanmoins pour quel camp il se bat, sujet à controverse).
L'objectif semble double, à savoir faire un doigt d'honneur au droit international (l'ONU a l'habitude) pour bien témoigner que la force fait encore le droit et qu'il y a ceux qui font les règles d'un côté et se torchent avec et ceux à qui ces règles s'appliquent de l'autre et bien sûr s'assurer d'un soutien militaire indéfectible des USA, sans lequel ces crimes de guerre massifs ne seraient pas possibles.
Les parlementaires US ont donc copieusement applaudi pendant près d'une heure, le bras d'honneur à l'ONU, à la Cour Internationale de Justice, à la Cour Criminelle Internationale et tout ceux qui ont l'outrecuidance de penser que les palestiniens ont autant le droit à l'autodéfense que les sionistes et qu'une vie palestinienne vaut une vie sioniste.
Ils ont aussi applaudi le droit de faire taire par tous les moyens possibles la liberté d'expression politique qui doit exclure l'entité sioniste en Palestine et les actes de son gouvernement.
22 ans après avoir déclaré devant le Congrès que l'Irak se préparait à se doter de l'arme nucléaire et qu'éliminer Saddam Hussein apporterait la paix à la région il a profité de sa présence pour resservir le même argument concernant l'Iran non sans avoir énoncé des faits soit non prouvés (ils sont juge et parties) soit attribués au Hamas par inversion accusatoire.
Son discours est à écouter car il est révélateur d'un mode de pensée et du caractère du personnage qui manie le mensonge, la propagande et les techniques de manipulation mentale et assume pleinement le carnage en cours en l'attribuant au Hamas. Il est au moins clair sur un point à savoir que son « pays » a tous les droits et que le droit international ne le concerne pas, pas plus que le droit des autochtones à vivre dans un pays où la plupart de leurs ancêtres sont nés.