mardi 1er octobre 2019 - par Dr. salem alketbi

La stratégie de Trump pour répondre à l’Iran

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Il est clair que le président américain Donald Trump n’a pas l’intention de lancer une frappe militaire limitée ou à grande échelle contre le régime des mollahs iraniens en réponse à la menace que ce régime fait peser sur la sécurité énergétique mondiale en lançant des attaques contre les installations d’Aramco. C’est ce qu’attestent les déclarations claires du président Trump à cet égard, ou les déclarations du secrétaire américain à la Défense.

Mais la dernière preuve est venue des avertissements de la présidente de la Chambre des représentants des États-Unis, Nancy Pelosi, au président Trump, contre une attaque militaire contre l’Iran en réponse à l’attaque d’Aramco. Les avertissements de Pelosi n’ont peut-être pas ajouté grand-chose à la position du président Trump, qui ne planifie pas essentiellement une action militaire. Mais elle a des implications importantes pour la vision du Congrès américain des relations stratégiques entre les deux alliés, les Etats-Unis et l’Arabie saoudite.

Lors d’une interview à la radio, Mme Pelosi s’est déclarée convaincue que Washington n’était pas responsable de la protection de l’Arabie saoudite. Lorsqu’on lui a demandé si Washington devait mettre sur la table des options militaires contre l’Iran, après l’attaque d’Aramco, elle a répondu   : «   Je ne vois aucune responsabilité pour nous de protéger et défendre l’Arabie saoudite. De quel accord ça fait partie  ? »

L’orateur a déclaré que Trump n’était pas autorisé à faire la guerre à l’Iran sans l’approbation du Congrès. Pelosi a clairement indiqué que les pouvoirs présidentiels permettent de prendre de telles décisions sans consulter les législateurs lorsque les États-Unis, et non l’Arabie saoudite, sont attaqués de l’extérieur.

Décidément, Pelosi est bien conscient que Trump n’a pas l’intention de le faire. C’est pourquoi Pelosi a voulu bloquer tout plan allant dans ce sens de la part d’autres institutions décisionnelles américaines. Dans la même interview, Pelosi a exprimé sa conviction que Trump ne cherche pas à faire la guerre à l’Iran, pointant du doigt les propres critiques de Trump sur l’invasion de l’Irak, que le président de la Chambre des représentants a décrit comme la plus grande erreur de l’histoire américaine.

La stratégie du Président Trump pour gérer la crise de l’attaque d’Aramco est basée sur deux points.

Tout d’abord, Trump a exclu l’action militaire et en a fait la dernière alternative stratégique disponible. Certaines de ses remarques suggèrent qu’une exclusion complète de cette alternative, au moins dans un avenir prévisible.

Le président Trump a déclaré il y a environ une semaine que les États-Unis ne veulent pas de guerre avec l’Iran. Interrogé juste après les attaques saoudiennes sur la question de savoir si la diplomatie avec l’Iran était maintenant épuisée, M. Trump a répondu  :”Elle n’est jamais épuisée.«  Trump restera attaché à l’option des négociations, même si cette option s’est heurtée à des échecs et au rejet iranien.

Le deuxième point de la stratégie du président Trump concerne le rôle des Etats-Unis dans la défense de la sécurité de l’allié saoudien. M. Trump a dit qu’il croyait que c’était en grande partie à l’Arabie saoudite qu’il incombait de se défendre et que s’il y avait une protection pour l’Arabie saoudite, c’était à elle de payer une grosse somme d’argent.

Cela n’est pas surprenant étant donné l’approche du président Trump à l’égard des alliés stratégiques des États-Unis, et pas seulement de l’Arabie saoudite. Trump traite de la même manière avec les alliés de l’OTAN en Europe ainsi qu’avec la Corée du Sud et le Japon.

Cette politique, que beaucoup critiquent, ne s’applique pas seulement au Royaume. C’est l’approche du Président Trump pour gérer toutes les crises qui n’affectent pas directement la sécurité américaine.

Compte tenu des deux points stratégiques de Trump, on ne peut pas dire que les Etats-Unis craignent une réaction iranienne. L’écart est énorme dans l’équilibre des forces militaires entre les deux pays. Mais ce que Trump craint, c’est tout impact négatif sur ses chances de gagner la prochaine élection présidentielle.

Un affrontement militaire torpillerait la campagne électorale du président Trump, qui appelle au retrait des troupes américaines des zones de conflit et au retour des troupes américaines chez elles. Le retrait est un aspect important du discours électoral du président Trump lors de sa première campagne. Il lui est difficile de revenir en arrière dans la campagne pour gagner un second mandat, sinon il perdra sa crédibilité aux yeux de ses supporters.

De plus, l’un des éléments de cette campagne est de faire payer les Alliés pour leur sécurité. Il lui est également difficile de se retirer de cet objectif.

Pour le président Trump, toute la question concerne sa campagne, pas autre chose. Le problème, cependant, c’est que le régime des mollahs le sait très bien. Ils pensent que la Maison-Blanche n’est pas du tout disposée à s’aventurer et vont donc trop loin dans leurs escapades. Ils continuent leurs abus sans s’inquiéter d’une réaction rapide des Etats-Unis.

La question est maintenant de savoir si le président Trump ne devrait pas exclure une telle option militaire et au moins équilibrer le gros bâton et la carotte dans ses rapports avec les mollahs  ?

Le régime iranien, comme l’expérience l’a montré, ne comprend que le langage du pouvoir. Nous avons vu comment le régime a coopéré et s’est pleinement conformé aux exigences américaines par peur pendant les guerres en Afghanistan et en Irak.

Parce qu’il n’a pas d’histoire politique, qu’il a une confiance écrasante dans ses propres opinions et conclusions et qu’il n’écoute pas beaucoup ses conseillers et stratèges, le président Trump a envoyé des messages positifs excessifs aux mollahs, les encourageant dans leurs comportements régionaux irresponsables. Il est peu probable qu’ils reculent à moins de recevoir des messages fermes des États-Unis et de la communauté internationale.

 



9 réactions


  • eresse eresse 1er octobre 2019 23:42

    On « fait dans son froc » docteur ?

    Les Emirats ne sont rien devant l’Iran, et on commence à craindre pour sa sécurité. En fait, vous avez joué les gros caids quant il semblait acquis que les US vous protégeaient, mais il semblerait que même les houtis puissent vous renvoyer à l’âge du chameau. Certes, on bâtit avec du sable mais pas sur du sable


  • phan 2 octobre 2019 07:57
    Vendre des armes à l’Arabie saoudite pour bombarder le Yémen est contraire au droit international.

    Les Houthis continuent de publier des vidéos qui montrent la récente défaite dévastatrice des forces saoudiennes dans le nord du Yémen.
    Les Houthis déclarent avoir tué 500 soldats saoudiens dans une attaque majeure.
    Les Houthis neutralisent des milliers de membres du personnel de la coalition saoudienne dans une embuscade de grande envergure.

    Maduro est tout à fait d’accord avec le tweet récent de Trump :
    Ce « coup d’état vise à prendre le pouvoir du peuple, son vote, ses libertés, son droit d’avoir des armes, sa religion, son armée, son mur à la frontière, et les droits donnés par Dieu aux citoyens du Venezuela ...oups des Etats-Unis », écrit le motherfucker américain. 

  • Ilan Tavor aka Massada 2 octobre 2019 08:34

    Les Gardiens de la révolution ont réussi à envoyer une vingtaine de drones kamikazes chargés chacun de vingt kilos d’explosif, qui ont détruit l’usine de traitement du pétrole brut d’Abqaiq et quatre missiles de croisière pour éradiquer le champ de Khurais.

     
    Les Israéliens considèrent cette attaque comme un test.
    —Un test des Iraniens pour évaluer la qualité de leur matériel militaire et pour mesurer l’efficacité des défenses aériennes saoudiennes.
    — Un autre test consistait à mesurer la réaction des États-Unis qui a été timorée.
     

    Israël a compris qu’il sera toujours tout seul face à l’Iran et qu’il devra adapter son système de défense aux nouveaux armements iraniens, devenus plus précis. Nos ingénieurs y travaillent, le « drone dôme » est en test.
     

    Les actions préventives pour détruire les drones et missiles iraniens en Syrie et en Irak sont prioritaires.



    • leypanou 2 octobre 2019 12:38

      @Ilan Tavor aka Massada
      et qu’il devra adapter son système de défense 

       : quel système de défense ? je pensais qu’il passait son temps à attaquer tout le monde au Moyen-Orient.


    • Ilan Tavor aka Massada 3 octobre 2019 08:45

      @OMAR
       
      Vous pensez sincèrement qu’en déformant le nom de votre interlocuteur ça vous grandit ?
      Pour moi ça reflète un manque d’éducation, de la grossièreté, un manque de savoir vivre et de l’orgueil maladif.


    • Ilan Tavor aka Massada 3 octobre 2019 10:47

      @OMAR
       
      Ilane Tavor est mon vrai nom.
       
      Sinon, vous stérilisez toujours les israéliennes d origine éthiopienne ?
      -------------

      Mon épouse est africaine et avons deux enfants, alors cherche quelque chose d’intelligent à dire.
       
      Ensuite pour ton infos, ce n’étais pas une stérilisation mais une contraception.
      L’initiative a été condamné par le gouvernement.
      L’idée derrière cette contraception était de protéger des femmes très affaiblies par les conditions de famine terrible dans leur pays avant de leur permettre de se refaire une santé avant de donner naissance.
       
      Mais votre esprit diabolique de mahométan n’y voit que du mal car s’est une habitude chez vous. Vos pays sont des enfers sur terre.


  • phan 2 octobre 2019 10:07
    Malgré l’apparition récente du drone kamikaze Mini Harpie, exposé par Israël au Salon Aero India à Bangalore, les S-300 et S-400 restent tout à fait capables de détruire toute cible aérienne, selon un expert russe.
    Après le déploiement de S-300 et de S-400 en Syrie, Israël éprouve un très fort complexe d’infériorité militaire. Les actions de l’armée israélienne sont devenues limitées, car ses militaires ne peuvent plus effectuer des opérations et des frappes impunément, redoutant, à juste titre une riposte de la part des S-300 et des S-400. 
    Il ne reste qu’au Mossad par des actions terroristes pour assassiner les concepteurs concurrents de drones.

  • antares R-P 2.0 2 octobre 2019 19:44

    Hé bien, Docteur ou pas... ça vous la coupe, hein ? (oups, déjà fait...)

    Emirati, vous êtes, Emirati vous resterez... docteur ou non !

    Cet article avait il pour but de susciter l’indignation des lecteurs ? si oui, bravo, c’est réussi !

    Mais un peu de justesse dans vos informations augmenterez sans doute une éventuelle crédibilité déjà bien entachée par votre nationalité et ce qu’elle représente !

    ça doit être insupportable pour vous qu’une bande de bouseux, rudes et fiers nommés Houthis puissent avoir assemblés sous une directive iranienne des drones et des missiles balistiques qu’ils ont balancé au milieu de l’Arabie Saoudite avec une précision millimétrique sur un site de production de pétrole ? Vous ne pouvez même pas y penser, comme l’autre tartuffe yankee avec un nom italien d’ailleurs...

    Vous êtes bien seuls, et de plus en plus... il va falloir assumé votre mépris et votre arrogance passés !

    Vous participez donc activement à la désinformation qui a pour but de manipuler nos émotions... ne vous fatiguez plus, ça ne marche plus ! on vous regarde, droit dans nos bottes, mais on se fout royalement de ce que vous pensez !... Que les choses soient claires !


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