La Turquie de plus en plus liberticide et expansionniste
La Turquie continue à étendre son influence dans sa zone géographique au détriment de ses voisins. Pendant ce temps-là, ce que l’on appelle communément la « communauté internationale » regarde ailleurs indifférente.
Quelques exemples caractéristiques et évidents pour tout le monde.
1. La récente implication de l’armée turque dans le conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan qui a vu la victoire de ce dernier. Le soutien de la Turquie et la fourniture d’armements sophistiqués ont fait pencher la balance du côté des Azéris. La Turquie maintient une armée sur le territoire de l’Azerbaïdjan, ce qui lui donne un accès jusqu’à la Chine…
2. La violation et les revendications turques en mer Egée au détriment de la Grèce. Les sous-sols marins de la Grèce possèdent d’importants gisements gaziers et la Turquie revendique, contre les principes du droit international, ces gisements, jusqu’aux côtes crétoises. Il est à rappeler ici que la Turquie a sa propre conception du Droit de la mer : elle ne reconnait pas aux îles le droit d’avoir de zone économique exclusive…
3. Similaire au cas précédent, le cas de Chypre dont la Turquie occupe et turquifie petit à petit la partie nord. La Turquie refuse le droit à Chypre d’avoir une zone économique exclusive. Au-delà de cela, ses interventions dans la politique de la partie nord de Chypre qu’elle occupe militairement depuis 1974, transforment en réalité cette partie de l’île en province turque.
4. Le slogan actuellement en vogue en Turquie chez les partisans d’Erdogan est « un peuple, trois Etats ». Cela signifie que la Turquie, la partie nord de Chypre et l’Azerbaïdjan sont un seul et même peuple, dans trois Etats différents !
5. A titre d’exemple : Le leader de la communauté chypriote turque, Ersin Tatar, mis en place avec le soutien du président turc Recep Tayyip Erdogan, a eu une téléconférence avec des représentants des médias d'Azerbaïdjan[1]. Le quotidien chypriote turc, Kıbrıs, écrit que le dirigeant chypriote turc Ersin Tatar a affirmé que la victoire de l'Azerbaïdjan au Haut-Karabakh était une victoire pour l'ensemble du monde turc et qu’elle a été accueillie avec une grande joie par le « peuple » chypriote turc. Réitérant le slogan « une nation, trois États » pour la Turquie, l'Azerbaïdjan et la soi-disant « République Turque du Nord de Chypre (RTCN) », Tatar a déclaré que ce slogan sera toujours vrai et que le combat des Chypriotes turcs est mené au nom de l'ensemble du monde turc. Les participants Azerbaidjannais à la téléconférence ont déclaré qu'ils souhaitaient absolument accueillir Tatar en Azerbaïdjan et qu'ils étaient prêts à fournir toute assistance pour le développement des liens et de la coopération entre la RTCN et l'Azerbaïdjan.
6. Le 23 janvier prochain auront lieu des « élections législatives anticipées » dans la partie occupée de Chypre[2].
La Turquie surveille le processus et impose ses candidats. A ce titre, le quotidien chypriote turc Kibris du 12 décembre 2021 écrit : L' « ambassade[3] » surveille les listes que les partis politiques qui participeront aux « élections législatives anticipées » du 23 janvier 2022 ont commencé à établir.
Egalement, sous le titre « L'ambassade de Turquie surveille de près les listes », le quotidien Avrupa (13.12.21) écrit que pendant que les candidats des partis qui participeront aux « élections parlementaires » sont en cours de nomination, l’« ambassade » de Turquie en zone occupée de Chypre surveille de près la situation. Cette « ambassade » avait déjà été transformée en « état-major électoral » lors des récentes « élections présidentielles » dans le nord de Chypre occupé et le président turc a imposé son candidat nationaliste Ersin Tatar, contre le favori Mustafa Akinci. La rumeur circule dans cette partie de l’île que certains chefs de partis échangent avec « l'ambassade » pour nommer leurs candidats.
De son côté, le Secrétaire général du parti Nouvelle Chypre[4], Murat Kanatli, a annoncé qu'il ne trouvait aucune raison de participer aux « élections anticipées », à cause des interventions de la Turquie.
7. Enfin, Reporters sans frontières écrit dans son rapport sur l’année 2021 que le gouvernement turc contrôle 90 % des médias du pays. Le site d'information turc, T24 (du16 décembre 2021), met l’accent sur ce fait qui démontre le contrôle presque total de la Presse par le gouvernement islamo-conservateur turc.
Selon le rapport annuel de Reporters sans frontières, qui dresse le bilan de la liberté de la presse dans le monde, 488 journalistes dans le monde ont été emprisonnés en 2021 et 46 membres des médias ont été tués à cause de leur profession. La Turquie, quant à elle, se classe 153e sur la liste 2021 des listes de la liberté de la presse, qui comprend 180 pays.