vendredi 3 mai 2019 - par ddacoudre

Le 1er Mai et la Taxation Machine

C'est quoi ?
C'était le premier Mai des forces de l'ordre.
Vives les forces de l'ordre. 
Suivant l'étude du CEVIPOF les citoyens font confiances, 1/ dans les hôpitaux (peur de mourir) à 78%, 2/ dans les moyennes entreprises (entre soi connu), 3/dans l'armée (peur des autres) à 78 %, 4/ dans la police ( peur du quotidien) 74 %.

Les institutions démocratiques faites pour qu'ils puissent y adhérer et défendre leurs opinions sont 14/ les syndicats avec 27 % , au même rang que les banques, 16/ les partis politiques, derniers, avec 9 %.

Nous comprenons donc que nous sommes fin prêts pour une dictature, et pourquoi ce 1er Mai a été celui de la police.

J'ai parcouru les chaines d'infos, il n'était question essentiellement que du comportement des forces de l'ordre, de tous les incidents qui avaient pu se produire. 
 Quid de débats sur les revendications, juste un mots par-ci par-là dans de courts instants.

Il est vrai comme le démontre ces stats, ce n'est pas ce qui préoccupent les citoyens. 
La jacquerie des gilets jaunes aurait dû drainer au moins le million de citoyens dans les rues. Rien de tout cela, avec 27 %, l'on ne va pas loin.
Imaginons s'il n'y avait pas eu les casseurs, les gilets jaunes auraient été passé sous silence, dissous sous la météo.
 Les manifs bon enfants avec tambour et trompette ne remplissent pas l'escarcelle. Elles ne font pas pleuvoir de la monnaie.

Celles des casseurs et des Gilets Jaunes non-plus.

Je vais essayer d'expliquer.

En 1970 je négociais au nom du syndicat FO dans une branche du bâtiment une revendications que portait Bergeron, la Taxation Machine.

Sa vision était simple. Les organismes sociaux de solidarité reposent sur les cotisations salariales auxquelles contribuent les employeurs par le salaire différé. Si les machines remplacent les salariés, les organismes seront mis en danger par manque de ressources.

J'ai déjà expliqué que l'employeur revendait tout aux salariés Clients, il règle aussi le salaire différé.


Si donc les machines viennent remplacer les hommes au travail, il y aura moins de cotisations et moins de fonds disponibles pour les organismes sociaux.
Moins de fonds disponibles signifie moins de services ou des financements par l'emprunt à ceux qui ont des fonds, les "riches". Ce que nous faisons actuellement.

Refus du patronat.

Les employeurs ont opposé un refus catégorique, et y sont toujours opposés aujourd'hui. Raisons invoquées, un frein aux investissements. 
C'est vrai cela ?
Quand Sarkozy, Hollande, Macron versent 160 milliards au patronat pour relancer l'investissement, l'on ne peut pas dire que la Taxation Machine fut un handicap. 

Un rappel.

 M Raymond Barre 1er ministre de VGE, soutient que ce sont les Charges qui pèsent trop sur les entreprises. Ce discours est soutenu depuis 1977. 
Ce n'est pas rien 42 ans de lavage cérébral. Toute une population n'a entendu que ce discours depuis leur naissance. 

 Presque personne.

Personne pour leur expliquer ou presque personne pour leur dire que les Charges c'est leurs existences, c'est leurs vies, qu'ils sont ceux qui produisent et ceux qui consomment.
Qu'ils en sont indissociables, qu'ils se font berner, abuser, tromper, leurrer, nous comprenons pourquoi les élites sont à 9 %.

Revenons à notre Taxation Machine.

Les Charges ce sont donc les salariés Clients qui les paieront.
Ex : une entreprise emploie 2 salariés à 100 € l'un, le coût de leur travail est une charge de 200 €. Chaque salarié verse 10 € de cotisations sociales et l'entreprise 20 € pour chacun. Le total des charges est 260 € l'entreprise devra vendre à son client 260 € + sa marge. Ce sera le client salarié qui achètera le tout, la charge de entreprise plus la marge.

La même entreprise remplace un salaire par une machine.

L'amortissement machine représente 10 €.
L'entreprise vend le travail à 100€+20 de cotisations + 10 d'amortissement soit 130 €+ la marge. l'entreprise va pouvoir vendre le travail de la machine et de son salariés pour : 100 de salaire + 100 de la machine + 10 d'amortissement + 20 de cotisations soit 230 € + la marge.


Le gain pour l'entreprise est le travail de la machine - l'amortissement soit 90€ + la marge. 
L'entreprise économise 20 € de cotisations qu'elle n'a pas à verser, et les organismes sociaux se voient amputés d'un manque de ressource, de 10 € qu'aurait versé le salarié + 20 € de l'employeur soit 30 €.

L'autre salarié a-t-il disparu ?

Non il vit toujours. Qui va devoir financer son existence. Exclusivement le salarié, car son existence sera prélevé sur le montant des cotisations qu'achète le salarié client et un tout petit nombre de patrons clients.

Si nous mettions une taxe machine il faudrait au minimum qu'elle soit de 30 €, au maximum de 120 € le coût du salarié remplacé. 
Mais qui financerait cette taxe, encore le salarié client.
Peut-on faire un autre usage de cette taxe, ou plus exactement de la valoriser pour les hommes, afin de compenser la destruction d'emplois.

Nous savons que la machine a remplacé un emploi à 130 €, l'on peut donc envisager une création monétaire de valeur égale.

Quelle idée prédispose à cela ?

 L'observation de l'existence humaine.
L'humain recherche à se faire remplacer au travail car c'est dans ses possibilités.

Le travail n'est pas une fin. Sans cela il n'aurait pas domestiqué les animaux, créé des outils, des machines et actuellement des robots. Il faut donc se placer dans cette perspective et imaginer par l'absurde, ce que j'ai fait en 1980. 

Si demain un millions de citoyens suffisent à faire tourner l'économie d'OU les autres retireront leurs revenus.
La Taxation Machine est un moyen d'évaluation qui permet de financer un revenu Universel sans le faire payer au client salarié par des emprunts obligataires.

Cela aurait été merveilleux qu'en ce premier Mai Jaune l'on puisse en débattre.
Sommes-nous certains qu'il n'y a que les élites qui sont dans l'immobilisme capitalistique.
Est-ce possible qu'un jour nous puissions sortir de la pensée unique, et prendre des critères plus fiables que ceux de Maastricht ?

 



7 réactions


  • Attilax Attilax 3 mai 2019 20:58

    Proposez-le aux revendications des GJ.


    • ddacoudre ddacoudre 3 mai 2019 21:24

      @Attilax

      Bonjour

      Pourquoi pas certain sont sur le site faut espérer qu’ils lise l’article. Cordialement ddacoudre overblog


  • cevennevive cevennevive 4 mai 2019 10:18

    Bonjour ddacoudre,

    Excellent raisonnement auquel je souscris pleinement ! Merci !


  • Francis, agnotologue JL 4 mai 2019 10:33

    Si les GJ n’existaient pas, Macron ou Le Pen les inventeraient ; c’est dire ...

     


    • ddacoudre ddacoudre 4 mai 2019 15:59

      @JL

      Bonjour Bien vu. L’un et l’autre ont leur place. Le FN a participé au surgissement de cet événement, et Macron en est l’instrument. J’ai développé cela dans un article sur je vais mettre sur le site. La France accouché d’une dictature. Cordialement ddacoudre overblog


    • Francis, agnotologue JL 4 mai 2019 19:07

      @ddacoudre
       
       c’est clair, les grands perdants sont les partis de gauche, ceux qui refusent que les capitalistes dirigent leurs vies.
       
      Le FN n’a jamais été, n’est pas, ne sera jamais progressiste : il veut seulement le pouvoir. Macron et Marine Le Pen étaient en compétition et leurs successeurs le seront toujours parce que, en cas d’alternance chacun des deux pourra compter sur l’autre pour empêcher la vraie gauche de percer….
       
      Le projet dont Macron est le nom vise à éradiquer le vieux clivage gauche droite au profit d’un clivage qui serait sans obligation pour les possédants de faire une surenchère ruineuse lors des campagnes électorales. Regardez aux US : il y a des millions de gens qui ne votent même plus. C’est cela le projet : évacuer les revendications sociales du champ politique : cf. la gouvernance. Le nouveau clivage visé est : droite nationale contre droite mondialiste.
       
      Le résultat des GJ ? Exit les revendications sociales, exit la politique !.
       
      « Les libéraux prétendent parler de politique en employant un vocabulaire emprunté à l’économie ou la morale. Au fond, les libéraux prétendent faire une philosophie politique sans politique. » (Carl Schmitt, Chantal Mouffe)


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