lundi 21 mai 2012 - par Frantz Denba

Le blanchiment d’idées

Nous avons assisté en ce début de XXIème siècle à un phénomène de "blanchiment d'idées" : il y avait tout simplement une masse de gens avec des idées sales qui voulaient qu'elles soient propres.

Habiter une ville de la Côte d'Azur a toujours été pour moi très instructif.
 
Se retrouver plongé dans les milieux de droite est une expérience digne des plus grands ethnologues.
 
Je viens encore dernièrement de recevoir un mail dénonçant la présence de drapeaux étrangers à la Bastille le 6 mai.
 
Un bon gros message xénophobe comme je les aime qui nous fait comprendre que "bouh les étrangers c'est pas bien" et en plus il y avait des drapeaux rouges : "mon Dieu, les communistes !".
Drapeaux étrangers à la Bastille
 
Croyez-vous que ce mail ait été envoyé par un partisan d'extrême droite ?
 
Non. En fait derrière tous ces messages il n'y a que des Sarkozystes.
 
C'est là où l'on comprend le virage pris ces dernières décennies par un électorat au départ modéré.
Car il n'y a pas si longtemps, quelques décennies à peine, c'était les thèses du Front National à propos desquelles tout le monde d'un commun accord, droite ou gauche, disait : "bouh le racisme c'est pas bien".
 
Mais ces idées xénophobes par la suite se sont largement répandues au sein de l'électorat de droite. Comment faire désormais pour ne pas être rangé dans la catégorie "extrême" et se retrouver isolé non seulement politiquement mais aussi vis à vis de son entourage ?
 
C'est que voyez-vous tout ce monde-là tient avant tout à rester irréprochable, et voudrait tout en haïssant les étrangers garder la livrée sarkozyste, beaucoup plus présentable et qui sied mieux à l'image du bon français qu'ils veulent afficher.
 
Vous allez peut-être rire si je vous dis que nombre d'entre eux en viennent à défendre la notion de "souchien", alors qu'ils portent des noms d'origine italienne si courants dans les Alpes-Maritimes, et qu'en plus celui qu'ils soutiennent est d 'origine hongroise...
 
Mais bon, revenons à notre virage. En fait nous avons assisté en ce début de XXIème siècle à un phénomène de "blanchiment d'idées", car il y avait tout simplement une masse de gens avec des idées sales qui voulaient qu'elles soient propres.
 
1er mai :meeting de Nicolas Sarkozy au TrocadéroBref il fallait "normaliser" la xénophobie, dans le simple but d'avoir sous le même toit les idées du Front National et l'honorabilité de l'UMP.
 
Cette dernière ayant tout intérêt à garder son électorat, a fermé les yeux sur cette lente dérive xénophobe de la plupart de ses partisans.
 
C'est ainsi que nous retrouvons en ce début de mai 2012 toute une bande d'honorables gens avec leurs idées blanchies, tous bien rangés sous leur drapeau unique (triste symbole d'une culture unique), n'attendant plus qu'une seule chose : que Nicolas accomplisse le programme de Marine.
Mais ne soyons pas dupes, si cette image des drapeaux étrangers à Bastille a tant marqué, opposons maintenant celles des meetings de Nicolas et Marine :
 
Grand Meeting de Marine Le Pen à Lyon
C'est comme au jeu des 7 erreurs sauf qu'il n'y en a pas, l'une est prise au trocadéro, l'autre à Lyon, mais c'est bien le même public avec le même drapeau et les mêmes idées : la France aux français !
 
Alors Mesdames, Messieurs, la prochaine fois ayez un peu plus de courage, jouez franc-jeu et au lieu de vous abriter sous le pavillon UMP, choisissez le pavillon qui sied à vos idées !
 
PS : s'il y a eu tant de drapeaux étrangers à la Bastille, c'est que toutes ces populations n'en peuvent plus de subir la xénophobie au quotidien. Cette victoire de François Hollande a été pour eux comme une libération, et s'ils arboraient ces drapeaux symbolisant leur appartenance culturelle, c'est sans doute pour montrer auprès du nouveau président leurs attentes en matière d'amitié et de réconciliation.


36 réactions


    • jean 21 mai 2012 13:15

      « Alors, on peut certes les taxer de xénophobie comme vous le faites, mais que pensez-vous du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, qui inclut celui de vivre chez eux, chez eux, et entre eux  ? » reste juste à définir quels sont les peuples autorisés, merci à l’auteur


    • heliogabale boug14 21 mai 2012 14:58

      On ne taxe personne de xénophobie.

      Quel intérêt de polémiquer sur un épiphénomène comme l’a fait Nadine Morano ?


    • zelectron zelectron 27 mai 2012 05:37

      en résumé les allochtones ont des droits et les autochtones des devoirs, ah ! bon ?


  • Constant danslayreur 21 mai 2012 13:12

    De ma vie, et Dieu sait si je me suis coltiné les tartines du panarabisme et autre oummamisme à la noix, je n’avais jamais vu ces quatre drapeaux réunis dans un même endroit.

    Sarkozy a réussi là ou même Israël a échoué, rassembler les frères ennemis. Merci smiley


    • momo momo 22 mai 2012 13:11

      Preuve de plus que ce n’est pas Sarko qui aurait dù être au 2ème tour, mais Marine.
      Quand comprendrez-vous ?


  • Olivier Perriet Olivier Perriet 21 mai 2012 13:50

    "PS : s’il y a eu tant de drapeaux étrangers à la Bastille, c’est que toutes ces populations n’en peuvent plus de subir la xénophobie au quotidien. Cette victoire de François Hollande a été pour eux comme une libération, et s’ils arboraient ces drapeaux symbolisant leur appartenance culturelle, c’est sans doute pour montrer auprès du nouveau président leurs attentes en matière d’amitié et de réconciliation."

    Et les drapeaux étrangers, pour fêter la réélection de J Chirac en 2002, c’était pour en finir avec 5 ans d’obscurantisme Sarkosiste aussi ?

    Votre propos est complètement décalé, vous faites la politique de l’autruche et vous le savez


  • Rounga Roungalashinga 21 mai 2012 13:58

    C’est drôle, l’auteur de l’article semble condamner toute forme de xénophobie, mais n’est pas gêné par sa propre haine de la France. En effet, il nous dit tranquillement que le fait que seul le drapeau français soit présent à des meetings pour l’élection à la présidence de la République Française est un « triste symbole d’une culture unique ». Se pose-t-il seulement la question de savoir si dans les autres pays ce souci d’arborer une grande variété de drapeaux est présent lors des évènements nationaux ? Les autres pays seraient-ils xénophobes ? L’auteur n’aime pas les xénophobes, donc l’auteur n’aime pas les autres pays, donc l’auteur est xénophobe. C’est pour ça qu’il ne s’aime pas.


  • justice99 justice99 21 mai 2012 14:38

    Elle est belle la France.


  • heliogabale boug14 21 mai 2012 14:56

    On mélange tout.

    Trocadéro et meeting de Marine Le Pen : les drapeaux ont été distribués par les organisateurs.

    Bastille, le 6 Mai : manifestation spontanée, et pas de distribution de drapeaux.

    Il y en a un peu marre de ce fétichisme à deux balles selon lequel le plus patriote serait celui qui se trimballe un drapeau tricolore à chaque manifestation. L’année dernière c’était le saucisson et le pinard, c’est ainsi que certains voulaient renfermer l’identité française dans deux aliments pour mieux rejeter celui qui n’en consomme pas. L’idiosyncrasie selon les fachos ! Qu’une profonde bêtise...

    Quand les hommes politiques font de telles remarques quitte à en faire la pierre angulaire de leur discours, quitte à entretenir la polémique sur un épiphénomène aussi insignifiant, c’est qu’ils veulent détourner les citoyens de problèmes bien plus cruciaux.

    La gauche n’a aucune leçon de nationalisme à recevoir de l’UMP et du FN.


    • Olivier Perriet Olivier Perriet 21 mai 2012 21:44

      « Il y en a un peu marre de ce fétichisme à deux balles selon lequel le plus patriote serait celui qui se trimballe un drapeau tricolore à chaque manifestation »

      On est bien d’accord, ça vaut aussi pour les drapeaux algériens marocains « spontanés », ou le patriotisme façon US avec drapeau planté sur le balcon.

      "Quand les hommes politiques font de telles remarques quitte à en faire la pierre angulaire de leur discours, quitte à entretenir la polémique sur un épiphénomène aussi insignifiant, c’est qu’ils veulent détourner les citoyens de problèmes bien plus cruciaux.

      La gauche n’a aucune leçon de nationalisme à recevoir de l’UMP et du FN.« 

      Le problème c’est que ce genre d’argument ( »c’est un faux problème") revient à botter en touche et qu’à la longue ça laisse entendre que vous n’avez rien à dire sur le sujet, donc que, oui, on peut vous donner des leçons...Quels sont donc les vrais problèmes que vous daignerez évoquer alors ?


  • LE CHAT LE CHAT 21 mai 2012 15:52

    L’Algérie aux algériens c’est normal
    la Tunisie aux tunisiens c’est normal
    le Maroc aux marocains c’est normal
    L’Egypte aux egyptiens c’est normal

    la France aux Français c’est du fascisme ....
    Cherchez l’erreur ...............


  • chuppa 21 mai 2012 17:09

    le montage (PPS) concernant les drapeaux à La Bastille circule en 2 versions. toutes les 2 aussi fascistes. Sans parler des innombrables « blagues » sur les musulmans. Xénophobie sourde et sous forme d’un humour nauséabond . 


  •  C BARRATIER C BARRATIER 21 mai 2012 17:09

    Des drapeaux étrangers pouvaient parfaitement avoir été mis là par les sarkoziens ou lepenistes. Aucune vérification n’a été faite.

    Assez d’accord avec l’article.
    Je ne pense pas que les membres de l’UMP aient changé, aient viré à droite. Ils se sont seulement démasqués.

    Voir dans la table des news :

    « Ecole, République, Opus Déi, DARCOS, SARKOZY »

    http://chessy2008.free.fr/news/news.php?id=197


    et « République : Résister à la pieuvre libérale et intégriste »

     http://chessy2008.free.fr/news/news.php?id=204

     


  • Frantz Denba 21 mai 2012 19:41

    @schweizer.ch :

    1- A partir du moment où l’on dit « il y a trop d’immigrés en France », ou si l’on parle du "droit des peuples à vivre chez eux et entre eux", il me semble que cela veut dire que les immigrés sont indésirables. C’est donc par définition de la xénophobie, non ?

    Vous n’allez pas maintenant dire que vous aimez les étrangers alors que vous voulez les foutre dehors...

    2- Quant à votre phrase "l’impression s’impose qu’à peu près tout le monde a plein de droits en ce qui concerne le peuplement de la France, à l’exception des Français eux-mêmes." : d’où vous sortez cette impression ? C’est vous qui voyez une atteinte aux droits de français, pas moi.


     @boug :  »On ne taxe personne de xénophobie. Quel intérêt de polémiquer sur un épiphénomène comme l’a fait Nadine Morano ?">i>

    Si j’ai écrit cet article, c’est bien parce que les messages ciblant les étrangers ne sont plus cantonnés à l’extrême-droite mais circulent allègrement dans les milieux de droites, et concernent donc beaucoup plus de monde. Ce n’est donc pas pour moi un épiphénomène.

     

    @Olivier Perriet : "vous faites la politique de l’autruche et vous le savez"

    Ah ah ah, où vous voyez une politique de l’autruche ? Pour Chirac en 2002, ben les drapeaux des étrangers c’étaient tout simplement parce qu’il y avait le Pen en face. Le 6 mai 2012, il y avait Sarkozy en face, et on retrouve les mêmes drapeaux pour la même peur de la xénophobie, curieux non ?

     

    @Roungalashinga :

    1-  »C’est drôle, l’auteur de l’article semble condamner toute forme de xénophobie, mais n’est pas gêné par sa propre haine de la France"

    Où vous voyez une haine de la France ? Plusieurs drapeaux correspondent pour moi à du pluriculturalisme, par opposition un seul drapeau correspond à une culture unique.

    2-  »L’auteur n’aime pas les xénophobes, donc l’auteur n’aime pas les autres pays, donc l’auteur est xénophobe. C’est pour ça qu’il ne s’aime pas.">i>

    Ah ah ah on a rarement fait plus alambiqué comme argument... Faudra trouver mieux la prochaine fois...

     

    @boug14 :

    Mon article part d’une critique de la présence de drapeaux étrangers sous la forme d’un diaporama nommé "A la Bastille le 6 Mai 2012" (il suffit de chercher ce pps dans Google), donc je réponds à cette critique en parlant de drapeaux... mais sur le fond il s’agit de xénophobie. Que les drapeaux aient été distribués ou pas, cela ne change pas grand chose puisque ceux qui arborent ces symboles affichent ainsi leurs idéaux.

     

    @ LE CHAT

     »L’Algérie aux algériens c’est normal - la Tunisie aux tunisiens c’est normal - le Maroc aux marocains c’est normal - L’Egypte aux egyptiens c’est normal">i>

    Et chacun bien dans sa petite case, les Algériens dans la case Algérie, les Tunisiens dans la case Tunisie... votre vision simpliste du monde m’inquiète le Chat : êtes-vous adulte ?


    • Olivier Perriet Olivier Perriet 21 mai 2012 21:39

      @Olivier Perriet : « vous faites la politique de l’autruche et vous le savez »

      Ah ah ah, où vous voyez une politique de l’autruche ? Pour Chirac en 2002, ben les drapeaux des étrangers c’étaient tout simplement parce qu’il y avait le Pen en face. Le 6 mai 2012, il y avait Sarkozy en face, et on retrouve les mêmes drapeaux pour la même peur de la xénophobie, curieux non ?

      à l’auteur :
      et les drapeaux étrangers dans les cortèges des mariages c’est aussi une réaction contre la xénophobie ?


    • Frantz Denba 21 mai 2012 23:16

      Mon cher Olivier, vous prenez vos arguments pour des évidences, et forcément tout le monde doit penser comme vous. Ceux qui pensent autrement joue la politique de l’autruche, forcément.

      Ainsi l’étranger est forcément une menace pour la France, et la présence de drapeaux étrangers dans les mariages est une pratique qu’il faut forcément dénoncer.

      Mais avez-vous une idée du nombre de personnes qui ont voté François Hollande et qui ne pensent pas comme vous ?

      Etes-vous conscient que vous vous trouvez en opposition complète avec des penseurs comme Albert Jacquard qui nous explique dans cette vidéo d’abord que le principe d’égalité est préservé si l’on accepte nos différences avec l’autre, et que l’autre en plus nous permet de nous construire par tout ce qu’il nous apporte :

      http://www.curiosphere.tv/video-documentaire/0-toutes-les-videos/104092-reportage-albert-jacquard-la-vie-lautre


    • Griffe 21 mai 2012 23:48

      Vous me faites vomir ...

      Vous parlez de loyauté ?! De légitime défense ?! On croirait entendre le maréchal !

      « Il faut leur accorder deux ou trois départements » Aller, un peu d’histoire ... 

      http://www.e-venise.com/venise-ghetto.htm ;

      http://fr.wikipedia.org/wiki/Ghetto_de_Varsovie .


    • Frantz Denba 21 mai 2012 23:50

      @schweizer.ch : "mélanger des gens qui n’ont à peu près rien à partager, sinon une morphologie et quelques besoins vitaux "
      Sincérement je crois que c’est là où vous vous trompez. Moi je n’ai rien à voir avec les membres du Front national mis à part une morphologie et quelques besojns vitaux.
      Vous partez du principe que les étrangers sont fondamentalement différents de nous et autre monumentale erreur que vous êtes meilleur qu’eux.


    • Olivier Perriet Olivier Perriet 22 mai 2012 10:15

      "Mon cher Olivier, vous prenez vos arguments pour des évidences, et forcément tout le monde doit penser comme vous. Ceux qui pensent autrement joue la politique de l’autruche, forcément.

      Ainsi l’étranger est forcément une menace pour la France, et la présence de drapeaux étrangers dans les mariages est une pratique qu’il faut forcément dénoncer.

      Mais avez-vous une idée du nombre de personnes qui ont voté François Hollande et qui ne pensent pas comme vous ?"


      Si vous ça ne vous dérange pas (de loin) tant mieux pour vous.

      Mais manifestement, les personnes qui exhibent les drapeaux d’autres pays ne sont pas non plus sur la même longueur d’onde que vous : si c’était aussi anodin et sans signification que cela, ils ne penseraient même pas à le faire, ça n’aurait aucun intérêt...


  • Annie 21 mai 2012 23:35

    Je connais des petites villes de la vallée du Rhône où le pourcentage est de 30%. Cela n’est pas facile et la cohabitation est parfois houleuse, mais en général, il y a une certaine tolérance des deux côtés, même si l’on se regarde en chien de fusil, mais les rapports individuels sont satisfaisants. Deux voisines turques et françaises discutant au-dessus du mur mitoyen, un turc proposant de ramener en voiture une personne âgée etc. Sans tomber dans la mieuvrerie, je constate qu’il y a d’énormes progrès.
    À propos du drapeau français, je dois dire que je vis mal l’appropriation du drapeau français par des partis qui ne représentent pas mes valeurs. Souvenons-nous de 68, et de la contre-manifestation gaulliste avec une marée de drapeaux tricolores. Il n’y avait pas vraiment de problèmes d’immigration à l’époque, mais le drapeau français était déjà associé avec les valeurs françaises les plus conservatrices. Ce drapeau n’appartient à personne ou appartient à tout le monde, mais il est utilisé aujourd’hui comme il l’a été à cette époque pour exclure et non pas pour rassembler.


  • lulupipistrelle 22 mai 2012 02:46

    Je vous trouve gonflé de parler de xénophobie à propos des Alpes Maritimes...
    Un peu d’Histoire locale vous apprendrait que depuis toujours l’étranger est une composante de notre identité...
    Allez consulter les Archives d’Etat Civil et vous découvrirez que le moindre village de l’arrière-pays niçois a son ou ses ancêtres étrangers, et pas que des Italiens ! Au fait êtes -vous sûr de faire la différence entre un patronyme authentiquement niçois et un patronyme italien ? .

    En réalité, c’est vous l’étranger qui venait nous apprendre ce que c’est qu’être un bon Français, ignorant de nos coutumes et de notre vie sociale .

    Apparemment elle doit convenir à d’autres, puisque dans certaines de nos écoles, il n’y a pas moins de 26 nationalités différentes, et qu’en une génération tous ces enfants se sentent Niçois ou Azuréen (de l’autre côté du Var).


    • Olivier Perriet Olivier Perriet 22 mai 2012 10:10

      C’est du reste ce que reconnait l’auteur dans son argumentation paradoxale (« les noms italiens, si fréquents sur la Côte d’Azur... »)


  • tunisien de souche 22 mai 2012 11:55
    «  »« PS : s’il y a eu tant de drapeaux étrangers à la Bastille, c’est que toutes ces populations n’en peuvent plus de subir la xénophobie au quotidien. Cette victoire de François Hollande a été pour eux comme une libération, et s’ils arboraient ces drapeaux symbolisant leur appartenance culturelle, c’est sans doute pour montrer auprès du nouveau président leurs attentes en matière d’amitié et de réconciliation. »«  »"


  • tunisien de souche 22 mai 2012 12:07

    merci monsieur d’avoir éxposé cette remarque si évidente mais dûr à comprendre pour tous les « amoureux de la haine ».
    Pour moi qui n’est pas né en france et qui n’a pas de mal à se distinguer comme étant un étranger et fier de l’être, je ne comprend pas trop comment on peut s’allier aux idées du FN et croire qu’on va « sauver » la France de sa crise.
    Les fachos font comme celui qui ne réussit pas retirer un clou alors il decide de l’enfoncer... sauf que ce clou il est planté dans le corps de la France...Au lieu de s’allier avec toutes les forces de ce pays pour trouver une solution radicale à cette crise économique qui tire la France vers le gouffre on décide de rajouter à cela une crise encore plus grave qui est la crise sociale...Libre à ceux qui le veulent de croire que l’image du trocadéro symbolise la France d’aujourd’hui...oui il est libre de croire cela mais il aura choisit de se mettre un doigt dans l’œil et refuser les millions de différences qui colorent la France avec d’autres teintes et d’autres couleurs...J’etais dans les environs de la bastille ce soir là, j’ai même vu un grand drapeau allemand flotter ! il y’avait de tout, on aurai dit que la France avait gagné la coupe du monde...Une ambiance chaleureuse et spontané et on aimait à croire que tout le monde etait chez eux...oui on est tous chez nous...on vie ici, on travaille ici, on rêve ici et probablement qu’on mourra ici...alors à quoi bon toute cette rage pour des réactions spontanées faites par des gens simples pour dire que nous pouvons être différents mais vivre en paix sur la même terre...De toute manière vous n’avez pas trop le choix...ou bien on choisit de rassembler à tout prix, ou bien on choisit de déviser à tout prix et c’est la France qui s’enfoncera dans le deuxième cas...


    • Olivier Perriet Olivier Perriet 22 mai 2012 13:51

      bof :
      libre à vous de considérer qu’un drapeau national est un symbole anodin.
      si on le brûle, alors c’est anodin aussi ?


    • Frantz Denba 22 mai 2012 22:24

      C’est à moi de vous remercier pour votre message que j’ai lu à plusieurs reprises car il est très émouvant.
      Et aussi très courageux.
      Vous savez j’ai vécu en Haute-Savoie et là-bas les frontaliers, ceux qui travaillent en Suisse sont victimes de xénophobie de la part des suisses : oui les français sont là-bas traités comme des immigrés et on leur crève les pneus ! (ils prennent les emplois des suisses...)
      Alors j’imagine un français participer à un débat sur la xénophobie en Suisse : c’est comme aller au casse-pipe !
      Et je comprends votre désir exprimé par ces termes « on est tous chez nous ».
      Mais comme vous dites, plutôt que cibler ceux qui ont le pouvoir et qui nous ont foutu cette crise sur le dos, une bonne partie des français (comme ceux qui critiquent mon article) ont choisi de s’en prendre aux étrangers, aux fonctionnaires, à ceux qui profitent du système, à ceux qui ne bossent pas.. etc.. Il y a plein de bouc émissaires à trouver, c’est tellement plus facile que de dénoncer des systèmes politico-financiers. Les rouages sont plus complexes mais sans doute hors de leur portée intellectuelle.


    • Frantz Denba 22 mai 2012 22:33

      @ Olivier Perriet : toujours à côté de la plaque, Olivier. Il faudra un jour que vous écriviez un article sur la xénophobie, vos rapports avec les étrangers et les grands penseurs qui vous inspirent. Ca sera sans doute un morceau de choix sur Agoravox.


  • easy easy 22 mai 2012 12:13


    Les drapeaux étrangers à la Bastille, pour moi, c’était logique de ce qu’est devenu notre peuple, bien plus mélangé qu’autrefois.
    Il se trouve que ces agitations de drapeau étrangers avaient sens de joie, de plaisir à partager une joie fondée sur l’espérance et espérance en fraternité non en écrasement d’Autres.
    Il se trouve que ces drapeaux étaient de pays maghrébins.
    Mais rien n’interdisait qu’il y eût aussi des drapeaux australiens, vietnamiens, chinois, américains ou népalais.
    Si tel avait été le cas, qui s’en serait offusqué ?

    Ce n’est donc pas le fait de « drapeaux étrangers » qui en a froissé quelques uns, c’est le fait qu’ils étaient maghrébins.


    Au fur et à mesure que les pays comprennent des populations mélangées, on y verra de plus en plus souvent, aux heures où pour manifester quelque joie collective exempt de fondements xénophobes il est pratique et spectaculaire d’agiter un tissu, des mélanges de drapeaux. 

    Il fut un temps ou siffler, pendant un spectacle, ne signifiait que réprobation. 
    Mais c’est tellement puissant le sifflet, c’est tellement singulier et remarquable dans un grondement d’applaudissements, qu’il a été de plus en plus utilisé pour dire « bravo » 
    Il faut donc désormais une analyse très fine et muliparamètres du bruit qui surgit d’une salle pour comprendre si on est approuvé ou désapprouvé par ceux qui sifflent. 

    Il en va de même des drapeaux.
    Si par exemple un Chef chinois vient en visite à Paris et que parmi des centaines de drapeaux chinois et français, il voit un ou des drapeaux tibétains, il ne prendra pas ces derniers pour un signe d’approbation. Il saura très bien le comprendre comme une protestation. 
    Et si c’est Mandella qui vient à Paris et qui voit toutes sortes de drapeaux, il prendra tout ça positivement, il y verra un soutien international

    En l’occurrence, concernant la Bastille, je prends ça très positivement. (Et je crois que de plus en plus de jeunes cherchent le moyen d’être remarqués sur les milliers de vidéos montrant la foule. Si on fait partie de cette foule et qu’on agite le même bidule que les autres, personne ne nous remarque. Si on y agite un objet insolite et bien voyant, on peut se signaler à ses potes. « Regarde maman, là c’est moi »



    Sinon, plus largement.
    Le racisme européen qui avait pourtant duré 5 siècles et qui était devenu de plus en plus scientifiquement fondé sur des caractéristiques physiques (avant les décodages de l’ADN), a complètement capitulé certes quand on a commencé à décoder les ADN mais surtout devant le fait qu’un Dogon extrait de son millieu à sa naissance et formé à Yale pouvait devenir astrophysicien et adorer le Coca.
    Ce racisme du XIX est fini et ne peut plus jamais ressusciter 

    Mais l’autre racisme, moins physique, plus fondé sur les moeurs, goûts, modes et religions des gens le remplace. Appelons le xénophobie.

    Plus personne sur Terre ne remet et ne remettra en cause les capacités intellectuelles des Autres considérés en tant que peuples différents.

    Mais la détestation de ceux qui ont des goûts, des moeurs, des valeurs ou des priorités différentes, cette xénophobie là, certainement plus ancienne, certainement plus universelle, a de beaux jours devant elle et rien, aucune démonstration ne viendra l’affaiblir.

    Le racisme anthropométrique, ce racisme qui jurait que le Blanc était en toute choses supérieur aux autres couleurs, on pouvait l’anticiper et certains l’avaient fait, allait forcément s’effondrer le jour où l’on démontrerait qu’en quelques heures un Massaî pouvait maitriser la conduite d’une automobile ou se servir d’un smartphone, d’un jeu vidéo.
     
    Mais la xénophobie fondée sur la considération que des moeurs trop différentes sont incompatibles et déstabilisantes des nôtres, comment l’invalider ? 
    C’est impossible car c’est indéniable.
    Des moeurs différentes, quand elles s’installent en normalité, invalident automatiquement les dogmes précédents.

    Il reste alors à considérer que la confrontation avec des moeurs différentes est toujours et pour tous, une excellente opportunité de poser les questions sur nos habitudes, questions qui sans cela resteraient taboues.

    « Euh mais au fait, James, pourquoi c’est pas bien de manger des grenouilles ? »
    « Euh, mais au fait, Nicolas, pourquoi c’est pas bien de sortir de l’Euro ? »
    « Euh, mais au fait, Gertrude, pourquoi c’est pas bien de rouler à gauche ? »
    « Euh, mais au fait, Amid, pourquoi c’est pas bien de porter le deuil en bleu ? »


    Les habitudes doivent-elles être soumises à des changements ? 


    • Olivier Perriet Olivier Perriet 22 mai 2012 13:47

      "Des moeurs différentes, quand elles s’installent en normalité, invalident automatiquement les dogmes précédents.

      Il reste alors à considérer que la confrontation avec des moeurs différentes est toujours et pour tous, une excellente opportunité de poser les questions sur nos habitudes, questions qui sans cela resteraient taboues."

      Certes, en théorie c’est génial.
      Mais en pratique, le vivre ensemble ne se fait pas simplement. Et à juxtaposer des modes de vie, idées...opposées, on risque de tomber dans une hostilité multi-communautaire plus ou moins latente.
      Ou alors, le sens de votre message c’est que les valeurs du pays d’accueil n’ont aucune prééminence sur celles des immigrés, donc que vous jetez la france à la poubelle.
      À vous de le dire plus clairement


    • Frantz Denba 22 mai 2012 23:33

      @easy : j’aime bien votre façon de vous exprimer, qui est apaisante, après tout ce débat plus ou moins féroce.
      « en quelques heures un Massaî pouvait maitriser la conduite d’une automobile ou se servir d’un smartphone, d’un jeu vidéo. » : je trouve cette phrase géniale, car elle démonte complètement la notion « d’étranger ». Prenez un massaï, teintez sa peau en blanc, habiller le comme un occidental, apprenez-lui à utiliser un smartphone, et comme par enchantement nos français xénophobes vont le trouver sympathique...

      « Mais la xénophobie fondée sur la considération que des moeurs trop différentes sont incompatibles et déstabilisantes des nôtres, comment l’invalider ? » : en comparant cette difficulté-là (celle de vivre avec des étrangers) avec d’autres comme celles du monde du travail. Et là je crois qu’on atteint depuis les années 90 des summums de pression sur les salariés à tel point qu’ils en viennent à se suicider.
      Voir l’article que j’ai écrit sur les suicides à France Telecom mais qui surviennent aussi chez les paysans et d’autres corps de métier.
      Or à ma connaissance, je n’ai jamais vu quelqu’un se suicider parce qu’il avait des maghrébins comme voisins.
      Donc cette histoire de mélange impossible n’est aprés tout qu’une question de confort... pour les xénophobes.
      Pour les autres (comme moi) même si cela n’est jamais facile d’être confronté à une autre culture, on en sort toujours enrichi.

      Et puis bon on a pas parlé des extremistes : en fait c’est plutôt avec des extremistes qu’il doit être difficile de vivre qu’ils soient islamistes ou fachos. Mais il ne s’agit plus de xénophobie, et on sort du cadre de l’article, car on pourrait encore évoquer les pédophiles, les schizophrènes, les violeurs, les malfrats...


    • easy easy 23 mai 2012 13:44

      @ Frantz

      Nonobstant tout contexte, il existe un obstacle très puissant à la tolérance chez les peuples qui qui ne n’ont pas pratiquée depuis toujours.

      Un peuple s’est régulièrement adonné à l’insulte, à la condamnation, à la torture et au meurtre par intolérance ne peut plus se déjuger. 
      Henri IV avait eu à gracier un frère et une soeur coupables d’inceste. Alors que lui-même était très libertin, il ne pouvait pas, après les bains de sang commis par intolérance lors de la Saint Barthélemy, leur accorder sa grâce. Et ces deux jeunes ont été décapités. 

       

      Nous n’en discutons que très peu tant c’est devenu d’usage, mais nous avons tous, au travers de nos ancêtres, vendu notre âme au diable en consentant à torturer des gens en place publique ou dans des caves. Il nous est très difficile de passer à la tolérance d’homosexuels ou de mangeurs de sauterelles, alors que pendant des siècles nous avons pris l’option de devenir des diables en devenant féroces contre des gens ayant des goûts différents.




      Jean Marie Le Pen, il s’en serait fallu d’un battement d’ailes de papillon qu’il ait commencé sa vie sociale en visant une attitude empreinte de douceur.
      Il n’était pas passé loin d’une opportunité de choisir la fraternité lorsqu’il avait été témoin du duel à l’épée qui avait opposé Serge Lifar et le comte de Cuervas. Car cet évènement, s’il lui avait d’abord démontré qu’il était logique de s’affronter à l’épée quand on n’était pas d’accord, lui avait ensuite montré que c’était se laisser embarquer par notre diable que de vouloir la mort d’autrui. En effet, dès le premier sang versé, les deux duellistes s’étaient étreints en pleurant. « Nous avons été fous »
      Mais JMLP n’aura pas été emporté par cette repentance bilatérale qu’il avait observée.
      Quelque autre noeud de son enfance l’en aura empêché et il aura préféré la cruauté.

      Au moins en Algérie, à ce qu’on en sait, il a torturé (Cf Affaire du poignard). La diablerie s’était passée dans un contexte de colonialisme encore féroce et il y avait donc des gens au-dessus et autour de lui qui l’encourageaient à ces lâchetés. 

      Une fois ces actes terribles commis, pour ne pas s’effondrer en culpabilité, ce que ses compagnons de la scène plus passifs ont peut-être pu faire, JMLP a été obligé, vis-à-vis de sa conscience, de magnifier sa vilenie et donc de dire non seulement que c’était une bonne chose mais surtout qu’il faut continuer ainsi et que les pacifistes sont des diables, des traîtres ou des lâches. Il lui était impossible d’effacer ses crimes de sa conscience alors il les a valorisés. Et ça lui a été d’autant plus facile qu’il n’a jamais été condamné pour ça.
       
      Je comprends donc très bien le blocage ou la rigidité de JMLP et celui de ceux de ses descendants qui prennent l’option de s’en réclamer.






      Comme nous avons tous été criminels ou très violents par le passé, parfois très proche, nous ne pouvons pas devenir tolérants sans ressentir l’absurdité ou la folie de nos duretés antérieures, sans nous parjurer auprès du diable.
      Nous restons durs aujourd’hui et nous nous promettons de l’être encore demain afin de nous donner raison de l’avoir été hier. Cela à toutes les échelles, de l’individu, de la famille, du peuple, de l’Etat.


      De quoi auraient l’air les caciques Chinois au pouvoir si demain ils toléraient une presse libre alors qu’hier ils avaient massacré à Tien An Men ?

      De quoi auraient l’air les chrétiens catholiques s’ils toléraient demain les musulmans, qu’ils soient sunnites ou chiites, alors qu’hier ils massacraient des chrétiens protestants ? 



      L’Histoire, toute empreinte de fureurs et de crimes immenses, oblige à un continuum d’intolérance pour justifier le passé qui l’a été. A cause du principe des Lois et de l’enseignement identique pour tous, très peu des contemporains se sentent libres par rapport à leur peuple, par rapport à leur famille et très peu d’entre nous osent réfléchir en faisant table rase du passé, des habitudes et tabous.




      Les sociétés trimbalent leur fonds historique, magnifient leurs crimes collectifs et seuls quelques trublions, souvent des artistes, font bouger les lignes. Mais au péril de leur vie.

      Marguerite Duras, à 15 ans, avait fait quelque chose d’interdit en couchant avec un Jaune. Revenue en France, bien obligée de se trouver un job, elle a bossé au ministère des colonies puisqu’elle avait des connaissances de terrain. Elle y avait participé à la rédaction d’un ouvrage xénophobe officiel comportant la phrase « le Blanc ne doit pas de mélanger au Jaune ». Mais très retournée par ce déni, par cette apostasie personnelle et intime, elle avait quitté ce ministère juste après.
       
      Il lui a fallu 60 ans pour avouer avoir transgressé la xénophobie ambiante : Oui, « La fille » de mes romans c’était moi.

      Et elle n’a pu dire la tolérance que parce qu’au fil des décennies, les lignes avaient progressivement bougé grâce à des milliers d’autres trublions et parce qu’elle avait contribué à cette moindre xénophobie en montrant, livre après livre, une « fiction » où des gens interdits de se fréquenter pouvaient en réalité s’aimer avec un feu né de l’incroyable découverte.





      Il arrive que les lignes bougent brusquement vers plus de tolérance ou plus de haine suite à des évènements massifs. Mais elles bougent aussi, plus imperceptiblement, dans un sens ou dans un autre, sous l’effet des expériences individuelles, privées. 

      Comme en ce moment il y a peu de chances que se produise un grand évènement poussant à plus de tolérance des anciennes familles françaises envers les nouvelles, il ne faut compter que sur les seuls cas de rencontres privées pour faire bouger les lignes. 

      C’est uniquement ce qui se passe au cas par cas des rencontres et confrontations individuelles qui est le déterminant du sens du mouvement. Ceux qui croient pouvoir faire bouger les lignes par des discours sont dans l’erreur. 



      Il existe toutefois un type de discours produisant de forts effets. Il s’agit de celui qui appelle à la solidarité-tolérance en disant implicitement ou explicitement « Si vous ne tolérez pas l’Autre, vous le regretterez si vous le devenez »

      C’est le cas de l’Appel du 18 juin en 1940 et plus encore celui de l’abbé Pierre en 1954.
      L’Abbé disait implicitement « Si vous n’aidez pas les clochards, demain, quand vous serez dans la misère, personne ne vous aidera ». En une heure, à la suite de ce seul discours, les lignes de l’égoïsme ont fortement bougé vers l’altruisme. Chacun, même riche, peut tomber dans la misère.

      Peut-on lancer un appel aux indigènes d’un pays richement doté par la nature en leur disant implicitement « Si vous ne tolérez pas les exogènes, personne ne vous tolèrera si par malheur vous le devenez » ?
      C’est impossible car à moins d’émigrer un indigène ne peut jamais devenir exogène.

      Alors, devant les indigènes français, les promoteurs de la tolérance tentent un sophisme « Acceptez donc l’exogène car il est pourvoyeur de richesses. S’il repart vous redeviendrez misérables »
      Mais les indigènes français de 2010 regardent derrière, dans leur passé commun et n’y voient pas de misère, au contraire.




      Et maintenant j’aborde notre contexte actuel qui a ceci de particulier qu’il considère n’avoir plus besoin de bras

      Dès 1870, dans les Etats sudistes d’Amérique, plus personne ne trouvait économiquement intéressant d’employer des esclaves (Apartheid oui, esclavage non). Parce que la Machine arrivait. Et de nos jours, la colonisation, si elle était encore autorisée, n’intéresserait plus personne. De nos jours seules les matières premières nous semblent intéressantes à saisir.

      Nous serions dans un contexte où les bras seraient encore un peu précieux, les exogènes courageux ressortiraient économiquement intéressants aux yeux des indigènes français comme jusqu’en 1960.
      Mais le niveau de chômage est devenu tel pour tous les Terriens machinistes que les bras d’où qu’ils viennent, ressortent de plus en plus surnuméraires.
      On ne veut plus d’esclaves. A part pour quelques niches et pour encore peu de temps, on ne veut plus d’ouvriers. On ne court même plus après les savants et les philosophes. Même les soldats sont encombrants (Il nous faut tout de même de plus en plus de policiers et de geôliers parce que les peuples sont à cran)

      Depuis 1870, on préfère les terres cultivables, les mines et les nappes de pétrole. Avec ces trois éléments, on peut faire des machines, des drones, des robots, des missiles auto-guidés et produire des biens à vendre à des gens dont on n’a nullement besoin au niveau de la production.

      Maintenant, on n’est disposé à fréquenter les Différents que quand on est chez eux et qu’ils nous laissent exploiter leurs ressources naturelles.

      C’est dans ce contexte planétaire sans retournement sérieusement concevable que se situe la néoxénophobie dont nous souffrons désormais tous puisque nous nous sentons tous humiliés. Celui qui surnage au-dessus des autres depuis son 300m² de l’avenue Foch méprise de la même manière les indigènes et les exogènes du quartier de Bellevile. Il les trouve tous inutiles.

      Ce qui n’empêche pas qu’ici et là, il soit encore possible de se débrouiller une solution séparée à la Pierre Rabbi. Mais pour cela il faut d’abord comprendre la situation de manière pragmatique, non en s’égarant dans des explications en « idéologie » en « capitalisme » en « financiarisme » en « racisme ».


      Pierre Rabbi évite l’ouroboros machiniste dans lequel nous nous trouvons en participant le moins possible à ce machinisme. Un individu, pour peu qu’il dispose d’une terre fertile et d’eau, peut vivre sans participer aussi intensément que les autres au machinisme.
      Chez lui, chez les Amish, dans la Société des Amis, les bras sont précieux.


    • herbe herbe 27 mai 2012 09:56

      Merci à l’auteur pour l’article et aussi à easy pour ce dernier commentaire.

      easy vous parlez de s’égarer :
      « Mais pour cela il faut d’abord comprendre la situation de manière pragmatique, non en s’égarant dans des explications en »idéologie« en »capitalisme« en »financiarisme « en »racisme".

      Selon moi c’est souvent un des pièges de la raison...qui permet in fine le blanchiment pour reprendre le terme de l’auteur...le code noir peut en montrer l’aboutissement si on prend l’exemple du système esclavage...

      J’aime beaucoup cette citation entendue ce matin à France inter (revue de presse) :
      de Léon Brunschwicg que Raymond Aron aimait beaucoup : « L’humanité serait sauvée depuis longtemps si la qualité des âmes pouvait suppléer à celle des idées.  »
      Oui on s’est égaré mais on pourrait revenir à la racine....

Réagir