mercredi 15 juillet 2020 - par CHALOT

Le chiffon de papier de Julien Denormandie !

 

Avant de quitter son ministère du logement pour rejoindre celui de l'agriculture, Julien Denormandie a fait une déclaration A l'Assemblée Nationale le mardi 30 juin lors des réponses aux questions des parlementaires :

 

Je vais donner instruction aux préfets par circulaire dès cette semaine de s’assurer que seules les procédures d’expulsions locatives adossées à des possibilités de relogement opérationnel soient mises en œuvre”, a déclaré le ministre lors des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale.

Le ministre a ajouté que “les propriétaires pourront solliciter l’indemnisation de l’État” quand les procédures d’expulsion n’auront pas été exécutées !

 

Une instruction claire, allant dans le sens de cette réponse du ministre a été adressée aux Préfets.

Comme d'autres militants de la solidarité, j'ai brandi cette déclaration et cette instruction pour demander que des propositions soient faites avant qu'une expulsion ne soit effective !

 

Mal m'en a pris....

 

Une femme élevant seule ses deux jumeaux , menacée d'expulsion, s'est adressé au Secours catholique qui m'a demandé un soutien.

Comme cette famille, logée chez un privé avait une dette abyssale, je lui ai conseillé de mettre en sécurité ses meubles et de contacter le 115.

La réponse m'a stupéfait : le 115 ne prend en charge que les familles qui sont à la rue.

Autrement dit, il faut que cette famille soit expulsée, dans les conditions habituelles où cela se passe avec les traumatismes qu'entraîne cet acte....avant d'être prise en charge !?

La responsable du SIAO que j'ai eue au bout du fil m'explique tranquillement qu'il ne s'agit que d'une instruction qui n'a pas force de loi .

Les gestionnaires sont contraints d'appliquer les textes en vigueur.

Ni elle, ni les professionnels du 115 et du SIAO ne sont en cause, il s'agit là d'une « erreur de casting » ou d'une entourloupe du ministre qui n'était pas sans ignorer que sa déclaration et son instruction n'engageaient comme toutes les promesses que ceux et celles à qui elles sont faites !

 

Je n'en suis pas resté là et le Préfet, informé est intervenu pour que cette famille soit hébergée immédiatement.

 

Je tiens à l'en remercier !

 

 Je pense à toutes ces familles qui doivent attendre une expulsion souvent brutale pour retrouver un hébergement....Elles perdent souvent leurs meubles et leurs effets qui sont envoyés dans des lieux éloignés.

Il leur faudra du temps, de la sueur et de l'argent pour en récupérer une partie bien plus tard.

Et le propriétaire, me diriez vous !?

Je pense à lui notamment quand il n'a que ce bien et qu'il doit attendre plusieurs années parfois avant de récupérer sa maison.

Ne faudrait-il pas mettre en place un accompagnement social adapté pour convaincre le locataire de quitter le logement cher dont il ne peut pas acquitter le loyer et lui trouver un appartement social ?

 

Tout le monde aurait à y gagner !

 

En attendant, il faut qu'un projet de loi, suivi de décrets permette qu'aucune expulsion n'ait effectivement lieu sans un relogement opérationnel.

 

Jean-François Chalot



4 réactions


  • caillou14 rita 16 juillet 2020 08:43

    La belle administration Française que voilà ??toujours ouverte au dialogue ?

     smiley


  • foufouille foufouille 16 juillet 2020 09:12

    le logement social est souvent pour les copains d’abord.


  • ZenZoe ZenZoe 16 juillet 2020 18:46

    Je constate que Chalot a enfin une pensée pour les proprios lésés, c’est bien, car le problème du logement ne pourra être réglé que si tous les parties y trouvent leur compte.

    Avoir une politique de logement social cohérente ne serait pas mal non plus.


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