vendredi 13 avril 2012 - par Corinne Colas

Le chiotte à la sciure de Bové

« Le chiotte à la sciure de Bové… le chiotte à la sciure de Bové… le chiotte à… » : une expression surprenante qui n’en finit plus de faire des ricochets dans ma tête depuis que je l’ai lue à l’occasion d’un article déjà ancien sur Agora vox.

L’exposé avait pour but de vanter les OGM et le nucléaire, les deux fées Carabosse censées réaliser tous nos vœux ! J’avoue avoir voulu passé mon chemin mais mon œil s’attarda sur ce malheureux bout de phrase, perdu au milieu d’une réponse de l’auteur à l’un de ses zélés soutiens et la messe fut dite. Foin de chiffres abscons, d’une démonstration ambitieuse pour défendre l’indéfendable, la pensée façon EDF s’y trouvait tout à coup révélée : préjugés et dédain pour les solutions simples. Moi, spécialiste de la merde, je me suis dit alors qu’il était urgent d’intervenir afin de faire état des avantages indéniables des toilettes sèches. C’est ainsi que j’ai tout abandonné sur le champ pour faire naître le billet d’humeur qui suit :

Sans télévision, je ne sais pas si Mr Bové s’assoit régulièrement sur un pot à sciure ou s’il défend au parlement européen, l’idée de développer cette pratique. Peut être que l’inventeur de cette expression a seulement voulu faire un trait d’esprit en associant Bové/chiotte à sciure pour désigner ce qui lui paraît relever sans doute de l’obscurantisme, du retour aux latrines au fond du jardin pour désigner un raisonnement obsolète selon lui. Au final, de façon consciente ou pas, il insinue que des idées sont bien à mettre aux chiottes : celles soutenues ou symbolisées par « l’esprit Bové » au moins ! Je ne fais pas partie des ardents militants du parti de Mr Bové. Par principe, je me tiens éloignée de tout embrigadement. Je crois cependant qu’il est très violent de réduire la pensée « écologique » notamment celle de Mr Bové à un tel raccourci. Au-delà de l’insulte, c’est le témoignage de l’arrogance qui prévaut dans quelques milieux. Certaines propositions sont dangereuses pour les méga- entreprises très solidaires entre elles dès lors qu’il s’agit de défendre des intérêts financiers. Elles s’épaulent discrètement pour faire feu de tout bois contre ce qu’elles considèrent comme une entrave à leur développement… jusqu’à ce qu’elles soient en mesure de transformer en business les idées qu’elles avaient d’abord discréditées ! Au lieu de ricaner avec les hyènes, n’est-il pas plus judicieux de cultiver sa curiosité ?

 La TVA sur les livres ayant sacrément augmenté, le temps de s’y habituer, je t’épargne cher lecteur/chère lectrice les références fastidieuses d’ouvrages techniques. Si tu avais le souhait puéril de t’informer, cela pourrait t’obliger à t’endetter, d’autant qu’ils se revendront moins bien que des BD ! En revanche, je te propose quelques clics sur internet. C’est un jeu de piste…

Il suffit de consulter l’Office International de l’Eau (l’OIEau) en accédant à son portail Eaudoc (portail international d’information et de documentation sur l’eau) : 

http://www.oieau.org/documentation/spip.php?rubrique83

Au sein de la page, il faut négliger le moteur de recherche général : « Accéder et rechercher dans Eaudo », cliquer simplement sur « Rechercher dans Eaudoc ». Une fois sur le moteur de recherche Polyspot : taper toilettes sèches ! Tous les titres de guides et rapports qui apparaîtront, condensés en deux pages (si ce n’est pas le cas, il y a erreur de procédure) feront bien mention du sujet.

Les différents auteurs référencés ou publiés par l’Office International de l’Eau n’ont ni les cheveux broussailleux ni du persil entre les dents, ne croquent pas une branche de céleri en guise de déjeuner, n’aiment pas spécialement le Tofu, ne portent pas des chemises à fleur et des tongs aux pieds (du moins pas au travail) bref… ils pourraient travailler à EDF ; pourtant les toilettes sèches ne leur paraissent pas ridicules, au contraire !

Sus aux idées reçues...

 Est-ce que les toilettes sèches, exemple choc de ce qui serait contraire au Progrès (avec majuscule) pour les goguenards, méritent vraiment tant d’opprobre ? S’amuser du sujet, c’est en fait synonyme d’incompétence puisque en réalité, elles sont considérées comme une solution d’avenir. Tous les vrais professionnels qui pour des raisons de pollution, de gaspillage ou de rareté intrinsèque, se sont penchés sur la difficile question de l’eau partout dans le monde, approuvent et encouragent le développement de ce système et de ses variantes plus ou moins sophistiquées.

 Petit rappel « simplissime » :

« Pendant longtemps, l’eau a été considérée comme une ressource inépuisable. Aujourd’hui, chacun est conscient que ce n’est pas le cas (..) D’ici 20 ans, les deux-tiers de la planète seront en situation de pénurie. L’eau est donc une matière première rare et de plus en plus coûteuse : son prix a augmenté de 56% en 10 ans. » (1)

 Si la famille moyenne de sept personnes du Tiers Monde utilise environ 58 L d’eau par jour, le Canadien moyen atteint un peu plus de 335 L et le consommateur américain : plus de 600 L.

 « En France, un Parisien a besoin de 240 litres d’eau pour son usage personnel, le commerce et l’artisanat urbain alors qu’en moyenne un agriculteur malgache consomme 10 litres d’eau par jour » (2)

 En bref, je n’évoquerai pas ici la consommation mondiale d’eau agricole, des pays qui irriguent le plus ou au contraire le moins, de la contamination issue de l’élevage intensif, des besoins en eau de l’industrie etc. du changement climatique, de l’érosion hydrique des sols etc. etc. Des experts très sérieux ont écrit et continuent à écrire des montagnes de rapports, avancent des propositions ambitieuses tandis que d’autres disent : « tout va bien Mme la Marquise » ! En effet, mieux vaut ne pas accroître le sentiment de frustration chez tous ceux qui n’ont pas le pouvoir d’empêcher de faire pousser du maïs dans des zones déjà pauvres en eau ou de s’opposer à la merde en quantité industrielle des cochons ou poulets qui inonde nos campagnes.

En revanche, je parlerai d'un sujet bien maîtrisé : celui de notre caca quotidien et de ce qu’il en coûte (au propre et au figuré) pour avoir le plaisir de le voir disparaître si vite au fond de la cuvette nacrée de nos gogues si modernes. Enfin, nous avons la possibilité d’envoyer chier tout le monde (c’est de circonstance) et d’agir en faisant le choix des toilettes sèches !

A savoir :

L'utilisation de l'eau par un ménage français est destinée à 60 % pour l'hygiène corporelle et domestique et à l'évacuation des toilettes et seulement à 1 % à la boisson. Le reste de l'eau sert à la préparation des repas (6%), au lavage de la vaisselle (10%) et du linge (12%)

 Les réservoirs des chasses d'eau classiques contiennent entre 6 (les plus récents) et 20 (les plus anciens) litres d'eau potable. Selon le centre d'information sur l'eau, les chasses d'eau représentent 20% de la consommation domestique en eau des Français.

Gaspillage

On nous demande d’éviter de laver notre auto ou de remplir notre piscine en été afin d’économiser l’eau. Cela leur fait une belle jambe à ceux qui n’ont ni auto, ni piscine ou ceux très nombreux qui ont bien une auto mais qui ne la lavent jamais ou rarement. En revanche, riches et pauvres confondus allons tous au petit coin, déposer notre commission. A chaque fois qu’un petit pipi ou gros caca nous oblige à aller aux toilettes, c’est environ 9 L d’eau potable contaminée… pour l’égout !

 « Sachant qu’une personne va en moyenne 4 fois par jour aux toilettes, cela représente 36 litres d’eau par jour et par personne. Si le système de chasse d’eau a plus de 15 ans, il peut même consommer jusqu’à 18 litres d’eau ou plus par cycle » (3)

 Jeter de la flotte pour évacuer des fèces, c’est quelque chose d’impensable dans de nombreux coins du globe. Si en plus, c’est de l’eau buvable comme dans les pays occidentaux, c’est considéré comme du délire, que la chasse d’eau soit « économique » ou non ! 

 Pour suivre en direct la trace de son caca dans le réseau : 

 http://flushtracker.com/index.php?page=start&v=4&ln=fr&x=75&y=61

Pollution 

De l’eau potable disponible dans la nature, sans traitement, c’est un doux rêve qu’il n’est plus possible d’offrir à tous. On peut soupirer sur les latrines du tiers monde mais l’eau de nos WC modernes qui transite par les égouts puis la station d’épuration, une fois « épurée » où part-elle ? Dans le milieu naturel ! Elle va y rejoindre d’autres rejets traités (nous l’espérons car les gros pollueurs ne sont pas toujours les payeurs) par l’industrie, les hôpitaux… Dire qu’elle est « buvable » à ce stade, serait une supercherie. D’où vient notre eau potable ? De la station de potabilisation ! Celle-ci la sort d’où, l’eau qui sera ensuite traitée pour être buvable ? Du milieu naturel, pardi ! La réalité crue, c’est que la fourniture d’eau potable se fait à partir d’eau polluée. Ce serait tellement mieux si les eaux usées ne contenaient que des eaux grises (pas d’eaux fécales qui représentent la moitié). Après traitement, elles seraient sans danger et pourraient en totalité servir à l’irrigation par exemple. Malheureusement, le business de la flotte rapporte tout au long de la chaîne. Contrairement aux discours officiels, plus c’est pollué mieux c’est ! Si le marché était sans avenir… le privé ne s’en serait pas emparé.

 « L’usage des toilettes sèches et l’élevage sur litière bio maîtrisée éliminerait à la source la presque totalité de la pollution azotée et la majorité de la pollution phosphatée des eaux naturelles. Le recyclage correct des déjections est un élément primordial pour régénérer les écosystèmes agricoles dégradés et un facteur important d’économie d’eau. » (4)

Santé

On peste contre les agriculteurs et les industriels mais qu’en est-il de notre propre responsabilité ? Certes, ce sont les plus gros pollueurs, pour autant faut-il en rajouter une couche si je puis dire ? Nous aussi nous avons notre quote-part de nitrates par ex. L’eau dite potable peut être interdite à la consommation des femmes enceintes et des jeunes enfants dans certaines communes, les "autorisés" à boire tout leur soûl, sont néanmoins en droit de penser qu’ils se font avoir et payent à prix d’or… de la merde dans ce cas de figure ! 

On parle beaucoup des perturbateurs endocriniens : phalates, PCBs, pesticides, métaux lourds… qui influent sur la qualité (quelle pudeur) de notre eau potable, il ne faudrait pas oublier ce que nous laissons dans la cuvette des cabinets. Cela contribue notamment à trop d’azote et phosphore dans les rivières ou à la formation des ovaires sur les poissons mâles par ex. A l’autre bout du circuit, l’eau du robinet laisse échapper de nombreux poisons, dont les résidus de la montagne de médicaments que nous ingurgitons et à l’hôpital et à la maison. Ceux-ci sont impossibles à éliminer malgré des stations de potabilisation de l’eau ou d’épuration des eaux usées, à la pointe de ce que l’on appelle « la technologie ». Outre la pollution engendrée de façon générale sur l’écosystème, on peut s’interroger sur son impact sur les petits d’hommes. A cet effet, il suffit de regarder un film très connu, déjà ancien mais bien documenté de Sophie Le Gall : « Du poison dans l’eau du robinet » (http://rutube.ru/tracks/3533219.html).

 D’ici, je t’entends t’exclamer, lecteur : « je m’en fous, j’en ai ras le bol d’être culpabilisé à tout bout de champ, je continuerais à pisser dans des toilettes à chasse d’eau ! »

 Réaction logique en d’autres circonstances… par exemple quand EDF, gardienne du bien-être général, nous exhorte hypocritement à consommer moins d’énergie dans le Sud afin que les gens du Nord puissent se chauffer lors des grands froids. Personne n’est dupe ! Pour exemple, les besoins en électricité d’une émission de télévision restent exorbitants, les villes et villages sont toujours illuminés comme des sapins de Noël et les panneaux publicitaires ne sont pas coupés.

 Réaction illogique quand il s’agit de l’eau que l’on boit ! Le riche n’est pas gêné par une facture d’eau importante mais à moins de se contenter de champagne, pas moyen d’y échapper et les bouteilles d’eau ne sont pas une solution pérenne. Le rebelle, l’indifférent, l’écolo responsable : tout le monde est logé à la même enseigne ! 

Engrais en agriculture

Engrais chimique, compost de déjections ou gadoue de fosse septique ?

Choisir en toute connaissance de cause :

 -  « Le grand public ignore souvent, ou ne réalise pas que les légumes proviennent fréquemment de terres ayant été fertilisées avec des gadoues des fosses septiques. Ces gadoues contiennent bien plus de bactéries réputées pathogènes que le compost de déjections. On y a, en plus, les œufs des parasites intestinaux, absents dans le compost. L’épandage des gadoues des fosses septiques est non seulement admis, mais encouragé par la législation. Les fermiers sont souvent des vidangeurs agréés. 

 - « Avant leur usage dans le potager, les déjections sont compostées pendant deux ans. Ce temps est largement suffisant pour éliminer les antibiotiques, mais aussi tous les résidus de médicaments. »

« L’utilisation du compost de déjections augmente la capacité de rétention d’eau des terres et, de ce fait, diminue les besoins en eau d’irrigation. Chaque kg de compost qui remplace l’engrais chimique diminue la pollution agricole et aussi les besoins en pesticides. » (5)

 

Toilettes sèches, solution technologique d’avenir

 - « les toilettes sèches, c’est aussi une technologie ouvrant des perspectives extrêmement intéressantes sur le plan agronomique : d’une part, en transformant les matières fécales et les papiers toilette en humus, d’autre part, en rendant possible la récupération des nutriments (azote, phosphore, potassium) principalement concentré dans les urines. Dès maintenant, les Suédois (mais aussi les Allemands) collectent les urines chez les particuliers équipés de toilettes sèches procédant par séparation des urines et des matières fécales et les valorisent sur le plan agronomique (ainsi, près de Stockholm, une collectivité comparable à une communauté de communes française collecte depuis quelques années de l’ordre de 250 000 litres par an d’urines humaine et les apporte chez un agriculteur qui les épand dans ses champs). »

 - « Des organismes comme EAWAG (Centre de Recherche Suisse sur l’eau, installé près de Zurich) travaillent sur des technologies permettant d’extraire le phosphore et l’azote des urines humaines. Ces recherches sont principalement motivées par le fait que le phosphore est une ressource minière qui devrait être épuisée dans une centaine d’années et par le fait qu’une des principales sources de phosphore est les urines animales (donc aussi humaines). » (6)

 

Recyclage pour la cuisine et l’éclairage

Transformer les excréments humains en engrais et en gaz combustible : méthanisation !

 Un exemple : « Confronté, à la suite du génocide à une surpopulation carcérale, le Rwanda a mis au point un système d'auto-suffisance énergétique qui équipe la moitié de ses prisons. Elles s'éclairent et cuisinent au biogaz provenant de la décomposition des excréments produits par les détenus. Ce système devrait, à terme, équiper de nombreux équipements collectifs au Rwanda. » (7)


A retenir :

Voici une phrase écrite par le Dr Doulayé Koné, ( Institut Fédéral Suisse de Recherche de l’Eau (Eawag)/Département Eau et Assainissement dans les Pays en Développement (Sandec) : 

« Le modèle de toilette à chasse d’eau potable inventé par les occidentaux n’est pas compatible avec la vision future de l’assainissement. . » (8)

 Au Sud, nos WC ne font donc plus rêver personne ! N’en déplaise à certains, désormais même au Nord, la chasse d’eau représente une vision archaïque du Progrès. Les toilettes sèches sont autorisées en assainissement non collectif depuis 2009 en France. Plus de 6000 foyers en sont équipés, pour la résidence principale.

En comparaison, pour la Finlande, ce sont 500 000 toilettes sèches sur l’ensemble du pays, la plupart dans des cabanes à l’extérieur des habitations (20 000 à l’intérieur).         Source : http://www.toilettesdumonde.org/


Toilettes sèches à la ville, aux champs, dans les bateaux :

Les toilettes sèches ne sont pas réservées à une élite écolo (existe-elle ?) vivant uniquement en zone périurbaine ou rurale comme certains le croient : 

« Les pays scandinaves utilisent déjà les toilettes sèches à grande échelle depuis longtemps et la ville de Tanum en Suède (12 000 habitants) a même interdit depuis 2002 l’installation de toilettes à eau dans les rénovations d’habitations et les constructions neuves. » (9)

 « La diffusion des toilettes sèches a dépassé la Scandinavie pour atteindre l'Allemagne, la Hollande, les États-Unis et le Canada. En Israël, en Chine, au Japon ou au Vietnam, la récupération des excréments des citadins est organisée pour l'épandage dans les champs. » (10)

 Les bateaux s’y mettent aussi... Délaissant les cuves à eaux noires, le système se développe timidement. Ex de modèles les plus représentatifs et chers : BioLet pour le fluvial et Nature's Head ou airhead toilet pour les voileux. D’autres choix sont possibles quand on est fauché mais astucieux. L'extrême système D : http://www.nauticaltrek.com/7003-un-wc-sec-pour-0-euros .

Le « chiotte à la sciure de Bové » fait appel à l’imagination. Selon la bourse et l’état d’esprit de chacun, il se décline de différentes façons. Bucolique avec le trône en pin et le seau en inox, wc plastique, vraie cuvette céramique ou encore solution technologique parfois très poussée digne d’une station sur Mars : 

Ex 1 : http://www.sun-mar.com/PDF%20Files/FrenchBrochure.PDF

Ex 2 : http://www.sears.ca/produit/santerra-green-toilette-a-compostage-a-sec-x30-120-v/642-000882365-X30AC?extid=affiliate_shopbot_july2009&affiliateid=2707744

Loin du but ultime du recyclage, parfois prédominent d'autres raisons pratiques. La nécessité de ne pas dégrader le milieu naturel est conservée mais avec une conception spécial "pays riches". Il est facile de constater que l'on peut ne pas être "écolo" et pourtant refuser la chasse d'eau : les toilettes sèches à l'électricité existent ! On pourra ainsi trouver des modèles à l'étranger, extrêmement sophistiqués, où il suffit d’appuyer sur un bouton pour réduire en cendres sa petite commission… à réserver aux amateurs de High Tech.  

Conclusion

« Le chiotte à la sciure de Bové…le chiotte à la sciure de Bové…le chiotte à… » 

Quand ce n’est pas l’occasion de faire du profit, le terme « écologie » devient brusquement un gros mot… alors il est facile de rigoler grassement des toilettes sèches. Cela plait au public qui n’a rien dans le citron. Les adeptes de la « beauf attitude » sont confortés dans leur position grâce aux experts « patentés ». Diviser habilement, rien de mieux dans l’art de la guerre : ceux qui n’apprécient pas « les écolos » se moqueront du « chiotte à la sciure de Bové » (sic) sans chercher plus avant. Pourquoi tant de hargne ! Qu’est-ce que les « écolos », franchement ? 

Les toilettes sèches ne sont pas « la Marianne des Verts », plutôt le fruit d’une réflexion très technique diffusée dans le monde entier. Celle-là transcende les mouvements politiques.

Les pro et les anti- nucléaires, les pro et les anti- OGM ont tous besoin d’un air pur, d’une alimentation saine et suffisante, d’une eau potable… et d’énergie pour faire fonctionner l’assistance respiratoire d’un malade à l’hôpital ou l’ordinateur sur lequel, j’écris en ce moment.

Les préoccupations universelles ne sont ni de droite ni de gauche ni rétrogrades ou modernes. Au vu des enjeux, il est plus qu’urgent de se pencher sans à priori sur le coût et l’efficacité des diverses solutions proposées ainsi que sur leur impact environnemental réel, c’est à dire en se disant que l’on peut éviter d’avoir les pieds dans la merde (au propre et au figuré). Sinon à quoi, cela sert de vivre ?

 

Corinne Colas

 

 Pour en savoir plus :

 (1) Chartre de l’environnement 2004

 (2) www.cnrs.fr

 (3) www.planetoscope.coml

 (4) « La toilette sèche, une question de cohérence » de Bruno Herzog

 (5) www.eautarcie.com

 (6) www.saniverte.com

 (7) www.novethic.fr

 (8) « Solution d’avenir pour l’agriculture et l’environnement - Tome 1 : l’exemple de la Fossa alterna » (Gwennaël Bolomey, Jacques Morel)

 (9) www.toilettesdumonde.org

 (10)ww.pierreverte.com

 - « Un petit coin pour soulager la planète : Toilettes sèches et histoires d'eau » de Christophe Elain.

 - « Les toilettes sèches familiales - Etat de l’art, état des lieux dans plusieurs pays et propositions pour un accompagnement en France » rapport 2010 au ministère de l’Ecologie".



30 réactions


  • foufouille foufouille 13 avril 2012 18:12

    "« En France, un Parisien a besoin de 240 litres d’eau pour son usage personnel, le commerce et l’artisanat urbain alors qu’en moyenne un agriculteur malgache consomme 10 litres d’eau par jour »

    ca fait beaucoup, les parisiens prennent 3 bains par jour ?

    quand tu auras de l’arthrite, tu arreteras de chier ?


    • foufouille foufouille 14 avril 2012 11:23

      ca me parait excessif quand meme
      a moins de d’ouvrir le robinet a fond et la douche aussi

      quand tu auras de l’arthrite, tu pourras porter les seaux au fond du jardin ni tes sacs de sciure
      bobos en bonne sante !


    • foufouille foufouille 14 avril 2012 11:26

      ca fait aussi 87m3
      faut donc avoir les moyens


  • Pierre-Marie Baty 13 avril 2012 18:37

    Bonjour l’auteur et merci pour cet article iconoclaste.

    L’eau tombe du ciel, mais on pisse dans l’eau potable... effectivement.

    Je prends bonne note de ne pas tomber dans cette absurdité le jour où je construirai ma maison.


  • Grattounette 13 avril 2012 19:13

     smiley j’ai du mal à comprendre qu’on ait pu moinser un article aussi bien fait, documenté, original, plein d’esprit et d’à propos (vous pouvez trouver tous les à propos que vous voulez, en + en période électorale...)

    Ce genre d’article il fallait oser, et personnellement je connais bien aussi le sujet. En Bretagne les toilettes sèches sont de plus intégrées aux grands festivals et petites fêtes (Des Vieilles Charrues au petit fest-noz de campagne), pays sensible à l’environnement, et on trouve aussi des toilettes sèches dans certains lieux publics en campagne, parcs, sites... C’est très simple, il suffit de mettre un grand seau de sciure à côté, il y a même un côté ludique, en + le lieu reste propre comparé aux cabines de chiottes qu’on installe dans les fêtes et qui sont vite dégueu de flotte et de bouillasse et de tout ce qu’on veut. 
    Les toilettes sèches, ce n’est rien d’autre finalement que les chiottes de nos grands-parents. 

    On fait tout un patakess de la récupération d’eau de pluie, mais très peu sont passés à la recycler aussi dans les toilettes. Car en effet, Pierre-Marie, c’est de l’eau potable. Qui coûte cher autant à l’utilisateur qu’à la collectivité et à l’environnement. C’est très simple à installer (sèches ou eau de pluie mais aussi eau d’un puit, suffit d’une pompe) dans une maison neuve, c’est même incroyable de ne pas généraliser. 

    Merci Corinne pour cet article très bien fait qui va démanger les esprits constipés. smiley
    ça me rappelle aussi une expo photo qui avait eu lieu à Paris l’an dernier.


  • Denzo75018 14 avril 2012 09:21

    A quand un double réseau d’eau : Potable/Non Potable ???


    • Corinne Colas Corinne Colas 15 avril 2012 09:42

      Cela existait au départ dans des villes mais on a jugé bon de s’en passer. A l’époque, l’on croyait benoîtement que les ressources étaient sans fin. Ce réseau a été laissé à l’abandon et ne sera jamais remis en route (les intérêts des uns ne sont pas les intérêts des autres et c’est dommage). 

       A l’inverse, concernant les systèmes d’assainissement innovants, on saura tout en consultant EAWAG et SANDEC déjà cités dans l’article : 

       http://www.eawag.ch/forschung/sandec/publikationen/sesp/dl/compfr_1_32.pdf

      je n’avais pas pensé à rajouter ce lien mais tout y est répertorié de façon synthétique. On y apprend en fait plein de choses, notamment à faire la différence entre latrines et toilettes sèches. Les préjugés sont tenaces en France.


  • Defrance Defrance 14 avril 2012 10:38

     Vive la cabane au fond du Jardin !

        et les boules de neiges des l ouverture de la porte en Hiver ! 

      Mon grand père le vidait tous les deux ou trois ans avec un casque Spunz emmanché a l’artisanal ! 

       Les insignes sont restées sur le casque ce qui prouve que la M .. n est pas un produit dangereux ?  !!! 

      


  • Radix Radix 14 avril 2012 12:58

    Bonjour

    Si l’expression : « le chiotte à la sciure de Bové… » vous dérange, utilisez : « Pattosec » !

    J’ai connu dans mon enfance l’absence de salle de bain, de toilettes, d’eau courante... Enfin tout ce qui vous déranges actuellement, alors je vous en prie faites comme vous voulez mais passez devant... On vous suivra peut-être ou pas !

    Radix


    • Corinne Colas Corinne Colas 15 avril 2012 19:43

      Inutile de rappeler qu’il n’est écrit nulle part dans l’article que recourir aux toilettes sèches, empêche d’avoir une salle de bain et de l’eau courante. 

      Caricaturer le discours d’autrui,ils sont tant à en avoir abusé que la ficelle est devenue trop voyante. 

      Façon nucléaire, ce sera : quoi, vous voulez que je m’éclaire à la bougie ?

      Façon Monsanto, ce sera :quoi vous voulez que les gens meurent de faim ?

      Façon Brabeck ( »Mr Nestlé") : quoi, vous voulez que l’eau soit gratuite pour être gaspillée ?





       


  • Buddha-dassa 14 avril 2012 13:35

    vivre est une chose énorme ,hors normes , et nous on se demande si le steak on va le manger cru, rosé,saignant ,a point, ou très cuit...

    on ne vit pas en fait, donc le sens « d’être » nous échappe,donc on se concentre sur ce qui vient après le sens, qui est tout ce qui est technique de survie ,qui deviennent le sens ,qui deviennent le tout, ce qui est un facteur de combat incessant car la partie minime du cerveau utilisée ne connaissant que elle même au travers de sa mémoire et rien d’autre n’est jamais en contact avec la vie, la nature et les autres sauf pour l’exploiter....y compris dans un couple bien sur....exploitation mutuelle jusqu’au moment ou un ni trouve plus assez de plaisir alors c’est la fin.....
    aimer ca veut dire se connaitre...pour moi smiley
    on aurait pu aimer les gens et utiliser les objets, en ne vivant pas tout en ne sachant pas pourquoi , on aime les objets mais on utilise les gens....pourquoi ? parce que moi je vaux mieux que les autres X 7 milliards = notre monde !


    • Grattounette 15 avril 2012 13:59

       smiley pour le steack on peut aussi devenir végétarien, le plus bio ou raisonné possible c’est aussi bon pour la planète que pour la santé smiley

      (et.. pour les toilettes sèches" !!! smiley

      De toutes façons on vit sans un monde qui marche sur la tête... on traite à prix d’or de l’eau rare pour aller dans les chiottes, on cultive des millions d’hectares et on rase autant de forêts juste pour des céréales qui vont aller nourrir des millions de bêtes qui vont super polluer et que des millions de riches pour aller boulotter, et... repolluer avec l’eau traitée... etc.... :-> 

  • lsga lsga 14 avril 2012 14:02

    il faut dire que nos parents ont gardé un mauvais souvenir des toilettes en bois au fond de la cours. 


    on l’oublie, mais la généralisation des commodités comme du réfrigérateur en France est très récente. Début 1970, seul 50% des foyers parisiens avaient l’eau courante et un frigo. 

    ce n’est en fait que depuis fin 70 début 80 que l’on a l’eau courante en France. Je le dis un peu brutalement, mais l’idée est bien là : avant les années 80, avant la construction massive de HLM et la rénovation urbaine, une grande partie des français faisait caca dans le froid ^^

    Bref, pour beaucoup de français, faire caca assis confortablement sur des WC s’accompagne d’un sentiment de victoire économique. Tirer la chasse, c’est prouver qu’on est un Winner. Pour la génération X, les WC sont en effet à classer à côté des grosses voitures et des gros frigos : ils sont une preuve de réussite sociale. 


  • Jason Jason 14 avril 2012 14:10

    Bonjour,

    Voilà un bel article solidement argumenté, bien documenté et d’une lecture agréable.

    Les chiottes sèches et portables sont la forme évoluée et moderne du traitement artisanal de la défécation.

    Mais il y a eu des précurseurs, dont l’illustre Gandhi qui se soulageait chaque jour dans un nouveau trou qu’il partiquait dans son jardin. Cela faisait un engrais excellent et il récoltait de magnifiques légumes. Je compte mettre ce procédé en pratique dès demain, dès que j’aurai trouvé un paravent et installé un parapluie.

    Quant à notre utilisation excessive d’eau, rappelons-nous que la saleté n’empêche pas de penser. A méditer. L’école hygiéniste repassera. Et puis, Versailles n’avait pas de toilettes, si bien qu’on sentait le château avant de le voir, disent les chroniqueurs de l’époque. Vivre dans la merde n’empêhait pas Louis XIV d’exercer un pouvoir absolu. D’ailleurs il n’a pris que deux bains dans sa vie. Vivons comme des rois, ne nous lavons pas. C’est bon pour la planète.

    Pour ceux qui nient l’épuisement à venir des ressources de la terre, il leur suffit de dire que ça n’existe pas. Pas de problême, pas de solution à trouver.

    Et puis, quand ça tournera mal, l’économie de marché procurera sa panacée. Magique. Encore de belles perspectives d’endettement devant nous.


  • Razzara Razzara 14 avril 2012 14:26

    Balancer de l’eau potable pour les toilettes, le lavage du linge, la vaisselle, et même les douches, est effectivement une hérésie de nanti qui n’a aucune conscience de la nature éminemment vitale de cette ressource !

    C’est pourquoi, je récupère l’eau de pluie dans une cuve (1000 l, opaque pour éviter les développements divers de plantes) qui va bien et alimente toilettes, machine à laver, et robinet pour les besoins de lavages extérieurs et autres, via un surpresseur de 50l. Précision : pas de tout à l’égout, donc pas d’eaux grises rejetées pour retraitement et non facturées. Cela fonctionne très bien, et comme cette eau n’est pas calcaire on y gagne aussi sur la durée de vie de la machine et la lessive.

    Même chose pour le potager : cuve de 1000l reliée à une grappe de tuyaux poreux (il suffit d’ouvrir une vanne et de laisser l’arrosage se faire en douceur, sans pompe). Avec du paillage l’économie est considérable.

    Voila, voila, pour une expérience pratique personnelle.

    Concernant les toilette sèches et la méthanisation des déjections diverses, les premiers sont très faciles à fabriquer soi même, et pour la deuxième il existe des solutions très simples utilisées un peu partout dans le monde :

    http://www.pierreetterre.org/fabriquer-des-toilettes-seches
    http://paksc.org/pk/diy-projects/home/diy-projects/764-diy-biogas-plant-anaerobic-digester-experiment/764-biogas-plant-experiment

    Cordialement

    Razzara


    • Razzara Razzara 14 avril 2012 14:31

      J’oubliais : comme l’eau de pluie présente un pH plus bas que l’eau du réseau il est préférable de la neutraliser en utilisant quelques blocs d’aglo placés au fond de la cuve. Si c’est une cuve béton pas de soucis.

      Razzara


    • Corinne Colas Corinne Colas 15 avril 2012 18:36

      La récupération de l’eau de pluie et ses usages, mériterait tout un article, idem du biogaz en général et du petit digesteur à usage familial en particulier.

      (Avis aux amateurs, on sera nombreux à vouloir apprendre)

      Je me permets de rajouter ici un site à consulter régulièrement...

      ci-dessous :

      http://www.bioenergie-promotion.fr/17071/fabriquer-soi-meme-son-gaz-naturel/

      avec cet extrait :

      « Mexique : Comment fabriquer soi-même son gaz naturel et son engrais ? Proposé gratuitement aux familles paysannes les plus modestes, le “Biosac” permet de valoriser le fumier, le lisier, et même les excréments humains. Un simple système de poches en plastique reliées par des tuyaux produit du gaz naturel de façon continue.

      Si le principe de méthanisation de la matière organique est connu et déjà employé pour produire du gaz à partir de toutes sortes de résidus, c’est la première fois en revanche qu’une invention permet de l’appliquer facilement à petite échelle, pour un investissement dérisoire.

      Pratique, bon marché et surtout écologique, le biodigesteur de Camilo Pagés (.....) »

      puis

      http://www.bioenergie-promotion.fr/6254/vietnam-produire-du-biocarburant-a-partir-de-fumier/

      « Vietnam : produire du biocarburant à partir de fumier »

      « (..) Le système coûte environ 550 dollars US par ménage, qu’il peut financer par les économies en gaz et en charbon réalisées en 2,5 ans (..) » 

      j’ai choisi ces ex pour montrer à nouveau que les solutions efficaces sont nombreuses. Les moins coûteuses mais tout aussi performantes sont proposées aux « pauvres ». Cela reste cher donc endettement parfois mais c’est « calculé » pour rester une « solution viable ». Les solutions très coûteuses sont proposées à ceux des pays riches, c’est cher donc endettement parfois mais c’est « calculé » pour rester une « solution viable...

      Le marché s’adapte au portefeuille du client et il y a tjs de la marge. 

      Tant qu’on peut nous faire les poches, nous n’avons accès qu’à des »choix" qui n’en sont pas en réalité.

      Je suis contente de constater que tout le monde ne tombe pas dans le panneau d’après les commentaires. Et c’est vrai que l’eau de pluie n’est pas bonne seulement pour les plantes, pour la lessive par ex : résultat impeccable !

       


  • HELIOS HELIOS 14 avril 2012 15:06



    ... qu’est-ce qu’il devrait dire, l’auteur, s’il savait qu’il existe en France des villages dont les habitants ne paient pas l’eau !

    Ces pauvres gens qui n’ont pas de compteur, se lavent les dents sans fermer le robinet, devront installer chez eux des toilettes seches parce qu’a Paris, il faut une centrale d’epuration... et tous les français devront egalement economiser l’eau parce que vous voyez, au Sahel ou dans certaines zones naturellement inhabitables, il n’y a pas d’eau !

    Ce type d’article, s’il parait plein de reflexions « intelligentes » n’en reste pas moins un article de propagande, orienté, et bien entendu deconnecté de la realité.

    En France nous avons de l’eau. Quelques industriels indelicats se chargent de la polluer et les utilisateurs paient pour l’avoir propre et potable, et paient encore une fois pour la re-nettoyer quand ils la restituent. le plus souvent a la nature. Seul ceux qui ont la chance d’avoir une fosse sceptique echappent a ce racket..

    Et rien que cela ne suffit pas. les appetits economiques croissent et les Veolia ne peuvent plus se contenter de vendre ce qui ne leur appartient pas, aux vrais proprietaires de l’eau.

    Ils ont trouve le moyen de facturer deux fois aux « clients » le nettoyage de l’eau... et comme cela ne leur suffit pas, il ont inventé un nouveau besoin : LA SCIURE. Pour utiliser une certaine forme de trivilaite que l’auteur nous a montré je dirais que faire caca dans la sciure exige s’approvisionner en sciure, en sacs et mettre un circuit economique d’evacuation en place. Ils sont prets pour cela, et je les vois deja deforester et hacher tout menu menu le bois qui remplacera l’eau de la chasse.

    J’imagine aussi les commentaires futurs sur l’economie de la sciure, nous qui avons la chance d’avoir du bois (parce qu’il y a de l’eau) alors que les mêmes qui vivent là ou l’eau est rare ou absente n’ont rien a hacher. Nous devrons, sur les bons conseils d’integristes verts, acheter des rateaux hors de prix, pour separer la merde de la sciure comme on le fait pour celle de caisse du chat ...

    Les bons conseil, les bonnes intentions ne sont pas suffisants pour rendre un systeme naturel inofensif pour l’ecosysteme. NOUS FAISONS PARTIE DE CET ECOSYSTEME, avec nos avantages et nos inconvenients et nous utilisons de l’eau, beaucoup d’eau, certe, mais nous en avons.

    Cessez de culpabiliser tout le monde, vous participez a la perte de dignite des citoyens., et vos arguments sont vraiment, vraiment discutables.


    • HELIOS HELIOS 14 avril 2012 15:45

      et pendant que j’y pense, je sais, je suis mauvais, je merite d’etre moinssé, l’auteur qui veut faire pipi/caca dans la sciure debvrait penser a ce qu’il ecrit...

      36 litres d’eau par personne et par jour.... 4 chasses donc, c’est a dire 3 petites comissions et une grosse.... transformée en sciure, cela fait bien 4 petites pelles de cette même sciure, soit, en etant optimiste un kilo de sciure... alors....

      365 jours x 65 000 000 de Français x 1kg de sciure cela fait / 1000 a la tonne : 23 725 000 tonnes de sciure non reutilisable, j’espère.

      Presque 24 millions de tonnes a transporter de l’endroit où on la fabrique, puis de l’endroit où on la salit, a l’endroit où on va la traiter !!! parceque la sciure, c’est pas comme l’eau, elle ne se deplace pas toute seule dans son tuyau....

      Note : ce commentaire complementaire a été fait par mon petit fils (9 ans) qui a voulu lire l’article qui me faisait rire. il m’a demandé egalement qu’on ne coupe pas tous ces arbres pour cela... je rajouterai au passage, qu’il faudra aussi beaucoup de petrole pour hacher tout ça...

      La verité sort elle de la bouche des enfants ?

      Est-ce vraiment ecologique ça ?


    • HELIOS HELIOS 16 avril 2012 10:27

      Désolé de ne pas avoir repondu plus tôt...

      Il y a une enorme difference entre ce que l’on peu faire quand on est peu nombreux, dans un village a coté d’une scierie... et la gestion quasi industrielle d’une population qui est dependante de tout (TOUT) mëme en zone semi urbaine !

      d’abord, en amont du probleme, la sciure n’est en rien un dechet. elle sert a faire beaucoup de derivés qui vont de briques de chauffage, a des « lubrifiants » et même selon les endroite, la qualite du bois et l’usage, sert a produire des « agglomeres » de bois... sans oublier, dans des pays moins bien dotées a faire des pates a papier. (je connais personnellement une de ces usines).

      Vous avez de la chance, mais votre cas est anecdotique et ne peut servir de modele. si votre scierie devait alimenter votre village, disons 250 personnes, il y aurait ecroulement de l’offre !..
      Avez vous pensé ce que couterait, ecologiquement parlant, la mise a disposition des kilos de sciure ... aller la chercher,... seulement ?

      ensuite, en aval, il y a l’evacuation des dechets. Votre solution implique que tout le monde ait un jardin, suffisament grand pour absurber, non pas une personne sur quelques jours ou quelques semaines, mais en PERMANENCE la sciure sale. Même avec 500 m2 de jardinage, vos 365 x 1kg vont rapidement faire une couche qui ne disparaitra plus sauf a la traiter avec des oxydes et des produits accelerateurs, tres polluants en de telles quantites. et rien non plus ne poussera dessus !
      Avez vous pensé aux transports s’il faut se debarrasser autrement ces dechets ? sacs, transport... et n’oubliez pas l’odeur permanente, partout,qu’il faudrait eventuellement neutraliser avec d’autres produits chimiques. Combien de champs de lavandes sinon ?

      Enfin, le probleme lui même... vous vous imaginez que tout le monde va recuperer des palettes pour se construire un chiot interieur, alors que la plupart des gens vont a la pharmacie apres avoir planté un clou ? La cabane au font du jardin de Cabrel est une chose, mais, même a la campagne, une toilette interieure fait l’objet d’une hygiene qui doit etre acceptable. Rien n’empeche de faire des toilettes seches hygieniques mais cela donnera soit des contraintes de preparation et d’emballage, soit des contraintes de nettoyage, à l’EAU, (je vous passe les produits de nettoyage qui sont aussi utilises pour les toilettes « normales »).

      La solution des toilettes seches est peut etre seduisante, mais cela est « à la marge » pour une infime minorite dans des lieux ou la population vit en autarcie, et probablement là ou l’eau est rare, car a la montagne, la fosse sceptique est nettement plus economique dans tous les cas (pas de sciure, pas de centrale d’epuration collective)

      Je suis desolé, mais, cette solutiion est le prototype de la fausse bonne idéee, pas realiste pour un sou. Si au moins on pouvait reutiliser la sciure...

      Je vous engage a reflechir au bilan energetique (et donc ecologique) des toilettes seches, non pas en terme particulier, de celui qui fait ça dans son coin, parcequ’il a un terrain d’epandage, des voisins peu regardants sur les nuisances, qu’il a une famille peu nombreuse, une scierie a cote et qui a le temps et l’envie de mettre les mains dans la m...

      donc, ce bilan depuis l’arbre, son transport, la coupe, la mise a dispo de la sciure... le traitement du nettoyage, l’elimination definitive des resultats de l’usage... tout cela me parait demesuré et excessivement couteux, surtout dans des pays ou l’eau, quoiqu’on vous raconte, ne manque pas.

       tout cela en regard de la solution choisie aujourd’hui qui me semble nettement plus ecologique a tout point de vue, car n’oublions pas, l’eau est destinéee a couler, toujours vers la mer, même si elle fait un passage par la chasse !...

      Et, en me lisant, n’argumentez pas sur tel ou tel point qui vous parait discutable... raisonnez pour 65 millions de français, dont plus de la moitié vivent en ville et 90% en zone urbaine et semi urbaine. Raisonnez en industriel, non pas de la vente de produit, mais de solution !
      Raisonnez en personne responsable qui ne va pas nous expliquer qu’il faut de la decroissance jusqu’a qu’il n’y ait plus que 10 personnes au km carré (ce qui au passage autorise le gaspillage d’eau), cela n’arrivera plus, et même si les français disparaissent, le territoire sera occupé par d’autres.

      Ce qu’il faut bien comprendre c’est qu’au dela du confort, il y a une realité. A moins d’inventer le desintegrateur total qu’on placera dans le petit coin au fond du couloir a droite, il faudra gerer nos dechets et c’est le systeme a eau qui est actuellement le plus simple, le plus efficace et le moins couteux y compris ecologiquement parlant. Cela ne veut pas dire qu’on ne l’ameliore pas, qu’on fournissent d’autres reseaux d’eau et d’autres outils d’economie...

      Les moinseurs peuvent continuer, la realité est là.


    • Corinne Colas Corinne Colas 17 avril 2012 19:17
      Mon cheval s’appelle Hélios, il est beau comme le soleil mais c’est aussi une sacré personnalité (d’autres appellent ça : une bourrique). Sous son tempérament qui peut impressionner, se cache en fait une vraie feignasse. Ce n’est pas moi qui vais lui reprocher d’être intelligent parce qu’il a tout compris du système... !

      A la lecture de votre pseudo, un nom pour lequel j’ai donc une tendresse particulière, je ne peux m’empêcher de tomber dans une sorte d’anthropomorphisme inversé qui conduit à me demander si vous n’avez pas lu l’article et les commentaires à la suite, quelque peu en diagonale... 

      Emporté par vos talents d’acteur, vous avez succombé à la facilité et en avez trop fait ! J’ai supporté Véolia en marchand de sciure mais arrivée à « perte de dignité des citoyens », il m’a fallu un moment pour m’en remettre car je riais trop. 



      Vous vous braquez sur cette histoire de sciure ; vous tombez dans le piège de ceux qui veulent réduire « l’écolovie » (néologisme inventé par l’un des commentateurs avertis justement) à une histoire de « chiotte à la sciure » plutôt politisée puisque Bové a été cité afin de discréditer l’idée. De là, le titre de mon article...

      J’ai fait le choix d’aborder ce thème de façon badine afin de ne pas rebuter néanmoins le sujet est très sérieux ! Non seulement, il dépasse du cadre : « pour ou contre la sciure » mais en plus, il ne s’agit pas ici de propagande. 

      Les utilisateurs de toilettes sèches n’ont pas tous une carte de parti..., loin s’en faut ! Nombreux sont ceux qui je crois, pensent même qu’il est urgent de sortir de ce type de piège à ... pour aller de l’avant mais bon, vu le nombre d’articles passionnés sur les élections, on sait que le chemin est long avant la plage ! 

      Ma grand-mère avait peur des communistes (merci Alzheimer, elle n’a plus peur de rien désormais). Aujourd’hui, après les « Rouges » puis les « Barbus », il y a un nouvel ennemi identifié : l’intégrisme « vert » d’après vous et toujours symbolisé par un détail. 


      Pitié, arrêtons avec la sciure ! Bien évidemment il n’est pas question d’aller couper des arbres pour les toilettes mais d’utiliser un déchet gratuit carbonné (sciure, copeaux de bois, feuilles mortes, cartons déchirés...) si on a la chance de pouvoir faire un compost. Pour autant, doit-on croire que c’est une idée possible uniquement en « autarcie » au fin fond de l’Ariège par exemple ? Encore une idée reçue ! A dix km de Paris, j’imagine que les gens qui ont un jardin, n’ont pas nécessairement une peau de bête sur le dos. Ce n’est pas antinomique avec l’envie d’avoir un ordi ou autre plaisir dit « moderne ». Mieux, je crois que si cette idée marche et au Nord de la France et au Sud de la France, c’est parce que les gens ont d’abord des préoccupations assez basiques. Se faisant plumer tous les jours de diverses manières, à défaut de pouvoir réduire la facture d’électricité, ils ont peut être simplement le désir de faire des économies de flotte et de manger de bons légumes. Si en plus, leur démarche contribue à préserver l’environnement, c’est tout bénéfice pour la communauté. Ergoter sur la présence ou non d’une scierie à proximité, c’est comme se demander s’il est possible de manger selon que le supermarché se trouve à 500 m ou 10 km... 

      Bien sûr que le marché est en train de se saisir de l’occase. Au vu maintenant du prix du seau en inox, il y a de quoi se tordre les côtes d’ailleurs même si un bac en plastique alimentaire remplit tout aussi bien cet usage. Bien sûr, qu’avec les poêles à pellets, la fourniture gratuite de sciure ou copeau sera moins aisée et alors ? Il y a toujours des solutions à tout. Ceux qui utilisent les pellets pour se chauffer, en prélèvent une partie pour la réserver aux toilettes sèches. Même en achetant, ils sont paraît-il gagnants à la fin de l’année. D’autres qui ont des haies et des arbres à tailler, utilisent leur broyeur à végétaux pour réduire des déchets qui remplacent la sciure. Ailleurs, chaque région du globe a sa propre façon de concevoir les toilettes sèches. Cette somme de situations individuelles n’est en rien anecdotique. Elle induit au contraire une prise de conscience sur un problème plus général. 

      Les toilettes sèches = amorce d’un nouveau paradigme. 

      C’est ainsi qu’on démarre par un « chiotte à la sciure » aujourd’hui et que l’on finit par un système d’égout totalement innovant dans 100 ans. 

      « L’écolovie » est parfois synonyme de progrès technologique... 


      Tous les « on ne peut pas faire autrement », feraient mieux de prendre conscience qu’ils ne veulent entendre aucun argument... Ils ont la tête enfoui dans la caisse à chat que vous semblez bien connaître puisque évoquez avec aisance son usage. Pourtant, la réalité est là sous leurs yeux : les toilettes sèches (avec ou sans sciure) se déclinent de diverses manières selon le portefeuille ou la culture. 

      Quant à dire que c’est « impossible » pour une ville ! Il faut sortir de chez soi et partir en Allemagne ou mieux en Suède pour constater que c’est déjà en pratique chez les citadins.

      je vous invite à consulter tous les liens référencés, ils n’ont pas été cités pour « faire joli » mais pour permettre d’approfondir un thème complexe... 

      Je rappelle l’importance de http://www.eautarcie.com 
      (qui n’a rien à voir avec un site prônant l’autarcie)

      et puisque vous écrivez que vous faites partie d’un ECOSYSTEME (j’ai conservé vos majuscules), voici deux tableaux explicites sur ce que cela induit :

      La loi de base

      Chaque kilogramme de biomasse végétale et animale qu’on ne réintroduit pas d’une manière conjointe dans le processus de formation des sols, affaiblit la capacité de production de l’écosystème et devient une menace de pollution des eaux et/ou de l’air.

      Il en résulte toujours une perturbation des grands cycles naturels comme celui de l’azote, du phosphore du carbone et aussi de l’eau.


      Biomasse végétale

      Biomasse animale

      Bois, feuilles mortes, pailles, tiges, fanes, rafles, etc.

      Dépouilles des animaux, déjections animales et humaines.

      Riche en carbone, pauvre en azote.

      Riche en azote, pauvre en carbone.

      Rapport carbone/azote (C/N) élevé (jusqu’à 300).

      Rapport carbone/azote (C/N) peu élevé (environ 7).

      Sans l’association judicieuse de ces deux types de biomasse et leur introduction dans le processus de formation des sols, il n’y a ni gestion de l’eau, ni production alimentaire durables.

      A contrario : la mobilisation et l’introduction dans le processus de formation du sol de toute la biomasse disponible sortirait le monde de ses problèmes d’eau et de ses problèmes alimentaires en moins de deux générations, sans mobiliser des capitaux importants.







       




    • Corinne Colas Corinne Colas 17 avril 2012 19:32

      @ Hélios


      Cela ne s’est pas affiché correctement. Veuillez m’excuser, voici le lien pour les tableaux :


      vous y lirez que les solutions les plus simples sont les meilleures...

      Bonne soirée.


    • Corinne Colas Corinne Colas 15 avril 2012 18:47

      Sûrement intéressant, je vais m’empresser de me le procurer...je sais aussi où je vais le lire. 


  • kettner 15 avril 2012 11:20

    Et oui
    le simple fait de repenser les égouts pourrait assurer l’autonomie énergétique des villes sans parler des grands travaux que ça impliquerait et de la production d’engrais .
    L’air comprimé , les transports en commun généralisés bref des tas de solutions résolument anticommerciales sont la sous nos yeux aussi évidentes que le fil à plomb ou le niveau à eau .Mais notre siècle ayant décidé que la matière grise serait au service exclusif du développement des I-phones .
    J’ai bien peur que le temps qui nous sera nécessaire pour sortir notre cul des ronces avant de le poser dans la sciure ne soit effectivement bien long , à moins que nous ne soyont victimes d’un gros pet .


  • onvalefaire onvalefaire 15 avril 2012 13:05

    Sans parler de nos pets de vaches, de porcs...


  • Pierre Régnier Pierre Régnier 15 avril 2012 13:55

    MESSAGE URGENT AUX PARISIENS

    (même à ceux qui le sont seulement pour la journée)

     

    Si vous allez au meeting politique de Vincennes

    n’oubliez pas d’aller aussi, tout de suite après,

    au SALON REALITES NOUVELLES 2012

    C’est à deux pas, dans le parc floral et,

    j’y suis allé hier : C’est cette année

    un très bon cru

    (en plus c’est gratuit)


  • Corinne Colas Corinne Colas 15 avril 2012 19:57

    Les idées foisonnent sur Agora Vox… et il n’est pas facile de s’attarder sur l’un ou l’autre thème.

    Merci à tous ceux qui ont pris néanmoins le temps de lire cet article, voire de voter dans un sens ou dans l’autre.

    Double merci à ceux qui l’ont enrichi grâce à leur retour d’expérience ou/et leur humour  sans compter les liens très intéressants fournis en sus.

    Merci quand même  à ceux qui ont émis des critiques. Grâce à eux, on sait où le bât blesse…

    Une pensée particulière pour les courageux qui se sont attachés à réexpliquer quelques points. Je n’ai pas eu le temps de dégainer, ils avaient tiré plus vite que moi. C’est peu dire que certains connaissent bien le sujet !

     

    J’ai même eu la chance de trouver une chute heureuse au débat dans l’un des commentaires : « Il n’y a pas de solution miracle, mais ne pas s’interroger sur ce que l’on fait, comme si tout ce que l’on a l’habitude de faire découlait d’une implacable nécessité c’est faire preuve d’aveuglement ».

     

    Je crois que toutes les personnes ayant soutenu l’article, ont abouti à cette même conclusion et savent faire la distinction entre le vrai et le faux dilemme. 


    • Corinne Colas Corinne Colas 15 avril 2012 20:00

      j’ai écris trop vite. Une rectification :

      « Je crois que toutes les personnes ayant soutenu l’article, ont abouti à cette même conclusion parce qu’elles savent faire la distinction entre le vrai et le faux dilemme. » 


    • kettner 16 avril 2012 15:08

      « Il n’y a pas de solution miracle, mais ne pas s’interroger sur ce que l’on fait, comme si tout ce que l’on a l’habitude de faire découlait d’une implacable nécessité c’est faire preuve d’aveuglement ».

      Éducation et pédagogie ne sont pas à l’ordre du jour , l’instant est à l’écologie transformons le en écolovie .


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