jeudi 30 janvier 2014 - par Michel Tarrier

Le Ciel à la rescousse du climat, ou, le vœu pieux de l’Abbé Hulot

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Hulot ou la course du lièvre à travers les champs

Plus qu'universel, Hulot est standard. Le tout, c'est qu'il soit là. On l'a connu paparazzi, pilote d'avions supersoniques, bateleur cathodique, pourvoyeur de cosmétiques du bout du monde, nègre des discours d'écologie fourbe de Chirac, contributeur de la Quenelle de l'environnement sous Sarkozy, puis signant une production titanesque qui n'eut pas l'heur de plaire aux Verts parce que trop anticapitaliste (!), on l'a espéré présidentiable, on l'a vu rouler pour les plus grands pollueurs (Edf, L'Oréal, TF1 et j'en passe), et bien nous venons d'avoir droit au rôle béni de Sain Nicolas au Saint-Siège. Que de rôles de composition !

On reproche aux écologistes un soi-disant extrémisme, alors chapeau au chargé de planète pour son pragmatisme. Écolo, mais pas trop, juste ce qu'il faut d'environnementalisme pour plaire aux mémères des balcons fleuris.

Après avoir été en novembre l'émissaire des causes climatiques auprès des hauts responsables du Vatican, Nicolas Hulot était de la dernière visite papale de François Hollande. Hulot demandait une bénédiction urbi et orbi..., le très Saint Père lui a promis pour le moins une encyclique écologique à l'occasion de la Conférence Climat de Paris en 2015. Encore un de ces ultimatums climatiques comme l'était Copenhague 2009 et comme le seront toutes les prochaines conférences avant que le ciel nous tombe sur la tête. Le propre du probabilisme écologique est que chaque ultimatum (exigence dite définitive) est renouvelable par tacite reconduction. L'écologisme baigne dans les oxymores.

« Au-delà d’une crise climatique, nous vivons une crise spirituelle et culturelle. Et nous avons besoin des religions pour redonner du sens à tout cela », tel fut le prêchi-prêcha de l'ex-hélicologiste.

Hulot est environnementaliste, c'est tout. À l'instar des Croyants irrationnels, il ne pense pas qu'avec 10 milliards d'humains en 2050 l'espèce humaine puisse être qualifiée d'invasive. Comme ses amis scouts, il nie la finitude terrestre et il prêche dans le désert un meilleur partage des ressources en feignant d'ignorer que, de tous temps, homo sapiens fut, est et restera une espèce indubitablement et psychanalytiquement égocentriste et appropriative. En bon anthropocentriste omnivore, il n'aime les animaux que lorsqu'ils sont en voie d'extinction et s'aligne ainsi sur le grand adage monothéiste, le plus dégueulasse de tous : "Tu seras la terreur du Vivant". Car tel est le précepte du dogme et sous les auspices duquel Hulot espère l'avènement d'une église écologique. Dans la bible (Genèse 1, 28), Dieu a dit à Adam et à Eve : "Soyez féconds et multipliez-vous, remplissez la terre et soumettez-là ; ayez autorité sur les poissons de la mer et sur les oiseaux des cieux, sur tout ce qui est vivant et qui remue sur la terre".

Avec Bové, le tueur de loups, l'écologie à la Française est entre de bonnes mains.

Un florilège de citations aurait pu donner le "la" aux rencontres écovaticanes

"Une génération méchante et adultère demande un miracle." Évangile selon Matthieu (12)

"Laissez-les : ce sont des aveugles guides d’aveugles ; et si un aveugle guide un aveugle, tous les deux tomberont dans un trou." Matthieu (15,14)

"Je suis parfois tenté par le Diable de croire en Dieu." Stanislaw Jerzy Lec

"S’attacher aux religions est périlleux. C’est d’abord faire de soi un assassin en puissance et le pire de tous les assassins : Celui qui a la conscience tranquille." Gérald Messadié

"La perfection évangélique n'est que l'art funeste d'étouffer la nature..." Denis Diderot

"La Bible ne nous enseigne pas comment est fait le ciel mais comment y aller." Robert Lenoble

Et cette bordée de Voltaire :

"La religion existe depuis que le premier hypocrite a rencontré le premier imbécile !"

"Si Dieu n'existait pas, il faudrait l'inventer."

"Nos prêtres ne sont pas ce qu'un vain peuple pense : Notre crédulité fait toute leur science."

"Prier Dieu, c'est se flatter qu'avec des paroles, on changera la nature."

"La raison humaine est si peu capable de démontrer par elle-même l'immortalité de l'âme que la religion a été obligée de nous la révéler."

"On voit évidemment que toutes les religions ont emprunté tous leurs dogmes et tous leurs rites les unes des autres."

"On prétend que Dieu a fait l'homme à son image, mais l'homme le lui a bien rendu."

Enfin, la plus croustillante en matière d'hostie est la suivante signée d'Albert Einstein, souvent citée par Nicolas Hulot et qu'il a dû oublié au moment de rejoindre une Église tant impliquée depuis toujours dans l'offense à la Nature : "On ne résout pas les problèmes avec les modes de pensée qui les ont engendrés."

Nicolas Hulot à la quête d'un Onzième commandement

1500 av. J.-C. : pure invention du monothéisme par les Égyptiens.

630 av. J.-C. : un amalgame de légendes anciennes permet la rédaction de l’Ancien Testament.

33 : date officielle de la mort d’un dénommé Jésus de Nazareth.

312 : un faussaire de génie, connu sous le nom d’Eusèbe de Césarée, finalise la rédaction des évangiles.

Les héritiers de Caïn défrichent, déboisent, labourent, cultivent, façonnent les paysages, normalisent, investissent, vendent, exploitent, asservissent d’autres hommes, domestiquent les animaux qu’ils appellent les bêtes. L’homme se prend pour ce qu’il n’est pas, il lui faut des excuses, un sauf-conduit pour agresser la terre et abuser de la Terre. Une religion révélée lui fournit l’endoctrinement justifiant ses exactions contre-nature et contre la Nature, c'est le judéo-christianisme. En ces temps bibliques, la durée de vie n’était que de l’ordre d’une trentaine d’années et la population était bien clairsemée. Il n’y avait pas le moindre risque d’abuser des ressources, mais la précocité de la recette en amont donne à penser à la préméditation du doigt de Dieu, puisqu’un peu plus de 2 000 ans après, nous en sommes aux lamentations devant le puits sec. L’Église a toujours dicté des valeurs suprêmes, écologiquement très négatives, auxquelles les connaissances révélées ont été subordonnées. Les contradictions entre la raison naturelle et l’ordre divin se solderont par une ignorance du pauvre pêcheur. La révélation fut ainsi relayée par un mode de cognition, seule intelligence supérieure susceptible de transcender la raison.

"La Terre tu respecteras, les ressources, les plantes et les bêtes tu honoreras", "Tu aimeras ta planète comme toi-même", ou quelque chose comme ça ! Où est ce Onzième commandement ? Existe-t-il l’ombre d’un péché contre la Nature, ou le contre-nature est-il réduit par l’Église et les préjugés à « l’amour par derrière » ? Je ne parviens pas à comprendre que ceux qui croient en la création divine s’acharnent à massacrer la Nature, tandis que ceux qui n'y croient pas s’entêtent à la protéger !

Renversons le Vatican !

Le monothéisme chrétien est la plus grande dictature de tous les siècles, symbole de 2000 ans de crimes et de délinquance contre l'homme et la Nature, haut lieu d'une mystification à nulle autre pareille. En sa qualité de chef d'un clan contre-nature, tout pape devrait être le premier délinquant à comparaître à un Nuremberg de l'écologie. Il en va de même pour les autres religions révélées.

La liste des Galilée, des Darwin et des Freud persécutés par les dogmes est aussi infinie que celle des pionniers crucifiés pour des vérités annoncées. Détenteur d’une fausse vérité aussi absolue qu’invérifiable, borné par une morale désuète, abhorrant l’homme qui pense, le triptyque des religions monothéistes n’a de cesse de lutter contre les avancées de la recherche, à l’exception de celles motivées par le perfectionnement des armes.

Parvenir à desserrer les contraintes que les sociétés humaines exercent sur les services naturels de la planète réclamera des changements radicaux dans notre manière de traiter la nature et ce n'est évidemment pas des conservateurs dogmatiques qu'il faut attendre le moindre changement de paradigme.

Lie to Me : le tic à l'œil droit traduit-il la filouterie ?

Si, dans la gestuelle du mensonge, le tic de l'œil droit qui cligne est une micro expression culpabilisante, Hulot passe sans le savoir aux aveux : http://www.dailymotion.com/video/x1aae9t_nicolas-hulot-le-vatican-va-faire-un-encyclique-consacre-a-l-ecologie-en-2015_news

 



29 réactions


  • philippe913 30 janvier 2014 13:09

    vous m’avez l’air fatigué...


  • Furax Furax 30 janvier 2014 13:22

    Tarrier

    Marine Le Pen s’est vu retirer l’immunité diplomatique par le Parlement Européen pour beaucoup moins que vos « pensées », mais suite à une plainte :
    "Elle émane d’une juge d’instruction du tribunal de Lyon, chargée de l’information judiciaire ouverte en janvier 2012 après une plainte pour "provocation à la discrimination, à la violence et à la haine envers un groupe de personnes en raison de leur religion", selon une source judiciaire.
    http://tempsreel.nouvelobs.com/topn...


  • foufouille foufouille 30 janvier 2014 13:51

    ben reviens donc en france te présenter aux élections. faudra juste prévoir les frais d’avocats face a la conf’ et la FNsea
     smiley


  • marmor 30 janvier 2014 16:08

    Tarrier, il n’aime personne. Souvent les détenteurs de la sage parole sont comme ça.
    « Si dans la gestuelle du dédain, la lippe tombante et le menton méprisant sont des micros expressions culpabilisantes, Tarrier, sans le savoir, passe aux aveux »


  • Antoine Diederick 30 janvier 2014 16:42

    Au titre documentaire pour ponctuer la com. sur votre texte : un lien ICI.


  • claude-michel claude-michel 30 janvier 2014 17:10

    La millionnaire-pollueur devenu écolo...trop drôle.. !


  • Alois Frankenberger Alois Frankenberger 30 janvier 2014 17:22

    On peut s’alarmer ou non de l’augmentation de la population que l’auteur estime apocalyptique alors qu’historiquement il y a toujours eu des grandes épidémies suite à des fortes augmentations de la population.

    De nos jours le SIDA rôde, nos hopitaux servent d’incubateurs à des virus résistants aux antibiotiques ( seuls les virus qui ont bien muté tiennent le coup en milieu hospitalier ) et du côté de la Chine on reparle de grippes avaires mutantes.

    Si ça se trouve d’ici 20 ans il n’y aura plus que 10 % de la population actuelle pour cause d’épidémie hors contrôle.


    • Rémi Manso Rémi Manso 30 janvier 2014 18:21

      Que voulez-vous, les personnes qui s’inquiètent de natalité galopante de notre espèce sont d’indécrottables humanistes qui préféreraient que la baisse de la population provienne d’actes réfléchis et non coercitifs plutôt que de réajustements catastrophiques...


    • Tzecoatl Claude Simon 30 janvier 2014 19:08

      Oui, ou sortir le bon virus tueur du labo qui va bien afin que Tarrier sauve la planète, et la chasse qu’il pratique en bon écolo, la meilleure, la chasse à l’homme au lieu du gibier.


    • Alois Frankenberger Alois Frankenberger 30 janvier 2014 21:32

      Bah, volontaire ou pas, et d’ailleurs cette deuxième solution s’imposera d’elle même, vu ce à quoi nos amis les virus, que dis je nos frères ( et soeurs hein, passke il faut pas rigoler avec le sexisme non plus ) sont soumis dans les hopitaux : sélection artificielle hyper rapide pour cause d’antibiotiques ( le rève de monsato and co ) plus la soumission à des rayons X et autres radioactivités à des doses supérieures à des miliers ( voire plus avec les chimiothérapies ) d’années d’évolution naturelle : je vous dis pas le cocktail qui va nous péter à la gueule d’ici une ou deux générations !

      En plus de ça, on innonde nos cours d’eau de substances chimiques non naturelles et de temps à autres on consent à faire péter une centrale nucléaire rien que pour le fun ( et le profit à court terme : faut pas rigoler trop quand même ) ce qui nous fait gagner des miliers voire des milions d’années d’évolution bactériologique pas forcément compatible avec notre organisme ...

      C’est donc juste une question de temps avant le ... RESET !

      Comme qui dirait  : GOI RODE GOI !

      http://www.youtube.com/watch?v=A7fuuDc2hH0

      ’Pouvez toujours aller voir ce que ça signifie sur wikipedia rubrique Arkona ....

      Sinon, en dernier recours il y aura toujours ceci ...

      http://www.youtube.com/watch?v=5QSP51TNTdQ

      Quoi-KILL en soit la mort est au bout du chemin !

      http://www.youtube.com/watch?v=OyYnstGB3rM

      ........................ Autant que ce soit festif hein !

      La dernière a servi de réveil matin à mon quartier durant des anées : dés lors ... RESPECT !

      C’était la plus parfaite pour ma gym matinale avec mon épée à deux mains en communion spirituelle avec Quorthom et tous les avatars des divinités guerrières !

      Vous aussi, faites .................. PROFITER ......... votre quartier !


  • Tzecoatl Claude Simon 30 janvier 2014 19:05
    @Tarrier :
    Vous venez nous rappeler que l’idéologie s’est souvent construire sur la haine de la religion.
    Cependant, si la religion est l’un des premiers faits marquants de la culture (dans la bible, il y a poésie, histoire, droit, religion, politique), culture qui effectivement se bâtit parfois au détriment de la nature, l’écologie participe également assez récemment de la culture .

    Concernant les problèmes de surpopulation, cela fait maintenant 200 ans que Malthus a tord. Alors, de là à dire qu’il a désormais raison...

    Et, afin de vous soigner peut-être de votre intégrisme écologique, sachez que l’homme ne participe pas seulement de la biologie, mais également de la physique.
    Or, il y a un principe en physique qui s’appelle l’entropie, et l’humain est le phénomène entropique le plus important que je connaisse, ce que l’écologiste appellera pollution, externalité, progrès d’apprenti-sorcier ou que sais-je encore.

    Donc, sans doute, pondérer votre écologisme avec un « physicisme » évident permettrait d’apaiser le débat parfois.

    Sinon, un article sur cette traitre de Maud Fontenoy ?





    • Antoine Diederick 30 janvier 2014 19:29

      il semblerait que Maud Fontenoy soit une écologiste « schistematique »  smiley


    • mmbbb 30 janvier 2014 21:09

      vous dites que malthus a tort vous avez raison de garder ce bel optimiste Quant a savoir ce que vaut la vie alors en vous lisant pourqoui nous faire pleurer sur cette misere Nous savons a peine modeliser le climat il faudra attendre longtemps avnat de comprendre et de pouvoir modeliser la vie sure terre Quant a l’entropie se terme un peu barbare deisgne une fonction de la themonydamique et je ne vois pas le lien avec l’ecologie 


    • Herbert Sogno Herbert Sogno 31 janvier 2014 00:05

      L’humain est évidemment négentropique ( je suis physicien ) mais c’est sans doute ce que vous voulez dire, quant à Malthus, il avait raison même bien avant sa naissance......( vous oubliez un peu légèrement que nous ne sommes pas seuls ! )


    • Tzecoatl Claude Simon 31 janvier 2014 16:44

      La physique est entropique, la biologie est néguentropique, l’humain n’étant pas plus biologique que physique, il est donc les deux, à priori.


      Sur Malthus, je voudrais bien avoir un début de raisonnement comme quoi il a raison.


    • Herbert Sogno Herbert Sogno 31 janvier 2014 20:51

      L’entropie est une grandeur probabiliste qui mesure la quantité de désordre d’un système physique ou chimique, pas un caractère attribuable à une discipline. Mais une caractéristique de l’évolution de la vie est de faire chuter l’entropie du système Terre, et c’est aussi ce que fait l’homme avec toutes ses constructions et élaboration de produits manufacturés.


    • Herbert Sogno Herbert Sogno 31 janvier 2014 21:07

      Je vous l’ai dit : nous ne sommes pas seuls. Il n’y a pas besoin d’un raisonnement : vous utilisez un sophisme en faisant dire à Tarrier qu’il défend une thèse malthusienne pour réclamer la restriction démogaphique mais Michel Tarrier ne s’appuie pas sur le risque de manquer de ressources pour l’homme lorsqu’il réclame la décroissance démographique, il supplie seulement que l’on voit tout le mal que ça cause à toute la nature et que l’on se décide à trouver ça indigne. La destruction de la nature par l’homme ne date pas d’hier, ni de Malthus : les aborigènes ont désertifié la moitié de l’Australie qui était toute verdoyante quand ils y sont arrivés ( ils ont tout brûlé ) ; quant à l’Amérique du Nord, elle a perdu des dizaines d’espèces de grands mammifères quand nous y avons débarqué. Et depuis, ça n’en finit pas. Malthus a raison depuis toujours dans sa conclusion : arrêtons de nous multiplier s’il-vous-plaît merci. Voilà, c’est tout simple. Mais on peut aussi s’en foutre de la nature et là aussi, il a raison car ça a déjà bien commencé à nous retomber sur la gueule avec par exemple les dégâts causés par le réchauffement climatique ( estimation ONU 2008 : 300000 morts ; très sous-évalué à mon avis ) pour ne parler que de lui. Bref, le listing prendrait des pages à mon avis.


    • Tzecoatl Claude Simon 1er février 2014 08:11

      L’homme a inventé 90 000 molécules, je ne suis pas sûr qu’il est fait chuter le désordre du système.


      D’accord, le réchauffement climatique tue. Combien l’interdiction du DDT a tué d’africains de la malaria ? Certains chiffres parlent de 30 millions.

      Ce que je veux dire, c’est que, si l’on adopte une idéologie, il faut savoir rester très critique envers elle, et accepter une critique raisonnée. 
      Car une idéologie est forgée de généralités qui ne sont pas vérité.

      Ma conception de l’écologie, la voici : si l’homme est une menace pour lui-même en détruisant son environnement, l’écologie a sa place. S’il s’agit de protéger la nature pour elle-même, il faut considérer l’écologie comme une menace, car elle est instrumentalisée à notre détriment.

      Ce n’est pas l’écologie qui protège les grands animaux sud-africains, mais bel et bien le business de la chasse.

  • Croa Croa 30 janvier 2014 22:24

     smiley La censure a frappé smiley

    T’as bonne mine Tarrier avec tes insolences !


  • alinea Alinea 30 janvier 2014 22:48

    Moi j’ai vu dans cet article une belle dénonciation de l’hypocrisie !
    D’un autre côté j’ai la naïveté de croire à la sincérité de Hulot, mais à sa bêtise aussi : il ne se rend pas compte qu’il n’est absolument pas crédible !
    Bref, au début, quand il sévissait à la radio, c’était Rhodiaceta ( devenu Rhöne-Poulenc) son sponsor.
    Ce type ne m’intéresse pas du tout, mais j’ai tendance à le croire quand il dit qu’il est devenu écolo en parcourant la terre. Les hommes sont faibles, que voulez-vous, il doit se croire investi d’une mission !

    Et puis, très belle synthèse du mouvement écologiste en France !! j’ai apprécié particulièrement l’allusion au Bové tueur de loup ; pouah !


  • Herbert Sogno Herbert Sogno 30 janvier 2014 23:31

    Globalement d’accord mais j’aurais bien aimé des détails sur Eusèbe de Césarée car je n’ai rien trouvé de corroborant sur le net - après seulement 5 min de recherche il est vrai. Car on touche là à un point capital ( je n’ose pas dire crucial en la circonstance ) dans les considérations sur le christianisme et ses églises : quelle est la part d’authenticité des évangiles léguées pour légitimes et pourquoi ? Pour le reste, il aurait presque pu s’arrêter à sa première phrase ( H est standard ) ; ben oui, plus on n’acquiert de pouvoir, plus on est une preuve vivante du règne de l’hypocrisie - sans compromis, sans flatterie, pas de plébiscite.

    « Je ne parviens pas à comprendre que ceux qui croient en la création divine s’acharnent à massacrer la Nature, tandis que ceux qui n’y croient pas s’entêtent à la protéger ! » Ici MT pêche par projection, ce qui entraîne une exagération par amalgame : on a 4 ensembles plus ou moins distincts deux à deux avec les intersections idoines et seules des statistiques poussées permettraient d’évaluer son propos qui est certainement infondé, mais tout le monde projette, pardonnons-le.

    Michel il n’y aura pas de changement de paradigme et la nature partira en fumée, je n’ose pas dire « c’est écrit » ! En tout cas c’était agréable à lire, comme toujours.


    • Herbert Sogno Herbert Sogno 30 janvier 2014 23:47

      J’ajoute que je pousse personnellement la volonté - disons le rêve - de changement de paradigme bien au-delà des prérogatives de Michel ( j’ai d’ailleurs ferroyé récemment à ce sujet suite à sa dernière requête avec un site de biocentristes des alpages ) et que je trouve incohérent de lutter contre l’abattage rituel ou la chasse à courre pour des raisons morales, d’une main, et d’encourager le retour du loup d’une autre, mais c’est un débat profond et mon point de vue est trop excentrique pour être pris au sérieux, malheureusement, y compris par lui, et nous n’aurons jamais ce débat et je serai fin ossifié quand l’avenir me donera raison mais je ne doute pas car c’est la logique qui dicte mes convictions. En tout cas du coup, cher Michel, c’est dit.


  • Michel Tarrier Michel Tarrier 31 janvier 2014 11:58

    Au royaume des aveugles...

    La seule chose à critiquer dans ce billet était dans l’orthographe du titre, avec voeu pieux en lieu et place de voeux pieu !

    Bande de nazes !


    • Herbert Sogno Herbert Sogno 31 janvier 2014 21:33

      Te fâche pas Michel, il est très bien ton article, seulement je suis très avide d’en savoir plus sur ce qui s’est passé au Concile de Nicée ( d’autant que j’ai lu quelque part que Jésus aurait été un militant végétariste et que les évangiles apocryphes auraient été écartées pour avoir relaté ce fait ) et je n’ai rien lu sur Eusèbe de Césarée dans Wikipédia qui atteste de sa participation à la rédaction des évangiles officiels ( c’est pourquoi j’aurais préféré que tu me fournisse un URL plutôt que de me traiter de naze ).

      Et puis il y a ma lassitude de la nature humaine qui me rend peut-être un tantiné ( orthographe inconnue de moi ) désagréable quand je semble t’accuser de brasser de l’air parce que je trouve tes allégations évidentes mais j’ai tort et tu as raison, il faut lutter et alerter : Hulot, le pape, Hollande et tous ces hommes de pouvoir méritent que tu les dénonce avec un tel talent pour leur attentisme et leur inertie face aux urgences écologistes et leur mépris pour le monde vivant ou leur lâcheté et leur hypocrisie, même si ça fait d’eux des gens simplement standard.

      Et puis il y a ce problème du loup ( ou n’importe quel carnivore ) qui nous sépare à jamais, toi l’écologue, moi le rêveur. Il faut respecter l’expression des courants de pensée même si je suis tout seul à l’intérieur du mien ( un type qui milite activement pour défendre la nature mais fantasme à terme d’en garder le plus beau et qu’un jour si lointain fût-il, on puisse en effacer les atrocités, en douceur ; c’est peut-être dingue mais pas naze ) ; mais c’était juste une parenthèse car ce n’est pas le fond de ton article même si tu y évoques Bové.

      Bon, désolé de t’avoir contrarié et merci pour ton travail courageux et infatigable ( et ciselé ).

      Amicalement.


    • Herbert Sogno Herbert Sogno 31 janvier 2014 23:46

      Par contre je persiste et signe, écorché vif ou pas, tu te fais des ennemis pour rien en étant trop lapidaire dans tes jugements subjectifs : accuser les chrétiens d’être plus désinvoltes à l’égard de la nature que les athées ne repose sur rien d’autre qu’une projection de ta propre structure de pensée. Je suis persuadé que les probabilités conditionnelles des deux groupes sont du même ordre - sinon rigoureusement identiques , on parle alors d’évènements indépendants - voire potentiellement contraires à ton a priori. Et là tu es contre-productif, d’où mon sentiment de devoir réagir, sans hostilité bien évidemment.


  • Constant danslayreur 31 janvier 2014 12:16

    Il n’y a pas à dire, c’est intimidant un pape... La preuve, il y a trois pécheurs qui se tiennent debout en cachant leur ... heu ... intimité, probablement des souvenirs de pêche pas très catholique.

    Heureusement que le premier est clean... lui smiley


  • Constant danslayreur 31 janvier 2014 14:14

    Le patron des écolos ce n’est nihulo nihil ni Tarrier qui ne tarit pas, c’est Saint François d’assise, un chrétien ... ça par exemple... et toc


  • Michel Tarrier Michel Tarrier 2 février 2014 09:53

    @ Claude Simon, à propos de la responsabilité des écologistes dans l’interdiction du DDT et de ses conséquences...

    Faire de l’écologisme un crime contre l’humanité (2010)

    La légende de l’intégrisme écologique nait le plus souvent d’une infâme désinformation. En voici un piètre exemple qui prétend faire incomber le regain du paludisme à la prohibition du DDT (dichloro diphényl trichloro-éthane) pour cause d’une lubie écolo remontant au temps innocent des seventies.

    Le paludisme, ou malaria, affecte l’homme, les singes et les oiseaux. Connue depuis plus de 50.000 ans, la maladie est identifiée comme un agent pathogène humain antédiluvien. Elle est causée par un parasite protozoaire du genre Plasmodium dont la femelle du moustique anophèle est le vecteur. La malaria était depuis l’Antiquité commune en des contrées où elle a désormais disparu, comme en Europe et en Amérique du Nord. En Angleterre, la mortalité qu’elle provoquait était comparable à celle que l’on connaît actuellement en certains pays africains. Des 400 à 900 millions de cas contemporains de fièvres, on dénombre  plus de 3 millions de décès annuels survenant en Afrique subsaharienne, équatoriale et australe, en Asie, ainsi qu’en Amérique latine. 40 % de la population mondiale habitant des pays tropicaux parmi les plus pauvres du monde sont ainsi exposés au paludisme. Accuser l’écoconscience fraîchement débarquée d’un tel fléau, d’une telle hécatombe relève donc de la plus haute gravité, si ce n’est de la calomnie la plus infecte.

    Les prêcheurs de l’apocalypse (1907) est un livre qui ne ménage pas sa mauvaise foi pour accabler le grand réveil de conscience universelle qu’est l’écologisme. Le parti pris du livre n’a rien d’étonnant puisque son auteur, Jean de Kervasdoué, est un thuriféraire de l’establishment, titulaire de la chaire d’économie et de gestion des services de santé au Conservatoire des arts et métiers, membre de l’Académie des technologies, ancien directeur des hôpitaux publics en France. De tels galonnés sont de ceux qui peuvent tout autant inciter au déni du sang contaminé, du scandale des hormones de croissance, des maladies nosocomiales, que de cautionner la dictature vaccinale qu’on nous inflige au détriment de notre immunité naturelle…, liste interminable portant sur la santé publique prise en otage par les gardiens du grand capital.

    Pour ce qui est du fléau du paludisme, l’auteur mandarin balance page 80 de son dernier livre la calomnie suivante : «  Qui a conscience que des dizaines de millions d’enfants sont morts parce que des ornithologues amateurs de Long Island, aux États-Unis, ont conduit à interdire le DDT pour protéger les oiseaux sauvages de cette villégiature privilégiée des New Yorkais ? » L’accusation n’est pas nouvelle puisqu’elle présida, dans les années 1960, au combat pionnier de Rachel Carson, l’auteure du célèbre Printemps silencieux, contre les pesticides de synthèse. Robert White-Stevens, biochimiste mercenaire de la société American Cyanamid vilipendait déjà ainsi l’écrivaine écologiste : « Si l’homme devait suivre les enseignements de Miss Carson, nous retournerions au Moyen-âge, et les insectes, les maladies et la vermine hériteraient une nouvelle fois de la Terre  ». Les conservateurs de l’époque n’avaient pas encore recours à une syntaxe aussi gratinée qu’aujourd’hui, calomniant leurs opposants de fondamentalistes et autres « écofachos », mais ils tentèrent de discréditer Rachel Carson en l’accusant stupidement et simplement d’être communiste ! L’anathème à l’encontre de Carson repris bien après sa mort, dès le début des années 2000, où on lui fit supporter la responsabilité de 100 millions de morts. Un détail d’importance : Rachel Carson n’avait jamais appelé à l’interdiction globale du DDT, mais seulement à une limitation de son emploi. Ce que ses enquêtes révélèrent ne portaient que sur l’inconscience des épandages à grande échelle et aux conséquences écologiques et humaines désastreuses, et donc à un usage plus soucieux. Carson accusait l’industrie chimique d’une vile recherche de profit en se livrant intentionnellement à la désinformation et les pouvoirs publics d’obtempérer aux ordres économiques sans le moindre principe de précaution. Rien n’a vraiment changé aujourd’hui, à en croire les campagnes de déni et le très puissant lobbying des groupes agrochimiques et semenciers, d’autant plus que nous ne sommes plus aussi enclins à une même remise en cause du paradigme du progrès scientifique comme c’était le cas dans la culture nord-américaine d’après-guerre. Dans la foulée de l’époque, des scientifiques américains créèrent en 1967 le fond de défense de l’environnement (Environmental protection Agency), poursuivirent les fabricants de DDT et après un long combat obtinrent en 1972 l’interdiction de sa production et de sa commercialisation de la part de l’OMS. On ne déversera plus de DDT ni sur les terres africaines, ni ailleurs. Encore en 1992, lors de la conférence de Rio, le DDT fut qualifié de grave menace et classé comme POP (polluant organique persistant). Mais le paludisme se développera de plus bel et, en l’absence d’un autre remède, l’hécatombe finalement reconnue en 1998 autorisera certains à pourfendre l’écologisme qualifié de criminel en déclarant que des millions d’enfants sont sacrifiés aux oiseaux. Quelle est la vérité ?

    Si les écologistes de terrain avait certes constaté à l’époque que les hautes concentrations de DDT rendaient excessivement mince les coquilles des œufs de certains oiseaux de mer, tels que les petits pingouins, les guillemots et les pygargues à queue blanche…, mais cela n’était qu’un épiphénomène qui à lui seul ne motiva pas la condamnation du DDT. Bien d’autres aspects de la nocivité dramatique du pesticide utilisé aveuglement motivaient l’alarme. On peut lire l’anecdote édifiante des conséquences en chaîne de cet usage dans 5.000 jours pour sauver la planète d’Edward Goldsmith & al., et la résumer succinctement ainsi. Pour tenter de faire disparaître la malaria à Bornéo, l’OMS entreprit une grande campagne de pulvérisation de DDT. Le nombre de moustiques diminua vite de façon spectaculaire. Mais de nombreuses autres espèces furent intoxiquées, et parmi elles une minuscule guêpe, prédatrice des chenilles qui vivent dans le chaume des maisons locales. Une fois les guêpes décimées, le nombre de chenilles prit les proportions d’un véritable fléau : dévorant le toit des maisons, elles provoquèrent leur effondrement. Le programme de pulvérisation du DDT ne s’en poursuivit pas moins… Seconde conséquence néfaste, les cadavres des moustiques servirent de nourriture aux geckos qui, malades et affaiblis, devinrent une proie facile pour les chats du pays qui accumulèrent dans leurs tissus de fortes concentrations du DDT. Les chats trépassant par milliers, les rats de Bornéo connurent alors une véritable explosion démographique. Ces rongeurs dévorent les récoltes locales, mais sont surtout porteurs d’une menace bien pire : la peste bubonique. En désespoir de cause, le gouvernement de Bornéo demanda qu’on parachute des chats dans les régions les plus atteintes. Les moustiques, maintenant résistants aux insecticides, réinvestirent les zones vaporisées au DDT et la malaria y sévit toujours. Les millions d’enfants morts ne le furent pas à cause des ornithologues ou autres écologistes, mais bel et bien du fait de l’intégrisme chimiste ayant bombardé sans aucune retenue son poison pour se remplir les poches.

    Rappelons que si les taux des produits toxiques sont minimes, certaines substances s’accumulent dans les tissus. C’est le cas du DDT et de nombreux biocides liposolubles : des vaches ingérant des fourrages contaminés par une dose minimale de DDT et ne présentant aucun signe d’intoxication produisent un lait suffisamment contaminé pour provoquer des troubles nerveux chez des veaux encore à la mamelle. Le Quid (1995) rapporte qu’en Grande-Bretagne, en 1984, on a décelé des traces de DDT dans des choux de Bruxelles cultivés sur des terres traitées au DDT vingt ans auparavant ! Ce n’est donc pas toujours la dose qui fait le poison et en matière de DDT c’est le DDT qui fait le poison. Le DDT épandu par avion durant plusieurs années consécutives pour la démoustication de certains marais de Long Island ne présentait que de faibles concentrations afin d’éviter tout effet toxique pour les poissons et la faune en général. On note pourtant aujourd’hui des indices de composés organochlorés non biodégradables (DDT) dans l’organisme des mammifères du Grand Nord canadien, ainsi que dans celui des manchots de l’Antarctique ! On sait que les neiges qui tombent dans les zones centrales de l’inlandsis antarctique sont contaminés par le DDT, alors que cet insecticide ne fut utilisé qu’à une distance de plus de 4.000 km de là ! En milieu terrestre, les lombrics accumulent le DDT à un taux 150 fois supérieur à sa concentration édaphique. Certaines huîtres ont, de cette façon, accumulé le DDT dans leur tissu à une concentration 70.000 fois supérieure à celle de l’eau de mer dans laquelle elles étaient cultivées. Des moules ont concentré de la même façon et 300.000 fois les BPC (biphényles polychlorés) (Source : Encyclopaedia Universalis, 1988). Avec une demi-vie de 15 années, la persistance du DDT est assez effrayante. Ainsi, si l’on en pulvérise 10 km dans un champ, 15 ans après, il en restera 5 km, après 30 ans 2,5 km et ainsi de suite. Et son utilisation intensive favorise la sélection de moustiques résistants. Les risques cancérigènes du produit, quant à eux, n’auraient pas été prouvés.

    L’OMS qui avait prescrit en 1972 la prohibition irrévocable du DDT s’est néanmoins prononcée en 2006 en faveur d’une reprise de son usage et réhabilite 30 ans après le poison en désespoir de cause mais sur un mode nettement vigilant. Rachel Carson et les scientifiques qu’elle avait inspirés sont à l’origine de cet usage raisonné, faute d’une méthode de lutte alternative et plus respectueuse non encore découverte. Greenpeace reconnaît même le bien-fondé de cette réutilisation, parcimonieuse cette fois. L’Environmental defense Fund, qui avait lancé la campagne contre le DDT dans les années 1960, approuve dorénavant son usage limité au strict intérieur des habitations, et non plus en plein air ou à des fins agricoles comme c’était le cas avant l’interdiction de 1972. Idem de la part de l’Endangered wildlife Trust. Au même titre que l’utilisation généralisée de moustiquaires à imprégnation durable de DDT, la pulvérisation de l’insecticide à effet rémanent à l’intérieur des habitations compte désormais parmi les principales interventions que préconise l’OMS pour combattre et éliminer partout le paludisme.

    « Les données scientifiques et programmatiques justifient sans conteste cette réévaluation  », a déclaré le Dr Anarfi Asamoa-Baah, sous-directeur général de l’OMS chargé du VIH/SIDA, de la tuberculose et du paludisme. «  La pulvérisation d’insecticide à effet rémanent dans les maisons est utile pour réduire rapidement le nombre de personnes contaminées par les moustiques porteurs de la maladie. Elle s’est révélé d’un aussi bon rapport coût/efficacité que les autres mesures de prévention du paludisme et le DDT ne présente pas de risque pour la santé s’il est correctement utilisé. (…) Pulvériser des insecticides dans les habitations, c’est comme tendre une énorme moustiquaire au-dessus d’une maison pour la protéger 24 heures sur 24 », a expliqué le Sénateur américain Tom Coburn, l’un des principaux avocats de la lutte antipaludique dans le monde. « Grâce à la position claire de l’OMS sur la question, nous pouvons enfin couper court aux mythes et prétendues données scientifiques qui n’ont fait qu’aider les vrais ennemis, les moustiques, qui mettent en danger la vie de plus de 300 millions d’enfants chaque année. »

    L’initiative de Georges Bush pour le financement d’un programme international contre le paludisme (plan quinquennal de 1,2 milliards de dollars) n’est néanmoins pas étrangère à ce subit revirement et lui donne une connotation un peu trouble quand on sait le caractère pernicieux du personnage, ainsi que ses liens privilégiés avec les maîtres du monde. Il conviendrait d’enquêter dans les milieux autorisés pour évaluer les crédits et les chances données aux recherches alternatives dont les pistes sont assez nombreuses et parfois fort sérieuses, tout comme au développement du vaccin par des agences telles la Fondation Bill et Melinda Gates, et l’Université John Hopkins. La lutte antipaludique comporte enfin un volet préventif directement lié au milieu de vie des populations concernées, toutes plongées et maintenues dans la plus désolante paupérisation. Les moustiques s’épanouissent dans les flaques d’eau stagnante des zones sans raccordement au tout-à-l’égout, sans assainissement septique, qui ne font pas l’apanage des beaux quartiers du premier monde. Le paludisme s’inscrit dans le long cortège d’autres pathologies ciblées et d’infestations vermineuses liées aux conditions de vie précaire. Les traitements curatifs, à prendre après que le patient ait contracté la maladie et ne contenant qu’une seule molécule active de chloroquine ou de quinine, n’étaient qu’aléatoires. Une thérapie plus récente, combinant plusieurs molécules anti paludiques, s’est révélée plus efficiente dans le combat contre la maladie mais son coût est de 2,4 dollars pour un adulte, contre 0,20 dollar pour les médicaments à une seule molécule. Quand il s’agit de pays pauvres, il faut recourir à des moyens drastiques mais pas d’un prix prohibitif, lequel est le privilège de la chirurgie esthétique. Les États-Unis, premier pays producteur d’insecticide dans le monde, utiliseraient-ils le combat humanitaire pour servir leurs intérêts économiques ? Selon le Dr Cheikh Fokhana, chercheur paludologue à l’IRD (Institut de recherche et de développement), au Sénégal : « Le problème du paludisme concerne les enjeux financiers. On prend beaucoup de temps pour trouver des remèdes car les populations touchées par la maladie n’ont pas de moyens  ». Pour le Dr Cheikh Fokhana, la décision nord-américaine d’investir dans la lutte est « un enjeu d’argent et de pouvoir ». Monsanto et ses actionnaires peuvent, une fois de plus, se frotter les mains.

    Belle intox, le paludisme aura aussi été le vecteur d’une pandémie de désinformation. Redonnons la parole à celle qui fut persécutée pour rappeler à l’ordre de la décence les magnats de la chimie aveugle : « Aucun individu responsable ne peut prétendre que les maladies véhiculées par des insectes doivent être ignorées. La question urgente qui se présente maintenant est de savoir s’il est bien sage et responsable de s’attaquer au problème avec des méthodes qui ne font très vite qu’empirer les choses. On a beaucoup entendu parler dans le monde de la lutte triomphale contre la maladie par le contrôle des insectes vecteurs de contamination, mais on a peu entendu parler de la face cachée de l’histoire - les défaites, les victoires de courte durée qui font que s’offre désormais à nous la perspective alarmante d’insectes ennemis rendus en fait plus résistants grâce à nos efforts. Pire, nous avons peut-être détruit nos propres armes.  » (Rachel Carson).

    Michel Tarrier (Dictature verte, 2010)


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