jeudi 26 mars 2009 - par E-fred

Le Cirque sécuritaire

"La différence entre le droit international en temps de paix ou en temps de
guerre ne compte pas face aux nouvelles menaces" . 
 Le ministre de l’Intérieur allemand, M. Schäuble.

Tandis que l’on se mobilise nationalement contre Edvige, l’utilisation de mesure « anti-terroristes » pour criminaliser tout ce qui résiste, ou les centres de rétention, les ministres de l’intérieur européens ainsi que des institutions internationales policières et militaires (Frontex, Europol, OTAN...) se coordonnent pour mettre en place à une échelle beaucoup plus large un contrôle accru des populations et des migrant-e-s. Ils entendent nous imposer en 2009 un ensemble de mesures sur 5 ans visant à pouvoir réprimer plus efficacement toutes formes de contestations, de transgressions et de mouvements qui menaceraient le capitalisme en crise et les Etats assurant sa protection. Ces ministres se réuniront de nouveau à Stockholm lors de la présidence suédoise à l’automne 2009 pour valider officiellement ce « plan de sécurité ». Sous couvert d’ « intégration », le sommet de Vichy constituait une étape pour l’harmonisation en cours des mesures de protection des frontières, de sélection et de déportation des migrant-e-s.

Après Vichy et dans les mois à venir, nous appelons à construire une réponse à la mesure des politiques européennes et à attaquer leur projet d’ « architecture de sécurité globale » à une échelle internationale. Vous trouverez ici une esquisse de leur plan d’ensemble et des éléments pour se préparer au volet « militaire » en avril prochain à Strasbourg, à l’occasion du 60e anniversaire du sommet de l’OTAN.

Quelques-uns des objectifs communs pour 2009 décrits dans le document stratégique interministériel intitulé « Liberté, sécurité, confidentialité – les affaires intérieures de l’europe dans un monde ouvert » :
- une surveillance plus grande de l’Internet avec des lois punissant la rétention
d’information et un programme international « Check the web ».

- une accès commun aux bases de données des différentes polices européennes,- un réorientation vers l’« analyse des risques », dans le but de prévoir la dissidence, le crime et les conflits sociaux à grands renforts d’outils de surveillance high-tech : drônes et vidéosurveillance, satellites, fichage génétique et biométrique, développement de logiciels informatiques de recoupement des données ou d’anticipation de situations de manifestations...

- une coopération policière et transfrontalière accrue pour combattre l’« 
immigration illégale » et obliger les pays externes à l’UE à rapatrier leurs
citoyens entrés sur le territoire européen sans visa, ainsi que l’extension du
Système d’Information Schengen (SIS) avec la collecte des données biométriques et des empreintes digitales d’immigrant-e-s dans le Système d’Information Visa (VIS).

- la généralisation des passeports avec données biométriques et puces RFID pour les citoyen-ne-s de l’UE.

- l’accroissement des prérogatives et de l’action de l’agence de police Europol et de l’agence « Frontex » qui entraîne les polices aux frontières.

- le renforcement du programme international de recherche EU-SEC sur la sécurité pendant les évènements importants en Europe, ainsi que du groupe d’« Officiers de liaison » de différents pays supervisant les opérations policières lors des rassemblements politiques (ou footballistiques) internationaux et échangeant des informations sur les agitateurs potentiels.

- la construction de la Force de Gendarmerie Européenne (EGF) censée prendre le contrôle de la police pour assurer l’ordre public et répondre aux insurrections populaires après des déploiements militaires dans les pays tiers à l’UE.

Les décideurs de l’UE voient aussi « une interdépendance croissante entre la
sécurité intérieure et extérieure » et plaident pour plus d’interventions extérieures. C’est notamment dans cette vision que s’inscrit le rôle futur de l’OTAN. Son prochain sommet se tiendra les 3 et 4 avril 2008 à Strasbourg, et célèbrera le 60e anniversaire de cette alliance guerrière. Les Etat membres vont y décider des nouvelles directions stratégiques. Des changements majeurs sont planifiés notamment dans le sens de réorienter les prérogatives des armées sur des questions de « politique interne ».

Dans un document stratégique publié en avril 2007, cinq anciens généraux de l’OTAN mettent l’accent sur la nécessité d’une « approche pro-active » dans laquelle l’« anticipation » et la « prévision » des conflits sera centrale. Pour ces stratèges, un ensemble de menaces nouvelles se déploient dans le monde incertain d’aujourd’hui, depuis le terrorisme et la criminalité internationale, en passant par les soulèvements qui vont accompagner les crises alimentaires et économiques, les conflits sociaux, jusqu’à l’extension de l’immigration en direction des pays de l’OTAN. Toutes ces données sont présentées comme des risques majeurs pour la sécurité des Etats et comme relevant des attributions de l’OTAN.

Le document associe une défense adéquate au concept de « sécurité de la patrie », qui impliquerait une « approche interconnectée » de l’armée, la police, la politique, la recherche, les universités et la société civile, et un processus de décloisonnement entre logiques d’interventions intérieures et extérieures afin de construire une « architecture de sécurité globale ».

En ce qui concerne la « menace intérieure », on note qu’en Allemagne comme en France de gros moyens sont mis en oeuvre pour requalifier de « terroriste » la contestation sociale et les actions qui traduisent un refus de se plier à des lois de terreur. Nous faisons face à une série de campagnes de presse, perquisitions, inculpations, mesures d’exception et incarcérations. Elles visent, là les organisateurs de l’anti G8 et les anti-militaristes, ici les soutiens aux sans-papiers que l’on cherche à museler ou des militants accusés sur la base de quelques fumigènes ou sur la présomption d’avoir participé à des sabotages strictement matériels, d’appartenir à de fantômatiques organisations clandestines « anarcho-autonomes » en route pour la lutte armée.

Ce que cette « architecture de sécurité » cherche à prévenir et à briser, c’est la
réalité des manifestations offensives de lycéen-ne-s, d’étudiant-e-s, de
travailleur-euse-s et banlieusard-e-s, la ré-émergence d’un mouvement
anticapitaliste international, les luttes des sans-papiers, la multiplication
d’actes de refus du fichage et de la surveillance, des rafles et des déportations
par tout-e-s celles et ceux qui refusent de rester des « citoyen-ne-s » soumis-es...

C’est sur la multiplication de ces actes et sur la constitution d’un front commun
de solidarité qu’il faut compter pour y faire face. Si cette résistance prend forme au fil des luttes locales et quotidennes, elle devrait aussi viser à multiplier les offensives coordonnées de ville à ville et de pays à pays, ou à assurer une présence trouble-fête et déterminée lors des évènements, tels que le sommet de l’OTAN, où des politiques adverses se mettent en place à une échelle globale.

Du 1er au 4 avril 2009, des actions contre l’OTAN et l’« architecture globale de sécurité »

Depuis quelques mois des réseaux et collectifs anticapitalistes et
anti-militaristes français et allemands se coordonnent pour mettre en place des
camps d’actions sur Kehl et Strasbourg et une série de manifestations lors du 60e anniversaire de l’OTAN. Ce contre-sommet sera une occasion d’agir ensemble, à Strasbourg ou partout ailleurs, contre l’« architecture globale de sécurité ».

Une journée internationale d’actions est notamment appelée le 1er avril. Elle vise entre autres à cibler les diverses structures et institutions locales ou éloignées oeuvrant au Système d’Information Schengen, au Système d’Information Visa, à Frontex, aux centres de rétention (celui de Strasbourg est situé en zone militaire) et à la gestion des frontières, au développement de l’interconnexion des forces armées et policières européennes, à la recherche et la mise sur le marché du contrôle biométrique, vidéo, bio et nano-technologique...

Source : http://www.dissent.fr/

Lien : http://gipfelsoli.org/ 

 

 

L’OTAN au secours de la « Sécurité de la Patrie »...



14 réactions


  • E-fred E-fred 26 mars 2009 17:58

    Un avion côte-d’orien surveillera le prochain sommet de l’Otan

    Le prochain sommet de l’Otan verra la présence dans le ciel alsacien d’un avion de surveillance, fruit d’un partenariat entre EADS et l’entreprise côte-d’orienne Dyn’Aéro.
    DANS un contexte médiatique où la question de l’Otan a figuré récemment en première ligne, la nouvelle est d’importance. Hier matin, à Darois, le directeur général de Dyn’Aéro, Philippe Sence, a annoncé qu’un avion mis au point par son entreprise allait survoler les abords du prochain sommet de l’Otan, qui se tiendra à Strasbourg les 3 et 4 avril prochains.
    « Il s’agit d’une mission de surveillance, pour prévenir les mouvements éventuels de personnes qui viendraient perturber la rencontre. Tout est fait pour que le vol puisse avoir lieu, sous réserve d’un changement de programme de la direction générale de l’aviation civile (DGAC) », explique Philippe Sence.
    L’avion, baptisé Surveyor 2500, est le fruit d’un contrat de partenariat signé avec le géant de l’aéronautique EADS. Fabriqué dans une filiale portugaise de Dyn’Aéro, le monomoteur est un drone, il peut théoriquement voler sans pilote.
    Matériel de pointe embarqué
    En France, un avion ne peut pas survoler de zone habitée sans pilote aux commandes. Il y aura donc une personne à bord. En juillet 2006, déjà, le Surveyor avait effectué des survols des quartiers sensibles de la Seine-Saint-Denis (93).
    Equipé de matériel de pointe, notamment des caméras infrarouges à haute définition, le drone, volant à une altitude de 500 mètres, avait permis d’apporter des informations aux forces de police.
    Le Surveyor 2500 a plusieurs atouts, en particulier son poids plume, 300 kilos à vide. Il peut embarquer 400 kilos de charge utile, ce qui est rare pour un avion si léger dans le monde de l’aéronautique.
    Son moteur de 100 chevaux ne consomme que 20 litres de carburant par heure, ce qui lui permet de compter sur une grande autonomie, qui s’élève à près de 10 heures », souligne Philippe Sence, poursuivant : « le fait que notre appareil soit utilisé lors du sommet de l’Otan, très médiatisé, est une excellente vitrine. Si l’opération est un succès, EADS communiquera sur son savoir-faire et sur le nôtre, et on peut espérer un partenariat plus étroit avec eux. »
    Un tel accord serait non seulement un succès mérité pour la société côte-d’orienne, mais aussi une excellente nouvelle pour le pôle d’excellence rural Innov’Aéro.

    Nicolas ROUILLARD


    • brieli67 26 mars 2009 21:11

      t’étais à Strass réveillon 2oo7-2oo8 ?? 

      http://strasbourg2008.dna.fr/?Strasbourg-la-Saint-Sylvestre#co

      A la place H de Cro, même Beethoven sourd comme un pot 
      aurait pu distinguer plus d’un Ovni - Drone


      Srasbourg s’y connait un peu dans ces spectacles 
      http://strasbourg.dna.fr/?Ronald-Reagan-avant-Barack-Obama-a


      T’y étais ?

      Nous partîmes cinq cents ; mais par un prompt renfort Nous nous vîmes trois mille en arrivant au port, tant, à nous voir marcher avec un tel visage, Les plus épouvantés reprenaient de courage ! ( IV, 3 )

       A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire ( II,2 )

      Faut reconnaître y a pas pas photos avec le Bourgeois Gentilhomme de la diva Adjani ! 


    • E-fred E-fred 27 mars 2009 06:11

      merci pour ces infos Brieli !
      Non, je n’étais à aucun des deux !!!
      J’avais vu des articles sur les drones à Strasbourg, mais je ne me souvenait plus que R.R. était venu en mai 1985...Bravo pour les manifestants de l’époque !


  • morice morice 27 mars 2009 09:12

     excellent papier comme d’hab de notre veilleur en chef.


  • fred 27 mars 2009 13:39

    C’est rigolo, je me faisais justement une pensée sur les systèes de sécurité et le fichage. On les déplore, on n’en veut pas mais on ne réalise pas que -du point de vue de ceux qui ont le pouvoir- ils auront ce qu’ils veulent : tôt ou tard. Il y a une non-acceptation ? Faisons comme si nous la comprenions. En attendant, les DB et les caméras, ainsi qu eles technologies qui leur sont afférantes se multiplient. Et un jour, avec une autre génération, ça passera... Et on ne sera plus là pour dire quoi que ce soit. ILs auront gagné. C’est comme ça qu’ils ont toujours fait !


  • foufouille foufouille 27 mars 2009 13:47

    @ auteur
    j’imagine une gendarmerie europeenne avec des crs allemands qui chargent des manifestants francais ...........
    seul avantage ils comprendront moins les insultes
    ca rappellera des souvenirs a certains

    pour les keufs ca sera encore plus facile de tabasser


    • E-fred E-fred 27 mars 2009 18:33

      à foufouille

      à mon avis ce sera plutôt les crs français qui risquent de rencontrer des manifestants allemands.... 


  • Fred2 27 mars 2009 15:39
    Sommet de l’Otan : recours en justice contre les mesures de sécurité Plusieurs procédures de recours en référé liberté contre les restrictions de sécurité à l’occasion du sommet de l’Otan des 3 et 4 avril à Strasbourg seront examinées mardi au tribunal administratif.
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    </script>
    Ces procédures d’urgence relatives aux libertés fondamentales portent notamment sur les interventions policières pour contraindre des particuliers à retirer de leurs fenêtres des drapeaux pacifistes arc-en-ciel anti-Otan, et l’arrêté préfectoral créant des zones de sécurité à accès réglementé à Strasbourg, dans lesquelles les habitants seront tenus d’être badgés pour accéder à leur domicile. Plusieurs recours différents devraient être regroupés au cours d’une même audience, mardi après-midi, a-t-on appris auprès du tribunal administratif.

    Parmi ceux-ci figure celui déposé par trois habitants de la ’’zone orange’’, qui estiment leur liberté de circulation entravée, et leur droit au respect de la vie privée bafoué par la création d’un fichier des personnes badgées pour les besoins du sommet, défendus par l’avocat strasbourgeois Pierre-Etienne Rosenstiehl.

    Les autorités ont délimité deux « zones rouges » dans le quartier de la cathédrale et du palais des congrès et deux « zones oranges » périphériques avec contrôle des accès.

    Une autre procédure vise les visites de la police au domicile de plusieurs Strasbourgeois pour leur faire retirer des drapeaux anti-Otan suspendus à leurs fenêtres ou balcons, a-t-on appris auprès du tribunal.

    L’une des procédures a été introduite par le Dr Georges Yoram Federmann : "Les citoyens sont infantilisés et le personnel politique est comme fasciné par la démonstration de force militaro-policière (le charme de l’uniforme). Nous sommes bons pour l’instauration d’un régime autoritaire. Cela ne fait pas un pli", écrit le Dr Federmann dans un message à la presse.

    26 chefs d’Etat et de gouvernement doivent participer les 3 et 4 avril au sommet de l’Otan. Strasbourg sera en état de siège du jeudi 22h00 au samedi 16h00, le collectif anti-Otan étant déterminé à tenter de perturber ce sommet.

    Entre 30.000 et 60.000 manifestants anit-Otan de quelque 500 collectifs de 23 pays sont attendus pour sommet.
    http://www.dna.fr/une/2354097.html
     


  • Fred2 27 mars 2009 15:42
    Accord sur le village alternatif anti-Otan

    OTAN - La préfecture et la coordination anti-Otan semblent être parvenues à un accord concernant le village alternatif qui va accueillir les participants au contre sommet, à la Ganzau, au sud de Strasbourg. "Le protocole sera signé dans les jours à venir afin de permettre la mise en place du village et son ouverture dès le mercredi 1er avril, comme prévu", indique la coordination.

    Une réunion qui s’est déroulée hier a permis de valider le rallongement de l’alimentation électrique, la mise à disposition de bottes de paille supplémentaires pour la viabilisation du terrain et de plaques de bois pour aménager l’un des chemins entre les parcelles du village, affirme la coordination. "La coordination fournira des contacts d’interlocuteurs joignables en permanence pour évoquer les différents problèmes qui pourraient se poser. La préfecture renonce à demander une caution pour le terrain", précise-t-elle encore.
    Le village alternatif, ouvert du 1er au 5 avril, pourrait recevoir entre 6.000 et 10.000 personnes.
    T.C.

    http://libestrasbourg.blogs.liberation.fr/actu/2009/03/accord-sur-le-v.html


    • brieli67 27 mars 2009 16:08

      un rayon de soleil..... les manifestants seront jusqu’ à 1o fois votre nombre annoncé


       les alters se font guider d’ailleurs... dommage. 

      ayant été de Genova .... je voyes sombre ! très sombre

      un guet-apens comme la-bas !

      tiens tiens on reparle du bon docteur Federman. 



    • Fred2 30 mars 2009 10:56
      · Redoutable effet de loupe médiatique
      Dans le même temps, unités en scaphandres nucléaires, radiologiques, biologiques et chimiques resteront en réserve et une flotte de curieux blindés équipés de treuils et de chasse-neige ronronneront à proximité pour dégager d’éventuels obstacles. Enfin, quelque 500 gardes du corps français issus du Service de protection des hautes personnalités et des CRS veilleront sur les cortèges et les sites d’hébergements de treize délégations, dont celle de la France, bien sûr, mais aussi des États-Unis.
      En alerte maximale, les Allemands, qui ont prévu de déployer pour leur part 15 000 hommes, dont leurs experts de la Bundeskriminalamt (BKA), prendront en charge l’autre moitié des officiels. En cas de coup dur, militaires d’élite du GIGN et homologues policiers du Raid ont fait le voyage. « Nous ne sommes jamais à l’abri d’une prise d’otages ou d’un détournement aérien », souffle un officier sous le couvert de l’anonymat. Le chef des services de renseignement intérieurs allemands Heinz Fromm, président de l’Office fédéral pour la protection de la constitution, craint pour sa part un « potentiel activiste de quelque 3 000 personnes ». « La forte mobilisation de l’ultra-gauche et des anarcho-autonomes, en France comme en Allemagne, nous fait craindre des modes d’expression violents, comme lors de la réunion du G8 à Gênes en 2001 », grince un policier de haut rang. Dès juin dernier, un rapport « confidentiel défense » des services de renseignement français affirmait que ces militants « intégrant les “black blocs” de toutes les grandes contestations altermondialistes européennes » ont décidé de mettre en place une « force organisée transnationale de subversion destinée à commettre des actions violentes dans les prochains mois ». « Strasbourg 2009 pourrait être ce lieu de rendez-vous », craint un autre policier de haut rang.
      Persuadés que « les plus déterminés déclencheront des émeutes pour ensuite filmer ce qu’ils présenteront comme de la répression policière », les stratèges de la Place Beauvau ont imaginé une parade : embarquer des caméras dans chaque unité d’intervention afin de filmer leur propre version des incidents. Pour les livrer à la presse, s’il le faut. « Nos adversaires ont pris l’habitude de se servir de la communication comme d’une arme contre l’autorité de l’État, confie-t-on dans l’entourage de Michèle Alliot-Marie. Nous emploierons les mêmes méthodes pour défendre la légitimité de notre action… »
      Outre de nouveaux « éléments violents », se protégeant de plus en plus avec des équipements de hockey sur glace, les spécialistes du maintien de l’ordre ont vu émerger depuis dix ans une nouvelle génération de manifestants. Altermondialistes, pacifistes et écologistes, ils s’illustrent lors de sommets internationaux par de très audacieux happenings visant à paralyser des cérémonies. « Très entraînés, déroulant des trésors d’ingéniosité, ces militants non-violents s’entravent à des poids lourds, s’enchaînent à des tubulures d’acier dans des arbres, s’accrochent aux lampadaires ou sur des grues parfois hautes de 60 mètres , constate le lieutenant-colonel Francis Mézières, responsable de la division ordre public au Centre national d’entraînement des forces de gendarmerie de Saint-Astier. Plusieurs heures sont parfois nécessaires avant de libérer les gens contre leur gré… » Une cellule de huit instructeurs gendarmes experts en la matière a été projetée sur les bords du Rhin début avril avec des disqueuses thermiques et des tronçonneuses. Ces manifestants de l’extrême se verront proposer casque antibruit et lunettes de protection lors de leur désincarcération. Là encore, les scènes seront toutes filmées. Plus que jamais, le moindre incident au sommet de Strasbourg, où 2 500 journalistes sont attendus, connaîtra un redoutable effet de loupe médiatique. Garant de la paix dans le monde, le rendez-vous de l’Otan sera le théâtre d’une originale guerre des images.

      http://www.lefigaro.fr/international/2009/03/13/01003-20090313ARTFIG00578-strasbourg-en-etat-de-siege-pour-le-sommet-de-l-otan-.php

  • Fred2 31 mars 2009 12:26

    La ministre de l’intérieur Michèle Alliot-Marie a inspecté hier le dispositif de sécurité mis en place pour le Sommet de l’Otan. Elle a annoncé la mobilisation de près de 10 000 policiers et gendarmes pour sécuriser la ville.

    « Il faut pouvoir empêcher d’agir ceux qui veulent perturber le Sommet de l’Otan. » Interrogée hier sur l’importance du dispositif de sécurité mis en place à Strasbourg, Michèle Alliot-Marie a expliqué qu’elle devait « protéger les habitants et éviter la dégradation de leurs immeubles, de leurs voitures ou même de leur personne ».
    Annonçant hier la mobilisation de près de 10 000 policiers et gendarmes, auxquels s’ajouteront des services spécialisés, elle a reconnu qu’il s’agissait « de la plus grande opération de sécurité sur le territoire français depuis le G8 », à Evian en 2003. Elle a justifié ce dispositif, par les nombreuses menaces pesant sur la rencontre entre 27 chefs d’état et délégations à la fin de la semaine dans la capitale européenne en lâchant : « avant cela paraît toujours trop, après, quand il y a des problèmes, ce n’est jamais assez ».
    Il y a selon elle « un risque terroriste certain lié à un événement et une médiatisation considérables ».

    Infiltration

    « Il y a 2000 personnes "sensibles" dans les délégations, a-t-elle encore précisé, dont une forte proportion d’Américains ».
    À cela s’ajoute la tenue du contre-Sommet anti-Otan qui « attire les manifestations et les extrémistes de tous les pays européens ». Elle a ainsi évoqué des sites internet appelant depuis quelques jours « à l’action violente en Allemagne et en France ». La ministre craint l’infiltration des manifestants anti-Otan par des éléments désireux de « créer des problèmes et d’empêcher le bon déroulement du Sommet ». D’où son mot d’ordre aux policiers et gendarmes : « fermeté et de la sérénité »
    On ne saura pas si les contrôles policiers des personnes affichant ouvertement leur opposition au Sommet par le biais de drapeaux ou de badges, qui ont créé la polémique ces derniers jours vont ainsi se poursuivre, le temps imparti aux questions de la presse ayant été lui aussi symbolique.
    http://www.lalsace.fr/article/sommet-de-lotan-les-forces-de-lordre-invitees-a-la-fermete---562992?symfony=bda072d018e0895adc748c31ef549c47

     

    LIRE AUSSI

    Des moyens de sécurité renforcés

    Le dossier de Raymond Couraud

     


  • Fred2 31 mars 2009 12:46
    Otan : "Pace" au balcon

    OTAN - Illustration, par le photographe de Libération Pascal Bastien, de la contestation pacifique contre l’Otan qui s’affiche aux balcons et fenêtres de Strasbourg. Environ 600 de ces drapeaux auraient déjà été vendus.

    Dans le même temps, les contrôles de militants anti-Otan se poursuivent (voir l’article de lundi). L’animateur du blog la Feuille de chou en a saisi un hier, avant que les policiers ne tentent de l’empêcher de filmer. Voir son post ou accéder directement à la vidéo sur YouTube. "C’est pas interdit de photographier’, dit-il. "Si, si, c’est interdit", lui répond-on.
    T.C.
    Photo copyright Pascal Bastien


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