mercredi 5 octobre 2016 - par Jacques-Robert SIMON

Le communisme chinois : plus qu’une religion ?

 Peut-on viser l’instauration d'une société sans classes sociales et promouvoir dans le même temps le capitalisme ? La Chine peut permettre de donner des éléments de réponse.

LE COMMUNISME CHINOIS : PLUS QU’UNE RELIGION ?

Jacques-Robert SIMON

 Le 1er octobre 1949, Mao Zedong proclame la fondation de la République populaire de Chine. Le Parti communiste chinois (PCC) fondé 28 ans plus tôt va devenir la courroie de transmission du pouvoir central pour diriger le pays. L'économie est dans un premier temps basée sur l'industrie lourde sur le modèle de l'Union soviétique dans le cadre du premier plan quinquennal de 1954. Il suit une campagne de lutte pour éliminer les éléments contre-révolutionnaires. En 1957, la campagne des Cent fleurs est initiée par Mao : elle consiste à autoriser une certaine critique du parti communiste. Le résultat fut une immense contestation durement réprimée : plusieurs centaines de milliers de victimes seront emprisonnées ou déportées. Mais à l'intérieur même du Parti communiste se manifestent des tensions violentes entre partisans d'une application stricte des principes communistes et modernistes. Pour éliminer ces derniers, Mao déclenche en 1966 une « révolution culturelle » en s’appuyant sur la jeunesse du pays : les intellectuels et les cadres du Parti sont publiquement humiliés, les élites bafouées, les valeurs chinoises traditionnelles sont dénoncées au nom de la lutte contre les « quatre vieilleries » (vieilles idées, cultures, coutumes, habitudes). La Révolution culturelle se traduit par la mort de centaines de milliers de personnes. Mao et la Bande des Quatre (la femme de Mao et trois de ses proches) perdent cependant peu à peu du pouvoir au sein du Parti. C'est pourquoi en 1973 ils décident d'engager une « Campagne pour l’étude de la dictature du prolétariat » afin d’essayer de relancer la Révolution culturelle : nivellement des salaires, interdiction de l’agriculture privée, élimination des éléments bourgeois… Les modernistes prennent leur revanche peu après la mort de Mao, en 1976, avec à leur tête Den Xiaoping qui avait été précédemment écarté du pouvoir, il revient sur le devant de la scène politique en 1977. 

 Voilà le socle politique sur lequel va se construire le miracle économique Chinois. Pour tenter d’évaluer l’incidence du parti communiste sur la société chinoise, il est possible de considérer deux domaines dans lesquels celui-ci s’est profondément investi : la maîtrise de la natalité et l’économie. 

 L’Inde (1,25 milliards d’habitants) est un bon pendant « démocratique » à la Chine (1,36 milliard d’habitants) qui possède un parti unique pour cerner l’efficacité comparée des structures de décision. Le Premier ministre de l’Inde, principal dirigeant de l’exécutif, est responsable devant une Chambre du peuple élue tous les cinq ans au suffrage universel direct. L’Inde possède divers partis politiques nationaux (Congrès national indien, Bharatiya Janata Party) ou régionaux.

 L’Assemblée nationale populaire (ANP) chinoise quant à elle se réunit une fois par an. Les députés, au nombre de 3 000 environ, sont élus au suffrage plusieurs fois indirect : chaque village, ville, métropole, province possède une assemblée populaire qui élit l'assemblée populaire au-dessus d'elle. L’ANP élit formellement un président de la République, le candidat unique proposé par le parti communiste, celui-ci devenant en même temps secrétaire général du PCC et président. En 2015, le parti communiste chinois comptait 87,8 millions de membres ; chacun de ceux-ci représente ou encadre donc environ 16 habitants.

 L’Inde comme la Chine se sont préoccupés de l’accroissement de leur population qui laissait présager de graves problèmes socio-économiques. L'Inde, suivant sa conception politique, a axé ses efforts sur la responsabilisation individuelle en créant des centres d'information sur la contraception. En 1960, une indienne avait en moyenne 5,87 enfants, en 2012 se chiffre est tombé à 2,5. L’évolution de la courbe marque une grande continuité avec une décroissance continue de la fécondité entre les deux dates.

 La maîtrise de la natalité en Chine fut beaucoup plus volontariste de la part des autorités politiques. Ainsi la politique du mariage tardif (Wan-Xi-Shao : tard, espacé, peu) fut instituée dès 1970, date à laquelle la fécondité des chinoises était de l’ordre de 5,47 enfants par femme. Dix ans plus tard, celle-ci était tombée à 2,71 enfants par femme. Cette politique fit alors place à la politique de l’enfant unique (1979-2015) qui conduisit à un taux de fécondité de 1,66 en 2012 n’assurant pas un renouvellement numérique de la population. Le taux actuel est bien en-deçà du taux indien et même inférieur au taux des Etats-Unis (1,88).

 Une politique très contraignante des naissances se répercute indubitablement sur l’accroissement on non de la population. Les actions prises dans ce cadre doivent être cependant très autoritaires et leur application vérifiée à chaque instant sur le terrain. Des incitations moins contraignantes conduisent à une diminution presque comparable des naissances sur le long terme. Il y a tout lieu de penser que les facteurs exogènes sont plus importants que les directives locales pour infléchir les fluctuations de population.

 Passons à l’économie.

 Deng Xiaoping est généralement considéré comme étant à l’origine du développement économique de la Chine actuelle. À partir de 1979, les réformes économiques d’inspiration libérale s’accélèrent, bien que la rhétorique de style communiste soit conservée. Les paysans commencent à avoir plus de liberté pour gérer les terres qu’ils cultivent et vendre leurs produits sur les marchés. Dans le même temps, l’économie chinoise s’ouvre vers l’extérieur. Depuis 1947, année de la création de l'Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT), le régime de commerce mondial a bénéficié de multiples cycles de libéralisation des échanges. L'Organisation mondiale du Commerce (OMC) a été créé en 1995 pour administrer le corpus des accords de commerce multilatéraux. Cette libéralisation a conduit a une augmentation considérable de la production de richesses dans le monde : le PIB par habitant de 1960 à 2010 fut multiplié par plus de 20. La croissance du PIB mondial est presque constante (monotone) durant ces 50 dernières années.

 De 1960 à 1985, l’Inde possède un PIB de l’ordre de grandeur de celui de la Chine et bien inférieur à la moyenne mondiale. Toutefois à partir de cette date, une envolée du PIB de la Chine peut être constatée et en 2015 celui-ci est plus de deux fois supérieur à celui de l’Inde. De 1978 à 1989, le gouvernement chinois a réformé en profondeur l'économie du pays, la faisant passer d'une économie planifiée à un « socialisme de marché », tout en conservant un contrôle par le Parti communiste chinois : l’alliance du socialisme et du marché a fait merveille. La masse du peuple en a aussi tiré profit puisque L'espérance de vie qui était de 41 ans en 1952 est estimée être de 76 ans en 2010. Le nombre de millionnaires en dollars (US) est passé de moins de 100 000 en 1999 à plus de 7 millions aujourd'hui. Mais dans le même temps, on estime que 130 millions de Chinois vivent avec moins d'un euro par jour.

 La Chine est devenue en 2015 le premier exportateur mondial. L'essentiel de ce commerce se fait avec l'Union européenne (20 %), les États-Unis (18 %), Hong Kong (13 %) et le Japon (8 %). La présence des entreprises étrangères sur le sol chinois est en grande partie à l'origine de la forte accélération de la croissance des exportations. Les exportations chinoises proviennent pour 39% d’entreprises entièrement étrangères et 41 % d'entreprises intégralement chinoises. La raison de cette production délocalisée est facile à trouver : les coûts de main d’œuvre sont bien moins élevés en Chine … et la structure communiste aide à la discipline du prolétariat. Les industries à forte intensité de main d’œuvre sont vouées à disparaître aux Etats-Unis comme dans la plupart des pays dits développés. Au début des années 1990, la Chine a instauré un salaire minimum dans l’intention louable de protéger les travailleurs des industries destinées à l’export. Mais rapidement, l’essence même de la loi a été détournée, les employeurs l’utilisant comme salaire de référence insurpassable.

 Le mécanisme de la mondialisation est donc, du point de vue économique, d’une ancestrale simplicité : il s’agit de faire produire par des pauvres (Chinois) des produits achetés par de riches consommateurs (Européens ou Américains). Pour que le système fonctionne il est nécessaire d’engendrer localement en Chine des « riches » que l’on nommera investisseurs. Ils assumeront l’ordre hiérarchique nécessaire à la production industrielle en harmonie avec le parti communiste qui joue lui le rôle tenu de tout temps par les religions : il donne son aval idéologique aux dominants. De fait, intellectuels aisés et entrepreneurs privés constituaient déjà 70% des membres du parti en 2010 et les ouvriers et paysans 30%, les proportions étaient exactement inversées en 1980.

 



32 réactions


  • Clark Kent Jeussey de Sourcesûre 5 octobre 2016 15:24

    « il s’agit de faire produire par des pauvres (Chinois) des produits achetés par de riches consommateurs (Européens ou Américains) »


    Le problème, c’est que le nombre de consommateurs « riches » aux USA et en Europe sont de moins en moins nombreux puisque les emplois et les salaires de ceux qui vendent leur force de travail ont été transférés en Chine (et en Inde, au Pakistan, en Afrique du Nord....).. L’économie mondiale fonctionne comme un super-tanker : l’énormité de sa masse impliquent une inertie énorme. Comme pour les tankers, il est difficile et long de la lancer, mais aussi de l’arrêter. Quand l’armée de réserve du capital aura tiré ses dernières cartouches, il n’y aura plus de consommateurs pour acheter les stocks de marchandises accumulées off-shore.

    • Jacques-Robert SIMON Jacques-Robert SIMON 5 octobre 2016 20:04

      @Jeussey de Sourcesûre
      Votre raisonnement est parfaitement correct. Les Américains (et leurs alliés) pensent cependant que le phénomène que vous décrivez se fera après que le communisme se soit écroulé.


    • gogoRat gogoRat 6 octobre 2016 14:16

      @Jacques-Robert SIMON

       La ligne de route des élites ?/éclaireurs ?/stratèges-apparatchiks ? avait fait l’objet d’un reportage TV présenté en France il y a de nombreuses années (bien plus d’une décennie il me semble).
       
       Pourquoi le silence persistant du nombre non négligeable d’auditeurs, mais surtout des journalistes qui ont participé à ce reportage ? 
       
       ( Même remarque concernant , par ailleurs, un reportage concernant les visées déclarées publiquement et intentionnellement par un certain Russe ...)
       
       Bon, ce que j’en ai retenu, c’est que les dirigeants d’alors,non seulement ne cachaient pas leur stratégie, mais la proclamaient publiquement !
      ( De là à imaginer qu’ils sont assez fins pour avoir prévu que nous préférerions ne pas les croire, oublier ... et pour nous nous reprocher nos inattentions et inconséquences le moment venu ... à chacun de « se faire sa religion » - si vous connaissez l’expression )

       L’élite chinois d’alors affirmait donc que la la phase de « libéralisation » (voire de « capitalisme » assumé et encouragé par les autorités Chinoises) n’était qu’une étape de la stratégie planifiée à long terme par Le Parti !
       Dommage, je ne me souviens pas de la date (relativement précise à une décennie près) qu’il avait annoncée pour la reprise en main d’un communisme plus ’orthodoxe’ si je peux me permettre ce jeu de mots. Mais je me souviens aussi avoir tout de suite associé cette stratégie à cette rengaine récurrente de ’fin qui justifie les moyens’ ...
       et je n’ai jamais considéré que la sincérité des intentions annoncées, affichées et publiées par ce genre de détenteurs de Pouvoirs de haute volée soit improbable !
       Que cela puisse faire froid dans le dos ne devrait pas être une excuse pour l’oubli .

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  • CN46400 CN46400 5 octobre 2016 16:06

    "De fait, intellectuels aisés et entrepreneurs privés constituaient déjà 70% des membres du parti en 2010 et les ouvriers et paysans 30%, les proportions étaient exactement inversées en 1980.« 

    Les sources de cette affirmation mériteraient d’être citées. De même, si les »cent fleurs« (1957) sont importantes, ’le grand bond en avant » (1958) ne mérite pas d’être occulté

    il s’agit de faire produire par des pauvres (Chinois) des produits achetés par de riches consommateurs (Européens ou Américains)
     
    Et, au passage de permettre à nos capitalistes de réaliser de substanciels profits. Mais la Chine en a, sans doute, encore plus profité, puisque par des transferts massifs de technologie et de savoir faire, la force de travail chinoise est devenue la plus puissante du monde. Et son niveau de vie a franchement décollé. Reste à savoir comment l’aterrissage, dans la « société harmonieuse », prévu par Deng Xiao Ping pour les environs de 2030, va s’opérer.....


    • epicure 5 octobre 2016 17:17

      @CN46400

      Effectivement le pouvoir chinois s’interroge de plus en plus sur les effets délétères sur la société des inégalités économiques.
      Peut être qu’ils sont en train aussi de réaliser que vivre dans la pollution en permanence, ce n’est pas bon pour la société


    • Jacques-Robert SIMON Jacques-Robert SIMON 5 octobre 2016 20:10

      @CN46400
      Je suis désolé, c’est un fait que « le grand bond en avant » est important. C’est vrai que les capitalistes (et plus encore les spéculateurs) ont largement profité des échanges. C’est vrai également que les transferts de technologie vont faire souffrir les occidentaux, en particulier dans le domaine du « solaire ». Les occidentaux pensent maitriser le monde par le numérique. Mais une société harmonieuse doit s’installer sinon c’est la fin de l’humanité.


  • sls0 sls0 5 octobre 2016 16:08

    On est du type nucléaire égalitaire(1), on vit dans un monde nucléaire absolue(2) anglo-saxon et là ça cause de chinois qui sont du type communautaire(3).
    On est à mi-chemin du monde anglo-saxon et du monde chinois ce qui nous permet de comprendre un tout petit peu l’autre.
    Si on est du type communautaire avec un esprit critique pas trop influencé, une analyse est possible.
    Parler de démocratie ou droit de l’homme, 1 et 2 se comprennent.
    Parler du bien être de l’autre 1 et 3 se comprennent.
    Parler d’économie, pas sûr que les motivations de 1, 2 et 3 soit identiques, les mots seront peut être les mêmes mais le sens des mots seront peut être différents.


    • sls0 sls0 5 octobre 2016 16:11

      @sls0
      Un schéma explicatif comme support c’est mieux quand même.
      Il n’est pas passé avec le commentaire.


    • epicure 5 octobre 2016 17:14

      @sls0

      oui, c’est le modèle de Todd ça, qui lie modèles familiaux et idéologies. Qui recouvre en fait un modèle universel, exprimé différemment selon les approches, chaque type correspond à une psychologie particulière.

      Ta dernière remarque est une évidence, au delà de l’économie, derrière de nombreux mots, chacun ne donne pas le même sens.
      Les motivations économiques sont différentes, car chaque vision a des objectifs sociétaux différents.

      Ceux qui mélangent 1) et 3) au niveau économie sont des ignorants, se limitant à des simplifications, amalgames.

      En fait sur la notion de liberté, 2) et 3) s’entendent mais l’un comme attraction, l’autre comme repoussoir, c’est à dire non la liberté des philosophes, mais la licence, le laxisme, le passe droit, etc... En fait 1) et 3) par le point de vu égalitaire s’entendent pour condamner cette interprétation,mais 1) en plus pointera l’absence de liberté pour une partie, voire la majorité de la population .

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    • Jacques-Robert SIMON Jacques-Robert SIMON 5 octobre 2016 20:14

      @sls0
      Je crains que les logiques individuelles ne soient plus dans la compréhension de l’autre, du moins tout est fait pour cela. Du point de vue collectif, quelques efforts de compréhension sont faits mais ils sont obscurcis par le militarisme névrotique des Etats-Unis.


    • Jacques-Robert SIMON Jacques-Robert SIMON 6 octobre 2016 09:44

      @sls0

      J’ai bien lu votre schéma : il propose une catégorisation à méditer. 

    • sls0 sls0 6 octobre 2016 16:07

      @Jacques-Robert SIMON
      C’est un résumé très succinct du livre de Todd la troisième planète.
      Ca fait un bout de temps que je l’ai lu, je suis resté dans pas mal de pays sur différents continents. Au fur et à mesure que j’apprenais les pays, plus je m’apercevait que la méthode Todd est très efficace. Peut être moins pour l’Afrique où c’est une mosaïque, Todd planche dessus pour son prochain livre ce doit être plus difficile par son coté mosaïque et le manque de stats.
      Je réside dans les Caraïbes, on y retrouve l’Afrique et l’esclavagisme a chamboulé encore plus.  


  • epicure 5 octobre 2016 16:58

    Quand on regarde la définition du communisme par Marx, et qu’on voit ce qu’est le parti « communiste » en chine, il y a un grand fossé entre les deux, qui les placent dans des familles idéologiques différentes.

    Par contre que le Parti Chinois serve de religion civile, ça c’est très possible, vu que les religions ont historiquement servies à contrôler les peuples, à justifier les dominations.


    • andromerde95 5 octobre 2016 17:41

      @epicure
      « Par contre que le Parti Chinois serve de religion civile, ça c’est très possible, vu que les religions ont historiquement servies à contrôler les peuples, à justifier les dominations. »

      c’est rigolo, le totalitarisme et le culte du pouvoir temporel et terrestre ont émergé dans les dictatures qui rejetaient les dogmes religieux monothéistes.
      d’ailleurs plus le capitalisme se développe, plus la déchristianisation avance.

      c’est le manque de religion qui permet de contrôler le peuple. 

    • CN46400 CN46400 5 octobre 2016 20:04

      @andromerde95
       Exemple la France qui manque cruellement de religion, c’est bien connu....


    • Jacques-Robert SIMON Jacques-Robert SIMON 5 octobre 2016 20:20

      @epicure
      Une société sans classe nécessite un pouvoir autoritaire, une démocratie représentative même parfaite conduit naturellement à des inégalités.
      Je suis d’accord sur le fait que les religions ont toujours servi à asservir. Je ferais une (petite) exception pour le pape actuel bien plus au fait des combats que la plupart de ses fidèles. Une démocratie pourrait ne pas avoir de classes si l’Amour guidait tous et chacun : difficile à imaginer.


    • Jacques-Robert SIMON Jacques-Robert SIMON 5 octobre 2016 20:21

      @andromerde95
      C’est le manque d’Amour universel qui permet au capitalisme de s’installer.


    • epicure 6 octobre 2016 05:14

      @andromerde95

      c’est rigolo puisque l’église catholique a été un bon modèle de contrôle totalitaire des populations.
      Le culte du pouvoir terrestre il est là depuis bien longtemps, vu que la société pré révolutionnaire le favorisait pour tout seigneur de guerre.

      Ce n’est pas le capitalisme qui fait reculer le christianisme, mais l’éducation, la sécularisation.

      La religion est un outil de contrôle du peuple.


    • Jacques-Robert SIMON Jacques-Robert SIMON 6 octobre 2016 09:50

      @epicure

      La domination est le mécanisme naturel, le capitalisme n’en est que l’expression. L’Amour entre deux êtres est déjà rare, comment le favoriser pour une population. La foi en l’Homme souhaite trouver une voie dans ce sens, l’éducation aussi. 

    • andromerde95 6 octobre 2016 19:14

      @epicure
      « c’est rigolo puisque l’église catholique a été un bon modèle de contrôle totalitaire des populations.

      Le culte du pouvoir terrestre il est là depuis bien longtemps, vu que la société pré révolutionnaire le favorisait pour tout seigneur de guerre.

      Ce n’est pas le capitalisme qui fait reculer le christianisme, mais l’éducation, la sécularisation.

      La religion est un outil de contrôle du peuple. »


      c’est bizarre, ce sont les sociétés les plus « éduquées » et sécularisées les plus capitalistes.

      il n’y a jamais eu de culte de la personnalité sous l’ancien régime et dans les sociétés pré-modernes religieuses.

      de plus les rois chrétiens se considéraient seulement comme des sergents et subordonnées du Christ, comme inférieurs au christ, alors que les dictateurs totalitaires se croyaient au-dessus de tout, au-dessus de Dieu... pour ça que le culte (réservé qu’à Dieu normalement) de la personnalité est né dans des régimes anti-chrétiens.

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    • epicure 6 octobre 2016 19:56

      @Jacques-Robert SIMON

      « 
      La domination est le mécanisme naturel
       »
      La domination est un mécanisme archaïque.
      La coopération l’est encore plus pour les êtres humains.

      En fait le problème de l’amour, c’est justement de parler d’amour pour les rapports sociaux, c’est à dire un haut niveau émotionnel que l’on ne peut réserver qu’à certaines personnes, pour des humains normaux.
      Et je pense que c’est là l’échec du message de Jésus « aimez vous les uns les autres » pris au premier degrés, parce ce que les gens n’arrivent pas à Aimer les autres facilement.
      Ce n’est pas que les gens sont « mauvais » ou autre, mais je pense que c’est parce que l’amour est un sentiment fort, plutôt fait pour favoriser des relations entre gens qui doivent vivre de façon proche.

      Alors qu’il y a d’autres états émotionnels plus accessibles au tout venant vis à vis du tout venant, comme la sérénité, bon c’est sûr ce n’est pas les grandes effusions, mais au moins c’est applicable à tout le monde, et cela permet une cohabitation tranquille entre tous les êtres humains sans demander des efforts « suprahumains ». C’est le minimum.

      Après il y a le registre de la fraternité, qui est plus engageant, plus rapprochant que la sérénité, mais plus accessible que l’amour pour des relations sociales.
      Ou alors la sympathie peut être utilisée comme mode de relation émotionnel.
      En fait il y a toute une palette d’émotions plus accessibles que l’amour, plus réalistes pour bâtir des relations sociales saines.

      En fait quand on lit certains articles scientifiques , on comprend mieux le problème du discours de ’l’amour chez des religieux spirituels comme jésus.
      Ces gens là sont très sensible à la sérotonine, et du coup ils sont plus à même d’éprouver de grands sentiments positifs comme l’amour que le commun des mortels.
      Mais voilà tout le monde n’est pas un religieux hypersensible à la sérotonine. C’est pour ça que ce genre de discours pris au premier degrés ne fonctionne pas avec les populations.

      Alors oui c’est beau comme discours, beaucoup mieux que « détestes ton prochain » , mais il faut savoir le relativiser, en prendre le sens, mais savoir rendre plus acceptable le niveau d’exigence émotionnelle adapté à sa personne. plutôt que d’être frustré, de culpabiliser, etc.... (à moins que cela soit volontaire de la part des autorités religieuses pour faire culpabiliser justement).

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    • epicure 6 octobre 2016 20:01

      @andromerde95

      Bah on parle de système autoritaires, qui ont besoin de culte justement pour maintenir les population sous leur botte, que ce soit dieu ou staline au fond ne change pas grand chose.
      Qu’on tue les autres au nom de dieu oui de staline, c’est exactement pareil.

      De plus tu mélanges tout et n’importe quoi, car la société" moderne est plus complexe que ce que tu en dis, les phénomènes sont indépendants sur le fond.

      Mais comme tu es un ignare tu ne te base que sur les apparences.


    • andromerde95 6 octobre 2016 20:29

      @epicure
      « La domination est un mécanisme archaïque.
      La coopération l’est encore plus pour les êtres humains. »


      un gaucho a pour habitude de taxer d’archaïque tout ce qui est naturel.



    • epicure 8 octobre 2016 03:31

      @andromerde95

      le neuneu d’extrême droite partisan de la soumission veut faire apparaitre comme naturel tout ce qui sert à l’oppression des humains, alors que cela résulte de démarches arbitraires et reposes sur des pensées simplistes.


    • Jacques-Robert SIMON Jacques-Robert SIMON 8 octobre 2016 10:04

      @epicure

      C’est vrai que parler d’Amour sans le définir et surtout sans savoir comment l’utiliser en le déclinant ne présente que peu d’intérêt. L’Amour est un idéal, c’est d’ailleurs l’idéal de toutes les idéologies du vivre ensemble. 
      Votre texte est passionnant, vous devriez en faire un article pour agoravox. 

    • andromerde95 8 octobre 2016 10:06

      @epicure
      un gaucho a l’habitude de taxer d’oppressif tout ce qui est naturel aussi.

      d’ailleurs le gauche veut remplacer « l’oppression de la nature » par l’oppression du marché.

    • epicure 10 octobre 2016 02:07

      @andromerde95

      « 
      le gauche veut remplacer « l’oppression de la nature » par l’oppression du marché.
       »
      voilà une preuve de ta connerie, tu alignes les contre vérité à la chaine.
      Vu que c’est la droite qui défend l’oppression du marché : reagan, thatcher, bush, sarkozy, merkel, pinochet, etc....

      Le petit caniche ignare encore prit en flagrant délire de mensonge.

      Des mensonges, toujours des mensonges en boucle.

      A ce niveau là, c’est pathologique, vas te faire soigner.


    • andromerde95 10 octobre 2016 12:28

      @epicure
      « voilà une preuve de ta connerie, tu alignes les contre vérité à la chaine.

      Vu que c’est la droite qui défend l’oppression du marché : reagan, thatcher, bush, sarkozy, merkel, pinochet, etc.... »

      les libéraux sont de gauche (à la base la gauche c’est les libéraux contre les royalistes) et les pays capitalistes comme l’allemagne, la france et les usa sont ultra-libéraux sur le plan sociétal et identitaire comme les gauchos.


      les gauchos comme les libéraux veulent que l’humain se résume à un simple consommateur déraciné sans identité... prêt à acheter toute la camelote du marché et à produire dans n’importe quel métier.


  • leypanou 5 octobre 2016 18:34

    Mais dans le même temps, on estime que 130 millions de Chinois vivent avec moins d’un euro par jour : c’est le genre d’affirmation qu’on martèle et qui ne veut pas dire grand-chose.

    Cela dépend qu’est ce qu’on peut avoir avec l’équivalent de 1€ là-bas. Certes, les gens qui sont dans cette situation ne peuvent probablement pas voyager en avion, mais peuvent-ils manger normalement, s’habiller, se loger, etc, etc.


    • Jacques-Robert SIMON Jacques-Robert SIMON 5 octobre 2016 20:25

      @leypanou
       L’écart entre un millionnaire et un pauvre reste important. Mais il est vrai qu’il est probablement plus facile de supporter la pauvreté en Chine qu’en France.


  • Rincevent Rincevent 5 octobre 2016 19:03

     Il s’agit de faire produire par des pauvres (Chinois) des produits achetés par de riches consommateurs (Européens ou Américains). Ça, c’était il y a peu encore, mais ça change, car les dirigeants chinois sont bien conscients de deux problèmes, au moins.

    Le premier est bien l’appauvrissement des clients extérieurs, mais la Chine en est plus l’instrument que l’unique responsable. Plutôt le système actuel, qui met en concurrence sauvage des pays de niveaux socio-économiques tellement différents que ça ne peut qu’aboutir à la crise permanente que nous subissons progressivement en Occident depuis… 20 ans ? 30 ans ?

    Le deuxième découle directement du premier. Puisque la Chine ne peut plus compter sur le tout-export pour se développer, il lui faut maintenant se tourner vers son marché intérieur et là, tout reste à faire. Entre les mégapoles de la côte et l’intérieur du pays, l’écart est énorme et génère des tensions sociales dangereuses à terme, le PC chinois en est bien conscient.

    Pour moi, c’est ça le vrai défi qui attend ses dirigeants : rééquilibrer son économie par le marché intérieur, monter en gamme en refilant la production bas de gamme, peu rémunératrice, à plus pauvre qu’eux, ce qu’elle a déjà commencé à faire (Pakistan, Bangladesh).

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