lundi 3 février - par rosemar

« Le discours sur le travail est souvent un discours porté par quelques privilégiés... »

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"Il faut le dire aux Français, il va falloir travailler davantage [...] pour payer notre système social et notre service public", déclarait dimanche 13 octobre Gérald Darmanin, ancien ministre de l’Intérieur, sur France 2. L’actuel député du Nord ne cesse de marteler que la France est le pays dans lequel nous "travaillons le moins en Europe, malgré la réforme des retraites que nous avons faite"...

Un refrain qui revient sans arrêt : les Français ne travaillent pas assez, moins que leurs voisins européens...

Mais qui peut le croire quand on connaît les difficultés que rencontrent les soignants, les enseignants, les caissières de supermarché, les éboueurs, les maçons, et tant d'autres salariés ?

 

Paul Magnette est un universitaire et un homme politique belge francophone membre du Parti socialiste, invité de l'émission CCe soir, il a fait cette mise au point salutaire :

"Ce qui m'a toujours frappé, c'est que la plupart des gens qui disent qu'il faut travailler plus sont des gens qui n'ont jamais travaillé dans des conditions difficiles, qui ont un travail épanouissant, qui ont fait de belles études, qui ont un beau salaire et qui expliquent aux autres qu'ils devraient travailler plus...

 

Le plus triste dans la fermeture de la parenthèse du Covid, c'est que ce que l'on a découvert sous le covid, c'est que tous ces métiers qu'on a soudainement appelés essentiels, ce sont justement ceux qui ne peuvent pas télétravailler, tous les métiers essentiels, ce sont des gens qui produisent et distribuent notre alimentation, qui construisent, qui entretiennent nos habitations, qui élèvent nos enfants, qui soignent nos malades, qui s'occupent des personnes dépendantes, qui entretiennent l'espace public, qui assurent l'ordre public... tous ces métiers là, et cela fait une grande partie du monde du travail, n'ont pas la possibilité de télétravailler.

 

Et la plupart du temps, ce sont aussi les métiers qui sont le moins bien payés, les moins bien considérés, qui ont des conditions de travail les plus difficiles, qui sont plus souvent occupés par des femmes que par des hommes, en tout cas pour ce qui concerne l'entretien des bâtiments, les soins à la personne, plus souvent occupés par des gens d'origine étrangère, plus souvent occupés par des gens qui viennent de milieux sociaux défavorisés.

 

Alors que, sous le Covid, on a pris conscience de ça, tout d'un coup, on s'est mis à applaudir le personnel soignant, on s'est mis à envoyer des fleurs et des dessins aux éboueurs, donc on s'est dit : "Tiens, oui, c'est vrai, il y a des métiers qui sont vraiment essentiels, qui font tenir la société", et pourtant, ce sont ces métiers là qui sont les moins bien considérés et les moins bien rémunérés, et quelques années après, eh bien, rien n'a changé, hélas, et même les choses ont tendance à se détériorer.

 

Cela montre donc que le discours sur le travail, c'est un discours qui est porté par quelques privilégiés qui pensent à leur propre situation, et on parle beaucoup de grande démission, d'épidémie de flemme, de télétravail, mais la moitié des gens qui ont ces métiers essentiels ne sont pas concernés par ces questions là, mais les questions qui les concernent, elles accèdent très difficilement au débat public."

 

Paul Magnette rappelle ensuite l'explosion des maladies professionnelles : "les burn-out, les troubles musculosquelettiques, les maux de tête, les insomnies... les troubles liés au travail sont en pleine explosion, et c'est là un sujet qui n'est pas non plus au centre du débat public. C'est un drame pour les personnes qui en souffrent, c'est un drame pour les entreprises, et c'est un drame pour la collectivité, parce que tout cela est payé par la Sécurité Sociale. Et la réduction du temps de travail a justement des effets positifs, de ce point de vue..."

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Le blog :

http://rosemar.over-blog.com/2024/10/le-discours-sur-le-travail-est-souvent-un-discours-porte-par-quelques-privilegies.html

 

Source : à 11 minutes, 53 secondes et à 24 minutes 20 secondes

https://www.france.tv/france-5/c-ce-soir/saison-5/6572687-travail-vers-un-retour-en-arriere.html

 

En complément, cet autre article :

http://rosemar.over-blog.com/2023/04/le-mot-travail-recouvre-des-realites-tres-differentes.html

 



17 réactions


  • exocet exocet 3 février 18:07

    Bonjour, Rosemar, votre article me plaît bien. J’ai une petite blague sur le sujet :

    C’est une tribu de cannibales découverte au fin fond de l’Amazonie. On les amène à la civilisation, et une grande entreprise leur offre un stage de formation à tous. Un jour, le Chef de la tribu est convoqué chez le patron, au quinzième étage, qui lui dit :

    « mon bureau est plein de poussière, à ce sujet ça fait trois jours que je n’ai plus vu la femme de ménage. »

    Le Chef l’assure qu’ils n’y sont pour rien.

    De retour devant la tribu il est très en colère :

    « depuis un mois nous nous nourrissons de Chefs de projets et de Chargés d’affaires pour que personne ne remarque rien, qui a mangé la femme de ménage ? »


  • ETTORE ETTORE 3 février 21:20

    J’en connais, pour qui, le seul « travail » qu’ils connaissent, et qu’ils ont pratiqué, encore et encore, est ce lui de DEPENSER !

    Dépenser l’argent qui n’est pas le leur  !

    Et c’est étonnant, qu’ils soient avortons de la même famille des dispendieux, tous réunis sous la bannière de la Raie publique bananière, appelés « pipoliticiens  » !


  • SilentArrow 4 février 06:04

    @rosemar

    Et si au lieu de faire travailler plus ceux qui produisent les richesses, on payait beaucoup moins ceux qui sont là à rien foutre qu’à dilapider ces richesses ?

    Toute cette gauche supposée défendre les travailleurs et qui est faite de fils à papa qui n’ont jamais tenu une pioche dans leurs mains.


  • LeMerou 4 février 07:22

    @Rosemar,

    Bonjour,

    J’ai lu votre article avec attention. il fait ressortir en quelque sorte les fractures existantes dans notre société. Des catégories sociales cohabitent chacune évolue dans son monde, influençant les comportement, l’idéologie. Elles se croisent mais ne se fréquente pas, ne connaissent rien de l’autre en fait. Je n’irai pas à dire qu’elles se complaisent entre elles, mais presque, car « ils/elles » vivent dans une sorte de communauté évidente.

    Finalement ne connaissant de l’autre que par ce qui est narré par les politiques, les médiais, etc..

    Le plus bel exemple fut lors de la phase d’enferment covidienne, les applaudissements indécents, phénomène de mode temporaire auquel il était bon ton d’adhérer, petit amusement ou rituel court et non durable. Teinté d’une d’hypocrisie malsaine, par cette découverte de la « troisième ligne ».. C’est abjecte.

    Tout ce petit monde rentrant bien vite après que l’esclave ayant apporté le repas ait sonné à la porte. Puis certains faisaient de la résistance, bravant héroïquement les restrictions en sortant de leur enferment accepté, filmant leur exploits diffusé en direct.

    Finalement cette courte période étrange à révélé bien des choses, quant à la structure du Pays, tant sociale qu’idéologique. Mais il faut vite enterrer cette dernière, car certains faits sont gênants.

    Le travail, la valeur travail ! En voilà des grands mots, utilisés par des « politiques », en fait par ces mots ne sont visé qu’une catégorie sociale, abondante à une époque, génératrice de « richesses » pour le fonctionnement du Pays. Catégorie qui d’un coup devait diminuer voir disparaître, une orientation de ce que devait devenir le Pays fut prononcée il y a un peu plus de quarante ans.

    Une idéologie à la limite de l’utopie était née, l’épanouissement par le travail ! « Travailler » dans la joie et la bonne humeur, un peu comme dans les colonies de vacances d’une certaine époque. Notons bien que cette dernière encore une fois ne s’applique qu’à une certaine catégorie sociale statufiée ou non

    La valeur travail elle ne s’applique qu’aux « humbles », l’offre est constante, grandissante même mais les candidats diminuent drastiquement et pour cause. Insidieusement l’expression le fait de « travailler de ses mains » était devenu vil, moqué, raillé, l’intellectuel voir même « l’élite » n’ayons pas peur des qualificatifs, les indispensables à la nation et le manuel.

    Et le machiavélisme ou l’hypocrisie arrive, le travail manuel tue, use, grande découverte n’est ce pas ? Alors épris de sentiments vers les « troisièmes lignes », ont est ému par leur « triste » sort, « les pauvres » obligés de faire ces métiers là....

    Nous devons réagir, faire en sorte que, c’est intolérable, il est indispensable que, nous devons combattre, c’est une cause Nationale....Que de grands mots après des décennies de non voyance. Alors ont créés des règles, des lois, des obligations, dont certaines toute de même ont contribué à améliorer les conditions de travail, plus dans le « publique » que dans le privé toutefois.

    Le bénéfice des uns ayant battus le pavé en vociférant ne s’appliquant pas naturellement aux autres, pour des raisons éminemment financières dont aujourd’hui ont s’étonne des conséquences, d’accord elles ne sont pas uniquement dues à ce facteur.

    Humoristiquement, je dirais qu’aujourd’hui il y a deux grands facteur d’usure procurée par le travail, l’une étant plus nouvelle que l’autre. La première est connue, l’usure physique conduisant à réduire inexorablement la durée de vie, l’autre est « psychique » une « usure » du cerveau smiley le psychosocial..... pouvant conduire à de la médication...ne sommes nous pas les champions du monde dans la consommation de certains médicaments ?

    « C’est un drame pour les personnes qui en souffrent »

    Oui

    « C’est un drame pour les entreprises »

    Pas forcément, certes elles peuvent voir leur taux de cotisations augmenter, mais après dans ce milieu non démocratique, il existe des moyens.....

    « Et c’est un drame pour la collectivité, parce que tout cela est payé par la Sécurité Sociale »

    Là, ce ne sont que des mots, il serait louable de présenter les véritables chiffres, entre les consultations hors de prix de spécialistes pour bobologie, les traitements associés, le coût des arrêts de travails avec les pertes de production, tant publique que privé, le coût des M.P et soins associés (qui ne durent pas, car le fameux troisième ligne reste rêveur quant il entend parler de l’allongement de la durée de vie), etc, avant d’avancer des certitudes basées sur des suppositions, pour les raisons que j’ai évoquées plus haut.

    « Et la réduction du temps de travail a justement des effets positifs, de ce point de vue... »

    Faux, c’est bien de l’idéologie gauchisante, un métier usant sur le plan physique le restera, ou du moins il en restera une part importante, malgré les « améliorations ». Notons que nombre de ces dernières existent, mais ne peuvent être appliquées pour des raisons de gros sous. Qui paie ? Là est la seule et unique question, le client surement pas, l’entreprise itou, reste qui alors ? L’Etat.

    (Notons que ce dernier est le premier à ne pas vouloir payer plus, dans ses projets, demandes, etc...non les améliorations qu’il impose, ne doivent pas se refléter sur les coûts, convaincu qu’il est que l’entreprise, le fournisseur réalisera des économies...il s’attend même à une réduction des coûts)

    Quant au partage du temps de travail, ça tient plus du ’primaire« lors des travaux pratiques que de la réalité économique saine et sensée. Moi je m’occupe de la case AV261 et toi la AV262, ou bien moi je boulonne deux tours et toi les deux derniers et ainsi de suite à l’infini.

    Il est clair que pour ceux qui ne font rien, ou rien d’autre que parler, s’agiter, s’offusquer, etc...partager le temps de travail est évident. Par contre ont ne partage pas les postes ni les fonctions, ni les gains, il ne faut pas exagérer tout de même.

    Bref pour beaucoup »L’état" est une entité, presque indépendante de sa propre vie, il est là et dès la survenance d’un problème, ont fait appel à lui, il pourvoit à tout, un peu comme un génie, exauçant tout nos voeux, pourvoyant à tout, rendant notre vie agréable. Mais il n’y a plus d’huile dans la lampe... Bah pourquoi ?


  • Macron vient de nommer un nouveau président de l’ARCOM (ex-CSA) pour assurer (en théorie !) le traitement équitable de toutes les opinions politiques dans les médias audiovisuels.

    Pour que ce poste difficile soit crédible et respecté, il faudrait y nommer une personnalité connue
    - pour son intégrité financière et morale,
    - pour son courage et son absence de parti pris politique,
    - pour son extrême souci de respecter le droit, la démocratie et l’objectivité de tous les médias, privés et publics.

    Or Macron a choisi, pour ce poste, de nommer un certain Martin Ajdari, dont on découvre :

     qu’il a été condamné en 2020 pour des contrats passés sans appel d’offres, ce qui laisse craindre des délits de détournements de fonds et de la corruption ;

     qu’il a pour épouse une certaine Laurence de Nervaux, dirigeante d’une association intitulée « Destin Commun », dont l’action vise à transformer la société française par l’immigration massive et le remodelage de nos campagnes avec des implantations de nouvelles populations immigrées.

    Cerise sur le gâteau, cette association est financée par l’Open society de George Soros.

     CONCLUSION

    Le choix de ce monsieur à la tête de l’ARCOM est une nouvelle provocation de Macron, dont les décisions sont décidément toutes plus scandaleuses, nocives et iniques les unes que les autres.

    Il ne faudra pas s’étonner si toute cette démence à la tête de l’État débouche un jour sur une explosion de violence qui balaiera la Macronie et toute la caste politique vermoulue et complice.


    • ZenZoe ZenZoe 4 février 11:00

      @SPQR-audacieux complotiste-Monde de menteurs
      En effet, Macron veut aussi nommer cette crapule de Richard Ferrand à la tête du Conseil Constitutionnel, en remplacement de Fabius (une autre crapule) !
      On va savoir assez rapidement s’il aura gain de cause ou si les deux autres votants vont s’aplatir.


    • ETTORE ETTORE 4 février 11:04

      @SPQR-audacieux complotiste-Monde de menteurs
      .................................................................
      Quand on se croit à l’abri dans son trou, il semblerait que les provocations soient plus facile.
      Ce qui en ressort, avant toute chose ( du trou ) c’est une haine manifeste, envers tous ceux qui l’ont mis dans cette fosse, sans sortie glorieuse.
      Et dont il semble oublier, que c’est lui même qui l’as creusé, à la juste taille de ses ambitions égocentriques .
      On nous fait tout un pataquès pour des taulards qui gèrent leur affaires scabreuses depuis leurs cellules.
      Nous avons, là, devant nos yeux, le même système appliqué, par une personne qui évite de montrer le bout de son nez, couvert par les prébendes de son statut, et dont on voit, comment à répétition, sa seule énergie employée, consiste à exister par la négativité la plus totale .
      Ce n’est qu’une bravade de plus ! ( genre « Qu’ils viennent me chercher »)
      Quand on n’aime pas les « gens », on ne s’aime pas soi même. Et cela se voit, comme le tarin, au milieu du......


  • ZenZoe ZenZoe 4 février 11:08

    Dans ’’valeur travail’’, il y a surtout le mot ’’valeur’’. A mon avis, les gens ’’aux métiers essentiels’’ veulent d’abord être bien mieux payés. On voit ça d’abord, et après on parle de ’’travailler plus’’.


  • Panoramix Panoramix 4 février 13:40

    La question n’est sans doute pas que ceux qui travaillent ne travaillent pas assez, mais qu’une forte proportion en âge de travailler n’est pas en situation d’emploi.


    • rosemar rosemar 4 février 17:10

      @Panoramix

      Le problème du chômage, donc : c’est cela qu’il faut résoudre...


    • Panoramix Panoramix 4 février 19:37

      @rosemar
      Le non-emploi est plus large que les personnes répertoriées au chômage, il y a aussi des gens qui restent en marge de l’emploi en vivant de l’assistance, les étudiants qui prolongent les études pour la vie estudiantine, des dispositifs de reconversion qui sont en fait des préretraites, etc. au total 10% de la tranche d’âge des actifs.
      Un paradoxe est que le taux de non-emploi est plus important parmi les personnes non diplomées, alors que les emplois correspondants nécessitent le recours à de la main d’oeuvre immigrée.


  • Bayrou s’en prend aux auto entrepreneurs !

    C’est passé discrètement, et par 49.3 hier, mais le coup est très dur pour beaucoup de microentreprises.

    Jusque-là, ce statut permettait de ne pas avoir à facturer la TVA jusqu’à 85 000 euros de chiffre d’affaires annuel.

    De quoi avoir le temps de se lancer et de développer son affaire.

    Bayrou vient d’abaisser ce seuil à 25 000 euros.

    Il compte sur cette mesure pour rapporter 400 millions d’euros de recettes.

    En réalité, 200 000 travailleurs indépendants vont être durement touchés. Beaucoup devront mettre la clef sous la porte.

    Pourquoi s’en prendre aux petits ?

    Aux services du quotidien ?

    Parce qu’il refuse, encore, toujours, de faire payer les plus gros : les multinationales.

    Elles ont les moyens d’optimiser, d’éviter, de négocier l’impôt. Pas les petites.

    Ce qui est particulièrement choquant, c’est que nous n’avons pas pu discuter de cette mesure à l’Assemblée nationale.

    En l’introduisant par amendement juste avant le 49.3, le gouvernement s’assure qu’aucun débat n’aura lieu, et n’a pas à présenter d’étude d’impact.

    C’est aussi pour cela que demain, je censurerai le gouvernement. Interpellez vos députés  !

    https://x.com/Clemence_Guette/status/1886825352733057056


  • Il y a encore des soignants pour se prêter à cette pantomime ?

    Triste.

    https://x.com/Poulin2012/status/1886843061122052379


  • Les grosses saloperies du Sénat

    https://www.youtube.com/watch?v=QlPcTMHUjCA&t=1s

    La France est devenue un terrain de guerre contre la peuple, sa liberté , sa capacité de s’informer ...

    LARCHER le pire, pourri ..

     


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