Le fils de Laurent Fabius condamné à 75 000 euros d’amende pour escroquerie
Le mercredi 19 Septembre, Thomas Fabius, le fils du président de la cour constitutionnelle et ex-ministre socialiste Laurent Fabius, a été condamné à payer 75.000 euros dans une affaire d’escroquerie.
Une passion pour les jeux et le casino
Ce n’est pas la première fois que Thomas Fabius est visé par une enquête judiciaire. Déjà en mars 2012, une enquête préliminaire avait été ouverte contre x pour situer les conditions par lesquelles son appartement de 285 m2 avait été acquis, à plus de 7 millions d’euros. Thomas Fabius n’avait déclaré aucun revenu à titre personnel. En outre, des signalements Tracfin avaient repéré des transferts de fonds curieusement élevés sur son compte personnel, provenant de plusieurs casinos. Finalement, le mis en cause était ressorti libre d’une garde à vue, 4 ans après le début de cette affaire. Il n’avait pas manqué de rappeler à la presse, accusée d’un acharnement visant son père Laurent Fabius, que cette résidence à plusieurs millions d'euros était issue de ses gains de casinos anglais et d’un prêt consenti par la banque Monte Paschi. Les gains de jeux de casinos n’étant pas imposables en France, ceci expliquerait sa fortune.
Dans cette nouvelle affaire, il semblerait que le gros joueur de roulette ne s’en est pas tiré indemne. Interdit volontaire de casinos en France, le dirigeant de plusieurs PME dans l’immobilier et dans la gestion d’entreprises, est reconnu pour ses jeux essentiellement en Angleterre, aux États-Unis ainsi qu'à Monaco. Il se retrouve pris dans un engrenage et sérieusement endetté, surtout aux États-Unis.
Thomas Fabius, selon Le Point n'aurait jamais fait l'objet d'un contrôle fiscal en France. Il a été exposé par les médias concernant une supposée faveur « d’un effacement » d’une dette de jeu de 700 000 euros auprès de la Société des bains de mer (SBM). Il aurait aussi selon le même site, été soumis à un contrôle fiscal d'une durée de 3 ans, avec à l'issue de celui-ci une absence de redressement.
En 2015, l’étau se resserre autour du fils Fabius. Thomas Fabius fait l'objet d'un mandat d'arrêt aux États-Unis, accusé d'avoir émis des chèques sans provision à des casinos de Las Vegas, pour un montant surplombant les 3,5 millions de dollars. Guidé par son addiction aux jeux, il aurait du 15 au 16 mai 2012, à lui seul, claqué et perdu 3,3 millions de dollars dans trois hôtels de Las Vegas : le Palazzo, l'Aria et le Cosmopolitan. Il esquive ce mandat d’arrêt (qui n’est pas international) en supprimant tout simplement ses voyages aux Etats-Unis, où il encourt dix ans ferme de réclusion. L’émission des chèques sans provision intentionnelle y est considérée comme un vol.
En 2016, il est rattrapé en France par une plainte de la Société générale qui le dénonce. Thomas Fabius se serait fait passer pour un conseiller bancaire afin de rassurer le casino où il jouait de façon régulière, sur ses chèques afin, de pouvoir jouer librement. Il aurait précisément rédigé un faux ordre de virement de 200 000 euros adressé à un casino de Marrakech (Maroc), le Mamounia. Cette dernière bourde occasionnera sa mise en examen en France et sa condamnation.
Gains, dettes puis délits
Thomas Fabius, le fils du président du conseil constitutionnel français Laurent Fabius, a été condamné par le tribunal correctionnel de Paris, le 18 septembre pour faux et usage de faux en écriture privée et escroquerie. Il est contraint de verser une amende de 75.000 euros. Cette condamnation a été prononcée à la suite d’une comparution de reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC) dite de « plaider coupable ».
Peut-on parler de la fin d’un laxisme judiciaire vis-à-vis de celui qui selon Le point avait en 2014, au volant de son Audi cabriolet, forcé un barrage de police et grillé un feu rouge, avant de rappeler aux policiers qu'il était le fils du ministre des Affaires Etrangères ? L’homme de 37 ans, s’en était tiré comme son avocat Me Cyril Bonan, l’avait indiqué, sans « une arrestation (…) pas de délit de fuite, pas de garde à vue, pas d'amende ».
Que retiendra Thomas Fabius de cette sentence qui n’inclut nullement la prison ferme ? Renoncera-t-il à ses démons ? Pour l’heure, l’ex élève moyen devenu directeur adjoint du Novotel de Porte de Bagnolet, puis ex PDG ne s‘est pas exprimé.