vendredi 19 mai 2017 - par air1

Le Guépard et les OGM

Deuxième article et encore un animal ;)

Oui j’ai un intérêt prononcé pour les animaux. Il n’y a pas si longtemps j’avais plus d’empathie pour eux que pour les Hommes, parfois je me demande encore si ce n’est pas toujours le cas.

Le Guépard me fascine depuis toujours ou presque. Je l’ai rencontré chez lui en Namibie, en 2015.
Il est capable lors de ses courses d’atteindre des pointes à plus de 110 km/h, c’est extraordinaire.

Chacun devrait pouvoir voir de ses propres yeux l’accélération départ arrêté de cet animal, c’est impressionnant. Les muscles et le squelette de cet animal sont taillés pour la course. La Nature est fascinante.

Pour ceux qui n’ont pas la chance de le voir voici une petite compensation :

Combien de foulées en 1 seconde ? ;)

Bon je ne vais pas vous faire l’apologie du Guépard et vous décrire son anatomie, d’autres le feront bien mieux que moi.
D’ailleurs le Guépard n’est pas le plus intelligent des animaux, loin de là. Il est doté d’une vitesse de pointe qui est son atout majeur, pour ne pas dire unique, pour chasser.
Quand une proie est capturée il a peu de temps pour se nourrir et nourrir les siens. Les hyènes, les lionnes et autres mammifères rôdent, et le Guépard ne fait pas le poids.
Il faut donc au Guépard de grands espaces pour se lancer et être capable de capturer sa proie grâce à sa vitesse.

Et c’est là que le bât blesse. Des grands espaces il y en a de moins en moins. La faute à l’Homme bien sûr. L’Homme qui s’est approprié de nombreuses terres, mais ça n’est pas la seule cause.

L’Homme est aussi responsable de la progression importante de Bush épineux. C’est un frein à la chasse pour le Guépard qui se blesse de plus en plus avec les épines.

Les espaces se réduisent donc pour les Guépards qui chassent parfois par facilité dans les élevages et se retrouvent trop souvent abattus par les agriculteurs locaux qui protègent leur bétail.

L’avenir du Guépard est plus qu’incertain.

Le CCF (Cheetah Conservation Fund) est un organisme namibien, qui bien que politisé et ayant quelques travers, agit pour la sauvegarde du Guépard. Ils élèvent notamment des chiens de berger à destination des agriculteurs pour protéger les troupeaux. Ils ont aussi mis en place un système qui transforme le Bush épineux en buchettes, les BushBlok que l’on trouve dans les supermarchés du coin en Namibie. C'est très pratique pour les barbecues.

 

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Des initiatives existent et pourraient donc sauver le Guépard d’une extinction en lui rendant un espace qui lui est vital.

Mais en réalité le Guépard est condamné, plus que par son nombre actuel, plus que par l’Homme aujourd’hui, il est condamné par son patrimoine génétique.

Les allèles des gènes d’un Guépard à l’autre sont quasiment identiques aujourd’hui. En somme l’inceste est monnaie courante chez les Guépards.
Il en résulte, du fait de la très faible variété génétique, de nombreuses anomalies.

Le Guépard qui éprouve déjà des difficultés à se nourrir, à survivre, à se reproduire et à conserver sa progéniture doit donc affronter en sus son patrimoine génétique. Des Guépards d'Iran pourraient être croisés avec les Guépards d’Afrique, ça ne serait probablement pas suffisant. Mais les iraniens tiennent à la lignée de leurs Guépards si j’ai bien compris et donc là encore les portes se ferment.
 

Voilà où nous en sommes aujourd’hui, le Guépard, plus que d’autres espèces moins nombreuses que lui, est condamné.

L’Homme ce vieil ami avec qui il chassait à une époque (cf. photo qui suit), l’Homme devenu ennemi car en parti responsable de son extinction, l’Homme réussira-t-il à devenir son sauveur ?

 

 

Et bien peut-être que OUI.

Et voilà où je veux en venir avec les OGM.
Les OGM sont souvent mal vus car ils sont assimilés à la nourriture, notamment au maïs ou au saumon.
Oui il faut se méfier des OGM dans le domaine alimentaire, dont le but est souvent de produire encore et toujours plus et plus vite au détriment de la qualité. Mais il ne faut pas pour autant les diaboliser (au passage certains vaccins sont des OGM, l'insuline aussi pour lutter contre le diabète).

L’Homme serait-il capable de sauver le Guépard en sélectionnant et en modifiant légèrement son code génétique afin de retrouver un brassage perdu ? Rien n’est moins sûr.
Mais si la réponse était OUI, faudrait-il essayer ?

Est-ce compatible de s’opposer aux OGM alimentaires mais de les soutenir dans ce cas précis ?

Je pense que OUI. Certains diront qu’il s’agit là de jouer avec la Nature, de se prendre pour Dieu.
Moi j’y vois une opportunité de rattraper nos erreurs.

Il ne reste plus beaucoup de temps au Guépard, certains parlent de 2030. Je croise les doigts pour qu’il puisse être sauvé dans son habitat naturel mais j’ai peu d’espoir.

La bêtise humaine t'as condamné, puisse l’intelligence humaine te sauver cher ami, à la tienne ;)



8 réactions


  • Clark Kent Jeussey de Sourcesûre 19 mai 2017 10:13

    Plus je fréquente les hommes, plus j’aime mon chien.



  • mikawasa mikawasa 19 mai 2017 11:00

    A titre d’information les guépards sont très fragiles,on ne sais pas exactement comment mais l’espèce a été victime il y a plus de 10 000 ans d’un goulot d’étranglement génétique expliquent en partie pourquoi les guépards actuels sont si proche génétiquement.
    Pour la conservation et la protection de la nature comme vous l’avez montré dans votre article se sont les habitats qu’il faut protéger.


    • air1 air1 19 mai 2017 11:50

      @mikawasa
      C’est tout à fait exact, la Nature est peut-être responsable de cette sélection ou l’Homme déjà à l’époque qui sait ...
      Le sort s’acharne sur cet animal que je chéris.


  • Sergio Sergio 19 mai 2017 11:44

    Bonjour Air


    « Oui j’ai un intérêt prononcé pour les animaux. Il n’y a pas si longtemps j’avais plus d’empathie pour eux que pour les Hommes, parfois je me demande encore si ce n’est pas toujours le cas. »

    Non, il ne faut pas. Je suis sur que vous savez que beaucoup de femmes et d’hommes sont bons. Il est certain que les projecteurs ne sont pas braqués sur eux, même si le monde ne tourne pas qu’autour des spectacles, de l’actualité politique et autres, et surtout pas exclusivement autour d’Agoravox dont vous colorez le contenu avec bonheur.

    • air1 air1 19 mai 2017 11:51

      @Sergio
      Je vous remercie beaucoup Sergio, vous avez raison je le sais, il ne faut pas que je l’oublie ;)


  • wpjo 20 mai 2017 09:25

    L’étape suivante c’est développer des OGM très peu demandant en eau. Ainsi, on pourra nourrir mieux 11 milliards d’êtres humains (prévision optimiste de fin de siècle) ce qui est politiquement super-correct.. Et que les léopards ainsi que 85% des espèces auront disparu, « ce n’est pas ma faute ». De personne.

    La prévision pessimiste parle d’une population mondiale de 16 milliards en 2100 . Et là, ce seront carrément 95% des espèces qui auront disparu. Entre-temps, on continue les allocs pour les grandes familles parce que ce n’est pas de leur faute. On continue l’immigration, on continue le réchauffement de la planète. On garde les centrales nucléaires jusqu’à que ça pète et on ne sait plus quoi faire avec les déchets. On continue de vivre à crédit. Tous les dix ans il y aura un autre pays qui dispose des armes nucléaires. Mais bon. On est comme des grenouilles dans une marmite qu’on porte petit à petit à ébullition. Aucune grenouille sautera dedans, mais de ceux dedans, aucune ne sautera pour sortir.

    Ce qui se passe au Yémen ou en Soudan, c’est aussi tragique que prémonitoire pour ce qui nous attend tous.

    Tiens, une petite chose hors sujet : d’ici 20 ans, les Chinois vont nettoyer les iles du pacifique qui sont tellement polluées. Et en passant, y installer une base militaire pour « protéger » leurs équipes de nettoyage.


  • Carte Senior Carte Senior 20 mai 2017 14:39

    Employer l’acronyme OGM est toujours risqué. Il est de fait que les biotechnologies, et parmi elles la transgénèse (donc ce qui aboutit aux OGM selon l’acception en vigueur), peuvent autoriser le meilleur comme le pire. Les thérapies géniques procèdent souvent de ces techniques par ailleurs rejetées par l’opinion publique, et par conséquent par les politiques à l’écoute de leur électorat, lorsqu’il s’agit de plantes alimentaires, de cultures nourricières.

    Mais, comme vous le rappelez, ces techniques permettent l’obtention de molécules médicaments et même de certains vaccins.
    Peuvent-elles de nouveau enrichir le patrimoine génétique des léopards ? Savré problème à résoudre. Quels gènes pour coder quoi ?

  • air1 air1 21 mai 2017 10:40

    @Carte Senior et @wpjo


    Le léopard n’est pas le guépard, loin de là. C’est un chasseur redoutable, probablement le meilleur.
    Son avenir n’est pas menacé.
    Wpjo ce sont bien les grands mammifères qui sont menacés. Sinon 95% d’extinction de la vie, la Terre l’a connu il y a 252 millions d’années, l’Homme est tout juste capable de se détruire et de détruire quelques espèces, notamment des grands mammifères.

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