mercredi 13 février 2008 - par Paul Villach

Le joli mariage de l’eau et du feu sur une affiche de l’UNEF

Marie et Antoine avaient déjà bien payé de leur personne en 2000 pour attirer l’attention sur la pénurie de logements pour étudiants. Apparemment, ça n’a pas suffi. C’est au tour de Damien et de Mélanie, huit ans plus tard, de se sacrifier pour la bonne cause : car le problème reste entier. Ils y mettent eux aussi tout leur cœur.

Le syndicat UNEF vient de lancer à nouveau une campagne en faveur du logement étudiant en recyclant une affiche qui ne peut que capter l’attention par son leurre d’appel sexuel marié, comme le feu à l’eau, au leurre d’appel humanitaire dans une scène de farce hilarante. Un jeune couple nu, en plein simulacre de coït, s’ébat dans le mitan du lit conjugal de papa et de maman qui ont le bon goût de se détourner pudiquement en se cachant bien les yeux pour ne pas trop en voir. Quant à entendre, c’est une autre histoire, mais l’affiche n’en dit mot.

Une métonymie explicite

De la part d’étudiants, on n’est pas trop surpris. La discrétion de l’insinuation n’est pas leur fort. Ils préfèrent, dans la tradition carabin, un leurre d’appel sexuel ostentatoire pour frapper les esprits et stimuler le réflexe d’attirance dans sa version la plus intense, celle du voyeurisme : on ne peut trouver mieux, sauf à sortir du registre des bienséances que la morale du groupe prescrit, pour apprendre à qui ne l’aurait pas encore soupçonné, ce que logement étudiant indépendant veut dire.

La métonymie choisie est on ne peut plus explicite : l’effet exhibé - une scène de tendre coït dans le lit de papa-maman - a une cause directe qu’on est prié d’imaginer : ces chérubins n’ont pas où aller pour se dire leur amour, puisque les logements étudiants sont rares. Sauf à faire vœu de chasteté, il ne leur reste plus que la chambre des parents qui eux aussi vivent à l’étroit. Le leurre d’appel sexuel se double donc ici par surprise d’un leurre d’appel humanitaire qui exhibe le drame de la promiscuité par temps de pénurie de logements.

Le rose de l’ingénuité

La mise hors-contexte concentre sur le couple le regard qui ne peut prélever quoi que ce soit alentour qui troublerait cette seule explication. Suspendue dans l’espace comme dans un rêve, la scène baigne dans le rose qui est sans doute celui de l’érotisme torride mais aussi celui de la bibliothèque rose de l’ingénuité. Il s’agit ainsi de résumer en une image l’ignorance sidérale de ceux qui, comme le souligne la légende, « prétendent que les étudiants n’ont pas de problème de logement  ».

Le comique de farce et l’humour comme édulcorants

Par la violente distorsion entre ce qui est et ce qui devrait être, le comique de farce donne à cette image une frappe qui rend tangible l’ampleur de cette méconnaissance. Mais, paradoxalement, la distanciation qu’impose le sourire de l’humour désamorce tout réflexe de compassion parasite stimulé normalement par le leurre d’appel humanitaire : seul est recherché le réflexe d’assistance active à personne en difficulté. Pareillement, l’humour tempère l’audace d’une exhibition publique du plaisir d’autrui qui pourrait heurter les règles de la morale du groupe : celle-ci, on le sait, régit strictement dans le domaine public la représentation sexuelle.

Mais Mai-68 est passé par là, n’en déplaise à ses contempteurs ! Qui peut encore, en effet, s’offusquer de cette tendre union dont les zones sexuelles explicites - les fesses féminines tatouées exceptées - sont dûment cachées dans le double jeu bien réglé de l’exhibition et de la dissimulation simultanées. Mais pour autant il ne s’agit pas ici, comme à l’ordinaire de déclencher le réflexe de frustration qui dispose à échanger « l’objet du désir » (un personnage nu) en « désir de l’objet » (le produit qui lui est associé : sous-vêtements, voiture ou climatiseur).

Une représentation de la vie étudiante

Car cette image ne doit pas accaparer l’attention au point d’oblitérer l’objectif de cette affiche qui, lui, est de sonner l’alarme à propos de la pénurie de logements pour étudiants.
Le choix de cette scène d’amour n’est toutefois pas innocent. Une politique de logements pour étudiants implique une représentation de la vie étudiante où l’amour à toute sa place, dès fois que certains l’auraient oublié. Avant Mai-68, on n’osait pas en parler. Et on se souvient que le mouvement qui explosera, avait commencé en 1966 à la résidence universitaire d’Antony dont le long pavillon B, donnant sur le parc de Sceaux, a été rasé depuis. Les garçons revendiquaient alors le droit de rejoindre les filles à toute heure au pavillon D. Or, c’était défendu. On a dû à l’intelligence et au courage du directeur de la résidence de l’époque, Jean Bressand, d’éviter que la confrontation ne tournât mal, en rejetant les mauvais conseils qu’on lui prodiguait en haut lieu.

À l’exception des dévots de toutes obédiences - ce qui fait tout de même du monde - qui aujourd’hui peut contester aux étudiants le droit à une vie amoureuse pourvu qu’ils la mènent de pair avec leurs études ? On voit dès lors que la question du logement est centrale, sauf à vouloir continuer à jouir des commodités du domicile parental au grand dam des parents, comme Tanguy, le héros du film d’Etienne Chatiliez paru en 2001, auquel, par intericonicité, l’affiche fait penser. Mais la situation est ici inversée. Qui s’en plaindrait ? Ce sont les étudiants qui souhaitent pouvoir être indépendants pour leur épanouissement personnel comme pour celui de leurs parents.

Le leurre d’appel sexuel, on le voit, est un leurre d’une plasticité étonnante : il peut même se marier avec le leurre d’appel humanitaire. Leurre-tous-produits, il permet de promouvoir les produits les plus éloignés de lui, comme ici le problème du logement étudiant.
Toutefois, en raison de la nature cérébrale de l’activité sexuelle humaine, la représentation sexuelle n’est pas enfermée dans la seule exhibition ostentatoire. On a pu montrer, dans des articles précédents, que des procédés d’insinuation plus discrets permettent, tout aussi bien sinon mieux, de donner de cette représentation sexuelle des variations multiples imbriquant dans une fantasmagorie ainsi créée à la fois les relations rationnelles que le récepteur établit, et les associations mentales irrationnelles qui l’assaillent. Paul Villach




32 réactions


  • non666 non666 13 février 2008 12:29

    Au moment ou on fait semblant de decouvrir que certaines offres de logements ajoutent des prestations obligatoires de type sexuelle au prix du loyer, nul ne doute que votre article trouvera son public.

    Apres les taxis , les coiffeurs, ces salauds de djeunzs veulent aussi leur petit cadeau avant les municipales....

    Allez je la joue sarko :

    (mode président ON)

    Je vous promet que je serai le président de la construction de logements neufs pouyr les etudiants et je nomme aujourd’hui meme un "messieur logement etudiant" qui me remettra un rapport dans 3 mois que je m’engage a suivre sur les besoins dans ce domaine...

    "Attali, quand tu aura finie ta campagne de promo sur la commande que je t’avais faite de trouver des arguments pour faire du liberalisme, tu pourra m’ecrire un argumentaire sur le fait qu’il faut livrer la demande etudiante au marché, pour creer des emplois ?"

    (mode président off)


    • non666 non666 13 février 2008 13:24

      Bon Richard, retourne voir Cecilia et fout nous la paix...


  • tvargentine.com lerma 13 février 2008 14:05

    "je vous demande d’accorder la nationalité française à Ayaan Hirsi Ali"

     

    Franchement j’aurais préféré que vous fassiez un article pour exiger du Président Nicolas SARKOZY la nationalité à Ayaan Hirsi Ali

     

    "je vous demande d’accorder la nationalité française à Ayaan Hirsi Ali" C’est le titre d’un article qui date du 11 février 2008 et qui attend attend attend d’etre difffusé Nous nous devons d’envoyer ce message au Président de la République en nous démarquer ainsi d’une presse papier people

     

    Oserez vous MR VILLACH rejoindre ce combat ici même ? ? ? ?

     


    • Paul Villach Paul Villach 13 février 2008 14:39

      @ Lerma

      Je suis entièrement d’accord avec cette démarche qui vise à protéger Ayaan Hirsi Ali. Paul Villach


    • TyRex TyRex 24 septembre 2011 11:36

      « Nous nous devons d’envoyer ce message au Président de la République en nous démarquer ainsi d’une presse papier people »... waaaaahhhh quel argument !
      Quelle pertinence ! On sent bien toute votre intensité intellectuelle dans cette phrase...

      « Oserez vous MR VILLACH rejoindre ce combat ici même ? ? ? ? »... c’est sur il faut oser !

      Oser donner la nationalité française à une hollandaise d’origine somalienne (voire kényane... on ne sait pas trop vu qu’elle avait menti en 1992 pour avoir la nationalité hollandaise ) et qui, en 2004, tenta de s’approprier la nationalité américaine sans résultat ?

      La question est pourquoi ? Pourquoi lui donner la nationalité française ?
      Pour son engagement contre l’excision ?

      Je suis désolé mais je respecte infiniment plus Fatoumata Coulibaly qui est une des plus ardentes combattantes anti-excision et qui Tous les quinze jours, effectue des tournées de sensibilisation en milieu rural au Mal. Ce qui n’est pas le cas de cette Ayaan Ali qui se retrouve plutôt dans une sensibilisation anti-islam dans le monde occidental...

      Une dernière question... qu’a-t-elle fait pour la France pour mérité la nationalité ?
      Que va-t-elle faire pour la France si on lui donne la nationalité ?

      C’est une escroquerie cette histoire. Elle sert uniquement les besoins de certains de continuer leur campagne européenne contre ses ressortissants musulmans.


  • Ne pouvez-vous le uns.... et les autres vous en tenir à l’analyse, pertinente ou pas, de l’auteur ?

    Les leurres en question existent-ils vraiment ?

    L’analyse est-elle satisfaisante ou pas ?

    La campagne est-elle bonne ou pas ?

    Quant au sujet de fond...qui niera que nos étudiants ont de véritables et insurmontables problèmes de logement ?

    L’auteur vous parle de la "com" et de sa qualité...quand il ne s’agit pas de son opportunité. Votez là dessus... puis ensuite exprimez-vous sur ll’importance de la campagne elle même...mais pas l’inverse.

    Paul VILLACH encore un bon papier technique et des commentateurs qui vont glisser ...volontairement ailleurs.

    Persévérez...ils vont finir par comprendre la doctrine sur les leurres et les appels. Ils finiront par accepter et même partager vos enseignements

    A bientôt le plaisir de vous lire à propos des canons qui régissent la matière dont vous êtes un très grand spécialiste.


    • 5A3N5D 13 février 2008 15:47

      @ l’auteur,

      Je ne suis point assez savant pour jouer les conseillers en communication (ni en excommunication.) Toute la partie de votre article qui "décortique" le message qu’on a voulu faire passer, me semble pertinente.

      Sur le leurre d’appel sexuel, il est bien évident qu’il peut être utilisé pour faire passer n’importe quel message, par association à n’importe quel objet : cela va de la voiture à la cuisine intégrée en passant par le banal parfum acheté pour Noël ou la St-Valentin. Sa puissance d’attraction tient au fait qu’il en appelle à nos instincts les plus primitifs, et qu’il est susceptible de créer une véritable souffrance psychologique. Sans doute son large emploi dans la publicité (que le leurre soit matérialisé ou seulement suggéré par l’image) est la rançon que nous devons payer à notre animalité. 

      Dans le cas de l’affiche analysée ici, la volonté provocatrice est évidente. Mais, à y réfléchir un peu plus (oui, ça m’arrive) une revendication tout à fait légitime y est crûment exprimée : un étudiant n’est plus un enfant et sa vie quotidienne n’est pas faite uniquement de cours et de recherches à la bibliothèque universitaire. Cette affiche a donc un double niveau de lecture : la demande en logements étudiants, mais également l’exigence légitime de l’étudiant de la reconnaissance de son autonomie d’adulte et de la recherche d’une équilibre affectif exprimé qui conditionne pour une grande partie sa motivation à étudier.


    • Paul Villach Paul Villach 13 février 2008 16:27

      @ 5A3N5D

      Je n’ai pas dit autre chose.

      1- Cette affiche réussit avec une économie de moyens à projeter une représentation légitime de la vie étudiante.

      2- On trouve de surcroît un usage intelligent des procédés d’expression pour capter l’attention et faire réfléchir. Paul Villach


  • zgrouik zgrouik 13 février 2008 16:40

    Très bon papier sur le décrytage de com dans ce domaine, et l’affirmation du statut de l’étudiant (aussi) en tant que majeur sexuel.


  • haddock 13 février 2008 17:14

    j’ ai reconnu tout l’ monde sur la photo , y a un couple qui baise lui dessous elle dessus , ensuite le mec au bandeau sur les yeux c ’est Morice en train de rêver à Carlos , et l’ autre , c ’ est qui ?


  • maxim maxim 13 février 2008 17:29

    j’ai vu dans l’émission de Ruquier cette affiche ,ainsi que le jeune représentant de l’UNEF ....

    c’est vrai que pour trouver un logement décent ,pour qu’un étudiant puisse d’abord travailler tranquillement et débarrassé des soucis d’intendance ,ce n’est pas évident ...

    il faut effectivement prendre en compte l’éventualité d’une vie amoureuse ,c’est le plein âge ...et de l’intimité que celà implique ...

    mon fils aîné,ayant dans les années 90 fait une école d’ingénieur en province a été confronté à ce problème ,et nous avons fait tout notre possible pour qu’il ait un certain confort ...ceci a un coût ,et pas à la portée de toutes les bourses ,mais pour que les enfants aient toutes leurs chances ,et leur équilibre ,et la vie amoureuse compte pour beaucoup ,nous avons fait cet effort ......


  • Icks PEY Icks PEY 13 février 2008 17:59

    Un élément de l’affiche semble avoir échappé à l’auteur de l’article.

    C’est la dégradation des étudiantes. En effet, la croupe de la fille de l’ancienne affiche me semble nettement plus appétissante.

    Diminution des budgets pub de l’UNEF ou effet Mac Do sur la population féminine étudiante ???

    Icks PEY


  • docdory docdory 13 février 2008 18:19

     Cher Paul Villach

    Lorsque j’étais étudiant , la faculté de Médecine et de Pharmacie était juste à coté d’une belle forêt , il n’y avait qu’une rue à traverser ! Il suffisait donc aux carabins de fixer un rendez vous à leurs copines lors d’un inter cours de une heure , de traverser la rue , de faire une centaine de mètres , et la forêt était là , accueillante au plus haut point ! Les chambres étudiantes en étaient presque superflues , du moins en ce qui concerne l’activité du couple d’étudiants de la pub . Malheureusement pour mes futurs confrères et consoeurs , ils ont refait la faculté de médecine dans une espèce de no man’s land , terrain vague sans arbres et parking sauvage , absolument impropre à la " consommation " ! Encore une fois , les traditions se perdent !!!


    • Paul Villach Paul Villach 13 février 2008 18:47

      Cher Docdory,

      "Vous nous parlez d’un temps / que les moins de vingt ans / ne peuvent pas connaîtreeeeeee...."

      Vous paraissez avoir gardé des souvenirs forestiers bien vivaces. Mais convenez qu’ "un petit chez soi" vaut toujours mieux qu’ "un grand chez les autres". Paul Villach


    • docdory docdory 13 février 2008 18:56

       J’en conviens ! La solidarité , qui n’est plus très à la mode maintenant , faisait , qu’à l’époque , les étudiants avec chambres prêtaient volontiers leur chambre une heure ou deux aux étudiants sans chambres .


    • 5A3N5D 13 février 2008 19:45

      " Il suffisait donc aux carabins de fixer un rendez vous à leurs copines lors d’un inter cours de une heure , de traverser la rue , de faire une centaine de mètres , et la forêt était là , accueillante au plus haut point !"

      C’était le bon temps où, quand on donnait un coup de pied à un buisson, il nous le rendait !


  • grangeoisi grangeoisi 13 février 2008 18:53

    L ’érotisme sur ce site est tor-ride ! Et cette position en métonymie...coquin va Paul Villach !


  • Le péripate Le péripate 13 février 2008 20:38

    C’est un logement in-décent !


  • maggie maggie 13 février 2008 21:55

    Perso je trouve l’affiche assez maladroite et le recours à la sexualité un peu facile. Il aurait été peut-être plus judicieux d’exposer un ou une étudiante qui ne peut pas travailler convenablement faute de place ou à cause de petits frères et soeurs bruyants.C’est quand même en premier lieu pour éviter de se taper quotidiennement des heures de transport et de pouvoir travailler dans le calme que les étudiants désirent avoir un logement à soi. L’alibi sexuel me semble biaiser totalement l’image qu(on se fait de la vie des étudiants. Quand on loge à plusieurs dans un studio, ce qui arrive de plus en plus fréquemment chez les étudiants, l’activité sexuelle est assez secondaire quand on manque tout bonnement d’espace vital.


  • perplex 14 février 2008 00:20

    On a réchappé au noir avec une blanche, Macdo nous l’a servi pourtant il n’y a pas longtemps.


  • ben ben 14 février 2008 08:19

    Une question me turlupine : en quoi est-ce un problème que Damien et Mélanie, étudiants de 22 et 23 ans, habitent chez leurs parents ? Chez leurs parents, n’est-ce pas aussi chez eux ? Et si ils habitent à une distance raisonnable de la fac, ne serait-ce pas en faire encore plus des privilégiés que de leur offrir un logement étudiant à un prix dérisoire.

    Je ne renie pas le problème du logement étudiant pour ceux dont les parents habiteraient à 2 ou 3 heures de la fac, je me pose juste des questions sur la qualité de l’affiche. Un slogan du genre "après 2h30 de transport, Julien arrive à la fac" pour attirer sur de vrais problèmes aurait été plus judicieux...

     

    Juste mon expérience personnelle : je n’ai jamais eu de logement étudiant et mes parents n’avaient pas de quoi me payer un logement, du coup à l’époque j’en avais pour presque 2 heures aller (lever à 5h30) et pareil pour le retour (retour "chez les parents" à 19h).


  • donino30 donino30 14 février 2008 09:29

    Le problème soulevé du logement est incontestable, mais pas uniquement les étudiants. L’affiche est visuellement agréable, mais fait preuve à mon sens d’une énorme faute de communication. On aurait préféré voire une étudiante plancher studieusement avec ses bouquins sur la table de nuit de ses parents. Là, l’esprit 68ard et "festif" ressort en premier lieu, elle plaira forcément beaucoup aux étudiants mais moins au reste de la population. Il faut privilégier les logements sociaux à des étudiants plutôt qu’à des travailleurs pauvres pour qu’il puisse s’ébattre en paix... Drôle d’idée.


    • Icks PEY Icks PEY 14 février 2008 20:48

      Vous avez tout à fait raison quand vous dîtes :

      <I>elle plaira forcément beaucoup aux étudiants mais moins au reste de la population.</I>

      Mais qui est la cible de cette pub si ce n’est les étudiants eux-mêmes ? Car l’UNEF ne cherche pas à émouvoir les pouvoirs publics, mais plutôt à capter le suffrage des étudiants en leur faisant croire qu’ils se préoccupent de leurs problèmes.

      Donc cette pub a bien pour but de plaire aux étudiants et non aux décideurs politiques.

      C’est ça la com !

      Icks PEY


  • Yannick Harrel Yannick Harrel 14 février 2008 09:51

     Bonjour,

    Effectivement Paul, la métonymie graphique me parait efficace pour attirer l’attention sur un problème réel et contemporain de la vie étudiante actuelle qu’est l’autonomie par un logement décent.

    Bien sûr des aides existent comme les APL mais il faut que le dossier soit instruit sans délai, et lorsque l’on est jeune étudiant(e), c’est un peu le bazar pour s’y retrouver. De plus, l’on sait très bien que dans les villes d’importance, le parc immobilier étudiant est trop restreint (je ne parlerai pas de Paris où certaines chambres de bonne insalubres se louent à des prix défiant toute décence élémentaire). En définitive, la campagne de sensibilisation de l’UNEF peut choquer certaines âmes (d’autant que ceux qui ont effectué des études longues et sérieuses savent que les vrais moments de plaisir sont moins fréquents que l’on ne se plait à le fantasmer) mais on ne peut lui dénier le mérite de remettre sur le tapis (ou le lit en l’espèce) un problème conséquent. Toutefois, ne faudrait-il pas prendre le problème à la source, à savoir comment l’étudiant peut-il subvenir à ses propres besoins sans avoir à recourir à la manne (y compris en matière de logement) de ses parents ? L’autonomie réelle commence déjà par là !

    Cordialement


  • armand armand 14 février 2008 10:21

    Cette affiche, paradoxalement, reflète surtout un fantasme de vieux, celui d’étudiants ’lofteurs’ obsédés de sexe, et qu’on envie secrètement. Malgré les poussées d’hormones, beaucoup d’étudiants n’ont pas comme principale préoccupation de se trouver un endroit tranquille pour jouer à la bête à deux dos. Et beaucoup, dans ce cas, préfèrent encore la solution Tanguy car il y a le petit déj’, le frigo plein et le salon où l’on peut inviter les copains. Sans parler de parents pris dans leurs contradictions soixante-huitardes, qui laissent leur progéniture vivre en couple sous leur toit.


  • Janduin 16 février 2008 05:27

    Commentaire pertinent , il faudrait peut-être ajouter aussi une étude comparative entre les deux affiches, l’ancienne et la nouvelle. A remarquer que la taille du lit des parents a fortement diminué.


  • Lady_V Lady_V 16 février 2008 12:29

    Je trouve cette campagne intéressante. Cela fait des années que les étudiants crient au logement. Je me rappelle d’un début d’année universitaire où les étudiants ont été logés dans les campings municipaux faute de trouver des appartements ou des chambres.

    Quoi de plus naturel de passer à la phase "shocking" pour faire réagir ?

    Et puis voyez-y aussi une réalité : les étudiants ne sont pas tous les bûcheurs acharnés qu’on s’imagine. Ils travaillent, oui, mais ont aussi une vie à côté : ils mangent, ils boivent (voir le succès des soirées étudiantes), et ils font l’amour. Car oui, le sexe c’est gratuit, alors pour remplacer une sortie au cinéma à 8 euros, quoi de mieux ?


  • Bof 16 février 2008 16:58

     Dans une France qui a perdu ses plus belles entreprises en les nationalisant et en les confiant à des responsables très .. "distraits" , il est NORMAL que les enfants trinquent et aient à se serrer la ceinture.

     De toute façon, une DETTE , ça se rembourse TOUJOURS tôt ou tard . Notre très très regretté Général De Gaulle avait remis la France à flot. Nous avions remboursé toutes nos dettes et des énarques nous ont mis dans les dettes, et bien comme dans toute famille, comme en Argentine si nous descendons aussi bas, nous rembourserons ! on peut faire confiance aux riches pour cela ! au moins, des gens en qui avoir confiance !....ils ne sont jamais distraits , EUX !....


  • 65beve 65beve 16 février 2008 23:20

    Bonsoir,

    Où l’on voit bien la différence entre 2000 et 2008.

    L’étudiant de maintenant a bien pris les choses en main.

     


  • Pak 16 février 2008 23:39

    L’affiche est là pour faire naître le débat et c’est réussi :) A noter que le problème n’est pas moins grave quand on parle de familles sans logements, mettez un bébé entre les 2 jeunes qui copulent et vous verrez le tableau !


  • Lucrezia 18 février 2008 16:16

    Pourquoi s’arrêter au logement pour les étudiants à "Papa" ?

    Exigeons des diplomes quelque soit leurs résultats ...Et puis un bon salaire de 10.000 € à leur entrée sur le Marché du Travail sans compter une allocation substentielle pendant leurs études pour pouvoir se payer loisirs, argent de poche, voiture, essence, et chit !

    Mais pourquoi ne pas déclarer tous les étudiants Français, pupilles de la Nation !

    Comme cela tout incombera au Gouvernement et déchargera ces parents ...

    Non mais c’est vrai, de qui s’moque-t-on !?

    N’est-ce pas des droits inaliénables et constitutionnels !?


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