mardi 14 juin 2022 - par Rémy Mahoudeaux

Le macronisme est-il totalitaire ? Introduction

J’avais commis un petit essai gratuit intitulé « Le macronisme est-il totalitaire ? »., auto-publié via lulu.com en février 2022. Je me propose ici de le publier par épisode. Cet essai est dédié aux gueux.

 

Introduction

 

1. La démocratie en soins palliatifs

D’état d’urgence sanitaire ou sécuritaire en loi de criminalisation de l’opinion, le spectacle désolant du délitement de la démocratie s’est accéléré depuis quinze ans. Cela interroge. Le coup d’état sans arme du traité de Lisbonne résonne dans la mémoire des français comme le glas d’une illusion démocratique perdue, au moins pour ceux qui n’auraient pas la mémoire trop courte. Mais c’était déjà bien une illusion. Il est vraisemblable que le décès de la démocratie soit un processus lent ayant débuté longtemps auparavant.

Il n’est pas forcément anti-démocratique de se défaire d’un pouvoir en le mutualisant avec d’autres pays alliés. Par exemple, mettre ses forces armées sous un commandement unique dans une coalition, c’était déjà le cas avec Agamemnon sous les murailles de Troie, ou à la fin de la première guerre mondiale avec le général puis maréchal Foch. Mais de quel contrôle démocratique le peuple français dispose-t-il sur la politique de l’OTAN ?

Battre monnaie, c’est un pouvoir régalien. Coaliser des états via leurs monnaies en les fusionnant en une monnaie unique peut être décidé démocratiquement. Mais verrouiller le futur de cette monnaie commune en le soumettant à une idéologie monétariste et libérale sous-jacente, et surtout abdiquer de toute capacité politique de reprendre la main sur cette orientation de politique monétaire est, clairement, un renoncement du peuple à se gouverner lui-même : le début de l’agonie de la démocratie pour cause eurocratique.

Certes, des élections donnent l’illusion que perdure une démocratie. Ainsi, un « ennemi de la finance » une fois élu a effectivement pu se vanter d’avoir fait voter une loi censée réguler cette finance. Hélas, si le processus législatif a été respecté, à l’exception des études d’impact, les banques ont écrit un texte sur mesure pour que rien ne soit changé, qu’un contrôle prudentiel minimal ou symbolique perdure. Elles continuent de bénéficier d’un soutien de l’état et de se droguer à l’hyperdette sans se soucier ni de l’intérêt de leurs simples déposants ni du bien commun. Cela ressemble au gouvernement des finances du peuple par un lobby pour l’intérêt de ce lobby.

Peut-on parler de sincérité du scrutin de 2017 quand le raid judiciaire organisé contre le candidat François Fillon a tant pollué cette élection ? La sujétion des parquets à l’exécutif, et donc du parquet national financier, est déjà un véritable scandale au quotidien. Elle est encore plus révoltante quand elle sert à fausser le résultat d’un scrutin.

Enfin, quand les citoyens sont encouragés par une école défaillante au moindre effort individuel, quand la télévision nivelle par le bas, quand un consumérisme effréné semble le seul horizon promis à l’homme, il y a lieu de s’interroger : n’est-ce pas une version moderne du panem et circenses de Rome devenue décadente ? Les citoyens de droit sont-ils citoyens de fait s’ils ne maîtrisent pas les outils essentiels du débat politique ? Et le taux d’abstention croissant n’en est-il pas un symptôme ?

 

2. La démarche

L’objectif de cet essai est de donner à son lecteur un éclairage aussi bref mais pertinent que possible sur un (éventuel ?) caractère totalitaire du macronisme. Il n’est pas question d’en faire ici une somme, mais juste d’étayer une intuition, de la confronter à l’épreuve des faits. Il sera tenté d’illustrer un propos avec quelques exemples dont il faut espérer que le lecteur les trouvera suffisants, adéquats et signifiants.

Au début, il convient de préciser le concept de totalitarisme en tentant de répondre à deux questions. D’abord, comment le totalitarisme se positionne-t-il auprès des autres termes dont il est plus ou moins synonyme, et puis quels sont les marqueurs du totalitarisme ?

Une deuxième partie abordera, pour chacun des principaux marqueurs identifiés du totalitarisme, une lecture rétrospective du macronisme au travers du prisme de chaque critère. Cette analyse est certainement subjective, orientée et trop rapide pour être à 100 % probante.

Une courte digression abordera le problème de la souveraineté.

Il sera ensuite temps d’apporter une brève conclusion.

La suite au prochain numéro ! Vous pouvez si vous le souhaitez télécharger tout l’essai via ce lien www.lulu.com/shop/rémy-mahoudeaux/le-macronisme-est-il-totalitaire/ebook/product-ev9qrm.html et le lire d’une traite, c’est à votre convenance.

 



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