samedi 18 juin 2022 - par Rémy Mahoudeaux

Le macronisme est-il totalitaire ? III Macronisme, totalitarisme et souveraineté

J’avais commis un petit essai gratuit intitulé « Le macronisme est-il totalitaire ? »., auto-publié via lulu.com en février 2022. Je me propose ici de le publier par épisode. 

Lien vers l'épisode précédent : https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/le-macronisme-est-il-totalitaire-242225

Suite de l’épisode précédent :

Macronisme, totalitarisme et souveraineté

La souveraineté pourrait être l’enjeu majeur des prochaines élections, la présidentielle et les législatives.

Les archétypes de souveraineté que présentent les totalitarismes historiques (nazisme et stalinisme) sont assez différents. Si tous deux sont bien impérialistes, le nazisme vise à établir une domination d’une nation sur les autres, quand le stalinisme (en théorie) tente de promouvoir une idéologie qui gouvernerait et fédérerait toutes les nations, certes sous la férule non pas d’un petit père des peuples mais via un méta-parti transnational, l’Internationale communiste. Soit dans le premier cas une seule nation souveraine et d’autres vassales, et dans le second toutes vassales d’un concept, d’une idéologie.

Faisons le point.

La souveraineté militaire a été abandonnée avec la pleine réintégration de la France dans l’OTAN, et, avec les sujétions que cela induit, la souveraineté diplomatique s’est encore réduite. La souveraineté économique et commerciale disparaît : il y a la tutelle budgétaire de la Commission de Bruxelles et l’imposition de normes et de traités multilatéraux de libre-échange au niveau européen. La souveraineté monétaire n’existe plus avec l’Euro. La CEDH nous prive de notre souveraineté judiciaire et influe sur notre souveraineté législative. Quant à la souveraineté politique, c’est une peau de chagrin dont la surface diminue : l’Europe est devenue l’excuse brandie par des politiciens impuissants à faire valoir les intérêts des citoyens.

Il serait inepte d’imputer au macronisme ce constat : il n’existe que depuis si peu de temps ! Ces abandons de souveraineté dans tous ces domaines dont certains sont régaliens sont les fruits de multiples renoncements, explicites ou non, consentis pendant des décennies. Le mondialisme et une vision fédéraliste de l’Europe ont décidé que les souverainetés nationales étaient autant d’obstacles à abattre, ils y ont travaillé. D’ailleurs, le terme souverainiste est devenu dans l’espace politique un adjectif aux connotations péjoratives qui dénonce l’étriqué d’un repliement sur soi-même.

Le macronisme a donc repris à son compte la fuite en avant des renoncements, et a sans doute amplifié le mouvement tant sur le plan symbolique (Le gigantesque drapeau européen flottant seul sous l’Arc de Triomphe) que pratique (Par exemple l’abandon des intérêts nationaux face au diktat de l’Allemagne dans la crise des réfugiés). Le macronisme voit en l’ouverture sans restriction une panacée. Il y a aussi le paradoxe d’un Emmanuel Macron qui avoue que le traité de Lisbonne n’était pas démocratique, mais qui préfère des consultations (biaisées ?) aux référendums et qui martèle en sautant comme un cabri que l’Europe est la solution.

Un esprit soupçonneux est en droit d’interroger : à qui profite ce crime ? L’Europe, déversoir principal de nos abandons de souveraineté, n’est pas capable d’incarner une souveraineté pan-européenne digne de ce nom qui prendrait en charge les intérêts des européens, qu’ils soient nationaux ou transnationaux. Faute de cette incarnation, elle ressemble plus à un instrument commode de mutualisation des lobbys dont usent à merveille les prédateurs qui ont parfaitement compris que la promesse d’un renforcement par une mutualisation européenne et l’obtention d’une taille critique n’est pas tenue. C’est en quelque sorte une fin du politique entérinée par sa propre incapacité à arbitrer et à s’opposer. En outre la subsidiarité pourtant inscrite en théorie dans l’ADN de l’Europe est bien vite oubliée quand il s’agit de fustiger ou de sanctionner des Etats rétifs à la doxa de l’Union Européenne en vigueur, par exemple sur l’accueil de réfugiés de façon incontrôlée.

Est-ce une simple carence de démocratie, un simple défaut du prototype à corriger dans une version ultérieure du logiciel européen ? Ou est-ce de façon plus préoccupante un des vecteurs dont userait l’idéologie libérale, transhumaniste et relativiste pour s’implanter en Europe et y éradiquer le concept même de souveraineté ? Ce serait sans doute naïf que de penser que, conscients des carences évoquées, le macronisme et ses cousins d’Europe œuvreront à résorber ces imperfections.

Se pose alors la question essentielle : le retour à une souveraineté est-il une condition nécessaire et / ou suffisante pour lutter contre la mainmise puis l’éradication d’un pouvoir politique par cette idéologie ? La nation aussi autonome que possible dans sa gouvernance et ses choix est-elle la meilleure réponse à ce projet de l’individu seul et isolé face à l’État et surtout face au marché qu’incarne si bien Big Pharma, Big Data et Big Finance ?

Malheureusement, une souveraineté nationale retrouvée partiellement ou totalement ne saurait être suffisante pour assurer que cette idéologie éventuellement totalitaire dont relève le macronisme serait seulement combattue : cela dépendrait largement des options politiques à long terme d’un nouveau pouvoir en place, de ses marges de manœuvre disponibles et surtout de son courage. Les menaces, l’ostracisme et les mesures de rétorsion qui visent les pays du groupe de Visegrád ou la mise au pas de la Grèce sont des signaux non équivoques : reconquérir une souveraineté abandonnée est plus exigeant que s’abandonner sous la férule d’un totalitarisme light.

 

La suite au prochain numéro ! Vous pouvez si vous le souhaitez télécharger tout l’essai via ce lien www.lulu.com/shop/rémy-mahoudeaux/le-macronisme-est-il-totalitaire/ebook/product-ev9qrm.html et le lire d’une traite, c’est à votre convenance.



3 réactions


  • Com une outre 18 juin 2022 22:00

    C’est quoi le macronisme ? Il n’existe pas, et le mot même va disparaître avec lui, à la prochaine présidentielle. Lui n’est qu’un mec de droite, très à droite, qui pour satisfaire son ambition et sa mégalo exacerbée est passé par la gauche et maintenant le centre. Il est loin d’être le seul dans ce cas, à tourner et retourner sa veste au gré de ses intérêts personnels. Alors évitons de débattre sur des termes vides de sens et demandons nous plutôt si Macron est de droite ou d’extrême droite tout simplement ?


  • scorpion scorpion 19 juin 2022 09:00

    Le Macronisme c’est la drogue des décérébrés, ceux qui accepteront de se faire enfermer, vacciner, paupériser et tout cela avec leurs consentements et leurs approbations béates. Le Macronisme c’est l’intelligence perverse qui profitent des cons qui mettent un bulletin LERM dans l’urne la culotte baissée dans l’attente d’une introduction intestinal en boucle et en rythme. Le Macronisme, c’est le mensonge drapé dans la nauséabonde pseudo vérité médiatique, c’est la puanteur baignant dans du parfum Chanel, c’est la classe des nantis déféquant sur le peuple, c’est l’insulte suprême à l’intelligence et la réflexion. Le Macronisme c’est la mort des peuples, de leur culture, de leur fraternité...


  • troletbuse troletbuse 19 juin 2022 09:45

    18 juin 1940 : appel du Général de Gulle

    18 juin 2022 : gaypride

    Tarlouzette a—il participé ?

    La France est sauvée.


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