jeudi 25 avril 2019 - par Florian Mazé

Le Magistrat, le Peuple et l’Eglise

À l’heure où c’est la mode de taper à bras raccourcis sur l’Église, sur fond d'incendie de Notre-Dame et d'attentats au Sri Lanka, je regrette de moins en moins d’avoir publié un roman catholique. Très catholique, très peu judicaire par contre, peuplé d'ecclésiastiques virils en bagarre avec des magistrats-zombi(e)s. Roman d’aventures et d’anticipation, « 2193 » intéressera les chrétiens restés agiles, musculaires et bien vivants. Un futur imaginaire inspiré d'un présent bien réel...

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« 2193 » nous présente deux modèles de société. L’un où l’Église est puissante, l’Armée aussi d’ailleurs, et où les prêtres – souvent d’anciens combattants – ne méprisent guère l’usage des armes à feu. Comme le dit le personnage du Cardinal dans une scène de course-poursuite, on ne respecte les Dix Commandements que dans la mesure du possible, en espagnol : dentro de lo que cabe. Quant au Commandement, spécifiquement christique et néo-testamentaire, d’aimer son prochain comme soi-même, il connaît ses limites naturelles : face à la guerre, face à la violence, face à l’ennemi dans la mesure d’une légitime défense que tous, peuples et individus, ont le droit d’exercer.

L’autre modèle de société est une Fédération franco-germanique dirigée par un bellâtre parisien athéiste et par une sorte de führer berlinois obèse et grotesque, quoique intelligent et cynique. Je rassure d’ailleurs les gens en surcharge pondérale : il y a aussi des obèses sympathiques dans « 2193 », qu’on ne pourra pas qualifier de roman grossophobe… Dans cette seconde société, tout est démocratique, mou, lâche, veule, droits-de-l’hommard, bête, bourgeoisiste, aveugle, gras, lourd, anti-aristocratique, et, par voie de conséquence, totalitaire. Après tout, Platon n’a-t-il pas fait de la démocratie l’un des pires régimes concevables ?

Dans la première société prédominent le politique, le religieux et le militaire ; le judiciaire n’y a qu’un tout petit rôle. La seconde société en revanche est livrée, pieds et poings liés, et jusqu’à l’obsession, à la Magistrature : une sorte de mafia étatique au service de toutes les voyoucraties, principalement dévolue à protéger les gangs et à bafouer les honnêtes gens. Bref : une institution démoniaque incarnant la quintessence d’une démocratie en pleine décrépitude. Du reste, le héros du roman, placé en garde à vue (un peu à la Kafka : par simple volonté de lancer la machine), voit apparaître le Diable en personne dans un cauchemar qui ressemble à une messe noire, où tous les symboles chrétiens sont subvertis. Après une fausse eucharistie bien gore, Satan baptise ses horribles magistrats en les noyant dans un torrent de pisse.

On se doute que l’anticipation n’exclut pas la réflexion sur les sociétés de notre temps. Cette société satanique, c’est aussi l’Union européenne d’aujourd’hui, particulièrement la France contemporaine, anticléricale, procédurière, orwellienne, parfaitement ignorante de sa propre histoire et de ses propres traditions, d’une bêtise et d’un aveuglement à faire froid dans le dos, ce que d’autres auteurs ont appelé le totalitarisme de l’homme-masse. La France qui veut transformer Notre-Dame de Paris en parcours végétalisé ou l’affubler d’une flèche en verre obscène. Une France où même les savants les plus officiellement savants ne sont, comme le prédisait déjà Ortega y Gasset, que de vulgaires barbares. Une société qui ne tient plus que par le verrouillage de toute expression libre et par l’inversion des valeurs.

Dans « 2193 », le lecteur découvrira, amusé et terrifié j’espère, la prédominance d’un « délit d’outrage à délinquant », inconnu dans la première société, mais d’application rigoureuse dans la seconde. En somme : la belle et répugnante rigueur du Diable. L’explication des malheurs vécus par nos héros est en définitive assez simple. Une société qui oublie que le vrai Juge n’est pas de ce monde, un système criminolâtre qui soumet les peuples à la collusion du judiciaire et des voyous, une vie collective organisée par des magistrats devenus les vaches sacrées d’une fausse religion, c’est la victoire de la culture de mort sur la culture de vie. C’est une atmosphère qui sent le cimetière, la torture, la messe noire, la délinquance de rue, la prolifération des psychopathes, la souffrance et l’idiocratie pour tous.

Personnellement, je ne m’accommode guère de ce type de société.

Mais ne perdons pas tout espoir : nos héros s’en sortent, y compris en distribuant quelques baffes dans le museau de leurs adversaires. Comme l’écrivait saint Paul (repris bien plus tard par Daniel-Rops) : « Mort, où est ta victoire ? »

Vidéo du roman :

 



4 réactions


  • tashrin 25 avril 2019 14:05

    Donc en fait agoravox sert aussi maintenant à venir faire sa pub perso tranquille

    Ya pas de charte, pas de modération, aucun controle de publication sur ce site ?

    C’est incroyable !

    Sinon je vends une 206 d’occasion, peu kilométrée. appelez moi qu 06...

    N’importe quoi


    • Rantanplan Chantecler 25 avril 2019 15:48

      @tashrin

      Vous allez quand même pas l’engueuler alors que Cuny fait ça tous les jours ?


    • tashrin 25 avril 2019 16:02

      C’est juste que je suis pas encore tombé dessus, mais si c’est le cas je réagirai de la même manière

      Et en plus l’auteur est modérateur, c’est quand même un comble !


    • sylvie 25 avril 2019 17:54

      oui , il est modérateur, mais comme beaucoup ici il ne modère pas


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