samedi 3 mars 2018 - par

Le monde de demain en direct

Quel que soit le bord politique on aime bien à notre époque se poser plein de questions existentielles ou non, se regarder le nombril avec passion :

 

Quel monde laisserons-nous à nos enfants ?

Est-ce que le monde de demain sera plus juste ?

Plus écolo ? Plus équitable ? Plus citoyenne ? Aura-t-on encore le droit de faire la fête dans son coin ?

Consommera-t-on encore de l'électricité nucléaire ?

Y-aura-t-il encore des véhicules à carburant fossile ?

Dans trente ans nos épagneuls seront-ils encore bretons ?

 

D'où viens-je ? Où vais-je ? Dans quel état j'erre ? Est-ce que j'aurais toujours autant d'amis sur les réseaux dits sociaux ? Que dois-je faire pour renvoyer une image flatteuse de ma personnalité ? Quels choix dois-je effectuer pour être populaire ?

( NB : étagère, je signale le jeu de mots ci-dessus à l'intention de lecteurs mal-comprenant ).

 

Nous aimons bien aussi nous questionner surtout sur nous, sur notre psyché : Suis-je en accord avec mes principes ? Est-ce que je me sens bien ? Est-ce que j'épanouis dans travail, dans ma famille ? Est-ce que je suis positif suffisamment ? Est-ce que je vis bien comme père, comme mère ? Tout cela enrichit considérablement de nombreux charlatans beaux parleurs. C'est déjà quelque chose. Cela fait le beurre de quelques malins...

 

C'est normal dans la société du « moi d'abord », du « parlez moi de moi il n'y a que ça qui m'intéresse », du « j'ai le droit » (cf le livre de Barbara Lefèbvre « Génération j'ai le droit », voir à ce lien).

 

Personnellement, j'ai la réponse à tous ces questionnements. Elle n'était pas difficile à dénicher, on la trouvait partagée sur les réseaux sociaux (voir photo ci-contre). Bien sûr cette réponse vous importe peu pour la plupart d'entre vous, toutes ces questions ne sont qu'une sorte de narcissisme un peu plus poussé qu'auparavant, aidé en cela par les nouveaux moyens techniques. En regardant cette jeune fille qui ne trouve rien de mieux à faire quand sa grand-mère est en train de mourir que de prendre un « selfie » avec tout en faisant un « duckface ». Je pense même qu'elle ne se rend pas compte, qu'elle est convaincue de faire à sa mémé Ginette un cadeau de premier choix.

 

Elle est à elle seule le monde de demain cette jeune fille totalement inconsciente de ses actes. La pauvre n'est coupable de rien, elle n'est que le produit de ce monde. Un monde d'ultra égocentriques et sans scrupules à l'être, un monde où l'on n'est tourné que sur soi et l'aura que l'on a sur le net, un monde où seule la consommation des gadgets que l'on nous impose de posséder compte. Un monde sans aucune culture commune sauf un plus petit commun dénominateur ressortant de cette gentillesse « über alles » insupportable qui prévaut maintenant, un monde sans histoire, elle ne sert à rien, sans passé et évidemment sans livres. Tout cela gêne l'euphorie sur-affective que l'on se doit de ressentir et de témoigner chaque minute chaque seconde. C'est un monde où les couleurs de peaux sont censées ne plus avoir aucune importance alors qu'elles n'en ont jamais autant eue. On nous enjoint également de penser qu'il n'y a plus ni sexes, ni genres, que ce ne sont que des choix que l'individu fait pour se sentir bien.

 

C'est le plus important, se sentir bien, même si pour se faire on doit oublier le sens de l'autre, l'empathie la plus élémentaire...

 

...Ou le respect de la souffrance, de la maladie, des morts. Élémentaire, vous me direz, mais non, plus maintenant. Il serait temps de cesser de se questionner, et de réagir enfin.

 

Sic Transit Gloria Mundi, Amen

Amaury – Grandgil

 

illustration empruntée

sur twitter et facebook (TM°)




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