mardi 14 décembre 2010 - par Robert GIL

Le mythe de la caverne

Le mythe de la caverne est une parabole symbolique qui illustre la situation des hommes par rapport à la vérité, à la perception du monde qui les entourent.

Imaginons des prisonniers, enfermés dans une demeure souterraine, enchainés, le visage tourné vers la paroi opposée à l’entrée, et dans l’impossibilité de voir autre chose que cette paroi. Elle est éclairée par les reflets d’un feu qui brûle au dehors, à proximité d’une route.

Sur cette route passent différents véhicules, ainsi que des personnes portant sur leurs épaules toutes sortes d’objets, échelles, outils, …etc.

Des véhicules et des objets, les captifs ne voient que l’ombre projetée par le feu sur le fond de la caverne, comme dans un théâtre d’ombres chinoises. De même, ils n’entendent que les échos des paroles et des bruits qui leur parviennent de l’extérieur. Habitués depuis leur naissance à contempler ces images, et à écouter les sons déformés dont ils ignorent l’origine, ils vivent dans un monde virtuel qu’ils prennent pour la réalité.

Lorsque l’un d’entre eux est délivré de ses chaînes et entraîné vers la lumière, il en est aveuglé et ne distingue rien de ce qui l’entoure. La lumière du soleil lui fait mal. Instinctivement il cherche à protéger ses yeux de cette lumière aveuglante. Peu à peu, cependant, il s’habitue à la lumière, et il commence à voir le monde tel qu’il est. Il devient capable d’affronter la réalité, et comprend les mécanismes du monde qui l’entoure.

C’est alors qu’il réalise que sa vie antérieure n’était qu’un rêve sombre, et il se met à plaindre ses anciens compagnons de captivité. Mais s’il les rejoint pour leur dire la vérité, pour leur montrer l’illusion dans laquelle ils vivent et leur décrire le monde réel, qui l’écoutera, qui le croira ? Ils le traiteront de fou ! Et personne ne voudra remettre en cause sa propre existence, toute sa vie, et tout à ce quoi il avait cru ! C’est trop compliqué !

On comprend facilement la signification de cette parabole. La caverne est le monde dans lequel nous évoluons. Et malgré les difficultés de notre existence, il est très difficile de changer notre perception de la société, de remettre en cause ce que l’on nous apprend depuis notre naissance. Il est parfois plus facile de rester dans l’ignorance.

Nous sommes enchaînés dans cette caverne, esclaves de notre histoire, de notre éducation et de tous les aprioris qui en découlent. La lumière est au dehors, mais il faut du courage pour l’affronter, accepter les contradictions et ne pas avoir peur d’affronter la vérité. Au final rester dans la caverne, dans un monde illusoire, est plus facile, et plus rassurant. Essayer de comprendre le monde tel qu’il est peut être traumatisant.

Celui qui veut décrire le monde tel qu’il est, aura du mal à le faire accepter par ceux qui pensent que la réalité qu’on leur propose est la seule possible. C’est pourquoi il est rarement écouté. Il essaiera d’expliquer, que la vision du monde est une illusion, véhiculée par les médias au service de ceux qui sont à l’extérieur de cette caverne, et qu’il faut avoir le courage de sortir de la caverne pour se mettre en quête de la vérité. Compliqué, difficile, mais ne pas essayer est une faute ! Les gouvernants comptent sur les œillères qu’ils nous font porter pour pouvoir nous manipuler. Tant que nous restons dans les limites de notre caverne, ils peuvent jouir des privilèges qu’ils se sont accordés.

Conscience Citoyenne Responsable

http://2ccr.unblog.fr/



11 réactions


  • Giordano Bruno - Non vacciné Giordano Bruno 14 décembre 2010 14:07

    Celui qui est sorti de la caverne platonicienne perd son temps à vouloir expliquer ce qu’il y a dehors à ceux qui sont toujours dans le monde de l’ombre. La bonne action consiste plutôt à les faire sortir de la caverne afin qu’ils jugent par eux-mêmes.


  • Tall 14 décembre 2010 15:55

    C’est un « mythe » bien réel.

    D’où l’intérêt de la méthode scientifique basée sur l’observation et l’arbitrage par l’expérience
    Quant on le peut ... sinon, c’est le bordel dès qu’il y a conflit d’intérêt

  • Morpheus Morpheus 14 décembre 2010 16:44

    Un « mythe » plus puissant de nos jours qu’il ne l’a jamais été.

    Notre civilisation est la Matrice (caverne) que l’on superpose à notre regard pour nous cacher une réalité que la plupart refusent obstinément de regarder : nous sommes les esclaves d’un système totalement aliénant. Il est clair que la pilule rouge est amère. Mais lorsqu’on y a goûté, impossible de revenir en arrière. C’est le « piège » de la connaissance : lorsque l’on saisit les véritables enjeux, lorsqu’on voit le véritable tableau, impossible de continuer à jouer le rôle que le système veut que nous tenions.

    Ce mythe est a rattacher à un autre, nettement plus obscure et difficile à interpréter : l’apocalypse. Littéralement, « apocalypse » signifie « dévoilement », « révélation », autrement dit : l’effondrement de la Matrice (caverne) et la révélation d’une réalité à la fois plus terrible, mais aussi plus extraordinaire.


  • Nemo8 Harry Tuttle 15 décembre 2010 02:32

    Les mecs, à l« extérieur de la caverne ; sont censés être les gens éclairés (les philosophes...).
    T’as déjà vu des intellectuels, en général, des philosophes, en particulier, avec une échelle ou des outils...
    Et quand bien même, ils ne les porteraient pas eux mêmes, il y avait, il y a, il y aura toujours des esclaves pour ça.
    Sur ce, je retourne dans ma caverne (j »ai pas trop été ébloui, plutôt franchement écœuré).


    • Hermes Hermes 15 décembre 2010 17:39

      Pourquoi les lunettes de soleil alors ?

       smiley


    • Nemo8 Sam Lawry 18 décembre 2010 04:37

      GASP ! Je suis refait.
      Bien vu !

      Sinon, c’est pas des lunettes de soleil, ce sont des loupes éclairantes (pour la plomberie), quand on va farfouiller, un peu, dans les méandres de la tuyauterie de Central Service (moyennement utiles par les temps qui courent... « Plus c’est gros, plus ça passe... » J. Chirac).

      Amicalement.


  • non666 non666 15 décembre 2010 11:16

    La lecture la plus contenporaine du mythe de la caverne reste bien sur notre propre monde « éclairé » par les groupes médias qui nous font le theatre d’ombre qu’ils ont choisi.
    Selon l’angle d’eclairage qu’ils choisissent un fait peu apparaitre insignifiant ou disproportionné

    Le maniement du projecteur FAIT donc l’information....

    Exemple concret :

    Le 11 septembre, la TOTALITE des medias de la planete fait du 24/24 , pendant 15 jours sur les « attentats ».
    Plus d’image sur la TV française, en boucle que pendant les attentats en France du boulevard saint michel ou du RER A.
    Ils CHOISISSENT donc de nous expliquer que ce qui touche les etats unis , nous touche TOUS quels que soient les responsabilités propres de ce pays dans son soutien inconditionnel a israel, par exemple.
    Il s’agit de fait d’une SACRALISATION du territoire US imposé a tous les peuples du monde.

    En comparaison le million de mort dans la guerre Hutus tutsi ne fait que quelques heures d’antenne , etalés sur plusieurs mois....
    le « rendement mediatique » du cadavre US (reel ou supposé est donc mille fois plus fort que le « rendement » du cadavre d’africain.
    Du fond de notre caverne, nous subissons ces choix editoriaux des Bouyghes, Dassault , Weil , Lagardere, Vivendi , Bolloré et autres Beterlsmann.

    Notre vision du monde est hierarchisée par LEURS priorités.
    Le mùessage subliminal est aussi : il faut suivre les anglo-saxons en Irak , source absolue du mal....
    Ceux qui resistent (Chirac/DeVillepin) seront diabolisés et remplacés par un pion plus devoué a qui on offrira une adversaire putching ball a son niveau....

    Qui est vraiment sorti de la caverne ?
    Nous sommes combien dehors a regarder avec nos propres yeux et nos propres intelligences l’actualité ?

    Levez les mains ceux qui regardent encore France TV, Bouyghes TV(TF1) ou vivendi TV(Anal +)....



  • agent orange agent orange 15 décembre 2010 11:36

    Belle métaphore du 11septembre et du « Mythe de la Caverne... Afghane ».
    Plus que jamais, les médias essayent de nous faire prendre des vessie pour des lanternes....


  • Hermes Hermes 15 décembre 2010 17:34

    Bonjour, et merci d’avoir rappelé ce mythe ici.

    En voici une interprétation possible. La valeur du mythe est très symbolique, et il ne s’applique pas seulement à apprendre aux hommes à se poser des questions sur ce que leur racontent les détenteurs du pouvoir. Le message peut être vu d’une façon extrêmement radicale en ce sens qu’il met en jeu l’individu dans sa totalité, tout représentant l’individu dans le mythe : la caverne, les ombres,  le feu qui projette les ombres, la lumière à l’extérieur.

    Le feu jouant un rôle particulier : le feu n’apporte aucune cohérence particulière au mythe d’un point de vue strictement rationnel, puisque dehors il y a la lumière ! C’est juste qu’il a une valeur symbolique indispensable : il s’agit du feu des émotions qui est l’énergie fixatrice des  images (sur les murs) qui viennent remplacer notre perception directe du monde. Les images de notre mémoire sont en quelque sorte structurées comme le « négatif » d’une émotion permanente (climatique), et les deux ensemble , cette structure et ce climat, constituent ce que l’on appelle notre identité. Le tout nous impose une vision du monde et une interprétation des phénomènes qui nous entourent. C’est ce feu qui crée la caverne en quelque sorte.

     Cela arrive tout seul, il n’y a pas besoin de gouvernants qui nous manipuleraient pour cela, et eux même sont dans la même condition. Le mythe se garde d’ailleurs bien de désigner un quelconque responsable et ne distingue pas la condition sociale des individus de la caverne.

    La différence entre le commun des mortels et les gouvernants, c’est que pour ces derniers leur interprétation les pousse à prendre le pouvoir, et pour cela leur « feu » doit être teinté d’une peur immense de perdre le contrôle, ce qui n’est pas nécessairement la façon dont chacun de nous voit les flammes.

     On ne peut donc pas sortir de la caverne en étant contre quoi que ce soit. Ce jeu d’opposition se déroule sur les murs. La réponse est dans le mythe : pour sortir, il faut prendre le risque de passer de l’autre côté du feu, de  traverser le feu. Pour ne pas se brûler, et ne pas revenir vite en arrière il vaut mieux ne pas en attiser les flammes qui sont nos passions et nos sentiments débridés, s’exprimant dans la violence possessive de nos interprétations, mais passer, c’est-à-dire agir, en intégrant la lumière qui est en nous, c’est à dire une émotion constructive et non possessive.

     

    Bonne soirée.


Réagir