mercredi 22 mai - par hommelibre

Le point sur les risques de sécheresse

Tout va-t-il très bien, Madame la Marquise ? Les presque deux années de sécheresse récente font-elles planer une menace continue sur notre environnement ? Voyons les données.

 

Bleu-Vert

Oui, la situation hydrologique de l’ouest de l’Europe, et en particulier de la France, s’est améliorée. Les nappes phréatiques de surface se sont bien reconstituées. L’image 1 (cliquer pour agrandir) du brgm.fr montre la situation au 1er avril 2024. On nage dans le bleu malgré une poche de sécheresse du côté de Perpignan et une autre dans la région de Bâle-Mulhouse.

En comparaison la situation un an auparavant, le 1er avril 2023, montrait la sévérité de la sécheresse (image 2). Une vue plus détaillée encore illustre la situation au 20 mai en termes de masses d’eau (image 3). Une vue par départements (image 4) est encore plus spectaculaire.

On retrouve cependant les poches sèches :

« Plusieurs nappes présentent des situations peu favorables avec des niveaux bas à très bas par rapport aux mois de mars des années précédentes, du fait d’un déficit pluviométrique très marqué ces derniers mois ou ces dernières années :

 

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Corbières

La situation s’améliore très lentement sur la nappe inertielle des cailloutis plioquaternaires du Sundgau mais les niveaux restent bas, du fait de plusieurs recharges hivernales successives déficitaires et d’un comportement très inertiel ;

Les niveaux de la nappe des sables astiens de Valras-Agde sont très bas, les pluies de janvier et de mars 2024 n’ayant pas été suffisantes pour compenser les déficits accumulés ces trois dernières années ;

L’état des nappes de l’aquifère multicouche du Roussillon et des calcaires karstifiés du massif des Corbières reste extrêmement dégradé, avec des niveaux très bas, conséquence de déficits pluviométriques depuis plus d’un an. Certains points observent des niveaux en baisse continue depuis mai 2022 et atteignent des niveaux historiquement bas.

L’état des nappes de l’aquifère multicouche du Roussillon et des calcaires karstifiés du massif des Corbières reste extrêmement dégradé. »

Mais ces poches sont très délimitées et ne mettent pas en cause la sécurité hydrologique globale.

 

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Vents

Les nappes se sont bien rechargées grâce aux pluies très abondantes de l’automne. C’est de bonne augure avant l’été.

Aujourd’hui à fin mai, la végétation est sortie et l’évapotranspiration augmente, même si la relative fraîcheur de ces dernières semaines la ralentit quelque peu. Les pluies actuelles ou d’été descendent moins profondément dans le sol et ne rechargent plus les nappes (sauf si très abondantes).

Mais elles maintiennent une humidité de surface utile aux cultures vivrières et aux arbres.

Les nappes devraient probablement tenir le coup. Certes nous ne sommes jamais à l’abri de trois mois sans précipitations. Quelques orages ou pluies en été maintiendraient cette humidité et rafraîchiraient l’atmosphère. Cela dépendra des vents, qui viennent actuellement plutôt d’ouest-nord-ouest avec aussi des passages de bise.

C’est plutôt bon signe. La balance des vents est essentielle pour le climat européen et la circulation des pluies.

 

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Sols

L’image 5 ci-dessous, du site météoblue, groupe quatre profondeurs des sols (de haut en bas et de gauche à droite) : 0-10 cm, 10-40 cm, 40-100 cm et 100-200 cm. C’est la couche de terre au-dessus des nappes. La végétation, y compris la majorité des arbres, puise eau et minéraux, surtout dans les deux premières couches et un peu la troisième.

L’Europe de l’ouest présente un bilan hydrique intéressant dans toutes les couches. Par contre l’Europe centrale est à la peine sauf en profondeur. L’Espagne, sans surprise, voit déjà son sol s’assécher en dépit des pluies reçues depuis l’automne. Si son sol chauffe très fortement il favorise la montée des canicules du Sahara. La bulle chaude espagnole fait appel d’air et impacte presque la moitié de l’Europe.

Et il chauffera car rien ne le tempère plus suffisamment. L’autoroute espagnole, comme je nomme cette circulation qui va du Sahara au Pyrénées et bien plus haut en latitudes, peut toujours se réactiver.

Reste à compter sur les vents d’ouest, et à souhaiter que l’État espagnol trouve des solutions durables à l’aridité grandissante du pays.

 

 

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15 réactions


  • titi titi 22 mai 16:49

    @L’auteur

    Jadis on apprenait à l’école que la France jouissait d’un climat tempéré.

    Ca ne veut pas dire qu’il n’y fait jamais froid.

    Ca ne veut pas dire qu’il n’y a pas d’année sans eau.

    Ca veut dire qu’en moyenne tout ça s’équilibre.

    Cette année c’est celle de l’équilibrage pour l’eau.


    • hommelibre hommelibre 22 mai 21:29

      @titi
      Oui.


    • @titi
      Cette année c’est celle de l’équilibrage pour l’eau.

      L’équilibrage !....Vous en avez souvent des conneries de ce genre .

      Pour moi l’essentiel est là ...

      MÉTÉO SPATIALE
      Vidéo suivie de taches solaires, la région : AR3683 et AR3676 sur le limbe ouest.

      Moralité
      L’homme moderne, au lieu de chercher à s’élever à la Vérité,prétend la faire descendre à son niveau.(René Guénon)

    • @SPQR audacieux complotiste chasseur de complot

      Ben ça alors les Renaissance LR et autres simplets du sénat & A N n’ont pas pensé à voter une loi censurant René Guénon , Platon, et autres philosophes nettement moins idiot qu’eux ....
      Franchement là , en politique française le manque et l’ignorance deviennent grossièrement des plats foireux .
       


  • Seth 22 mai 18:23

    Moralité : les tout nus du cap d’Agde pourront pas se laver ! smiley

    Et pour l’Espagne, pustula devrait prendre des mesures et les pénaliser parce qu’ils mettent le bordel dans l’Hhheuropeu en l’asséchant, ça devrait être interdit. ! smiley


  • saint louis 22 mai 22:37

    La météo est une alchimie qui dépend de beaucoup de facteurs naturels comme la température ou la pression de l’air.

    Nous les humains, pensons (voulons)que cela doit être stabilisé et cyclique en fonction des saisons.

    Ben non, nous devons juste accepter ce que la météo nous offre et nous adapter à cela.

    D’ailleurs nous n’avons pas vraiment le choix, même si ça perturbe nos modes de vie, qui dans certains cas n’en avaient pas tenu compte (exemple constructions dans des zones inondables).

    Nous ne faisons pas le poids face à la nature.


  • ETTORE ETTORE 23 mai 11:54

    Nous avons, surtout, nous, les humains, une nette propension à nous croire exclu du système météorologique planétaire ( à part les vocalises hystériques du Giec, qui caquette pour justifier ses prébendes météo-financiaro-climato-pas logiques)

    Ce n’est pas parce que les nappes phréatiques de la vallée rhénane, sont asséchées, que nous modélisons notre agriculture en fonction de cet état !

    Non, les grands céréaliers, chouinent, pleurent les subventions, mais continuent de semer leur morne plaine de maïs, absorbeur d’eau de pompage inCON-sidéré !

    Peu importe ce qu’ils prennent « dessous », ce qui compte, c’est ce qui tombe

    « dedans » leur portefeuille !

    Alors que l’on ne fasse pas le poids, face à la nature, soit, c’est être moins présomptueux que bien des autres, qui veulent faire tourner la planète au rythme des pales d’éoliennes....En se prenant pour le Roi Soleil, qui lui, semble de plus en plus envieux, de nous faire rôtir, histoire de nous voir courir, comme des poules sans tête, après des choses si absurdes, au niveau de notre horloge temporelle, que cela en devient « indécent » ! (à en bouffer les carottes de forage )


    • Seth 23 mai 14:15

      @ETTORE

      A quelque chose malheur est bon. Chez moi la rivière est haute et le courant puissant, ce qui empêche les touristes de canoter en ribambelle et qui a donc l’intérêt de nous donner à voir un vraie rivière et non un manège à touristes ressemblant au périph aux heures de pointe sur une flaque d’eau. smiley

      Quand j’aurais une minute, je plaindrai ces pauvres loueurs qui ne peuvent pas se faire des cojones de oro. smiley


    • Xenozoid Xenozoid 23 mai 14:26

      @Seth
      ....des cojones de oro.

       no no , son las cojones del toro,,,


  • titi titi 23 mai 20:13

    Petit rappel quand même :

    Pluviométrie à Nancy en 2023 : 859 mm
    Pluviométrie à Nancy en 1906 : 600 mm (d’après Atlas Larousse édition 1906)

    La sécheresse est dans tous les discours... mais pas dans les statistiques de pluviométrie.


  • Et hop ! Et hop ! 23 mai 23:52

    On a bien compris le but de la manoeuvre : faire croire que l’eau est de plus en plus rare pour faire augmenter son prix, comme pour l’électricité, ils vont faire un marché européen de l’eau pour les spéculateurs. C’est le principe des marchés, il faut créer de la pénurie pour augmenter les profits.

    Il y a des régions du monde où il y a des manques d’eau, d’autres où il y en a trop, France est plutôt dans cette catégorie. Plusieurs régions ont dû être asséchées : la Sologne, le Roussillon, le marais poitevin, etc..


    • Eric F Eric F 26 mai 12:06

      @Et hop !
      ’’faire croire que l’eau est de plus en plus rare pour faire augmenter son prix’’


      En fait, l’eau n’est pas plus rare (sauf régions qui se désertifient), mais c’est tout bête : plus on est nombreux, plus on en consomme. Et puis, les piscines prolifèrent, des arrosages massifs sont effectués...
      Constituer des grands lacs de réserve naturelle d’eau de pluie à la saison humide pour arroser en saison simple parait judicieux, je n’ai pas compris qu’il y ait des opposants (hormis s’ils sont remplis en pompant la nappe phréatique).


    • Et hop ! Et hop ! 28 mai 08:38

      @Eric F : «  plus on en consomme »

      Plus on est nombreux, mais où ? Dans le Cotentin, dans le Cantal, dans les Cévennes, dans la Haute-Marne ? C’est la concentration urbaine le problème, pas l’augmentation de population qui est faible et qui est due exclusivement à l’immigration.
      Il faudrait d’abord s’occuper du gaspillage, des fuites dans les réseaux de distribution urbaines mal entretenus qui perdent jusqu’à 50%, et puis de la pollution des nappes phréatiques et des rivières par les détergents, les produits phytosanitaires-sanitaires et les médicaments, ensuite du gaspillage des irrigations pour produire par exemple du maïs  dont on n’a pas besoin dans des territoires qui ne sont pas assez arrosés.


  • zygzornifle zygzornifle 24 mai 08:00

    Doc gynéco nous parle de la sécheresse vaginale .....


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