mercredi 13 décembre 2017 - par Gabriel

Le premier cercle de l’enfer

   4H15 du matin, dans cette cuisine formica couleur neige sale à la tristesse matinale, j’écoute d’une oreille distraite la radio de l’état fric déverser sa litanie d’informations contrôlées, prédigérées. D’après les journaux, notre rocker national vient de tirer sa révérence avec courage et élégance, dans le deuil, le baladin a éclipsé l’écrivain académicien. J’en arrive à l’envier. Seulement voilà, pour nous autres le grand cirque continue. Notre lot d’insatisfaction alimenté par des désirs éphémères et comblé artificiellement par des produits manufacturés à l’obsolescence programmée a fait de nous des zombis aux âmes sclérosées. Ayant allègrement dépassé la quarantaine, nouvelle date de péremption d’activité professionnelle et, n’ayant pas de Rolex à mon poignet, il s’avère que dans ce monde d’illusions je suis dans le classement poubelle de ceux qui ont raté leur vie.

   La machine à café vibre son « What else » enchanteur en pressant la capsule hors de prix que George m’a conseillé dans la petite lucarne hypnotique, sous l’œil admiratif d’une gente féminine docilement consommée. Le cerveau encore ensuqué dans des restes vaporeux de limbes morphiques, je m’incendie le gossier avec les graines broyées du gringo Jacque Fabre baignant dans une eau saturée d’antibiotique et de pesticide que les cent degrés d’ébullition ont fait franchement rigoler. Sous la douche glacée, je me prépare mentalement à une journée d’esclave aux ordres d’un négrier ignorant lui-même qu’il n’est que le larbin d’un plus puissant, plus riche et plus idiot que lui. Le grand cirque de guignol se met en place, les bons méchants et les méchants bons, majoritairement interchangeables dans ce merdier planétaire…

   Vêtu de mon costard à prix soldé, merci les petits Vietnamiens, je monte dans mon véhicule, tourne la clef et vais polluer mes six litres au cent afin que les compagnies pétrolières s’enrichissent et continuent d’exploiter les pays sous-développés en faisant crever les populations autochtones. Je rangerai consciencieusement des chiffres anonymes dans des colonnes Excel d’une comptabilité truquée. Je suis un maillon essentiel de cette chaine débile qui nous emmène vers l’abime, un bon petit soldat du capitalisme, candidat ignorant au suicide collectif. Dans le monde du travail, l’arène de l’entreprise, à coup de génuflexions et d’excès de flagornerie, les gladiateurs s’entretuent pour un semblant de reconnaissance, une flatterie, une espérance d’augmentation qui leur permettrait, du moins le croient-ils, un surplus de consommation qui calmerait provisoirement une frustration créée et alimentée par la pornographie publicitaire. Se noyer dans la vulgarité d’un Eden marketing, se perdre un jour de soldes, se prostituer un black Friday, oublier son insuffisance, sa paresse intellectuelle et spirituelle quand l’hystérie côtoie l’absurde… Repartir avec sa dose made in China cachée pudiquement dans des sacs plastique qui, une fois vidés de leurs inutiles contenus, iront danser et polluer au gré des vents nos villes et nos campagnes.

   Enfin le tocsin d’une liberté conditionnée résonne la fin des tâches inutiles et sous payées. Retour au bercail ou femmes et hommes frustrés par cette vie castratrice, supporteront tant bien que mal les hystéries d’enfants gâtés ou d’ados décérébrés avant de s’écrouler sur un divan bon marché, afin de faire leurs dévotions au Dieu télévision qui crachera ses mensonges et les prendra pour des cons. Après tout, les voisins le font bien et puis, c’est tellement rassurant cette uniformité dans la médiocrité, la mesquinerie et l’insuffisance, signe très particulier d’une égalité qui confine au servage. Puis de semaine en semaine, de weekend en weekend, dans les temples de la consommation, paysage de promenade pour paumés, poussant leur caddie d’OGM, bavant devant les vitrines putassières l’œil éteint, les primates iront de la naissance au cimetière les fers aux pieds enchainés par une société qui a anéantie leurs rêves, fait d’eux des ilotes assujettis et privé leur vie d’une lumière qu’ils ont choisi d’ignorer. Pendant ce temps, Satan et ses ouailles font flamber les bourses, déposent des kalachnikovs dans les mains de Fatima, incendient la croix et chauffent les têtes sous les kipas pour un tas de pierre dans le désert nommé Jérusalem. Aujourd’hui l’individu est un esclave, ses chaines n’entravent plus ses pieds mais résonnent dans sa tête.

   En décédant, grâce à une oraison funèbre bien torchée, les salauds deviennent des saints et les trop rares saints disparaissent dans la fosse commune de l’oubli. Que vaut aujourd’hui un médecin, une infirmière, un instituteur face à un footballeur, un rappeur, un François Pinault ou un Emmanuel Macron ? Dans le meilleur des mondes, celui que l’on s’est créé, la valeur des êtres est proportionnelle à l’épaisseur de leur compte en banque et le bonheur dépend du nombre de n’Euro et non du nombre de neurone. Enfin, le ou la regretté, maintenant libéré, ira nourrir vers et asticots dans un cimetière anonyme ou leurs héritiers, dignes successeurs de cette farce cosmique, ont payé de leurs deniers, main d’œuvre et taxes jusqu’à la dernière pelleté. L’homme moderne a fait de sa vie pathétique une farce cynique couronnée d’une fin tragique dans un anonymat mérité.

   Ne cherchez pas d’aigreur dans la plume ou l’encre de mon stylo, les jours de pluie le blues se lève tôt et le spectacle donné par les humains, confine les plus optimistes au doute et au chagrin. L’ironie est le vaccin indispensable aux nouveaux nés pour la survie dans ce marché aux morts vivants. Eluard pleure dans son cercueil, la terre est une orange pourrie empoisonnée au glyphosate.

   J’aimerai qu’on me dise que j’ai tort, j’aimerai tant me tromper. Que le ciel me pardonne de voir la forêt s’effondrer et de pleurer avec les quelques arbres qui essaient de pousser…



41 réactions


  • Diogène diogène 13 décembre 2017 16:58

    « De nombreux experts estiment que d’ici quarante ans une grande partie des emplois humains seront assurés par l’intelligence artificielle et que la question politique du XXIe siècle sera en effet : qu’allons-nous faire de ces milliards de gens « inutiles », qui n’auront aucune fonction dans l’économie ? Ce qui me préoccupe, c’est que nous laissons un petit groupe d’entreprises privées, Google, Facebook ou IBM, décider de ces orientations majeures. Si l’on veut s’opposer à ces projets de transhumanisme, qui prônent l’usage des sciences et de croyances pour améliorer nos caractéristiques physiques et mentales, on ne peut se contenter de pousser des cris d’horreur. »

    Yuval Noah Harari

    • Gabriel Gabriel 13 décembre 2017 17:22

      @diogène

      Plusieurs signes tel que, l’automatisation, la robotisation, l’informatisation, la virtualisation tuent et tueront des millions d’emplois. C’est un modèle de société basé sur la production, la consommation, le profit sans limite et le travail qui est à remettre complètement en cause mais, cela n’est qu’un paramètre du problème majeur, qui englobe et intensifie tout les autres, qu’est la surpopulation.... 

    • symbiosis symbiosis 13 décembre 2017 19:18

      @Gabriel

      La surpopulation est un problème pour la ploutocaratie. Elle n’est pas un problème pour nous, elle ne l’est pas pour moi, bien au contraire, je me sens mieux dans une ville peuplée bigarrée avec des foules dans les rues que dans une bourgade perdue et vide.
      Le problème n’est pas la surpopulation, ce mot est une hérésie, une ignominie, le problème est la conscience de masse, ou plutôt le manque de conscience collective dans la force que déploierait l’humanité si elle avait ce sens commun, le sens du commun, comme l’ont ces colonies d’insectes qui utilisent leurs capacités et leur potentiels à créer comme les abeilles par exemple, le miel. Quel génie collectif.
      Il est intéressant à cet égard de lire la trilogie de Maurice Maeterlinck dans laquelle nous pouvons apprendre des choses incroyables et extraordinaires sur les fourmis, les abeilles et les termites et leur organisation sociale dans laquelle le groupe crée pour la survie de tous et nom pour celle d’une minorité.
      Le termite par exemple maîtrise des systèmes développés de climatisation, de cultures de spores pour les aider à digérer le bois, des élevages de larves qu’ils ingèrent pour transformer le bois dans leur système digestif, sans quoi ils en seraient eux mêmes incapables. Leurs termitières sont solides comme du béton armé et doivent être détruites avec des explosifs quand elles deviennent invasives en Australie. leurs termitières peuvent faire jusqu’à 10 mètres de hauteur et autant en profondeur. Les colonies de termites peuvent atteindre des dizaines de milliards.
      On dit que la conscience collective évolue avec le nombre, raison pour laquelle la ploutocratie a tellement peur du nombre. Nous devons nous multiplier encore avant d’atteindre ce niveau de conscience collective où ce système se changera en société des sociétés humaines, solidaires et partageuses.
      Nous devons encore procréer pour nous débarrasser définitivement de la ploutocratie et vivre en harmonie dans une société créatrice pour tous. Le nombre développera l’instinct de survie collective, car nous serons confrontés au dilemme de la survie harmonieuse de tous ou l’extermination des surnuméraires.
      A nous de choisir, pas à la ploutocratie, qui n’a rien de commun avec l’humain.
      Quoiqu’il en soit, merci pour ce bel article qui me rappelle les belles heures de mes lectures des lettristes et des situationnistes.


    • Yanleroc Yanleroc 13 décembre 2017 21:43

      @symbiosis, 

      ce n’ est pas banal comme attitude, mais tu parles d’ augmenter le nombre de quoi...de gens qui regardent la télé, qui vivent par procuration et sont soumis à l’ autorité pour un salaire de misère ?.. 
      Laquelle de ces deux colonies grandira le plus : les éveillés, les rebelles et les poètes 
      ou « l’ homme augmenté » c’ est-à dire diminué et déshumanisé, 
      c’ est-à-dire encore les gens qui ont une conscience forte et les moutons soumis à l’ autorité. 

      On en est où des pourcentages pour l’ instant ?..

      Je parie qu’ il y a plus de rebelles chez les fans à Jony que dans la population globale, je ne parle pas de la population des éveillés bien sûr.

      Sinon, comment comptes-tu gérer une pop. grandissante face aux ressources limitées (Welcome man) de la planète ?

    • symbiosis symbiosis 14 décembre 2017 07:53

      @Yanleroc

      Renseigne-toi bien et tu verras, même si tu ne le veux pas que le XXI° siècle est celui de la fin de la ploutocratie dans son barnum explosif et infernal.
      Ton point de vue conforte celui de la ploutocratie mais ce n’est pas grave, car nous, nous savons que l’avenir n’est pas pour ceux qui se nourrissent de la merde ploutocratique et nous savons aussi que la planète peut accueillir des multitudes pour peu qu’elle soit respectée comme la seule hôte hospitalière de l’humanité.


    • karim 14 décembre 2017 08:31

      @symbiosis
      C’est juste, les sociétés humaines auraient tout à gagner si elles s’inspiraient de la nature .


    • Yanleroc Yanleroc 14 décembre 2017 09:30

      @symbiosis
      l..a seule hôte hospitalière de l’humanité...

      C’ est pas dit !
      ..des multitudes pour peu qu’elle soit respectée.. 
      Quand il y a multitudes, il n’ y a plus de respect !

      En gérant et recyclant, on peut sans doute aller très loin, mais pourquoi se multiplier au delà d’ un certain nombre dicté par les lois de l’équilibre et la nécessité d’ un « territoire » propre à chacun,forcément limité pour l’ instant (encore que ce n’ est pas sûr-voir colonies martiennes)  ?


    • symbiosis symbiosis 14 décembre 2017 09:46

      @Yanleroc

      S’il y a autorégulation, elle doit venir en toute conscience du peuple et non de la ploutocratie. Pour cela, il faut encore se multiplier jusqu’au seuil du basculement de la conscience individuelle vers la nécessité de la conscience universelle et collective.
      C’est ce que l’on voit chez les grandes colonies d’insecte où la multitude pousse vers l’instinct de survie collective et non d’un petit nombre. 
      La régulation naîtra de la conscience collective et non de directives faussaires.


  • jef88 jef88 13 décembre 2017 17:07

    CHIC ALORS ! ! ! !
    l"encre ne peut pas être saturée d’antibiotique et de pesticides ......


    • Gabriel Gabriel 13 décembre 2017 17:25

      @jef88

      Merci jef88 de cette remarque mais, il doit bien y avoir quand même quelques résidus dans l’encrier, voir la tête de l’écrivain. 


  • Gabriel Gabriel 13 décembre 2017 18:02

    Plusieurs de vos commentaires arrivent dans ma messagerie mais ne s’affichent pas ici sur le site ???


    • Gabriel Gabriel 13 décembre 2017 18:06

      @ysengrin

      Je pense que oui, j’ai reçu le commentaire de 3 lecteurs dont vous dans ma messagerie mais, comme vous pouvez le constater, vos messages ne sont pas affichés ici, bizarre ... 

  • Pauline pas Bismutée 13 décembre 2017 18:10

    Malheureusement bien observé, mais les journées courtes et sans soleil y sont sûrement pour quelque chose..... ?
    https://www.youtube.com/watch?v=wPeD2Y5uUwU


    • Gabriel Gabriel 13 décembre 2017 18:18

      @Pauline pas Bismutée

      Manque de lumière à tout les étages. Merci pour votre lien, excellente voix entre ballade blues et jazz.

  • Gabriel Gabriel 13 décembre 2017 18:20

    @Panda,


    J’ai bien reçu votre message en mail mais je ne m’explique pas pourquoi il n’est pas apparu ici....

  • scorpion scorpion 13 décembre 2017 18:33

    Bonjour l’auteur,


    Vous avez trempé votre plume avec panache et élégance dans une sombre et noire vérité, j’aurai tendance à dire comme d’habitude... On se prend à espérer que la majorité des gratte-papiers sur agoravox ait un peu de votre talent.

  • Xenozoid 13 décembre 2017 18:58

    bien dit et j’en rajoute

    Vivant dans le pays des morts. Ils mangent de la nourriture morte avec des fausses dents. Leurs bâtiments ont de fausses façades, leur stations de radio et de télévision diffuse de l’air vicié. Ils tuent le temps entant que spectateurs de fausses images.
    Leurs corporations sont coupables de publicité mensongère, et leurs offres d’emploi » ne sont que des opportunités de mauvais traitements meurtriers, un ennui mortel, et la soumission fatale ; ils exigent de vous le respect des échéances, comme pour dresser des tentes dans des camps de la mort. Est-ce que l’impasse justifie les moyens ? Ils habitent les villes mortes et font des faux mouvements, n’allant vraiment nulle part, marchent jour après jour, le même chemin de désespoir. Même leur air est conditionné. Ils vous demandent de donner votre vie pour leur pays, pour leurs religions, leurs économies, vous laissant avec seulement. . . . Leur système est organisé par l’intelligence artificielle et ne fournit que de la réalité virtuelle. Leur culture vous cloue et vous ennui à mort, leur mode de vie est sans vie, leur existence est une impasse permanente. Tout à leur propos pue la mort et le faux. La seule chose qui est insupportable, c’est que rien n’est insupportable.


  • genrehumain 13 décembre 2017 19:17

    . La Promesse de la Paix mondiale

     La Grande Paix à laquelle ont aspiré profondément les gens de bonne volonté au fil des siècles, dont prophètes et poètes nous offrent la vision depuis d’innombrables générations et dont les livres saints de l’humanité ont toujours renfermé la promesse, se profile enfin à l’horizon mondial. Il est maintenant possible à chacun, pour la première fois dans l’histoire, de voir toute la planète et les innombrables peuples qui l’habitent, dans une perspective globale. La paix mondiale est non seulement possible mais inévitable. C’est la prochaine étape de l’évolution de cette planète, ce qu’un grand penseur [Teilhard de Chardin] a appelé »la planétarisation de l’humanité« 

    Déclaration de la Maison Universelle de Justice 
    aux peuples du monde (mars 1986)

    "je veux être appelé Citoyen du Monde."
    ÉRASME (16ème siècle

    "Un jour, espérons-le, le globe sera civilisé. Tous les points de la demeure humaine seront éclairés et alors sera accompli le magnifique rêve de l’intelligence : avoir pour patrie le Monde, et pour nation l’Humanité. « 

    Victor HUGO

     »La terre est ma patrie et l’humanité ma famille. « 

    Khalil GIBRAN

     »Un monde uni ou le néant."

    Albert EINSTEIN

    "Avant d’être un chercheur en astrophysique, je suis un habitant de la terre et un Citoyen du Monde « 

    Hubert Reeves.

     »L’idée de frontières et de nations me paraît absurde.
    La seule chose qui peut nous sauver
    est d’être citoyen du monde
    "

    Jorge Luis Borges



    "Qu’on le veuille ou non, l’heure est venue ou d’être citoyen du monde,ou de voir périr toute civilisation."

    .. Anatole FRANCE.



    L’unification de l’humanité tout entière est le signe du stade qu’approche à présent la société humaine. L’unité de la famille, celle de la tribu, de la cité, de la nation ont été successivement tentées et pleinement établies. L’unité du monde est maintenant le but que s’efforce d’atteindre une humanité harassée. L’édification des nations a pris fin. L’anarchie inhérente à la souveraineté de l’Etat va vers son point culminant. Un monde qui progresse vers sa maturité doit abandonner ce fétiche, il doit reconnaître l’unité et la totalité organique des relations humaines, et établir une fois pour toutes le mécanisme qui incarne le mieux ce principe fondamental de son existence.
     Appel aux Nations, Shoghi Effendi,

    Car aussi grande que soit l’agitation régnante, la période vers laquelle se dirige l’humanité offre à chaque individu, à chaque institution, à chaque communauté sur terre, des occasions sans précédent pour écrire l’avenir de la planète.
    Alors faisons notre cette demande d’une grande figure prophétique du XIX e siècle destinée à notre humanité en souffrance.

    « Que votre vision embrasse le monde, plutôt que de la confiner à vous-mêmes »
     Baha’u’llah
     »

    "


  • symbiosis symbiosis 14 décembre 2017 08:19

    La surpopulation est un problème pour la ploutocaratie. Elle n’est pas un problème pour nous, elle ne l’est pas pour moi, bien au contraire, je me sens mieux dans une ville peuplée bigarrée avec des foules dans les rues que dans une bourgade perdue,triste et vide, comme nous en voyons de plus en plus.
    Le problème n’est pas la surpopulation, ce mot est une hérésie, une ignominie, le problème est la conscience de masse, ou plutôt le manque de conscience collective dans la force que déploierait l’humanité si elle avait ce sens commun, le sens du commun, comme l’ont ces colonies d’insectes qui utilisent leurs capacités et leur potentiels à créer comme les abeilles par exemple, le miel. Quel génie collectif.
    Il est intéressant à cet égard de lire la trilogie de Maurice Maeterlinck dans laquelle nous pouvons apprendre des choses incroyables et extraordinaires sur les fourmis, les abeilles et les termites et leur organisation sociale dans laquelle le groupe crée pour la survie de tous et nom pour celle d’une minorité.
    Le termite par exemple maîtrise des systèmes développés de climatisation, de cultures de spores pour les aider à digérer le bois, des élevages de larves qu’ils ingèrent pour transformer le bois dans leur système digestif, sans quoi ils en seraient eux mêmes incapables. Leurs termitières sont solides comme du béton armé et doivent être détruites avec des explosifs quand elles deviennent invasives en Australie. leurs termitières peuvent faire jusqu’à 10 mètres de hauteur et autant en profondeur. Les colonies de termites peuvent atteindre des dizaines de milliards.
    On dit que la conscience collective évolue avec le nombre, raison pour laquelle la ploutocratie a tellement peur du nombre. Nous devons nous multiplier encore avant d’atteindre ce niveau de conscience collective où ce système se changera en société des sociétés humaines, solidaires et partageuses.
    Nous devons encore procréer pour nous débarrasser définitivement de la ploutocratie et vivre en harmonie dans une société créatrice pour tous. Le nombre développera l’instinct de survie collective, car nous serons confrontés au dilemme de la survie harmonieuse de tous ou l’extermination des surnuméraires.
    A nous de choisir, pas à la ploutocratie, qui n’a rien de commun avec l’humain.
    Le problème de la surpopulation est un faux problème que la ploutocratie utilise dans ses sombres desseins d’extermination de la population mondiale. Comme elle n’ est pas encore au stade de l’extermination de masse, elle empoisonne la population en injectant des doses massives de produits toxiques dans la nourriture, l’air, l’eau, les médicaments, les vaccins, les cosmétiques, etc....
    C’est plus simple et plus sournois, mais cela ne suffira pas, elle en viendra à l’extermination de masse après avoir lobotomisé par les poisons la population qui en sera devenue une proi plus facile à éliminer d’une manière plus brutale et rapide pour se débarrasser des surnuméraires comme elle le prétend.
    Le loup est en train de sortir du bois et les plus conscients le voient venir. À nous de l’arrêter en arrêtant d’abord tous ceux,issus du peuple qui véhiculent sans forcément en être conscients le message mortifère de la ploutocratie. La ploutocratie n’étant rien sans ses soutiers.


  • symbiosis symbiosis 14 décembre 2017 08:29

    Le temps de la Némésis vient pour le peuple et plus nous nous préparons et armons nos consciences, plus la ploutocratie s’enfoncera dans le totalitarisme, la violence et l’empoisonnement et plus la Némésis se déchaînera.
    Il s’agit là d’une lame de fond, qui dépasse tout, la goutte d’eau qui sera à l’origine de la fin annoncée de la ploutocratie.
    C’est cosmique et cela sera plus fort que nous. C’est uniquement de cette manière que les c grands bouleversements sociaux émergent et cette fois-ci, contrairement au passé, la ploutocratie n’y pourra rien changer.


  • Ariane Walter Ariane Walter 14 décembre 2017 08:42

    Cher Gabriel, 

    Tu prends trop de café et cela charge ton foie...Je te conseille une cure de tisane d’ortie et tu survoleras toutes ces horreurs supposées pour sentir la joie qui bat en toute chose. Tout n’est-il pas illusion ? Choisissons-les agréables !!

    • Gabriel Gabriel 14 décembre 2017 09:11

      Charmante Ariane

      Merci de votre conseil Ariane, je me suis mis au thé. Des horreurs supposées dites vous, j’admire votre optimiste et votre candeur. Je ne suis qu’un observateur externe qui reste dans le descriptif, le factuel.
      Cordialement

    • Montagnais .. FRIDA Montagnais 14 décembre 2017 13:02

      @Gabriel


      Quelle dinde .. quelle perruche votre « conseillère » .. pas du tout l’oiseau d’Athéna et de Merlin

      Bah ! faut cifer

  • insomnia 14 décembre 2017 11:37

    @Gabriel

    Bonjour Gabriel,

    Ce fut un plaisir de parcourir ces lignes... Je m’y suis plongée comme l’impression de partager ce moment dans la cuisine ... Puis je terminerai par votre conclusion :

    « Ne cherchez pas d’aigreur dans la plume ou l’encre de mon stylo, les jours de pluie le blues se lève tôt et le spectacle donné par les humains, confine les plus optimistes au doute et au chagrin... »

    Voir les choses telles qu’elles sont, j’appelle cela être Réaliste.

     « J’aimerai qu’on me dise que j’ai tort, j’aimerai tant me tromper... »

    Combien je vous comprends !


  • Montagnais .. FRIDA Montagnais 14 décembre 2017 12:54

    Bien l’auteur ! votre analyse ..


    Mais d’ici à parler de « blouse » ? .. 

    Bah ! Les quelques bipèdes encore libre non rien à voir avec tout cela ..

    Buy Nothing Xmas .. Bon solstice .. mon chat vous donne le bonjour

    • Gabriel Gabriel 14 décembre 2017 13:10

      Bonjour,

      Quelques bipèdes bien trop peu nombreux à notre goût (chère ou cher ? ) Montagnais... Mon chartreux salut son homologue félin.

  • Cristalle Cristalle 14 décembre 2017 13:50

    Bonjour Gabriel,

    Difficile de rester insensible à votre texte, j’aimerai tant vous dire que je ne partage pas votre vision des choses, mais force de reconnaitre que vous êtes un observateur réaliste.

    Mais malgré cela, j’espère avoir pu (su) conserver un peu de mon libre arbitre, qu’il s’agisse de ma façon de consommer, d’agir, de penser, de vivre tout simplement.

    Et, ce soir en rentrant, je vais partager mon temps entre l’homme qui partage ma vie et l’adorable petite chatte trouvée et adoptée en me disant que tout n’est pas si noir dans ce marché aux morts vivants.


    • Gabriel Gabriel 14 décembre 2017 14:00

      Très bonne philosophie Cristalle, passez du temps avec les être aimés car finalement la solution aux problèmes que nous créons tient en en deux mots : « Je t’aime »


  • velosolex velosolex 14 décembre 2017 14:03
    On n’est pas obligé de célébrer le terrible friday !
    Tout est dans la représentation qu’on se fait des actes de la vie.
    Certains trouveront qu’un bon thé au jasmin n’est que de l’eau chaude.
    C’est notre part de liberté. Nous pouvons nous voir comme objets d’aliénation, ou comme des êtres actifs, ayant à faire des choix, et d’animer leur regard de façon particulière. 
    D’un papier et d’un crayon, inventer des univers extraordinaires ou en ruines, dont nous serons les explorateurs, avant de nous proposer en guides. 

    Take a walk on a wide side, comme disant Lou Reed. 
    « Candy came from out on the island,
    In the backroom she was everybody’s darling,
    But she never lost her head
    Even when she was giving head
    She sayes, hey baby, take a walk on the wild side »




  • jjwaDal jjwaDal 14 décembre 2017 16:38

    Oui... Je vois plus de lucidité que de pessimisme dans cet article. Mais le côté sombre ne doit pas occulter le côté lumineux.
    J’ai eu la « chance » de deviner à 15 ans que j’allais passer ma vie entière dans un cirque et un asile, sur une planète de bourricots mangeurs de bouts de cadavres et fort belliqueux tout autant que libidineux. J’y ai vu une expérience que je ne ferais pas partager à une descendance que je n’aurai pas et une opportunité pour visiter cette curieuse civilisation et apprendre de cette espèce qui malheureusement est la mienne et dont je ne serais jamais réellement membre...
    Ayant eu la nausée très tôt j’ai finis par m’accoutumer à cette étrange sensation. Après incarner une alternative est une pratique salutaire. Je viens de faire passer le CT à un véhicule de 30 ans qui fait autant de km par an que j’en fait à pied (un peu plus de 1000), suis végétarien depuis 30 ans itou, sans TV depuis 20 ans et surtout personne quand je rentre pour me rappeler le cirque et l’asile dont on ne s’échappe que par une bonne hygiène intérieure.
    Il faut un peu de temps libre pour se nettoyer de la boue dans laquelle nous baignons au quotidien mais rien ne peux nous empêcher de trouver le bonheur ici et maintenant.
    Il faut peut-être se contenter du petit bonheur d’avoir réussi à devenir ce que nous sommes et n’accepter de s’avouer vaincu que face à la mort et rien d’autre.
    Pour le reste, nous sommes de passage. Je ne suis pas en charge de l’avenir de ce monde, pas plus vous.


    • jjwaDal jjwaDal 14 décembre 2017 18:08

      @Syracuse
      Inutile de vous sentir visé en particulier. Toutes les informations sont disponibles pour incarner autre chose que la folie ambiante. Pour moi participer de plein pied à cette folie est une ânerie d’où l’usage du terme bourricot. Je suis Spinoziste et donc ne m’estime pas plus responsable de ce que je suis devenu que je ne tiens pour responsables ceux qui s’acharnent par ignorance, bêtise, cupidité ou autre à la détruire. Mais je me réserve dans ce cadre le droit d’appeler un chat un chat et je ne demande à personne de partager une religion que je n’ai pas. Contrairement à Klaatu, je n’ai juste pas changé d’opinion après avoir croisé si longtemps les membres de mon espèce, voilà tout et à sa place je n’aurai pas changé d’opinion...


  • Jean-Marc B 21 décembre 2017 13:19

    Merci pour cet article. Stylé. Profond.
    Vous portez , vous aussi, la plume dans la plaie. Il y a parfois des solidarités de pensées qui éclairent nos vies . Alors que tout est sombre.
    On peut avoir de la gratitude pour les auteurs d’agoravox qui comme vous ont le souci des autres et du monde tel qu’il va. Évidemment, ce monde va beaucoup moins bien qu’on l’aurait pourtant souhaité.


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